• Ça fait toujours bizarre de lire le jeudi dans la bouche d’un député une partie des propos entendus le mardi en conférence de rédaction (moins l’enthousiasme, puisque la défaite était annoncée).

    https://www.monde-diplomatique.fr/audio/Podcast_diplo/2022-01-Episode_22.mp3

    Sur les limites de la stratégie « Terra Nova » qui cible la jeunesse progressiste de centre-ville et les quartiers populaires plutôt que la France des bourgs, la France Périphérique, François Ruffin : « Jusqu’ici, nous ne parvenons pas à muer en espoir la colère des “fâchés pas fachos” » https://www.liberation.fr/politique/francois-ruffin-jusquici-nous-ne-parvenons-pas-a-muer-en-espoir-la-colere

    Dimanche soir, à la tombée des résultats et l’élimination, malgré les 21,95 %, de Jean-Luc Mélenchon, quel a été votre premier sentiment ?

    D’abord de la fierté, la fierté du chemin parcouru. Je me suis dit : l’histoire continue, le fil n’est pas rompu. Parce que, sans Jean-Luc Mélenchon, sans nous avec lui, après les années Hollande, après sa créature Macron, la gauche pourrait être liquidée, enterrée. Nous avons ramassé un drapeau en guenille, et regardez maintenant comme il brille. C’est cette fierté que j’ai éprouvée pendant toute la campagne, avec des milliers de personnes dans les meetings, des dizaines de milliers dans les marches : nous sommes là, debout. L’espoir demeure. En même temps, ce dimanche à 20 h 01, c’est « caramba, encore raté ! » Je ne veux pas qu’on devienne des perdants magnifiques. L’équipe de France de mon enfance, celle de Platini, Giresse, Tigana et compagnie, elle était pleine de panache, comme nous, elle faisait les plus beaux matchs, comme nous, mais à la Coupe du monde de 82, à celle de 86, deux fois elle échoue en demi-finale, et deux fois contre l’Allemagne. Quand est-ce qu’on va jouer la finale ? Quand est-ce qu’on va l’emporter ?

    Comment jugez-vous la campagne de Jean-Luc Mélenchon ?

    Notre campagne, je l’ai trouvée joyeuse, un peu à contre-courant de l’époque. Parce qu’après deux années de Covid, avec la guerre en Ukraine, ils nous veulent comment ? Abattus, déprimés, résignés, « restez chez vous », etc. Contre ça, Jean-Luc est parvenu à apporter de l’énergie. C’est un peu notre Johnny, qui vient redonner « l’envie d’avoir envie ».

    Lorsqu’on observe les cartes, on voit que Mélenchon est fort dans les grandes villes et les quartiers populaires. Mais beaucoup moins dans la France périphérique.

    Au fond, ça montre l’efficacité de la campagne. Parce que Jean-Luc s’adresse aux Outre-mer, il s’y rend plusieurs fois, et il est élu président de la Guadeloupe, de la Réunion, au premier tour ! Jean-Luc veut la jeunesse progressiste de centre-ville, celle des marches pour le climat, il met le paquet, et il les emporte largement avec lui. Jean-Luc veut les quartiers populaires, il se pose comme l’anti-Zemmour, et la gauche retrouve droit de cité dans les cités. Finalement, tous les paris de la campagne sont gagnés. La France périphérique, en revanche, celle des bourgs, n’apparaît pas comme une priorité. Et quand on regarde les statistiques issues des urnes, c’est là-dedans qu’on plonge : le vote Mélenchon fait 24 % en agglomération parisienne [+8 points comparé à 2017, ndlr]. Mais c’est 14 % dans les communes entre 20 000 et 100 000 habitants [-7 points]. Un coup d’œil à une carte du pays suffit : pour La France insoumise, une zone rouge autour de Paris. Le bleu foncé de Le Pen, en revanche, s’étend sur tout le Nord, le Pas-de-Calais, la Picardie, la Champagne, la Lorraine, 42 départements, et pour beaucoup des terres ouvrières. C’est là qu’on perd. Au-delà même de la gauche, ça pose une question sur l’unité du pays, ces fractures politico-géographiques : comment on vit ensemble ? Comment on fait nation, sans se déchirer ?

    Le tableau est comment dans votre circonscription ?

    Il offre quasiment un cas chimiquement pur. Sur Amiens, Mélenchon devance Macron, presque à égalité : le président domine dans le centre-ville, mais on cartonne dans les quartiers populaires, avec plus de 60 %. Sauf que, dès que tu t’éloignes de la métropole, à Flixecourt par exemple, qui est ouvrier pourtant, c’est la cata : Jean-Luc plonge à 15 %, Marine Le Pen grimpe à 44 %. Je le pensais déjà en 2017, je le disais : si on veut gagner, on doit aller chercher cette France-là. Le mouvement des gilets jaunes en a montré l’importance politique, il a rendu visible, audible, cette France si longtemps muette. Et à ma mesure, durant la présidentielle, je me suis efforcé de parler à ces périphéries, avec des réunions publiques à Carbonne, à Rochefort, à Epinal… mettant en avant des caristes, des auxiliaires de vie, des salariés de la sous-traitance. Mais à l’évidence, jusqu’ici, les « fâchés pas fachos » ne se tournent pas vers nous. Nous ne parvenons pas à muer leur colère en espoir.

    Mais Jean-Luc Mélenchon s’est adressé à eux ces dernières semaines…

    Ça réclame un travail de longue haleine. Pour les quartiers populaires, ça fait des mois, voire des années, qu’on leur parle, avec des thématiques où ils se reconnaissent, parfois clivantes, comme la police par exemple. Les campagnes populaires exigent le même effort, et en vérité, peut-être dix fois plus d’efforts, pour dix fois moins de rendement, parce que l’habitat y est éclaté, parce qu’un vote Le Pen s’y est ancré. C’est pour moi un objectif électoral, mais aussi moral : on ne peut pas les abandonner au Rassemblement national. On ne peut pas, par une ruse de l’histoire, laisser triompher la logique de « Terra Nova ». Je ne sais pas si vous vous souvenez ? En 2011, ce think tank proche du Parti socialiste recommandait une stratégie « France de demain », avec « 1. Les diplômés. 2. Les jeunes. 3. Les minorités ». Tandis que, pour les ouvriers-employés : « Le FN se pose en parti des classes populaires, et il sera difficile à contrer. » Sous-entendu, inutile même d’essayer. Nous devons, nous, essayer. C’est un impératif.

    Comment faire pour les convaincre ?

    D’abord, il faut en faire un objectif commun : est-ce que cette analyse, est-ce que ce constat est partagé ? Est-ce qu’on se dit, l’Union populaire, ce sont les quartiers populaires – qu’il faut garder – et les campagnes populaires – qu’il faut conquérir ? On doit d’abord le poser comme une priorité, ensemble. Sinon, il n’y a pas de stratégie possible. Ensuite, je pense qu’il faut écouter les gens, faire quasiment du recueil des doléances. On ne fait pas de politique en extériorité, sans porosité. Et peut-être que des thèmes inattendus surgiront. Je te donne un exemple : le numérique. Les candidats ne s’en sont pas saisis dans la campagne. Et pourtant, quand je fais mon boulot de reporter, on me cause de ça, spontanément, dans les bistrots, dans les mairies : à la CAF, à Pôle Emploi, aux impôts, il n’y a plus de guichets. Les gens doivent passer des heures à enregistrer des mots de passe sur Internet, à scanner leurs documents. Faire son dossier de retraite, avec la Carsat, c’est devenu la croix et la bannière. C’est ressenti comme une douleur par les habitants, ça les met dans un sentiment d’impuissance.

    Cette impuissance donne quoi concrètement ?

    Je vais utiliser des grands mots pour de petites expériences, mais je crois que pour eux, c’est la République qui s’éloigne, ça les met dans une souffrance anthropologique : ils n’échangent plus en humains avec des humains, mais avec des machines. Quand j’en parle dans mes meetings, aussitôt je suis applaudi. Parce que chacun a éprouvé la solitude du « tapez 1 », « appuyez sur la touche étoile ». Remettre des agents pour les gens, comment on fait un numérique humaniste, c’est une question à porter. Une parmi d’autres. Les déplacements, bien sûr. La valeur du travail. Leurs loisirs, à ne pas juger. Mais il y a un style, aussi, peut-être, au-delà des idées. Dans une étude, je lisais que les travailleurs de la seconde ligne ne se sentaient pas représentés. Peut-être que, en plus des mesures – le smic à 1 400 €, la retraite à 60 ans, le blocage des prix –, peut-être qu’on doit davantage les incarner, qu’ils sentent qu’on connaît leur vie, leurs conditions concrètes d’existence, qu’on sache en parler, que les candidats soient à leurs côtés, parmi eux.

    Faire comme Ruffin, en somme.

    Donc, pour être majoritaire, il faudrait unir dans le même bloc les quartiers populaires et les campagnes populaires ?

    Le débat est construit, évidemment, pour casser le bloc populaire. Entre jeunes et vieux, entre travailleurs et assistés, entre blancs, Arabes, noirs, et maintenant, même, entre vaccinés et non vaccinés. Ma conviction, mon pari, depuis vingt ans maintenant, c’est que la question sociale peut rassembler. Juste une anecdote. Durant mon mandat, la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, vient à Amiens. J’insiste, très fort, pour qu’elle rencontre des accompagnantes d’enfants en situation de handicap, et la préfecture accepte. On passe une belle heure d’échanges, et comme je connais par cœur, je me mets en écoute flottante. Je roupille à moitié, quoi. Et là, je me dis : ici, il y a Aline, Sandy, Hayat, Assia. Rien que par les prénoms, on perçoit les origines différentes. Ça fait un moment qu’elles causent, ça fait un an que je les filme, à aucun moment elles n’ont discuté de la nourriture à la cantine, de la taille de leurs vêtements, de leurs prénoms français ou pas. Non, elles ont discuté de leur travail, de comment elles peuvent gagner leur vie, de comment apporter un soutien aux enfants. C’est une parabole, à mon avis. Voilà ce qui les rassemble.

    C’est la stratégie à avoir aux législatives pour gagner un maximum de circonscriptions ?

    Franchement, je ne crois pas qu’une telle logique, inscrite dans le paysage, s’inverse en six semaines de campagne. Vraisemblablement, la France insoumise va se renforcer là où elle est déjà forte : dans l’ancienne banlieue rouge, dans les quartiers populaires des métropoles. C’est après qu’il faudra choisir : que vise-t-on ? Des bastions ? Ou se répandre dans les profondeurs du pays ?

    (…)

    • À 10’ du reportage sur la campagne de Ruffin à Flixecourt, ce dernier dit « L’union populaire et Jean-Luc, ils [sic]… » : « Y a pas eu de volonté de regagner la France des ronds-points, la France des gilets jaunes, parce que je pense que dans leur esprit c’était un pari qui était gagnant en plusieurs semaines, en plusieurs mois » https://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/qui-l-eut-cru-la-nouvelle-vraie-gauche-arrive-deja-ruffin-repart-pour-un-tou https://la-bas.org/audio.api/free/aW5sYnM6Ly9mb2xkZXItNDI0MTkvbXAzLTQ3Ni81MzEzMC1wYWRfcmVwb3J0YWdlX2ZsaXhlY291cnRfMl8tX2ludGVncmFsZS5tcDM=/53130-pad_reportage_flixecourt_2_-_integrale.mp3

    • Bompard chez Regards http://www.regards.fr/actu/article/manuel-bompard-une-force-d-alternative-prete-a-gouverner-demain

      Fabien Roussel refuse d’être assimilé à la gauche des métropoles. Il rejoint en partie François Ruffin lorsqu’il dit : « On ne doit pas devenir la gauche des métropoles contre la droite et l’extrême droite des bourgs et des champs. » Est-ce la gauche qui a rompu avec les catégories populaires, ou les catégories populaires qui ont rompu avec la gauche ?
      S’il y a eu une rupture entre la gauche et les catégories populaires, c’est d’abord parce que sa dernière expérience au pouvoir a été vécue comme une trahison. Depuis lors, notre travail a plutôt permis de renouer des liens entre le peuple et la gauche. Jean-Luc Mélenchon est le premier candidat dans les villes les plus pauvres. Il est le candidat des jeunes, des chômeurs, des précaires, et fait des scores plus importants que la moyenne chez les ouvriers et les employés. Pour voir plus loin, il faut commencer par saluer ce bilan et ne pas se tromper sur l’analyse. Quand nous remportons trois circonscriptions en Haute-Vienne, deux en Dordogne, ou encore celle du département de la Creuse, il n’est pas question de métropoles… Et quand l’extrême droite remporte la circonscription des 13e et 14e arrondissements de Marseille, il n’y a pas beaucoup de bourgs et de champs sur ce territoire… La lecture géographique est une vue de l’esprit, qui fait abstraction de l’histoire politique des territoires, de leurs structures sociales comme du travail militant qui y est mené. Oui, le Rassemblement national progresse, et il progresse malheureusement partout. Certains territoires y sont davantage perméables par leur histoire et leur sociologie. Il faut donc le combattre partout. Mais si certains pensent que, pour y parvenir, il faut abandonner les banlieues populaires et renoncer à la dénonciation du racisme ou de l’islamophobie, alors nous avons un désaccord fondamental.

      Le PCF pense que la gauche s’est perdue en menant des combats qu’il juge légitimes – lutte contre les discriminations et les violences policières, féminisme, etc. –, mais au détriment du social…
      Je suis convaincu que ce que vous décrivez ici n’est pas l’orientation du PCF, dont de nombreux militants s’investissent dans ces combats. Mais c’est en effet ce que semble penser Fabien Roussel… Cela me paraît être un contresens total : la bataille pour l’égalité des conditions de vie ne peut pas être déconnectée de celle pour l’égalité de tous, quels que soient son genre, sa couleur de peau, sa religion ou son orientation sexuelle. Ce serait une grave erreur : la gauche n’a rien à gagner à mimer le Rassemblement national ou à masquer certaines batailles pour lui complaire. On ne gagne jamais sur le terrain des autres. Nous nous adressons à tous et nous disons : ces tentatives de division agissent comme des diversions. Le RN cherche à faire vibrer la corde identitaire. Nous voulons faire vibrer la corde sociale et convaincre que le problème, c’est celui de ceux qui se gavent !

    • François Ruffin : « La gauche doit être le camp du travail » | L’Humanité 07/09/2022 https://www.humanite.fr/politique/francois-ruffin/francois-ruffin-la-gauche-doit-etre-le-camp-du-travail-762479

      Comme point de départ de votre livre, vous avez choisi cette phrase que vous avez entendue de la bouche de plusieurs citoyens : « Je ne peux pas voter à gauche, je suis pour le travail. » Pourquoi vous fait-elle bondir ?

      Parce que la gauche, c’est le travail. Son histoire et celle du mouvement ouvrier le montrent. Mais chez nombre de gens ordinaires, beaucoup de ceux avec qui j’ai échangé, s’est ancrée l’idée que « la droite c’est le travail, la gauche c’est l’assistanat ». La droite a réussi à récupérer ce qu’ils appellent la « valeur travail », depuis Nicolas Sarkozy jusqu’à Emmanuel Macron. Ils célèbrent le travail pour mieux le malmener, avec l’idée qu’il faut travailler plus, tout en écrasant les salaires. Par ailleurs, pendant les campagnes, le principal obstacle que nous avons eu, ce n’est pas sur l’immigration ou la sécurité mais sur l’argument « moi je bosse et je n’ai le droit à rien, alors que d’autres touchent des aides » . Je ne veux pas qu’on ferme les yeux sur ce ressenti massif. Selon moi, il faut montrer qui sont les vrais assistés, les hyper-riches. Nous avons le devoir, à gauche, de reposer en permanence ce rapport capital-travail. Un clivage dans lequel nous serions dans le camp du travail et des travailleurs.

      Les élus et militants de gauche n’ont pas pour autant abandonné la défense des travailleurs…
      Non, d’ailleurs, dans nos programmes, beaucoup de mesures répondent en partie aux problèmes des salaires, de précarité des contrats, de pénibilité… Mais nous devons nous demander ce qu’il faut mettre en avant, ce qui convainc, rassemble. Je pense par exemple que la gauche ne porte pas assez la fierté du travail. De la même manière qu’elle avait héroïsé les métallos ou les mineurs dans l’après-guerre, dans la période post-Covid, on aurait pu héroïser le cariste, l’auxiliaire de vie sociale. On a un devoir de représentation. Il faut que les gens se disent « c’est eux qui parlent pour nous ». Ça veut dire aussi connaître leurs conditions concrètes d’existence, pour les transformer et que nos propositions trouvent un vrai écho.

      Vous faites dans votre livre un état des lieux des mutations du monde du travail, avec des salaires qui n’augmentent pas, des contrats précaires qui se multiplient, les pressions mises sur les travailleurs… Quelles réponses politiques peuvent être apportées ?
      La question est de savoir si on laisse la main invisible du marché tout régler. Or, elle produit l’écrasement du travail dans la durée. Cela a des effets individuels, avec un sentiment d’injustice pour les travailleurs, et collectifs, avec une désorganisation de la société. Aujourd’hui, nous manquons d’AESH dans les écoles, d’auxiliaires de vie sociale : parce que les gens sont fainéants ou parce qu’ils ne veulent pas travailler pour 700 euros par mois ? La République s’est fondée sur l’école mais on ne trouve plus d’enseignants et on recrute en job dating. Il faut refixer des règles communes sur le marché du travail. Sur les salaires, les conditions de travail, les contrats. Pour que le CDI soit la norme, par exemple, il faut régulariser les intérimaires qui en réalité ont des postes permanents, et décourager le recours aux autres contrats. Un contrat en CDD doit être payé plus cher, comme les heures tôt le matin ou tard le soir.

      Votre livre se conclut par l’idée de bâtir un « nouvel horizon commun », qui serait celui de l’impératif écologique. Quelles en seraient les conséquences pour le travail et les travailleurs ?
      Il nous faut passer du « vivre-ensemble », un peu stagnant, gnan-gnan, au « faire ensemble ». Et faire ensemble face au grand défi climatique, qui réclame beaucoup de travail, qui exige que chacun fasse sa part, trouve une utilité dans cette transformation. Encore une fois, ce n’est pas le marché qui va organiser la rénovation thermique, planter des haies, remettre en état les canalisations d’eau, créer des ateliers de réparation dans chaque canton, pour échapper au cycle de la production de consommation… L’État doit donc définir un certain nombre de besoins auxquels on sait que le marché ne va pas répondre. Puis diriger et canaliser les énergies, les moyens, les savoir-faire. C’est aussi un pari humaniste. Il faudrait presque recenser toutes les compétences qui sont aujourd’hui à notre disposition mais qui sont en déshérence, une richesse humaine qui peut exister dans les quartiers ou dans les campagnes et qui est délaissée. Qui sait bricoler, qui sait réparer, qui sait cuisiner ? Toutes ces compétences doivent pouvoir être utiles à la société. C’est aussi un moyen de créer de la dignité par le travail, ce qui est essentiel.