les Français d’Israël ont voté à plus de 50 % pour Eric Zemmour

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  • Election présidentielle 2022 : les Français d’Israël ont voté à plus de 50 % pour Eric Zemmour
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    Les Français d’Israël ont porté Eric Zemmour en tête du premier tour de la présidentielle, dimanche 10 avril, avec 53,59 % des voix. C’est une aberration au regard du vote national (le candidat d’extrême droite a obtenu 7,07 % des suffrages), le cas paraît unique au monde. Emmanuel Macron arrive second, avec 31,72 %, selon ce premier décompte non officiel.

    • Il faut relever le manque de représentativité de ce vote, auquel ont pris part à peine plus de 10 % de cette vaste communauté (environ 180 000 personnes et 59 000 inscrits) , l’une des plus nombreuses hors d’Europe et d’Amérique du Nord. A 80 % binationaux, juifs ayant quitté la France pour s’établir en Israël, nombre d’entre eux ne souhaitent plus depuis longtemps voter dans leur pays d’origine, ou ne s’y sentent plus légitimes. En 2017, la participation s’élevait à 14,5 % à peine, hors Jérusalem. Reste que ce résultat était attendu de longue date, et qu’il pèse au sein de la communauté juive française, que M. Zemmour a profondément divisée.

      Le Pen obtient 3,3 % des voix

      Ces électeurs sont passés outre les réécritures de l’histoire du polémiste, qui s’est interrogé sur l’innocence du capitaine Dreyfus, et qui a tenté d’exempter le régime de Vichy de sa responsabilité dans l’extermination des juifs de France, durant la seconde guerre mondiale. Ils ont souffert qu’il qualifie d’« étrangers avant tout » des enfants juifs tués en 2012 par Mohammed Merah à Toulouse, parce que leurs familles avaient choisi de les enterrer en Israël.

      Ils n’ont pas écouté les appels du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et du grand rabbin de France, ce « rabbin de cour », selon M. Zemmour, qui demandaient à la communauté de ne pas voter pour lui. Parmi les digues qu’a fait sauter ce candidat juif d’origine algérienne, il y a donc celle-ci : les Français d’Israël ont libéré une parole et un vote d’extrême droite, eux qui n’ont jamais accepté la « normalisation » de Marine Le Pen.

      Trop associée à son père et au Front national, ex-Rassemblement national, la candidate d’extrême droite obtient 3,3 % des voix, à peine moins qu’en 2017. Cela fait douter d’un report massif en sa faveur au second tour, de la part d’une communauté qui avait voté en 2017 à 60 % pour François Fillon (Les Républicains), puis à plus de 90 % pour M. Macron au second tour.

      Discours banalisé en Israël

      Eric Zemmour a séduit en déployant, en France, un discours depuis longtemps banalisé en Israël. Sa dénonciation d’un supposé « grand remplacement » des Français par des populations arabes et noires et son obsession de la sécurité ne sont pas l’apanage des extrêmes en Israël. Elles recoupent le discours de la droite de gouvernement israélienne, de l’ex-premier ministre Benyamin Nétanyahou.

      Il fait aussi écho aux craintes particulières d’une communauté qui cite majoritairement l’absence de sécurité en France comme la première raison de son alya (son émigration vers Israël). En fin de campagne, M. Zemmour s’était rapproché de la famille de Jeremie Cohen, un jeune homme juif ­renversé, le 16 février, par un tramway à Bobigny alors qu’il fuyait un groupe d’une quinzaine d’agresseurs. M. Zemmour avait touché en Israël, en se demandant si M. Cohen était tombé sous les coups de « barbares (…) parce que juif », alors que sa mort avait jusque-là reçu peu d’écho.

      M. Zemmour séduit enfin de nouveaux Israéliens souvent mal intégrés, parlant mal l’hébreu, appauvris depuis leur départ. Peu au fait de la réalité palestinienne, ils lisent le conflit et l’occupation des territoires, en vigueur depuis 1967, au prisme de leur propre histoire familiale : celle des colonies françaises du Maghreb, et de la disparition des communautés juives après les indépendances arabes.

      Les conditions de cette fin de campagne auraient pu augurer d’un vote plus important en sa faveur. Elle s’est déroulée au rythme de quatre attaques terroristes perpétrées par des Palestiniens dans des villes israéliennes, qui ont fait 14 morts depuis le 22 mars, dont une conscrite franco-israélienne, Shirel Aboukrat, originaire de Nétanya, au centre du pays.

      Il est donc question ici d’environ 3200 électeurs. _Le Monde continue son tardif battage contre Le Pen et Z. (dans cet article en foutant la honte aux juifs votant ou tenté de voter extrême droite : Dreyfus, Vichy, même pas besoin de rappel que la fondation du FN s’est faite avec d’authentiques nazis).
      Leur report de voix compte pour que dalle, sauf si la suite de la campagne mobilise davantage les juifs d’extrême droite, ici (j’espérais un aperçu sur l’inquiétant vote des juifs de France), et là-bas.

      #Israéliens #extrême_droite #Zemmour #racisme #pestilentielle

    • Alors même en minimisant et en insistant sur « pas représentatif », ce sont déjà les électeurs qui expédient à l’assemblée nationale un député d’extrême-droite. Donc non seulement cette cohérence est très pénible au niveau symbolique (le sionisme serait-il donc un racisme ?), mais ça a déjà un effet tout a fait pratique : un député taré aligné sur le Likoud siège à l’Assemblée nationale (lequel député a une certaine influence dans notre paysage politique).

    • Dans les gros scores Le Pen + Zemmour : Bangkok, Miami, Monaco (nan mais ça va ?), Djibouti, Moscou (ah, tiens, pourquoi je suis pas étonné ?)…

      Je te dis pas les scores de Macron, c’est juste déprimant (les « expats » aiment Macron dans des proportions assez hallucinantes).

    • le vote des « français de l’étranger » est traditionnellement plus réac et plus légitimiste (plus riche) que dans l’hexagone

      (...) les résultats du scrutin du 10 mai [1981], pour les Français inscrits dans des centres de vote (...) à l’étranger (...) sont les suivants :
      Inscr., 132 141 ; vot., 104 112 Abst., 28 028 (21,21 %)
      Suffr. expr, 102 231
      Giscard : 71246 (69,69 %).
      Mitterrand : 30 985 (30,30 %).
      https://www.lemonde.fr/archives/article/1981/05/14/le-vote-des-francais-de-l-etranger_2721389_1819218.html