quand l’exploitation des ouvriers passe pour de l’action sociale – dièses

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  • Enquête sur les ESAT : quand l’#exploitation des ouvriers passe pour de l’action sociale – dièses
    https://dieses.fr/enquete-sur-les-esat-quand-lexploitation-des-ouvriers-passe-pour-de-laction-s

    Pas de SMIC ni de #droit du #travail

    Il est vrai que les entreprises auraient tort de se priver de sous-traiter aux ESAT tant la main d’œuvre y est sous-payée et dépourvue de droits. Le journaliste décrit page après page la condition des travailleuses et travailleurs des ESAT que ne cessent de dénoncer différents collectifs #antivalidistes, comme l’avaient fait avant eux les militants handicapés des années 19703. La rémunération en ESAT équivaut en moyenne à 11% du SMIC, rappelle l’auteur en citant un rapport du Sénat sur le sujet. Avec l’aide que l’État verse à l’établissement, le revenu mensuel atteint 715 euros nets pour 35 heures de travail par semaine, sans aucune perspective d’évolution de carrière. Mais les ouvriers et ouvrières n’ont nul moyen de se défendre collectivement ni de revendiquer quoi que ce soit puisqu’ils ne bénéficient pas de la protection du Code du travail. Considérés comme des « usagers » de l’ESAT, ne pouvant pas même prétendre à la reconnaissance sociale habituellement attachée au statut de travailleurs, ils relèvent du Code de la famille et de l’action sociale. Conséquence : ils n’ont ni le droit de grève, ni de se pourvoir aux prud’hommes, ni de bénéficier des conventions collectives, et sont assujettis par exemple à des périodes d’essai pouvant atteindre un an. Sans compter qu’une retraite calculée sur une si faible rémunération les condamne à vivre avec un revenu inférieur au seuil de #pauvreté une fois devenus âgés. Ce n’est pas l’objet du livre, mais ces personnes finissent souvent par être parmi les plus jeunes résidents des EHPAD, si bien que beaucoup d’entre elles passent toute leur vie en institutions.