Pfff. On en bouffe un par jour depuis quinze jours, de ces appels pour faire voter les anars.
– Celui-ci en particulier part de l’exemple d’élections plus ou moins locales pour justifier la participation à la présidentielle. Alors non, vraiment non. (Ne serait-ce que parce que, dans une logique libertaire, les élections les plus locales sont les moins illégitimes.)
– Principalement : l’idée que Méluche, sur un malentendu, pourrait accéder au deuxième tour, avec un gros effort d’imagination pourquoi pas. Mais alors écrire comme Guillon « faire élire Mélenchon », alors qu’il n’a rigoureusement aucune chance d’être élu dans un second tour, c’est vraiment mentir aux gens.
– L’idée qu’une fois Méluche élu, il obtiendrait une majorité pour voter ses lois à l’Assemblée et au Sénat, c’est encore un mode de pensée magique. Méluche élu, il serait instantanément en cohabitation avec un gouvernement de droite.
– Alors en rêvant comme Guillon sur le thème « faire élire Méluche », l’idée même qu’il pourrait commencer à appliquer quoi que ce soit, ou au minimum à bloquer le programme de « modernisation » néolibérale, sans subir illico une guerre économique totale, comme l’avait expliqué Lordon, ça me semble encore un faux espoir vendu aux gens.
Franchement :
– si vous croyez que voter c’est utile, oui, votez Mélenchon ; parce que, entre la fachote, le destructeur de nos mondes, et un type vaguement de gauche, tant qu’à faire faut voter pour le type vaguement de gauche ; y’a pas besoin d’en chier des caisses pour justifier qu’on vote Méluche ;
– m’enfin arrêtez de fantasmer sur l’idée qu’en parvenant à faire voter les libertaires du pays, vous allez changer quoi que ce soit. On est tout de même très très (très très) loin de la configuration de 36.