»A fascist regime looms in Russia« – ak analyse & kritik

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  • Dans la ville libérée de Boutcha, l’horreur
    https://www.courrierinternational.com/article/guerre-en-ukraine-dans-la-ville-liberee-de-boutcha-l-horreur

    La construction de « vérités alternatives » est présente partout. Le refus des faits, arguant de la manipulation des images va devenir un élément majeur du conspirationnisme international. D’autant que les outils sont effectivement là pour truquer toutes les images. Pandore a ouvert la boîte.

    Le Kremlin nie toute participation

    La litanie des horreurs de Boutcha se répète dans d’autres localités nouvellement libérées autour de Kiev. D’après certains témoignages, des mères auraient été violées sous les yeux de leurs enfants, des familles en fuite auraient été assassinées dans leur voiture, des hommes en âge de combattre auraient été exécutés. Le ministère de la Défense russe nie toute participation aux atrocités de Boutcha. Il affirme que les photos et les vidéos de ces scènes sont “une nouvelle mise en scène du régime de Kiev à destination des médias occidentaux, comme cela a été le cas avec la maternité de Marioupol et dans d’autres villes”.

    Le ministère juge notamment suspect que les corps, sur ces séquences, ne soient pas devenus rigides, qu’ils ne présentent pas la décoloration de la peau typique de celle des cadavres et que du “sang non coagulé [apparaisse] dans les blessures”. Il soutient par ailleurs que les forces russes ont quitté la zone le 30 mars, ajoutant qu’Anatoly Fedorouk, le maire, avait confirmé le départ des Russes dans une vidéo du 31 mars, sans évoquer la moindre exécution.

    “Pour cette raison, il n’est pas étonnant que les prétendues preuves des crimes de Boutcha n’aient fait surface que quatre jours après l’arrivée d’officiers du SBU [service de renseignement ukrainien] et de membres de la télévision ukrainienne, poursuit le ministère. Pas un seul habitant n’a été victime d’agression pendant que la ville était sous le contrôle des forces armées russes.”

    #Fake_News #Post_truth #Vérités_alternatives

    • “C’étaient des jeunes et ils nous ont laissés tranquilles au début. Ensuite, ils ont commencé à venir frapper aux portes pour nous demander : ‘où sont les nazis ?’”

      Ce qui renvoie à l’entretien avec Greg Yudin signalé par @fil :
      https://www.akweb.de/politik/putin-war-in-ukraine-a-fascist-regime-looms-in-russia

      Finally, the most alarming element of this new potentially totalitarian setup is the ideological turn Putin has taken since the first days of war: his new narrative of the »denazification« of Ukraine. The accusation that the Ukrainian authorities are supporting the extreme right has been pervasive in Russian official discourse for some time – and not entirely unfounded. In February, however, it turned into purely essentialist rhetoric, implying that Ukrainian essence, which is allegedly Russian by nature, has been contaminated by some Nazi element. Therefore, it is the task of the Russian army to purge Ukraine from this Nazi element. The Russian Ministry of Defense is already talking about setting up »filtration« procedures in the occupied territories. And since Ukrainians are resisting stubbornly, the only possible explanation is that they were even more »nazified« than expected, which could easily lead to the conclusion that they deserve to be wiped out. The same »purity« narrative was used by Putin just a few days ago when he spoke of to the »enemy within«, the so-called »nation-traitors« who should be »spit out like a moth« by the Russian society in order to preserve its health.

      On signale également que RIA Novosti (l’agence de presse officielle russe) a publié un éditorial particulièrement violent et extrémiste :
      https://ria.ru/20220403/ukraina-1781469605.html

      Un article en français commente ce texte délirant aux tonalités génocidaires : Un analyste pro-Poutine détaille son plan brutal pour la « dénazification » de l’Ukraine - Infobae
      https://www.infobae.com/fr/2022/04/04/un-analyste-pro-poutine-detaille-son-plan-brutal-pour-la-denazification-de-

      Sergeitsev appelle les forces russes à éliminer les prétendus nazis au pouvoir en Ukraine et appelle à une punition exemplaire et brutale pour eux.

      « Il doit y avoir un nettoyage total. Toute organisation associée à la pratique du nazisme doit être liquidée et interdite », déclare Sergeitsev.

      Sergueïtsev, avec de fausses allégations sans aucun soutien et ne faisant qu’étendre la propagande russe absurde pour justifier son invasion, souligne qu’une proportion importante d’Ukrainiens sont des nazis passifs, et qu’eux aussi sont coupables de soutenir le « gouvernement nazi ».

      « La poursuite de la dénazification de cette masse de la population consiste en une rééducation, qui est réalisée grâce à la répression idéologique (suppression) des attitudes nazies et à une censure stricte, non seulement dans le domaine politique, mais aussi nécessairement dans le domaine de la culture et de l’éducation. C’est grâce à la culture et à l’éducation qu’une profonde nazification massive de la population a été préparée et réalisée, assurée par la promesse de dividendes de la victoire du régime nazi sur la Russie, de la propagande nazie, de la violence interne et de la terreur », écrit l’analyste russe.

  •  »A fascist regime looms in Russia« , by Greg Yudin – ak analyse & kritik
    https://www.akweb.de/politik/putin-war-in-ukraine-a-fascist-regime-looms-in-russia

    Moscow sociologist Greg Yudin on Putin’s unleashed power apparatus and the political motives behind the attack on Ukraine :

    How can the left in Germany support the left in Ukraine and Russia in their current struggles?

    I honestly believe that the world is in great danger. We know this beast from the inside, and we have few illusions that it will stop on its own. The left knows the importance of international movements during big wars. Therefore, it should resist the framing of this conflict in terms of nation-states, e.g. Russia and Ukraine, because that would only strengthen the states and further weaken the people. It is only through international solidarity that this beast can be stopped. And it should be stopped now, before it is too late.

    One important thing to do now is to target the money of the super-rich. This brutal aggression has made it clear that capital goes insane when it is not subject to control. Putin’s success in corrupting political and economic elites around the world is due to his knowledge that greed and self-interest are the cornerstones of capitalism. He firmly believes that money can buy it all. He knows that liberal democracy is a sham. Putin is an ultra-neoliberal, he eviscerated all solidarity in Russia and replaced it with unbridled cynicism. That is why he is sure that no one will really interfere with his military plans and all sanctions will eventually be lifted, for capital only cares about profit. He has enough evidence of this, and Merkel’s Russia policy is a textbook example of how greed dominates political power in capitalism.

    (encore une "lettre de gauche de l’est", dira @arno)

    • (encore une « lettre de gauche de l’est », dira @arno)

      Au contraire, je trouve le ton très différent de ces fameuses « lettres aux naïfs des gauches anti-impérialistes ».

      Par exemple, cette phrase est typiquement le genre de choses dénoncé par ces fameuses lettres, qui exigent toutes qu’on retire les États-Unis et l’OTAN de l’équation :

      Since the very existence of a large and culturally close state nearby with a political regime that is backed militarily by the United States is seen by Putin as existentially threatening, it became obvious he would start a war to conquer Ukraine if he fails to subdue it peacefully. No price is too high for Putin to gain control of Ukraine, for he believes to be existentially endangered by what he calls an »anti-Russia« at his borders.

      Plus loin, il explique à nouveau explicitement qu’il s’agit pour Poutine d’une confrontation avec les États-Unis et l’OTAN (vraiment : les usuelles « lettres » dénoncent ce genre de lecture) :

      Putin’s goal is neither a war with Ukraine nor with Poland. For him, these countries are either non-existent or just puppets of the United States. In the eyes of the Russian military command, the war is a defensive war against the US/NATO/West, these terms being used interchangeably

      Mais la principale différence, c’est qu’en dehors de cette dernière question qui lui est posée (« How can the left in Germany support the left in Ukraine »), le texte n’aborde pas ce que devraient faire les gauches occidentales, il n’a rien à voir avec ces litanies de simplifications sur l’anti-impérialisme (litanies qui confondent anti-impérialisme et campisme pour dans le même temps imposer leur propre campisme). C’est une très longue analyse/présentation du système Poutine, pas une de ces lettres qui essaient de faire comprendre que Chomsky est un ami des génocidaires.

      Sinon ça se termine de façon relativement déceptive par rapport à la force de l’analyse : à la question « que peut la gauche allemande », il ne donne comme réponse pratique que : « One important thing to do now is to target the money of the super-rich. ». Je ne vois pas bien ce que la gauche allemande (pas plus que les gauches anti-impérialistes occidentales) ont comme pouvoir de décision dans le fait de cibler l’argent des oligarques et à ma connaissance : rigoureusement personne parmi les gauches anti-impérialistes n’irait gueuler parce qu’on fait chier les oligarques.

      Mais pour répondre plus simplement : autant ces « lettres » me font bailler d’ennui, autant ce texte est intéressant.