Émotion et recueillement aux obsèques de Federico Martin Aramburu, hier, samedi 26 mars. L’ex-rugbyman argentin a été assassiné par balle il y a une semaine à Paris par un néo-nazi. Il a été inhumé à Biarritz en présence d’un millier de personnes venues lui rendre hommage.
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, Aramburu passe la soirée avec un ami à Paris. Dans un bar, les rugbymans prennent la défense d’un jeune homme attaqué par deux militants d’extrême droite sur des bases racistes. Le Monde évoque une : « une histoire de cigarette, le tout sur un fond ”nauséabond”, selon une source proche de l’enquête : quelqu’un leur aurait lancé “Je suis d’ici moi, je suis français de France”. » D’autres propos sont rapportés par Le Point : « vous n’êtes pas d’ici », « on est chez nous ».
Les agresseurs sont des néo-nazis du #GUD, qui paradent depuis des années sur les réseaux sociaux avec des armes lourdes. L’un d’eux, Loïk Le Priol, est poursuivi pour des actes de torture. C’est un ancien militaire qui se vante d’avoir « buté plus d’un mec ». Lors de son passage à l’armée, il avait frappé et étranglé une femme à Djibouti. Les néo-nazis, sont donc repoussés par les deux rugbymans. Vexés, ils reviennent se venger, armés. Loïk Le Priol surgit de sa jeep, arrive dans le dos de Federico Martin Aramburu, et lui tire 6 balles dessus. Une exécution barbare, d’une infinie lâcheté, en plein Paris, pour un motif raciste. Gravement touché, le père de famille décède peu après dans les bras de son ami.
Depuis une semaine, le silence de la classe médiatique est assourdissant. Aramburu a été tué par des néo-nazis armés et dangereux parce qu’il a dit non au racisme. Pourquoi une telle omerta ? Pourquoi pas un seul membre du gouvernement n’a fait la moindre déclaration sur ces actes ? Pourquoi les principaux candidats gardent le silence ? Pourquoi n’y a-t-il pas de débat médiatique sur la violence d’extrême droite ? La circulation des armes en France ? L’impunité des fascistes ? Pourquoi aucun hommage au courage de ce joueur de rugby ? L’affaire fait pourtant du bruit en Argentine, pays d’origine du défunt, à l’autre bout du monde !
Plus troublant encore, le tueur et ses amis étaient proches du cercle rapproché de Marine Le Pen. La candidate du RN est entourée d’ancien du GUD, qui ont notamment payé la caution des mis en cause précédemment mis en examen pour avoir commis des actes de torture. Personne ne le souligne. Cet « oubli » délibéré des liens entre l’assassin et le clan Le Pen n’a qu’un but : protéger sa campagne. Pour le gouvernement et les médias, il FAUT que Marine Le Pen soit au second tour. Pour eux, il est hors de question de troubler la campagne de l’extrême droite.
N’oublions pas Federico Martin Aramburu, mort pour avoir eu un geste courageux. N’oublions jamais que l’extrême droite tue. N’oublions pas non plus la complicité des médias et du gouvernement pour que cette extrême droite arrive aux portes du pouvoir.