Dans la ville libérée de Boutcha, l’horreur
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La construction de « vérités alternatives » est présente partout. Le refus des faits, arguant de la manipulation des images va devenir un élément majeur du conspirationnisme international. D’autant que les outils sont effectivement là pour truquer toutes les images. Pandore a ouvert la boîte.
Le Kremlin nie toute participation
La litanie des horreurs de Boutcha se répète dans d’autres localités nouvellement libérées autour de Kiev. D’après certains témoignages, des mères auraient été violées sous les yeux de leurs enfants, des familles en fuite auraient été assassinées dans leur voiture, des hommes en âge de combattre auraient été exécutés. Le ministère de la Défense russe nie toute participation aux atrocités de Boutcha. Il affirme que les photos et les vidéos de ces scènes sont “une nouvelle mise en scène du régime de Kiev à destination des médias occidentaux, comme cela a été le cas avec la maternité de Marioupol et dans d’autres villes”.
Le ministère juge notamment suspect que les corps, sur ces séquences, ne soient pas devenus rigides, qu’ils ne présentent pas la décoloration de la peau typique de celle des cadavres et que du “sang non coagulé [apparaisse] dans les blessures”. Il soutient par ailleurs que les forces russes ont quitté la zone le 30 mars, ajoutant qu’Anatoly Fedorouk, le maire, avait confirmé le départ des Russes dans une vidéo du 31 mars, sans évoquer la moindre exécution.
“Pour cette raison, il n’est pas étonnant que les prétendues preuves des crimes de Boutcha n’aient fait surface que quatre jours après l’arrivée d’officiers du SBU [service de renseignement ukrainien] et de membres de la télévision ukrainienne, poursuit le ministère. Pas un seul habitant n’a été victime d’agression pendant que la ville était sous le contrôle des forces armées russes.”