• A #Gennevilliers, les travailleurs #sans-papiers régularisés (pour de faux) par les élus communistes

    En grève depuis presque cinq mois, les 83 travailleurs qui réclament leur naturalisation ont reçu une #carte_de_citoyenneté gennevilloise. Un document sans valeur juridique mais hautement symbolique.

    Cette cérémonie, c’était aussi, voire surtout, le moyen de resserrer les rangs et d’enrayer le découragement. Ce mercredi soir, les travailleurs sans-papiers de la société RSI, à Gennevilliers, sont repartis de la mairie avec une carte de citoyenneté gennevilloise remise par un élu. Après bientôt cinq mois de grève et de bras de fer avec la préfecture pour être régularisés, cette cérémonie était symbolique à plus d’un titre.

    Ce document signé par #Patrice_Leclerc, le maire PCF de Gennevilliers, est une sorte de #carte_d’identité_locale attestant que chacun habite bien la ville, tous étant domiciliés au centre social des Grésillons. « Bien sûr qu’il n’a pas de valeur juridique pour la préfecture mais il rappelle que nous ne sommes pas seuls, qu’on a toute une ville et même plus derrière nous. Peut-être qu’il peut aussi nous éviter des problèmes en cas de contrôle de la police », commente Mahamadou Touré, le porte-parole des grévistes.

    « Ne lâchez rien ! »

    « Cette carte représente notre #solidarité à votre #lutte et notre admiration pour votre courage exceptionnel, insiste Patrice Leclerc dans une salle du conseil bondée. Votre conflit vous a fait sortir de l’invisibilité. Vous avez raison, ne lâchez rien ! » Et Mahamadou Touré d’exhorter ses camarades de galère à poursuivre le combat : « Ne baissez pas les bras, restez soudés ! La lutte paye ! » Quelques instants plus tard, manifestement ému, il recevait la carte des mains d’Elsa Faucillon, députée PCF et, comme les autres élus de Gennevilliers, soutien actif de leur cause depuis le début.

    Depuis le 22 octobre, ces 83 salariés sans-papiers de l’entreprise d’intérim RSI, spécialisée dans le bâtiment, sont en grève. Le 1er novembre, ils ont installé un piquet de grève qu’ils occupent toujours. Le 10 décembre, ils ont remporté une première (et pour l’instant unique) victoire quand leur employeur leur a finalement délivré un Cerfa et les attestations de concordance, indispensables à toute demande de papiers.

    Les élus communistes demandent le soutien… du patron des patrons

    Des actions ont jalonné les semaines suivantes comme un grand barbecue sur le parvis de la mairie le 24 décembre et une manifestation le 18 janvier à Nanterre. Le Collectif des sans-papiers de Vitry qui a organisé et structuré la colère et fait le lien avec deux autres mouvements identiques : ceux de Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne) et DPD, une autre filiale de la Poste, au Coudray-Montceaux, en Essonne.

    La seconde victoire se fait encore attendre mais le 28 février Patrice Leclerc et la députée communiste Elsa Faucillon se sont fendus d’une lettre commune. Un exemplaire a été adressé à la fédération du bâtiment (la branche de RSI), un autre à la direction de la Poste pour les mouvements de DPD et Chronopost et le troisième et dernier à Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef. Le courrier revient sur les trois conflits en cours.

    « Alors qu’ils détiennent les preuves de leurs embauches, du travail effectué, ils demandent leur régularisation. Pour le moment, les préfectures ne répondent pas positivement à ce qui ne serait que justice », écrivent le maire et la parlementaire, qui ajoutent : « L’emploi illégal d’un étranger est passible de sanctions pénales mais cette situation perdure parce que l’État ferme les yeux ». Les deux élus demandent en définitive aux patrons de la Poste, de la Fédération du bâtiment et du Medef de soutenir le combat « de ces personnes qui ont travaillé dans [leur] entreprise. »

    En janvier, la préfecture de Nanterre avait indiqué que « la situation fera l’objet d’un examen au vu de la réglementation en vigueur ». Au cas par cas donc. « Les préfets appliquent strictement les textes alors qu’ils ont la capacité de mettre en œuvre ceux-ci avec discernement », répliquent Patrice Leclerc et Elsa Faucillon dans leur missive aux patrons. Ce mardi, 15 mars, une délégation d’élus a remis au cabinet du préfet un long fichier recensant les 83 demandeurs avec entre autres, leur date d’arrivée en France et leur nombre de fiches de paye. Un salarié se prend à espérer : « c’est peut-être la preuve qu’on a une chance de gagner. De toute façon, on n’a rien à perdre… »

    https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/gennevilliers-92230/a-gennevilliers-les-travailleurs-sans-papiers-regularises-pour-de-faux-pa

    #grève #régularisation #symbole #citoyenneté_locale

    via @karine4

    ping @isskein

    • « L’Etat ne va pas se débarrasser d’eux ! » : à Gennevilliers, les salariés sans papiers d’une société d’intérim en sont à six mois de grève

      En grève depuis six mois, les 93 salariés sans-papiers de la société d’intérim RSI n’attendent qu’une chose : la régularisation de tout le groupe. Le collectif des sans-papiers de Vitry (Val-de-Marne) leur permet de tenir le coup financièrement.

      Les mois qui passent n’ont éteint ni leur détermination, ni les braseros. Ce vendredi 22 avril, les 93 salariés sans-papiers de la société d’intérim RSI « célèbrent » leurs six mois de grève sur la petite place devant RSI, au bout de l’avenue des Grésillons. En six mois, leur combat n’a pas changé d’un iota : obtenir une régularisation massive de tout le groupe. « On est en France depuis des années, on travaille dur. Ces papiers, on ne les vole pas », gronde l’un d’eux.

      Ces dernières semaines, la situation a quelque peu évolué. Après d’incessantes tentatives, des manifestations, des demandes de rendez-vous avec le préfet, Elsa Faucillon et Denis Datcharry, respectivement députée et conseiller général PC, ont été reçus le 5 avril en préfecture avec un document capital : un tableau recensant la situation de chaque gréviste, ses contrats de travail, ses fiches de paye etc. « D’après le préfet, 30 sont régularisables. On est loin du compte mais c’est une avancée. Il faut veiller quand même à ne pas se diviser. C’est sans doute ce qu’ils espèrent », analyse Mahamadou, un des porte-parole du groupe.

      Le 10 décembre, RSI avait délivré un Cerfa, ces certificats prouvant qu’ils travaillent, document indispensable à toute procédure de régularisation, à 80 d’entre eux. « Le problème c’est que tout le monde n’a pas les fiches de paye. RSI établissait un contrat de travail, payait mais n’envoyait pas systématiquement les fiches. Si le préfet se base là-dessus, ça va encore coincer. Mais cela va dans le bon sens il y a deux mois, on en était au point mort », ajoute Mahamadou.

      Depuis fin octobre, le piquet de grève s’est transformé en un semblant de campement avec un barnum abritant des matelas. « Dans le quartier cela commence un peu à grogner. Des entreprises du coin les ont quasiment sous leurs fenêtres et trouvent le temps long », glisse un élu.
      « Malgré la durée de leur conflit, ils ne sont pas en danger économiquement »

      Le Collectif des sans-papiers de Vitry a organisé et structuré la colère et fait le lien avec deux autres mouvements similaires : ceux de Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne) et DPD, une autre filiale de la Poste, au Coudray-Montceaux, en Essonne. C’est lui qui s’occupe de la logistique, de l’intendance et subvient à leurs besoins. « On a lancé deux caisses de grèves sur Internet et organisé des collectes lors de manifestations ou de meeting de partis de gauche, précise Christian Schweyer, porte-parole du collectif. Nous sommes puissants. Malgré la durée de leur conflit, ils ne sont pas en danger économiquement. Nous sommes sur du temps long mais au moins, la préfecture a reconnu qu’il s’agit d’un mouvement collectif. C’est nouveau et cela permet d’espérer ! »

      Ces derniers mois ont été jalonnés de manifestations devant la préfecture et de coups d’éclat organisés par la municipalité communiste de Gennevilliers qui les soutient depuis le début. Des actions comme le barbecue citoyen du 24 décembre, le courrier de la ville au Medef et à la fédération du bâtiment ou la remise d’une carte de citoyenneté gennevilloise le 16 mars ont permis de maintenir l’unité et de galvaniser les troupes.

      Ce document, sans valeur juridique est pourtant lourd de sens. « Pour un sans-papiers, c’est quand même un début de papier, analyse Mahamadou. Et il a montré son utilité. » Cette carte, selon Patrice Leclerc le maire PCF de Gennevilliers, montre « la solidarité d’une ville à ces hommes ». « Il y a quelques jours, deux camarades ont été arrêtés pour une histoire de ticket de métro. Ils ont montré le seul papier qu’ils avaient, cette carte. Les policiers les ont laissés partir sans même une amende », ajoute le porte-parole.

      Un autre sujet s’est récemment invité dans les conversations, le risque d’une victoire de l’extrême droite à la présidentielle dimanche soir. « C’était déjà extrêmement dur avec Macron mais, oui, j’ai peur que cela se durcisse encore pour nous. Le discours de l’extrême droite s’est banalisé », soupire Diakité. « Honnêtement, j’ai peur qu’elle gagne », avoue Mahamadou.

      « Ils tiennent le coup depuis six mois mais ils en payent le prix fort, résume Elsa Faucillon. Six mois à bivouaquer et se battre au pied de la N 315 quand même. Ils sont allés trop loin pour faire marche arrière : même en faisant traîner le dossier, l’Etat ne va pas se débarrasser d’eux ! »

      https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/meme-en-faisant-trainer-le-dossier-letat-ne-va-pas-se-debarrasser-deux-a-