je ne sais pas si le constat de l’état actuel d’une pratique linguistique à partir de données comme l’usage sur un réseau d’échange de textes peut être correct, ou incorrect, politiquement. Personnellement, je trouve cela plutôt informatif.
Par ailleurs, ce serait pas mal de dissocier usage linguistique et appartenance nationale. Par exemple, il existe, notamment à certaines de nos frontières, quelques millions de locuteurs quotidiens du français qui, à ce que je sache, ne sont pas particulièrement travaillés par une envie de rattachement à la mère des arts, des armes zet des lois,… Les situations de diglossie sont de fait relativement courantes, par exemple – mais c’est sans doute en train de changer doucement – chez l’un des voisins évoqués ci-dessus. On peut remarquer que l’alémanique a connu, ces cinquante dernières années, un changement de statut assez remarquable qui l’a fait passer de dialecte à quasi langue nationale, ce qu’il n’est pas – et ne risque pas (?) de devenir étant donné la vive opposition des autres communautés linguistiques. Évolution qui n’est pas sans évoquer celle de l’ukrainien de la période soviétique (il y a tout juste 30 ans) à l’indépendance et la guerre actuelle…
Mais c’est vrai que l’air du temps est plutôt celui d’un ultranationalisme éradicateur des minorités, pardon, assimilateur, potentiellement ethnocidaire avec une bonne conscience tranquille (t’façon, les autres sont des méchants, traitres à la nation, vendus à l’ennemi …).