• V’la le printemps !

    Il était attendu. Deux printemps de raté pour la plupart des festivals. Le réchauffement climatique n’explique pas tout ,même s’il nous fait passer sans transition de l’été brûlant à l’hiver glacé. Le jazz notamment était orphelin. Les différents variant du COVID19 avaient séparé toutes les fratries, fermé les frontières. Pour la mémoire de ce mois de mai, festivaliers comme invité.e.s feront comme si la mise en garde de l’OMS restait… mise en garde.

    Prenons le festival de jazz de Coutances (50), « Jazz Sous les Pommiers » qui tente de retrouver ses habitudes avec son dimanche en fanfares et ses à côtés dont la scène aux amateurs et ses animations gratuites. Il aura lieu, comme avant 2020, autour du jeudi de l’Ascension soit du 20 au 28 mai, sans quasiment de non européens. A deux exceptions prés mais quelles exceptions : un groupe d’Américains : Dave Liebman / Randy Brecker / Marc Copland / Drew Gress / Joey Baron (mardi 24 mai) pour un moment, assuré, de pur délice et le trio de Brad Mehldau le 27.

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    #musique #jazz

  • « C’est celui qui dit qui y est » : POUTINE ET L’INVERSION PERVERSE

    Parce que la dictature est le type de gouvernement le plus purement patriarcal.

    Il y a quelque temps, à Biden qui l’avait qualifié de « tueur », Poutine avait finement répondu : « c’est celui qui dit qui l’est ». Cette réplique de cour de récré ne doit pas surprendre dans la bouche du dictateur russe : son langage est souvent fruste, primaire, voire grossier, très loin du langage feutré de mise dans la diplomatie et les affaires internationales. On se souvient de sa menace pittoresque envers les terroristes islamistes tchétchènes qu’il avait promis de « buter jusque dans les chiottes ». Poutine, dans sa conception du monde comme dans son mode de communication, reste un petit voyou teigneux des quartiers pauvres de Leningrad, une « petite canaille » en voie de sombrer dans la délinquance juvénile lorsqu’il a été « sauvé par le sport » – a-t-il avoué lui-même – et pris en main et « dégrossi » par le KGB. Cette prise en main, si elle a canalisé cette violence structurante et l’a mise au service d’objectifs politiques, ne l’a pas radicalement modifiée.

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    #international #russie

  • La publicité limite la grammaire des interactions sociales | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2022/04/20/la-publicite-limite-la-grammaire-des-interactions-socia

    La publicité, partie intégrande du cycle de la réalisation de la valeur et du fétichisme de la marchandise (pour utiliser des notions de la critique de l’économie politique) contribue à l’augmentation et au renouvellement – souhaitée par les entreprises – de besoins souvent artificiels. La logique publicitaire (une véritable pollution imposée aux consommateurs et consommatrices) au cœur du fonctionnement de l’internet me semble hautement critiquable. Cet outil relevant du commun, son éventuellement financement – comme son fonctionnement – ne peux relever de la sphère privative lucrative.

    Cela étant précisé, cet ouvrage contribue à la compréhension de l’« économie de l’attention » et de mécanismes publicitaire propres au fonctionnement de l’internet, « La publicité numérique est le cœur funeste qui fait vivre l’internet ».

    Tim Hwang discute donc du jargon de la publicité programmatique, de temps réel, de plates-formes logicielles, de monétisation par la vente de l’attention des consommateurs et consommatrices, de risques systémiques, des ressemblances entre les marchés de la publicité programmatique et les marchés financiers, des enchères publicitaires, des algorithmes, « La technologie permet de jouer le jeu, mais ne dicte pas les règles du jeu », d’attention marchandisée, « Le concept amorphe, informe, de l’attention est désormais un ensemble d’éléments comparables et distinguables qui peuvent être captés, évaluées et vendus », de standardisation, de spéculation, de marchandises « abstraites », d’opacité, d’infrastructure de surveillance, de déferlement de données, de trading algorithmique, de dark pools, de nouveaux intermédiaires, de détermination des prix, de dépendance à l’égard des plateformes dominantes, d’ergonomie souterraine, de qualité, de la perte d’« efficacité » des bannières, de bloqueurs de publicité, de visibilité et d’invisibilité, « Un nombre stupéfiant des ces annonces n’est jamais vu par qui que ce soit »…

    J’ai notamment apprécié les passages sur la fraude publicitaire, la fraude au clic, « publicités… vues uniquement par des robots ou par des humains dont le travail consiste à cliquer dessus », l’usurpation de domaines, le développement d’entreprises criminelles… L’auteur interroge l’attention réelle, d’autant que se développe « le spectre du désintérêt du public pour la publicité en ligne ».

    Je ne reviens pas sur mes remarques antérieures. J’ajoute cependant que contrairement à l’auteur, il me semble possible d’aborder le fonctionnement de l’internet sans aucune publicité. La gratuité réelle pour les utilisateurs et utilisatrices peut être construite par une prise en charge collective de ce bien commun que devrait être l’internet.

    Il convient donc à la fois de combattre la place des Gafam, la dictature des algorithmes (masquant des choix et des programmations par des individus), la pollution publicitaire et la marchandisation du monde.

    #Tim_Hwang #Publicité #Economie_attention

  • La publicité limite la grammaire des interactions sociales

    Si je peux souscrire à la description de la crise des subprime faite par Tim Hwang, je n’en partage cependant pas l’absence d’analyse du capitalisme et de ses contradictions. Il ne me semble pas possible d’aborder les causes structurelles de cette crise sans parler du mode d’accumulation, de valorisation du capital, de production marchande généralisée, de la comptabilité internationale ou de l’inventivité criminelle des cols blancs en matière de montages financiers et fiscaux.

    La publicité, partie intégrande du cycle de la réalisation de la valeur et du fétichisme de la marchandise (pour utiliser des notions de la critique de l’économie politique) contribue à l’augmentation et au renouvellement – souhaitée par les entreprises – de besoins souvent artificiels. La logique publicitaire (une véritable pollution imposée aux consommateurs et consommatrices) au cœur du fonctionnement de l’internet me semble hautement critiquable. Cet outil relevant du commun, son éventuellement financement – comme son fonctionnement – ne peux relever de la sphère privative lucrative.

    note sur : Tim Hwang : Le grand krach de l’attention
    La publicité, une bombe au cœur de l’internet

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2022/04/20/la-publicite-limite-la-grammaire-des-interactions-socia

    #politique