• Les guerres US de l’après-11 septembre ont tué près de 4,5 millions de personnes investigaction.net

    La guerre contre le terrorisme qui a suivi le 11 septembre 2001 pourrait avoir causé la mort d’au moins 4,5 millions de personnes dans une demi-douzaine de pays. C’est ce qui ressort d’un rapport publié lundi par la principale institution universitaire qui étudie les coûts, les pertes et les conséquences de cette guerre dans laquelle les bombes et les balles US continuent de tuer et de blesser des personnes dans de nombreux pays.


    Le nouveau rapport https://watson.brown.edu/costsofwar/papers/2023/IndirectDeaths du projet « Costs of War » du Watson Institute for International and Public Affairs de l’université Brown montre « comment la mort survit à la guerre » en se penchant sur le sort des personnes tuées indirectement par la guerre contre le terrorisme en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Pakistan, en Somalie, en Syrie et au Yémen.

    « Dans un pays comme l’Afghanistan, la principale question aujourd’hui est de savoir si un décès peut être considéré comme n’étant pas lié à la guerre« , a déclaré Stephanie Savell, codirectrice de Costs of War et auteur du rapport. « Les guerres tuent souvent beaucoup plus de personnes indirectement que dans les combats directs, en particulier les jeunes enfants. »

    La publication « passe en revue les recherches les plus récentes afin d’examiner les voies de causalité qui ont conduit à une estimation de 3,6 à 3,7 millions de décès indirects dans les zones de guerre après le 11 septembre« , tandis que « le nombre total de morts dans ces zones de guerre pourrait être d’au moins 4,5 à 4,6 millions et plus, bien que le chiffre précis de la mortalité reste inconnu« .


    Comme le précise le Washington Post, qui a été le premier à faire état de cette étude :
    « Depuis 2010, une équipe de 50 universitaires, experts juridiques, spécialistes des droits de l’homme et médecins participant au projet « Costs of War » ont effectué leurs propres calculs. Selon leur dernière évaluation, plus de 906 000 personnes, dont 387 000 civils, sont mortes directement à cause des guerres de l’après 11 septembre. En outre, 38 millions de personnes ont été déplacées ou sont devenues des réfugiés. Le gouvernement fédéral US, quant à lui, a dépensé plus de 8 000 milliards de dollars pour ces guerres.

    Cependant, Savell a déclaré que la recherche indique qu’un nombre exponentiel de personnes, en particulier les enfants et les populations les plus pauvres et marginalisées, ont été tuées par les effets de la guerre – pauvreté croissante, insécurité alimentaire, contamination de l’environnement, traumatisme permanent de la violence et destruction des infrastructures sanitaires et publiques, ainsi que de la propriété privée et des moyens de subsistance. »

    Selon le rapport, « la grande majorité des décès indirects dus à la guerre sont dus à la malnutrition, aux problèmes liés à la grossesse et à l’accouchement, et à de nombreuses maladies, y compris les maladies infectieuses et les maladies non transmissibles comme le cancer« .

    Une étude réalisée en 2012 https://www.independent.co.uk/life-style/health-and-families/health-news/iraq-records-huge-rise-in-birth-defects-8210444.html a ainsi révélé que plus de la moitié des bébés nés dans la ville irakienne de Falloujah entre 2007 et 2010 présentaient des malformations congénitales. Parmi les femmes enceintes interrogées dans le cadre de l’étude, plus de 45 % ont fait des fausses couches au cours des deux années qui ont suivi les attaques US de 2004 sur Falloujah. Les relevés du compteur Geiger sur les sites contaminés par de l’uranium appauvri dans les zones urbaines irakiennes densément peuplées ont régulièrement révélé des niveaux de radiation de 1 000 à 1 900 fois supérieurs à la normale.

    L’étude a aussi révélé que certains décès « résultent également de blessures dues à la destruction par la guerre d’infrastructures telles que les feux de signalisation, ainsi que de traumatismes et de violences interpersonnelles« .


    Savell a déclaré que « les parties belligérantes qui endommagent les infrastructures ayant un impact sur la santé de la population ont la responsabilité morale de fournir une assistance et des réparations rapides et efficaces« .

    « Le gouvernement des États-Unis, même s’il n’est pas le seul responsable des dommages, a l’obligation d’investir dans l’aide humanitaire et la reconstruction dans les zones de guerre de l’après-11 septembre« , a-t-elle ajouté. « Le gouvernement étasunien pourrait faire beaucoup plus que ce qu’il fait actuellement pour assumer cette responsabilité. »

    Source originale : Common Dreams https://consortiumnews.com/2023/05/17/post-9-11-us-conflicts-killed-over-4-5-million-people

    La traduction : https://www.investigaction.net/fr/les-guerres-us-de-lapres-11-septembre-ont-tue-pres-de-45-millions-de

    Traduit de l’anglais par GL pour Investig’Action

  • INFERTILITÉ TOTALE EN 2045

    Dans un livre récemment paru, le duo de scientifiques Shanna H. Swan et Stacey Colino montre que le nombre de spermatozoïdes produits dans les pays occidentaux a chuté de 59 % entre 1973 et 2011. Si la trajectoire actuelle se poursuit, ce chiffre pourrait atteindre zéro dès 2045. 

    La pandémie va-t-elle faire chuter le taux de fécondité  ? D’après l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), en tout cas, le nombre de naissances enregistrées en France en janvier a chuté de 13 % par rapport à janvier 2020. Une baisse inédite depuis 1975, dans un contexte « de crise sanitaire et de forte incertitude, [qui] a pu décourager les couples de procréer ou les inciter à reporter de plusieurs mois leurs projets de parentalité », selon l’Institut d’études statistiques. Certes, le nombre de naissances en France est en baisse constante depuis six ans, mais l’Insee note que la chute observée en janvier est « sans commune mesure avec les baisses qui ont pu être observées dans le passé ».
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/000436391

    Une tendance qui reste à confirmer, donc… et à laquelle pourrait bien s’ajouter un autre phénomène encore plus global. Celui de la présence, dans notre organisme, de certaines substances chimiques aux effets nocifs sur la fertilité. C’est ce que met en évidence le duo de scientifiques Shanna H. Swan et Stacey Colino dans un nouveau livre récemment paru en anglais, Count Down – How Our Modern World Is Threatening Sperm Counts, Altering Male and Female Reproductive Development, and Imperiling the Future of the Human Race.
    https://www.simonandschuster.com/books/Count-Down/Shanna-H-Swan/9781982113667

    Dans une étude qu’elle avait co-signée en 2017, Swan montrait en effet que le nombre de spermatozoïdes produits dans les pays occidentaux avait chuté de 59 % entre 1973 et 2011. Si cette courbe poursuit sa trajectoire actuelle, prévient-elle aujourd’hui, ce chiffre pourrait atteindre zéro dès 2045. Dans le détail, Count Down démontre que ce sont les « substances chimiques du quotidien » que l’on trouve dans les emballages alimentaires, les jouets, les cosmétiques ou encore les pesticides qui affectent durablement notre système endocrinien. Les phtalates et le bisphénol A sont plus particulièrement visés par les deux auteurs « car ils font croire au corps humain qu’il dispose de suffisamment d’hormones – testostérone ou œstrogènes – et qu’il n’a donc pas besoin d’en fabriquer davantage ». La taille et la forme des organes génitaux seraient aussi affectées.
    https://academic.oup.com/humupd/article/23/6/646/4035689
    https://usbeketrica.com/fr/article/la-baisse-de-la-fertilite-masculine-menace-l-humanite
    https://www.theguardian.com/us-news/2021/feb/26/falling-sperm-counts-human-survival
    https://sante.lefigaro.fr/mieux-etre/environnement/phtalates/quels-risques-pour-sante
    https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/chimie-bisphenol-6185
    https://www.independent.co.uk/life-style/health-and-families/pollution-penis-shrink-sperm-count-b1821863.html

    « Les phtalates abaissent les taux de testostérone et ont donc une influence particulièrement mauvaise côté masculin, par exemple en provoquant la diminution du nombre de spermatozoïdes, détaille Swan dans son interview au Guardian. Le bisphénol A, lui, imite les œstrogènes et est donc particulièrement nocif côté féminin, augmentant les risques de problèmes de fertilité. Mais il peut également faire chuter la qualité du sperme, la libido et provoquer des taux plus élevés de dysfonction érectile. »

    « Une grande partie de l’exposition à ces matières se produit in utero, lorsque le fœtus se forme pour la première fois » Shanna H. Swan

    Le constat est d’autant plus inquiétant que l’exposition à ces substances commence… avant même la naissance. « Une grande partie de l’exposition à ces matières se produit in utero, lorsque le fœtus se forme pour la première fois, renchérit Swan. Les effets se poursuivent ensuite pendant l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte. C’est un phénomène cumulatif : un fœtus femelle, in utero, développe déjà les ovules qu’il utilisera pour avoir ses propres enfants. »

    Preuve de l’étendue du problème, une enquête publiée par Santé publique France en 2019 révélait que la présence de bisphénols et de phtalates dans le corps est généralement plus importante chez les enfants que chez les adultes. « L’alimentation participerait à 90 % de l’exposition totale », précisait à l’époque Santé publique France. Seules manières de minimiser les risques à l’échelle individuelle, selon Shanna H. Swan : manger, « dans la mesure du possible », des aliments non transformés comme « des carottes ou des pommes de terre cuisinés naturellement »  ; éviter les poêles qui contiennent du téflon ou des molécules toxiques  ; et « ne pas passer de matières plastiques au micro-ondes ».
    https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/esteban

    https://usbeketrica.com/fr/article/l-occident-pourrait-devenir-totalement-infertile-en-2045
    https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-lundi-18-avril-2022
    https://www.facebook.com/franceinter/posts/5333622433339500
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