• « L’enveloppe vide...

    Ayant toujours honoré mon droit de vote, c’est avec tristesse mais détermination que je déposerai demain dans l’urne une enveloppe vide... »

    ...car je ne peux me résoudre à choisir entre une nationaliste archi-réactionnaire et un technocrate néo-libéral cristallisé à droite, c’est à dire qu’ayant jusqu’à présent échappé au virus du covid, je ne veux être contaminé ni par la peste ni par le choléra !

    Mais me dit-on, de deux maux il faut choisir le moindre et il faut absolument « faire barrage à l’extrême-droite » : autrement dit, si on veut éviter de chavirer à cause de Charybde, il convient de couler avec Scylla : c’est un curieux dévoiement du pari pascalien puisqu’elle identifie une hiérarchie des dangers sans tenir compte des contextes sociologique et politique...

    En effet l’agonie de la Ve République, ce cadeau toxique du gaullisme, permet aux classes bourgeoises d’accaparer le pouvoir et de maintenir leurs privilèges et leur domination.

    Pourtant chacun sait bien que l’élection est déjà pliée : nous allons en reprendre pour cinq ans, dans le faux semblant, la mystification et le mensonge. Toutes les libertés vont être rognées.

    En 2027, la casse du programme social imaginé par le CNR sera achevée pour une France résignée à l’injustice, à l’humiliation et à la pauvreté.

    Je n’ai pas cessé de l’écrire dans tous les billets de ce blog qui se sont perdus comme de vaines bouteilles jetées dans l’océan de l’indifférence journalistique empoisonnée par l’écume des jours.

    Le fond de l’air est versaillais.

    Le non choix.

    https://blogs.mediapart.fr/vingtras/blog/230422/lenveloppe-vide

    • L’arnaque du "barrage", ou comment la bourgeoisie reconnait les siens.
      https://www.frustrationmagazine.fr/barrage-extreme-droite
      L’impasse du « barrage » : l’extrême-droite est déjà là, partout

      Pour beaucoup de militants, la victoire écrasante de Macron ne semble pas avoir suffi. Il aurait fallu qu’il fasse le même score stalinien que Chirac en 2002. Ils se lamentent donc des “42%” que ferait Marine Le Pen. Ce faisant, ils invisibilisent totalement les abstentionnistes – autrement dit, ils invisibilisent les classes populaires qui le sont massivement (personnes racisées comprises – puisque le vote paternaliste était un angle de la culpabilisation). Ils participent donc à la fable selon laquelle la France pourrait se limiter à son corps électoral, et que ce corps électoral se réduirait à ses parties votantes.

      Ils laissent également croire, par goût du symbole et par confusion entre expression et action politique, que la réalité politique, sa réalité matérielle, changerait d’une façon ou d’une autre si un président gagnait à 80% plutôt qu’à 50,01%, ou si un candidat perdait à 20% plutôt qu’à 49,9%. Ils valident l’idée que “s’exprimer via les urnes” aurait une importance, et ignorent la cruauté de la réalité institutionnelle : l’expression via les urnes ne sert strictement à rien. Gagner sert. Cela sert à répartir des postes et à appliquer une politique. Cette politique peut ou non avoir quelque chose à voir avec le programme et les promesses électorales. Cela n’a rien d’une obligation. D’ailleurs, la plupart du temps, ce n’est pas le cas. Le reste : c’est du vent.