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  • Rony Brauman : « Face à Israël, l’invasion, la dépossession, l’annexion des territoires palestiniens ne conduisent pas à des sanctions »
    Publié le 31 mai 2022
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/31/rony-brauman-face-a-israel-l-invasion-la-depossession-l-annexion-des-territo

    Si le combat des Ukrainiens bénéficie d’un large soutien international, celui offert aux Palestiniens luttant contre l’occupation est bien chiche, du moins sur le plan diplomatique, quand il n’est pas criminalisé, dénonce l’ex-président de Médecins sans frontières dans une tribune au « Monde ».
    (...)
    La Cour pénale internationale (CPI) a d’ailleurs dépêché, avec une inhabituelle célérité, une équipe de 42 enquêteurs afin de collecter les éléments de preuves de crimes de guerre. Qu’il déplace quelque peu son regard vers le Moyen-Orient, et notre observateur sera vite déçu, voire choqué. Ce qui vaut, à juste titre, réprobation, disgrâce et contre-attaques multiples dans le cas de la Russie n’attire, au mieux, que molles protestations de forme dans le cas d’Israël.

    Ici, l’invasion, la dépossession, l’annexion ne conduisent pas à des sanctions. L’occupation militaire, la colonisation de territoires occupés, crime de guerre au quotidien et au ralenti, n’a fait l’objet que de timides démarches de la part de la CPI. Ici, les mots qui fâchent sont évités par les gouvernements occidentaux au profit de formulations usées jusqu’à en devenir anachroniques : face aux exactions de l’armée israélienne et des colons qu’elle protège, on fait mine de s’inquiéter de la mise en danger d’un « processus de paix » mort et enterré depuis plus de vingt ans, on ânonne son souhait d’une « solution à deux Etats », invocation rituelle desséchée, et l’on passe à autre chose. (...)

  • #Climat : « Certaines des #technologies envisagées pour maintenir habitable la Terre relèvent du #cauchemar »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/29/climat-certaines-des-technologies-envisagees-pour-maintenir-habitable-la-ter

    Sur le front du climat, l’information la plus frappante de ces derniers jours n’est ni la sécheresse qui s’installe en France, ni la succession des canicules qui ont mis plusieurs semaines durant des dizaines de millions d’Indiens et de Pakistanais au seuil de l’invivable. Non : l’actualité climatique la plus inquiétante de ces dernières semaines est la création, au sein du Forum de Paris sur la paix, de la #Commission_mondiale_sur_la_gouvernance_des_risques_liés_au_dépassement_climatique. Le lancement de ses travaux, le 17 mai, est passé inaperçu en France, où seul Le Monde, sous la plume d’Audrey Garric, en a rendu compte. Son mandat devrait pourtant retenir toute notre attention.

    La quinzaine de membres de cette commission – anciens commissaires européens, chefs d’Etat ou ministres de pays du Nord et du Sud, diplomates de haut niveau, etc. – se pencheront sur des problématiques qui n’ont jusqu’ici jamais été examinées à un tel niveau. Cette fois, il est officiellement question de réfléchir aux conditions de déploiement de techniques de #géo-ingénierie – c’est-à-dire des méthodes de modification climatique à grande échelle –, non seulement sur leur faisabilité, leurs bénéfices et leurs risques, mais aussi leur gouvernance.

    Le simple fait que ces techniques soient aujourd’hui officiellement mises à l’agenda devrait susciter une profonde inquiétude . Cela signifie d’abord que l’espoir s’estompe de voir le climat terrestre préservé d’une dérive catastrophique. Ensuite, la radicalité de certaines solutions envisagées pour maintenir l’habitabilité d’une Terre surchauffée donne à comprendre la gravité de la situation. Certaines de ces technologies relèvent d’un cauchemar dystopique inimaginable il y a seulement quelques années. Elles sont désormais sur la table – pas encore celle de la diplomatie de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, mais au moins dans son antichambre.

    Un tabou tombé

    « Si la réduction considérable et rapide des émissions doit être l’objectif central de toute politique climatique, l’action collective contre le [réchauffement] doit prendre en compte l’ensemble des réponses possibles pour réduire activement les risques, explique ainsi la nouvelle commission dans sa présentation. Ces options comprennent des mesures d’adaptation considérablement élargies pour réduire la vulnérabilité climatique, l’élimination du carbone pour retirer le dioxyde de carbone de l’atmosphère, et éventuellement la géo-ingénierie solaire pour refroidir la planète en réduisant le rayonnement solaire entrant. »

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    • Pour documenter le sujet :

      Communiqué de presse du Forum de Paris sur la paix

      https://parispeaceforum.org/co%20mmuniques-de-presse/lancement-dune-commission-mondiale-sur-la-gouvernance-des-risques-l

      La page de la commission mondiale sur la gouvernance des risques liés au dépassement climatique (climate overshoot commission) :

      https://www.overshootcommission.org

      Les membres de la commission :
      https://www.overshootcommission.org/commission

      Et à la manœuvre derrière la #dystopie, on retrouve un certain Pascal Lamy, président du forum de Paris sur la paix et ancien directeur général de l’Organisation Mondiale du Commerce que l’on ne présente plus.

    • tabou tombé

      La simple évocation de la géo-ingénierie solaire fait tomber un tabou. Ce principe, proposé en 2006 par le chimiste de l’atmosphère Paul Crutzen, consiste à injecter dans la haute atmosphère des particules aérosols destinées à occulter une part de la lumière du Soleil. Et à faire ainsi baisser le thermomètre mondial. Mais il y aurait un prix à cet endiguement artificiel des températures. Envois réguliers de dizaines de milliers de ballons dans la stratosphère pour y brûler du soufre et y disperser ainsi des particules sulfatées, ou encore déploiement d’une gigantesque flotte d’avions gros-porteurs destinés à larguer chaque année des millions de tonnes de particules à plus de 10 kilomètres d’altitude.
      Sans compter les effets collatéraux prévisibles : perturbation des moussons, baisses locales des précipitations, altération de courants marins, pollution atmosphérique accrue par la retombée des particules fines de la haute atmosphère, etc. Ce « bouclier » n’aurait de plus aucun effet sur l’acidification des océans.

      Perdre le bleu du ciel

      Surtout, il nous mettrait dans une situation dangereuse : qu’au bout de quelques décennies, il devienne impossible, pour cause de guerre ou de crise économique, par exemple, de poursuivre les opérations complexes et coûteuses d’injection de particules dans la stratosphère et les températures remonteraient presque aussitôt, à une vitesse vertigineuse, rendant illusoire toute possibilité d’adaptation. Le rêve démiurgique de contrôle du climat placerait de facto l’humanité dans une situation inédite de dépendance vitale à l’accélération technique.
      Ces questions sont débattues dans la communauté scientifique depuis une quinzaine d’années. Les idées qui dominent sont généralement que la géo-ingénierie solaire est à proscrire, mais que des travaux doivent néanmoins être poursuivis, pour le cas où une aggravation abrupte du réchauffement ne rende la situation intenable.

      En décembre 2008, au congrès d’automne de l’American Geophysical Union, une table ronde de chercheurs en sciences du climat était organisée sur ce thème. Etaient abordés la science climatique stricto sensu, les résultats des modèles climatiques simulant le déploiement de géo-ingénieries solaires, mais aussi les problèmes posés par la gouvernance de tels systèmes, problématiques qui occuperont la nouvelle commission. Qui aurait la main sur le thermostat de la planète ? Certains pays pourraient-ils déployer unilatéralement de telles technologies ? Comment seraient indemnisés ceux qui auraient à pâtir des conséquences d’une telle volonté de contrôler le climat planétaire ?

      Au terme de la discussion, le physicien de l’atmosphère Alan Robock (de l’université Rutgers, dans le New Jersey), l’un des meilleurs spécialistes du sujet, fit remarquer que la géo-ingénierie changerait aussi la couleur du ciel. Il perdrait son bleu profond pour devenir blanchâtre. « Il faudra qu’on m’explique comment indemniser les milliards d’humains qui seraient privés de la couleur bleue du ciel », ajouta M. Robock. Qui pouvait penser que cette plaisanterie amère pourrait être mise, à peine quinze ans plus tard, à l’agenda des réflexions de distingués diplomates et anciens chefs d’Etat ?
      https://justpaste.it/8fkcy

      #climat #géo-ingénierie_solaire #accélérationnisme

  • https://aoc.media/opinion/2022/05/12/contre-le-pouvoir-dachat

    Contre « le pouvoir d’achat » - JustPaste.it
    https://justpaste.it/80juj

    Au cours de la dernière élection présidentielle, les instituts de sondage, les journalistes, les politiques et les syndicats semblent s’être accordés sur un point crucial : le pouvoir d’achat serait la préoccupation majeure des Français. De manière pour le moins surprenante, les disputes statistiques et les discussions expertes sur l’inflation, la TVA, l’évolution des prix et le seuil de pauvreté ont laissé de côté les conséquences délétères de cette mise en agenda.

    À un moment où le dérèglement climatique nous imposerait un nouveau rapport au monde, fait de sobriété énergétique, de décroissance matérielle et de réconciliation avec le vivant, « l’augmentation du pouvoir d’achat » est un sinistre anachronisme. En effet, la notion de pouvoir d’achat réduit l’action à la consommation et le pouvoir d’« agir à plusieurs » qui anime en principe la vie démocratique à un pouvoir individuel.

    Cette double réduction, de l’action à l’achat, du citoyen au consommateur, individualise et dépolitise les souffrances et les revendications qui auraient pu prendre une tout autre voie, bien plus collective et émancipatrice : celle de la justice sociale.

  • « Analyser les mécanismes qui ont conduit aux effets pervers des Ehpad », Philippe Alluin, ingénieur, architecte, fondateur de Reezome

    La financiarisation du modèle des maisons de retraite a conduit à leur dévoiement, estime l’ingénieur et architecte (...). Revisiter les projets innovants des années 1990 permettrait de réinventer un autre système.

    Révélés au grand public par la récente actualité autour du groupe Orpea, les dysfonctionnements des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) existent, en réalité, depuis fort longtemps. Dans quelques jours, le nouveau ministre chargé du sujet devra repenser la politique d’hébergement des personnes dépendantes. Mais, avant même d’envisager de « nouvelles » solutions, il serait utile d’identifier les facteurs qui ont conduit à la situation d’aujourd’hui.

    Dans les années 1980, les personnes dépendantes ne pouvant plus habiter en « maison de retraite » étaient redirigées à l’hôpital, dans des services dits « de longue durée », suivant un modèle de type hospitalier, parfois même encore en salle commune. En 1983, Alain Gille, directeur des équipements à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), particulièrement visionnaire sur l’ampleur à venir de la dépendance, lança un appel d’idées auprès des architectes afin d’ouvrir les pistes d’un hébergement adapté. Les réponses furent nombreuses, variées et innovantes, consacrant le succès de cet appel. Ce fut le point de départ d’une série de réalisations innovantes et particulièrement adaptées au vieillissement et à la dépendance.

    Le programme Sepia, lancé en 1989 par le ministère de la santé, prenait la suite et un important mouvement de gérontologues, sociologues et autres chercheurs apportait sa contribution à ces opérations pilotes. Les réalisations exemplaires qui suivirent sont relatées dans la presse spécialisée (Architectures du grand âge. Variations architecturales sur la fin de vie, Le Moniteur, 1988) et mettent en avant, entre autres, l’ouverture sur la ville, la mixité des programmes, l’espace à géométrie variable, l’ancrage dans les territoires.

    Bien que saluées par les professionnels, les équipes soignantes et les familles des résidents, ces avancées furent brutalement stoppées par la création des Ehpad, en 2002. La « massification », terme favori de nos administrations chargées de régler un problème de grande ampleur, s’attacha dès lors à encadrer, normaliser et régenter sur l’ensemble du territoire l’hébergement des personnes âgées dépendantes, tout en retardant le plus possible leur entrée dans l’institution, le maintien à domicile apparaissant alors moins coûteux que l’Ehpad. Le système ainsi mis en place devenait un standard auquel il était alors interdit de déroger, si l’on souhaitait bénéficier du financement et des autorisations d’ouverture, tant pour la création d’un nouvel établissement que pour son fonctionnement. Il devenait impossible de poursuivre les avancées réalisées dans les années 1990, qui sont vite tombées dans l’oubli.

    Uniformisation délétère

    Pensée par des technocrates, cette uniformisation ne pouvait qu’aboutir à la « financiarisation » du système, rendue précisément plus aisée par la standardisation du modèle économique. C’est ce qui a conduit à la dégradation de la qualité des Ehpad privés, puisque l’objectif du financier est d’optimiser le service en vue de maximiser le profit. Les Ehpad publics, construits et gérés avec les mêmes logiques, ne s’en sont pas mieux sortis. Alors que dans les pays d’Europe du Nord se développaient des structures intergénérationnelles ancrées dans les territoires, intégrées dans le tissu social et adaptées à chaque stade de la dépendance, nous avons enfermé nos anciens dans des « nouvelles structures » (c’est ainsi que l’on présentait les Ehpad, à l’époque), qui se sont révélées bien vite inadaptées ; un retour à la situation des années 1980, objet de l’appel d’idées de l’époque…

    Analyser les mécanismes qui ont conduit aux effets pervers des Ehpad permettrait d’éviter de reproduire les erreurs du passé, et revisiter les réalisations exemplaires faites dans les années 1990 permettrait de gagner du temps dans la recherche de modèles réellement adaptés aux besoins d’aujourd’hui et de demain.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/22/philippe-alluin-analyser-les-mecanismes-qui-ont-conduit-aux-effets-pervers-d

    #vieux #Ehpad

  • Nouveau gouvernement : qui est Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale en rupture avec la ligne de Jean-Michel Blanquer ?
    https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-elisabeth-borne/nouveau-gouvernement-qui-est-pap-ndiaye-le-ministre-de-l-education-nati

    Sa nomination fait réagir la classe politique

    Dès vendredi, l’arrivée à l’Education nationale du frère de la Prix Goncourt 2019, Marie Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, n’a pas manqué de faire réagir la classe politique.

    A l’extrême droite, on fustige cette nomination. C’est le cas notamment du porte-parole du Rassemblement national, Julien Odoul, qui dénonce sur Twitter « un militant immigrationniste pour rééduquer nos enfants au ’vivre-ensemble’ avec les migrants et déconstruire l’Histoire de France. Cette nomination dépasse les bornes de la provocation. »

    Du côté de La France insoumise (LFI), on salue cette nomination, même si on y voit une manœuvre politique. « Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n’était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c’est qu’il fallait ’déblanquériser’ l’Education nationale », a réagi, auprès de l’AFP, le député LFI Alexis Corbière. Mais « ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l’Education nationale », estime le parlementaire.

    La « déblanquérisation » n’a pas l’heur de plaire à l’extrême-droite ... Mais bon, ils ne sont pas racistes du tout chez RN/FN.

    • https://twitter.com/JSvrdlin/status/1527730851886338049

      Beaucoup de gens de gauche se font la même réflexion ce soir. Pour y répondre il faudrait distinguer plusieurs choses qui semblent se s’emmêler. Tentons de le faire dans ce fil : 🧶⤵️1/
      M Pap Ndiaye, que j’avoue ne pas connaitre, semble être très apprécié pour ses travaux d’historien dont tout le monde n’arrête pas de souligner l’écart d’avec la pensée de M Blanquer. C’est d’ailleurs le sujet central sur les chaines d’info ce soir. 2/
      Mais de quel désaccord s’agit-il vraiment ? C’est au sujet du prétendu wokisme que les deux hommes semblent avoir un désaccord majeur. En effet, M Ndiaye parait être le portrait-robot du méchant intellectuel wokiste que M Blanquer n’a pas arrêté d’accuser de tous les maux. 3/
      Rappelez vous de la fameuse gangrène dans les universités françaises : 4/
      Frédérique Vidal et « l’islamo-gauchisme » à la fac : 5 minutes pour comprendre un débat explosif
      La ministre en charge de l’Enseignement supérieur a indiqué dimanche sur Cnews sa décision de demander une enquête au CNRS afin de distingue
      https://www.leparisien.fr/societe/frederique-vidal-et-lislamo-gauchisme-a-la-fac-5-minutes-pour-comprendre-
      Or, ce désaccord, je vais oser le qualifier de secondaire dans le cas qui se présente à nous. Je m’explique : 5/
      si M Ndiaye avait été nommé ministre de l’intérieur, à ce moment-là, son positionnement en tant qu’historien engagé sur le front du racisme aurait acquis une signification politique majeure. 6/
      Il aurait alors été en prise directe avec les discriminations raciales et les violences qui y sont attachées de la part des policiers. La violence systémique et le racisme systémique auraient alors été mis en débat et les décisions qu’aurait eu à prendre alors le ministre 7/
      auraient une importance cruciale. Or, M Ndiaye n’est "que" le ministre de l’Education. Et les maux dont souffre l’Education Nationale ne sont pas de même nature que ceux dont souffre la police (même si certains maux sont partagés). 8/
      Le problème principal de l’EN est son démantèlement, la création d’une EN à plusieurs vitesses, l’abandon des visées émancipatrices et l’assignation à résidence sociale des élèves issus des classes les plus pauvres. Je ne vais pas détailler ici la stratégie de choc néolibérale 9/
      mais je vous invite plutôt à lire par exemple ceci : 10/
      blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin…
      M Macron a explicité le 17 mars dernier comment il compte s’y prendre pour achever tout cela au cours de son 2nd quinquennat : 11/
      blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin…
      M Ndiaye est évidemment au courant du projet présidentiel au moment où il accepte ce poste. Et s’il l’accepte c’est qu’il ne voit pas d’incompatibilité majeure entre ses propres principes et le projet présidentiel. 12/
      D’ailleurs, les premiers mots du nouveau ministre ne laissent aucun doute. Voici ce qu’il dit lors de la passation des pouvoirs au 110 rue de Grenelle :

      "Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est le pilier." 13/
      Donc, M Ndiaye peut tout à fait être progressiste dans sa discipline et être apprécié pour cela et être en phase avec la politique néolibérale la plus dure et mystificatrice. Se poser soi-même en tant qu’exemple de la méritocratie n’augure rien de bon. 14/
      Mener des travaux exemplaires en histoire, faire preuve d’une conscience de race et n’avoir aucune conscience de classe est une chose tout à fait possible. Suffit-il donc d’être progressiste dans un domaine précis pour être qualifié de penseur de gauche ? 15/
      Est-il possible même d’être considéré comme étant de gauche sans jamais s’inscrire dans la lutte des classes ?
      16/
      Une chose est sûre : les médias en font une caution de gauche, un anti-Blanquer, et essaient de façon tout à fait artificielle de faire monter la tension en cette période électorale. Ce fil tente donc de démontrer la vacuité de tout cela. 17/
      Selon moi, M Ndiaye est donc juste une preuve de plus que pour M Macron et le capitalisme en général le racisme et l’antiracisme sont juste des jouets, des instruments de diversion, des paravents qui cachent le lutte des classes qui est en train de déliter toute notre société 18/
      notamment au sein de l’Education Nationale. Je ne dis pas du tout que ce ne sont pas des sujets essentiels. Entendons-nous bien : je dis que le capital les considère et en use comme de vulgaires variables d’ajustement de l’opinion publique. 19/
      Ce que nous, gens véritablement de gauche, pouvons faire de mieux : c’est marcher sur nos deux pieds, bien en équilibre à l’intersection de toutes les luttes, qu’elles soient de classe, de race, de genre, écologiques ou pédagogiques ! 20/
      La classe dominante ne cesse et ne cessera de tenter de dénouer les liens entre toutes ces luttes en faignant accorder de temps à autre de l’aumône à l’une ou l’autre. Comme aujourd’hui, ce ne seront que des leurres. A nous d’être vigilants, lucides et déterminés à les combattre !

    • M Ndiaye est évidemment au courant du projet présidentiel au moment où il accepte ce poste. Et s’il l’accepte c’est qu’il ne voit pas d’incompatibilité majeure entre ses propres principes et le projet présidentiel.

      un coloré cultivé pour ce ministère clé c’est aussi un coup de mousse (qui fera pschit ?)pour amadouer la population des quartiers qui lorsqu’elle ne s’abstient pas - ce que le récent pourcentage des voix exprimées en faveur d’Union populaire a aidé à oublier et silencer - serait foutue de voter nouveau PS.

      #masque_noir #Pap_Ndiaye #dualité #macronisme #éducation

    • On pouvait se demander si, en échange de la vente de son nom et de son image, Pap Ndiaye avait au moins négocié quelques éléments :
      – nommer lui même son dircab
      – des moyens
      – une ou deux mesures progressistes

      La réponse est déjà là : non.

      Un ministre qui ne choisit pas son dircab est sous contrôle direct de l’Elysée. Non seulement il n’a aucun contrôle de son emploi du temps et est trainé de buffet en visite Potemkine, mais il est isolé du monde extérieur.

      Et là… un blanquérien.
      Jean-Marc Huart, un ex-"Dgesco" au coeur de l’affaire Avenir lycéen
      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/avenir-lyceen-jean-marc-huart-un-dgesco-dans-l-ombre-de-jean-michel-blanque

      Jean-Marc Huart a été le premier Degesco de Blanquer et a été mouillé dans le détournement d’argent public au profit d’une association lycéenne fictive : Avenir Lycéen.
      Avenir lycéen : Jean-Marc Huart, le recteur de l’Académie Nancy-Metz dans la tourmente
      https://www.francebleu.fr/infos/education/avenir-lyceen-jean-marc-huart-le-recteur-de-l-academie-nancy-metz-dans-la

      @Pr_Logos

      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1528644089922691073

    • dans quelle mesure Pap Ndiaye, travaux d’historien mis à part, n’est-il pas fondamentalement un macroniste pur jus question management. L’ethos autoritaire de petits chefs ne supportant pas la démocratie interne se retrouve souvent là où on ne l’attend pas.

      @babou_lou
      https://twitter.com/babou_lou/status/1528655161467494401

      Musée de l’immigration : habillage décolonial et répression antisyndicale
      https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Musee-de-l-immigration-habillage-decolonial-et-repressio

    • « Le chantier de l’égalité réelle doit être la grande mission de Pap Ndiaye »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/23/le-chantier-de-l-egalite-reelle-doit-etre-la-grande-mission-de-pap-ndiaye_61

      A l’école, tout le monde est attaché à l’égalité, mais personne n’y travaille vraiment, constate Louis-Georges Tin, ancien président du Conseil représentatif des associations noires, dans une tribune au « Monde », qui appelle à ce que le souci de l’inclusion soit désormais pris en considération à tous les niveaux.

      A peine nommé, Pap Ndiaye, le nouveau ministre de l’éducation, devra traiter un dossier prioritaire, sans doute le plus difficile : celui de l’égalité réelle. Depuis les travaux de Pierre Bourdieu, au moins, on sait à quel point l’école républicaine, au lieu d’assurer l’égalité, renforce les inégalités.
      Toutes les études de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le confirment : le système scolaire français est l’un des plus inégalitaires en Europe. Le problème ne se trouve pas dans les principes, qui sont justes, mais dans leur application, qui est manifestement biaisée. Le sujet est d’autant plus difficile à régler que le pays vit dans le déni. La mythologie de l’école de la République empêche de voir ses failles de plus en plus béantes.

      Or ces inégalités croissantes ne sont pas seulement un problème de justice sociale ; elles nuisent aussi à la performance économique de la nation. Quand des jeunes sont exclus du système scolaire, c’est une perte pour eux, mais aussi pour l’ensemble de notre pays. Il faudrait d’ailleurs que les économistes chiffrent le coût financier de cette perte sèche, car il est absolument énorme.

      Confiance et respect

      Le problème, c’est que la lutte pour l’égalité est généralement un impensé. A l’école, tout le monde y est attaché, mais personne n’y travaille vraiment. Pour les professeurs, la priorité, c’est le programme de mathématiques, de français, d’histoire ou d’anglais, qu’on n’a jamais le temps d’achever à la fin de l’année. Or, comme le disait Léon Gambetta (1838-1882), « le but sacré de la République n’est pas de décréter des égaux, c’est d’en faire ».

      Quand des jeunes sont exclus du système scolaire, c’est une perte pour eux, mais aussi pour l’ensemble de notre pays
      Dans une classe de collège ou de lycée, si les petites filles sont harcelées par des garçons qui s’amusent à jouer les caïds, si les caïds de la classe sont victimes de l’exclusion sociale et raciale au quotidien, s’il y a un jeune homosexuel qui, vivant dans la peur panique d’être découvert, est maintenant en décrochage scolaire, si la jeune fille au fond de la salle n’ose pas dire qu’elle n’entend pas bien, car elle a peur des moqueries concernant son handicap, si formidable que soit le cours, il ne pourra pas être reçu.

      Par conséquent, l’enseignant, homme ou femme, doit d’abord avoir le souci de l’égalité et de l’inclusion, il doit créer activement les conditions de la confiance et du respect, qu’on ne peut pas considérer comme acquis au premier jour de la rentrée. Il faut d’abord travailler sur ces notions, et ensuite, le contenu pédagogique pourra être partagé – il n’en passera évidemment que mieux. Ce n’est pas du temps perdu, c’est au contraire un investissement très productif et très rentable pour le reste de l’année.

      En ce sens, le souci d’inclusion de la diversité ne saurait être un supplément d’âme, quelque chose qu’on évoquera peut-être en fin d’année, s’il reste un peu de temps. Au contraire, ce doit être un préalable à toute communication pédagogique. Et il doit être pris en considération à tous les niveaux : au niveau des enseignants, des parents, des instituts de formation, des inspecteurs, du rectorat, et bien sûr du ministère.

      Dénoncé par les racistes de service

      C’est dans cet état d’esprit général qu’il faut aborder la lutte pour l’égalité réelle, qui est aussi la lutte pour l’efficacité réelle. A partir de là, des mesures concrètes pourront être mises en œuvre, que ce soit sur la formation initiale et continue des enseignants, la réforme des programmes, la lutte contre les orientations scolaires discriminantes, la lutte contre l’apartheid scolaire, le mentorat généralisé dans les quartiers populaires et dans le monde rural, la mise en place d’une agence nationale pour les stages, etc.

      Tous ces sujets, Pap Ndiaye, le nouveau ministre, les connaît parfaitement bien. Il y a travaillé à l’époque où il était vice-président du conseil scientifique du Conseil représentatif des associations noires. Son expérience universitaire l’a préparé à la fonction qu’il occupe aujourd’hui.

      Issu du monde académique qu’il connaît parfaitement, intellectuel brillant et nuancé, il devra mettre en œuvre les convictions qu’il porte depuis longtemps. Principale surprise du nouveau gouvernement, il a été salué par le monde académique, dénoncé par les racistes de service, évidemment, mais il a fait naître un espoir dans tout le pays. Maintenant, c’est à lui de donner à la jeunesse française les moyens de la réussite, pour tous et pour toutes.

      Louis-Georges Tin(Ancien président du Conseil représentatif des associations noires/CRAN)

      Promouvoir une infime fraction par l’école (#égalité_des_chances), créer une bourgeoisie noire. (ceci n’est pas du macKinsey)

  • Quand Super Wauquiez joue à chamboule-tout avec la culture

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/20/l-attaque-inedite-de-laurent-wauquiez-contre-les-lieux-culturels-a-lyon-bala

    Chamboule-tout aussi appelé jeu de massacre :-)

    L’idéologie restait au vestiaire durant les discussions. On évaluait sereinement les projets. La gauche et la droite dialoguaient, cherchaient le compromis. L’Etat donnait le cap, délivrait des labels, tout le monde y trouvait son intérêt. Bien sûr, il y eut des conflits, et même de sévères, notamment quand le Front national a pris des villes du sud de la France, dans les années 1990, mais le plus souvent un changement de maire ou de couleur politique d’une région n’a pas freiné la construction de ce château de cartes culturel.

    oui mais ça, c’était avant

    #sans_vergogne

    • M. Wauquiez coupe d’un côté la culture, et, de l’autre, donne un coup de pouce à une manifestation portée par un groupe privé, en l’occurrence une filiale de Vivendi, appartenant à Vincent Bolloré.

  • Tuerie de masse à Buffalo | « Comme dans un film d’horreur » | La Presse
    https://www.lapresse.ca/international/etats-unis/2022-05-14/tuerie-de-masse-a-buffalo/comme-dans-un-film-d-horreur.php

    Peu avant l’attaque, Payton Gendron avait publié en ligne un manifeste haineux faisant référence à la théorie raciste du « grand remplacement » issue de l’extrême droite, selon un haut responsable des forces de l’ordre américaines, comme l’a rapporté le New York Times.

  • Nantes Révoltée

    « Il y a 40 ans, Bové militait dans les cercles anarchistes anti-militaristes

    Il y a 20 ans, il démontait des Mc Do, fauchait des OGM et faisait de la taule

    En 2022, il signe une tribune néolibérale d’une rare violence aux côté des pires raclures de la classe politique

    Sinistre. »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/07/jean-paul-besset-jose-bove-et-daniel-cohn-bendit-l-accord-des-verts-avec-la-

    Les trois anciens députés européens élus sous la bannière Europe Ecologie en 2009 dénoncent, dans une tribune au « Monde », un pacte qu’ils accusent de trahir les valeurs fondatrices du parti Europe Ecologie-Les Verts et de sacrifier le principe démocratique au nom « d’obscures tractations électorales ».

    https://twitter.com/Nantes_Revoltee/status/1523092715675602944?cxt=HHwWgMCi3aqwjqMqAAAA

    "Un accord validé par 80% des adhérents votants d’EELV qui « sacrifie le principe démocratique » je vois qu’on a cogné la tête contre le mur. Surtout Cohn-Bendit, qui lui soutient Macron, le pharaon suprême qui valide selon son bon vouloir tous les candidats de son parti, puis qui nous parle de « principe démocratique. »

    • Les tièdes, les éléphants, les has-beens qui ont baissés les bras… un écolo toujours vert a un message pour vous…
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/10/noel-mamere-les-politiques-radicales-sont-necessaires-a-la-lutte-contre-les-

      Quelle n’a pas été ma stupeur en découvrant cette effarante tribune de mes amis José Bové et Daniel Cohn-Bendit dans Le Monde, qualifiant la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) d’« escroquerie », rien de moins ! Ils accusent les écologistes d’avoir vendu leur âme en signant un pacte faustien avec le diable Mélenchon.

      Ces vieux routiers de la politique, qui se disent si attachés à la qualité du débat public, devraient savoir que la caricature portée à son incandescence ne fait que contribuer à attiser les haines sur lesquelles prospèrent les extrêmes. Selon eux, les écologistes seraient devenus les « complices » de Poutine, assis à la droite du « père Ubu du Kremlin », une bande de vendus qui « sacrifient le principe démocratique » et la liberté, qui « immolent » une « histoire collective » et une « espérance » pour « d’obscures tractations électorales ».

      Comment le « héros » de 1968 et l’icône de la désobéissance civile ont-ils pu en arriver là ? Pourquoi le révolutionnaire des dernières décennies du XXe siècle et le farouche opposant au référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005 sont-ils devenus « réactionnaires » en utilisant les mêmes mots que ceux qu’ils ont combattus si longtemps ? Je ne comprends plus.
      « Eléphants » fatigués

      Ils ont dissous la « radicalité » qu’ils incarnaient et dans laquelle nous avons été nombreux à nous reconnaître, dans un réformisme que le capitalisme s’est empressé d’annexer. En hurlant avec les louveteaux de la Macronie, les « éléphants » fatigués d’un PS old school, ils participent à un acharnement contre les politiques forcément radicales et à l’évidence nécessaires à la lutte contre les inégalités sociales et environnementales.

      Vingt ans après le Forum social de Porto Alegre (2001), constater que Mélenchon et les siens reprennent le slogan « un autre monde est possible », qui était notre bannière commune, doit être difficile à accepter. Dix-huit ans après avoir poussé des milliers de militants à devenir des faucheurs volontaires d’OGM pour combattre la cartellisation de l’agriculture mondiale par les multinationales et défendre le vivant, il doit être insupportable de voir le concept de désobéissance réactivé par les signataires de la Nupes. Quand nous avons participé à ces actions, nous n’avions pas le sentiment de trahir notre idéal européen mais, au contraire, de conforter l’Etat de droit fixé par les traités pour mieux lutter contre la domination des multinationales.

      Nos visionnaires du XXe siècle, deviendraient-ils aveugles ? En dénonçant l’extrémisme d’un accord qui répond à l’attente d’une immense majorité de la gauche et de l’écologie, ils n’ont « visiblement rien compris aux évolutions du capitalisme et aux défis sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face depuis plusieurs décennies » , comme l’a écrit l’économiste Thomas Piketty dans une chronique au Monde. Ils n’ont pas entendu l’exigence d’une génération qui ne se contente plus des « petits pas », comme l’a décrite Nicolas Hulot, coauteur avec Muriel Douru de la bande dessinée Les petits pas ne suffisent pas ! (Rustica, 2021), mais qui attend de cette coalition qu’elle inverse les priorités auxquelles nous ont habitués les politiques du néolibéralisme et de la social-démocratie.

  • L’illusion du « toujours plus » carcéral
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/03/l-illusion-du-toujours-plus-carceral_6124556_3232.html

    La surpopulation des #prisons_françaises, source de violence et de tensions, a atteint un nouveau record. A l’heure où l’Allemagne et les Pays-Bas montrent que cette fuite en avant n’est pas une fatalité, il est temps d’assumer une politique contrôlée de désinflation carcérale.

    Le quinquennat côté prisons : beaucoup de bruit pour rien
    https://oip.org/analyse/le-quinquennat-cote-prisons-beaucoup-de-bruit-pour-rien
    https://twitter.com/OIP_sectionfr
    https://lenvolee.net/permis-de-tuer-des-flics-appels-depuis-les-cra-de-vincennes-et-du-mesnil-a

    Discussion autour de deux récents meurtres policiers : Zakaria Mennouni est décédé le 27 avril, parce que le 21 avril des flics l’avaient tasé, avaient tiré au LBD puis au flingue sur lui ; dimanche 24 avril, le soir de la réélection d’Emmanuel Macron, un policier a tué deux personnes au fusil d’assaut en plein centre de Paris, vers le Pont Neuf. Un syndicat fasciste de flics a appelé à un rassemblement pour revendiquer encore une fois son permis de tuer, le lundi 2 mai. Urgence notre police assassine a appellé à un contre rassemblement au même endroit : place Saint-Michel, à 12h.

    #lenvolée #OIP #macron_démission #surpopulation_carcérale

  • On devine que Le Monde va être déçu, mais déçu…
    « Emmanuel Macron ne veut pas d’aires marines protégées, il veut seulement être perçu comme quelqu’un qui veut faire des aires marines protégées. »
    https://reporterre.net/Le-Parlement-europeen-est-mine-par-les-lobbies-de-la-peche-industrielle

    Nous avons également adressé une pétition à Emmanuel Macron pour qu’il s’aligne avec les recommandations de l’UICN et de la stratégie européenne de biodiversité, d’interdire les activités extractives et les techniques de pêche destructrices dans les aires marines protégées. Le 11 février à Brest, à l’occasion du One Ocean Summit, le président s’est vanté d’avoir protégé 30 % du territoire maritime français et d’être en voie de doubler les zones strictement protégées, de 2 % à 4 % des eaux françaises. Mais il a placé ces nouvelles zones de protection stricte dans les eaux australes où il n’y a déjà pas de passage et pas de pêche ! Et son émissaire à Bruxelles refuse d’interdire le chalutage dans les aires marines protégées. En réalité, Emmanuel Macron ne veut pas d’aires marines protégées, il veut seulement être perçu comme quelqu’un qui veut faire des aires marines protégées.

    Or, la France dispose du deuxième territoire maritime mondial, au touche-à-touche avec les États-Unis. Elle devrait être leader dans la protection des océans. Cette imposture d’Emmanuel Macron a des répercussions internationales très graves.

  • Migrations : Frontex ne peut s’affranchir des valeurs européennes
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/02/migrations-frontex-ne-peut-s-affranchir-des-valeurs-europeennes_6124425_3232

    Migrations : Frontex ne peut s’affranchir des valeurs européennes
    Éditorial
    La démission du directeur exécutif de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes vient rappeler que celle-ci ne peut passer outre le principe de non-refoulement des personnes risquant d’être persécutées.
    Publié aujourd’hui à 10h19 Temps de Lecture 2 min.
    Tourner la page, sans fragiliser encore un peu plus l’institution. La démission, jeudi 28 avril, du Français Fabrice Leggeri de la direction exécutive de Frontex intervient dans un contexte délicat pour l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Alors que son conseil d’administration examinait les conclusions du rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) mettant en cause le fonctionnement de Frontex, M. Leggeri a préféré en tirer les conséquences avant que d’éventuelles sanctions soient prononcées.
    La position du directeur n’a cessé de se fragiliser ces derniers mois. Les révélations récurrentes des médias et des organisations non gouvernementales sur des refoulements illégaux de migrants aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE) et sur les méthodes de management au sein de l’agence rendaient la situation intenable.Le rapport de l’OLAF s’ajoute à un audit très critique de la Cour des comptes européenne de juin 2021 affirmant que Frontex ne soutient toujours pas de manière satisfaisante les Etats membres dans leur gestion des frontières extérieures de l’UE. Sans compter la bronca des eurodéputés de la commission de contrôle budgétaire du Parlement, qui, trois mois plus tôt, avaient refusé de valider les comptes de l’agence en raison des « transgressions des droits fondamentaux ».Depuis sa nomination à ce poste en 2015, Bruxelles et Paris avaient toujours soutenu le haut fonctionnaire issu des rangs du ministère de l’intérieur français. Sa démission s’apparente non seulement à un camouflet pour la Commission et la France, mais aussi à un rappel tardif que la bonne gouvernance des institutions européennes est un enjeu central.Frontex est, de par sa taille, l’agence européenne la plus importante avec un effectif de 700 personnes et un budget de 544 millions d’euros en 2021. Elle devrait bénéficier, à l’horizon 2027, d’un contingent disponible de plus de 10 000 agents opérationnels et de 900 millions de budget. Son développement exponentiel depuis 2015 pour faire face à l’immigration irrégulière – notamment avec des agents armés – doit se poursuivre dans une transparence exemplaire. Celle-ci semble avoir été négligée sous la direction de M. Leggeri. C’est pourtant un préalable incontournable pour s’assurer la confiance des citoyens de l’UE, surtout sur un sujet aussi sensible.
    Dans un courrier adressé à ses équipes, M. Leggeri fait de sa démission et des accusations qui le visent le symptôme d’un débat politique qui ne serait pas tranché. Il reproche à la Commission européenne de vouloir faire de Frontex « une sorte d’organe des droits fondamentaux chargé de surveiller ce que font les Etats membres », alors que lui défend l’idée d’une agence de garde-frontières opérationnelle dans un contexte où de plus en plus d’Etats membres sont tentés d’ériger des clôtures physiques à leurs frontières et que des Etats voisins de l’UE utilisent la pression migratoire comme une arme.Le conseil d’administration de l’agence estime que les deux objectifs ne sont nullement incompatibles. Rendre l’UE la plus étanche possible, sans piétiner le droit fondamental des personnes persécutées de pouvoir y demander une protection et un refuge, reste effectivement une gageure. Le principe de non-refoulement des personnes risquant d’être persécutées fait néanmoins partie intégrante du droit d’asile, consacré par la convention de Genève de 1951 sur les réfugiés et la Convention européenne des droits de l’homme. Il ne revient pas au directeur de Frontex de s’affranchir d’un principe qui est au cœur des valeurs portées par l’UE.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#UE#pandemie#routemigratoire#frontiere#contrôle#politiquemigratoire#droit#pressionmigratoire#asile#refoulement#immiigrationirreguliere