• « Cela fait trois jours que je ne dors pas » : à Marseille, l’interminable attente des clients d’Algérie Ferries
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/30/cela-fait-trois-jours-que-je-ne-dors-pas-a-marseille-l-interminable-attente-

    « Cela fait trois jours que je ne dors pas » : à Marseille, l’interminable attente des clients d’Algérie Ferries
    En prévision de la saison estivale, le ministère algérien des transports a annoncé un renforcement des traversées maritimes, mais la très forte demande a fait dérailler le système de réservation.
    Par Safia Ayache(Alger, correspondance)
    « Il faut prendre un ticket numéroté et attendre son tour », indique un agent de sécurité posté devant l’agence d’Algérie Ferries à Marseille. Un semblant de calme était revenu, vendredi 27 mai, aux abords des locaux de la compagnie maritime nationale algérienne dans la cité phocéenne. Deux jours plus tôt, l’afflux de clients cherchant désespérément à réserver un bateau pour l’Algérie avait failli tourner à l’émeute, entraînant l’intervention des forces de l’ordre. Deux ans après la fermeture de ses frontières pour cause d’épidémie de Covid-19, l’Algérie s’ouvre peu à peu mais pas assez vite, estiment ses ressortissants et les membres de sa diaspora.
    A l’entrée de l’agence marseillaise, les rideaux métalliques ont été descendus de moitié et des agents filtrent les passages. Une cinquantaine de personnes patientent, debout derrière des barrières ou assis sur des chaises pliables. « Certains sont venus hier soir et ont dormi ici pour être sûrs d’acheter leur billet », indique Abdelhamid. Cet Algérien qui réside à Marseille souhaite se rendre à Alger, mais il est prêt à embarquer pour n’importe quelle ville algérienne, « tant que j’arrive à partir ».
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    Muni de son ticket, il fait le pied de grue sous le soleil en attendant que son épouse vienne prendre le relais lorsqu’il devra se rendre au travail. « C’est toute une organisation, mais on ne peut rien y faire, c’est comme ça », dit-il, fataliste. Comme d’autres, il n’est pas allé en Algérie depuis longtemps. « Cela fait deux ans, précise-t-il. Ma mère est âgée et je veux la voir. J’ai même regardé les dessertes entre Alicante [en Espagne] et Oran mais il n’y a rien et les prix des compagnies aériennes sont trop chers. »
    Des sites Internet saturésEn prévision de la saison estivale, propice au retour au pays des membres de la diaspora et des Algériens résidant à l’étranger, le ministère des transports a annoncé le 19 mai un renforcement du programme des traversées maritimes. Algérie Ferries et la compagnie privée française Corsica Linea ont chacune été autorisées à opérer cinq dessertes hebdomadaires supplémentaires, notamment entre Marseille et les villes d’Alger, Oran, Bejaïa et Skikda.Mais à l’ouverture de la vente des billets, le 23 mai, la très forte demande a fait dérailler le système de réservation. Les sites Internet des deux compagnies ont rapidement été saturés. La forte affluence – « 200 000 connexions par seconde » lors des deux premiers jours de mise en service, précise Algérie Ferries – a provoqué d’importants problèmes informatiques. Si la compagnie affirme qu’il est désormais possible de réserver en ligne « en toute sécurité », les voyageurs peinent toujours à y parvenir et sont contraints de se rendre dans les agences.Depuis plusieurs jours, les scènes de files d’attente interminables et de tensions se multiplient devant les locaux de la compagnie maritime à Paris, Lyon, Lille et Marseille. « J’ai pu réserver des billets mais je n’ai pas pu payer sur Internet, voilà pourquoi je suis là », explique Selma. Assise à quelques mètres des portes de l’agence marseillaise, cette mère de famille occupe ses deux enfants tandis que son mari patiente dans la longue file.
    Si elle a privilégié la compagnie algérienne, c’est parce qu’elle voulait profiter des tarifs promotionnels annoncés récemment. « L’ENTMV [Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs, dont Algérie Ferries est une filiale commerciale] a baissé les prix des billets de 50 %, ce qui explique cette demande importante par rapport à d’autres compagnies étrangères », indiquait Karim Bouzenad, son directeur commercial, sur la chaîne de télévision algérienne Echorouk TV le 24 mai.Sur son téléphone, Selma montre sa réservation : un aller-retour pour deux adultes, deux enfants et un véhicule, le tout pour 1 800 euros. Un tarif avantageux comparé aux prix pratiqués par les compagnies aériennes. Alors qu’un aller-retour France-Algérie en avion coûtait environ 300 euros avant la pandémie, le prix d’un aller simple peut aujourd’hui monter jusqu’à 600 euros.(...) Pour pouvoir répondre à la forte demande, les compagnies, tributaires des autorisations accordées par les autorités, promettent de mettre les bouchées doubles. « Les voyages supplémentaires autorisés offrent trois fois plus de capacité », a indiqué Algérie Ferries dans un communiqué publié le 22 mai. Un troisième navire pouvant transporter 1 300 passagers et 450 véhicules doit être prochainement mis en service. La compagnie française Corsica Linea devrait elle aussi affréter, en juin, un troisième navire d’une capacité de 2 800 passagers.

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#sante#pandemie#frontiere#circulation#retour#diaspora#france

  • Une start-up israélienne produit le premier miel fabriqué par intelligence artificielle
    https://fr.timesofisrael.com/une-start-up-israelienne-produit-le-1er-miel-fabrique-par-intellig
    Dans un kibboutz de Galilée, une start-up israélienne construit des ruches robotisées qui surveillent les abeilles 24 heures sur 24 et permettent de réduire la mortalité de ces pollinisateurs majeurs, garants de la sécurité alimentaire.

    « Il y a deux millions d’abeilles ici », dit Shlomki Frankin en entrant dans un conteneur blanc de 12 mètre carrés, posé en plein milieu des champs d’avocats du kibboutz Bet Haemek, dans le nord d’Israël.


    Un ingénieur installe de nouvelles ruches, dans le cadre du projet high-tech Beehome, dans le kibboutz israélien Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    Le conteneur appelé « Beehome » (maison des abeilles en anglais) peut abriter 24 ruches, explique à l’AFP l’apiculteur de 41 ans qui porte un chapeau avec un voile pour se protéger des éventuelles piqûres.

    Ces maisons d’abeilles fonctionnent comme des ruches normales en bois, si ce n’est qu’elles sont gérées par un robot placé à l’intérieur qui surveille ces insectes, contrôle leur habitat et leur procure des soins, précise M. Frankin qui travaille pour la société Beewise à l’origine de la méga ruche.

    Venu effectuer une visite de contrôle, il observe l’appareil électrique qui se déplace au centre du caisson bourdonnant et vient tirer un cadre de miel où sont agglutinées des abeilles mellifères.

    Intelligence artificielle 
    « Le robot est équipé de capteurs qui lui permettent de savoir ce qu’il se passe dans les cadres », explique à l’AFP Netaly Harari, directrice des opérations de Beewise.

    « Grâce à l’intelligence artificielle, notre logiciel sait ce dont les abeilles ont besoin », dit-elle dans l’atelier où sont assemblées les grandes ruches métalliques.

    Le robot peut en outre distribuer automatiquement du sucre, de l’eau, des médicaments.

    En cas de problème, il alerte l’apiculteur via une application. Ce dernier peut alors intervenir à distance depuis son ordinateur et se déplacer si nécessaire.


    Un apiculteur travaille sur une ruche robotisée, du projet high-tech Beehome, au kibboutz Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    La méga ruche, qui fonctionne à l’énergie solaire, peut aussi réguler la température, éliminer les nuisances et même extraire du miel, grâce à une centrifugeuse intégrée, affirme Netaly Harari.

    La start-up va pour la première fois produire du miel à partir de la fin mai, le « premier miel au monde fabriqué avec l’intelligence artificielle ! », s’enthousiasme Mme Harari.

    Pour Shlomki Frankin, « le robot est un outil pour l’apiculteur, mais il ne le remplace pas ».

    « Je peux effectuer beaucoup de tâches simples à distance comme agrandir la ruche ou la réduire (…) ou bien laisser le robot faire cela et me concentrer sur d’autres tâches », dit-il ajoutant « gagner beaucoup de temps ».

    Une centaine de ces ruches robotisées ont déjà été déployées en Israël et une dizaine aux Etats-Unis. Beewise lorgne une entrée sur le marché européen dans deux ans.

    En avril, la start-up créée en 2018, qui compte plus de 100 employés, a levé environ 76 millions d’euros d’investissement pour développer ses exportations.


    _ Un ingénieur installe de nouvelles ruches, dans le cadre du projet high-tech Beehome, dans le kibboutz israélien Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP)

    Journée mondiale
    Selon le professeur Sharoni Shafir qui dirige le centre d’étude des abeilles de l’université hébraïque à Rehovot, la technologie peut aider à protéger les colonies d’abeilles de plus en plus fragilisées.

    « Parfois, un apiculteur met plusieurs mois à se rendre compte d’un problème, avec le robot, il peut s’occuper du problème en temps réel, cela réduit la mortalité des abeilles », dit-il à l’AFP.

    Ces dernières années, beaucoup d’entre elles ont disparu dans le monde, victimes du ‘syndrome d’effondrement des colonies’, imputé à la combinaison de plusieurs facteurs.

    « La diminution des champs de fleurs sous l’effet de la construction a réduit les sources et la diversification de l’alimentation des abeilles », note l’expert.

    A cela s’ajoute l’utilisation des pesticides, les maladies et les parasites comme le Varroa destructor, un acarien dévastateur, liste le professeur Shafir.


    Une ruche robotisée, du projet high-tech Beehome, au kibboutz Bet Haemek, dans le nord de la Galilée, le 14 mai 2022. (Crédit : JACK GUEZ / AFP) _

    « En Israël, entre 20 et 30 % des ruches disparaissent chaque année », or, « nous dépendons des abeilles », affirme l’entomologiste qui rappelle qu’une part significative de l’alimentation humaine résulte de la pollinisation, assurée par les insectes et qui permet aux plantes de se reproduire.

    Plus de 70 % des cultures – quasiment tous les fruits, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao – en dépendent très fortement.

    « Les abeilles et autres pollinisateurs sont essentiels à la sécurité alimentaire et à la nutrition », résume l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui célèbre le 20 mai la Journée mondiale des abeilles pour souligner l’importance de leur préservation.

    #abeilles #agriculture #environnement #apiculture #miel #biodiversité #écologie #fin_du_monde #catastrophe #collapsologie #capitalocène #intelligence_artificielle #robot #pollen #ruches

    • Tout ce qui touche à #Israël doit-il être hors du commun ? Le Monde, sur un projet qui a l’air assez semblable, présente les choses de façon bien plus modeste !

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/20/en-tunisie-des-ruches-intelligentes-pour-sauver-les-abeilles-et-produire-plu

      En Tunisie, des « ruches intelligentes » pour sauver les abeilles et produire plus et mieux

      Une start-up tunisienne a créé l’application Smart Bee qui permet aux apiculteurs de surveiller la santé des essaims et d’adapter le rucher aux aléas climatiques.

      Elias se précipite vers ses « ruches intelligentes ». L’apiculteur a reçu un signal d’alerte sur son téléphone grâce à une application, 100 % tunisienne et pionnière en Afrique du Nord, destinée à éviter la surmortalité des abeilles et à optimiser la production de miel.

      Sur une colline de son terrain familial à Testour, au nord-ouest de Tunis, Elias Chebbi, 39 ans, ouvre le volet d’une ruche et montre un petit appareil blanc similaire à un décodeur qui mesure les variables et l’avertit de tout incident, via l’application Smart Bee. La start-up tunisienne Beekeeper Tech a mis au point un dispositif de capteurs à infrarouge qui fournit en permanence des données sur l’environnement et la santé des abeilles, pour « un prix abordable ».

    • C’est pas tellement supprimer l’humain qui m’inquiète. Pour ça je veux bien les aider (en commencant par le haut). Et en terme d’humanité, ça fait lgtps qu’Israel à fait cessession.
      C’est contourner le vivant et industrialiser le vivant (libre) le plus grave.

  • Dans un #Mali sous sanctions, le trafic du #bois de vène vers la Chine continue
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/18/dans-un-mali-sous-sanctions-le-trafic-du-bois-de-vene-vers-la-chine-continue

    Les régimes changent, les trafics demeurent. Le commerce illégal de bois de vène vers la Chine perdure en dépit des réglementations nationales et internationales successives, selon la nouvelle enquête de l’ONG américaine Environmental Investigation Agency (#EIA), rendue publique mercredi 18 mai.

    La junte militaire qui a fait tomber le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 en dénonçant une corruption omniprésente n’a pas perturbé des pratiques bien installées pour sortir du Mali ce #bois_de_rose apprécié pour la fabrication du mobilier de luxe en Chine. Les témoignages recueillis par EIA auprès des commanditaires chinois et leurs intermédiaires du pays décrivent des circuits solidement établis allant des sites de coupes jusqu’au ministère des eaux et forêts qui continue de délivrer des autorisations d’exportation en violation des restrictions prises dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (Cites).

    En 2017, le #bois_de_vène – Pterocarpus erinaceus de son nom scientifique – a été inscrit à l’annexe 2 de la Convention. Celle-ci impose au pays de vérifier que le bois prélevé pour alimenter les marchés étrangers n’entame pas la capacité de l’espèce à se régénérer de manière durable et qu’il provient de zones légales d’exploitation.

    La junte a levé le monopole sur l’exportation du bois dont jouissait jusqu’alors la Générale industrie du bois (GIB) – une ancienne entreprise publique – pour l’ouvrir à quatre autres opérateurs. Cette décision ne s’est pas accompagnée d’un assainissement du secteur. EIA reproduit dans son rapport plusieurs certificats « Cites » délivrés en 2021 sans les informations requises. L’embargo commercial imposé depuis janvier par la Communauté économique des Etats d’#Afrique_de_l’Ouest (#Cedeao) pour sanctionner le coup d’Etat ne semble pas davantage être un obstacle.

    Troisième pays fournisseur
    Le 22 février, le gouvernement togolais a intercepté au port de Lomé 157 conteneurs de 27 tonnes de bois en provenance de Bamako après avoir transité par le Sénégal. La GIB – principale entreprise mise en cause dans le rapport de EIA – en était l’expéditeur. Interrogé par Le Monde, son directeur général, Aboubakrine Cissé s’étonne de ces accusations : « Notre marchandise était sur le port de Dakar avant le début de l’embargo et elle était en règle avec des certificats Cites comme il se doit. Ce n’est pas moi qui les délivre mais l’administration des eaux et forêts. Je n’ai jamais été contacté par une ONG pour répondre à des questions. »

    L’exploitation du bois de vène a commencé au début des années 2000 dans le sud-ouest du pays, dans la région de Sikasso avant de progresser vers Kayes à l’ouest et la frontière sénégalaise. Les coupes ont explosé à partir de 2015. Selon les statistiques de la Cites, le Mali est le troisième pays fournisseur de bois de vène à la Chine après la Sierra Leone et la Gambie.

    « Les Chinois préfinancent les opérations en faisant une avance sur 20 tonnes de bois par conteneur. Le solde est payé lorsque la marchandise quitte le port de Dakar. Au total, ils paient 450 000 francs CFA [685 euros] en moyenne la tonne livrée en Chine », détaille un ancien intermédiaire interrogé par Le Monde, qui a observé de près le rôle prédominant des dirigeants de la GIB grâce aux liens entretenus avec le très proche entourage d’Ibrahim Boubacar Keïta.

    Mouvements de protestation
    L’homme qui requiert l’anonymat décrit également la porosité entre les réseaux du trafic de l’ivoire et celui du bois. « Les défenses sont cachées dans les conteneurs de bois de telle manière qu’il est impossible de les repérer » , explique-t-il. Elles proviennent des populations de pachydermes encore présentes dans le sud du pays et dans la région semi-aride du Gourma au centre. Cette filière serait aussi un moyen d’écouler le butin du braconnage réalisé dans les pays frontaliers – Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Guinée, voire au-delà (Bénin, Ghana), selon EIA. Le prix payé par les trafiquants chinois atteindrait en moyenne de 500 dollars le kg d’ivoire.

    Lire aussi La Chine fait main basse sur les forêts africaines
    Alors que les arbres de grande taille se font rares, des mouvements de protestation ont surgi dans la région de Kéniéba, à 250 kilomètres au sud de Kayes, pour dénoncer les ravages de ce commerce sur l’environnement. Dans plusieurs villages, les jeunes pour la plupart agriculteurs ont créé des associations et s’opposent aux bûcherons qui viennent négocier à vil prix des #droits_de_coupe auprès des chefs de village. Entre 200 000 à 300 000 francs CFA (300 à 450 euros) seraient versés pour un conteneur de 27 tonnes.

    « Lorsque nous n’aurons plus de forêts, nous n’aurons plus d’eau. Ces entreprises n’ont pas le droit de prendre nos arbres, mais il n’y a aucun contrôle », dénonce l’un d’entre eux, joint par téléphone. Il ne semble pas que la suspension totale de commerce du bois de rose décrétée fin mars par la Cites à l’échelle de toute l’Afrique de l’Ouest ait jusqu’à présent découragé cette fructueuse activité. « Ils sont là et ils continuent à couper », constate ce jeune agriculteur révolté par autant d’impunité. Pour sa part, le directeur général de la GIB, Aboubakrine Cissé, dit ne pas avoir été informé de cette décision du régulateur du commerce mondial des espèces sauvages menacées d’extinction. Contacté avant la publication de cette enquête accablante, le ministre de l’environnement, Modibo Kone balaie d’un revers de main toutes ces accusations, selon lui, « sans fondement ».

  • Maroc-Espagne : les frontières terrestres rouvrent après deux ans de crise
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/17/maroc-espagne-les-frontieres-terrestres-rouvrent-apres-deux-ans-de-crise_612

    Maroc-Espagne : les frontières terrestres rouvrent après deux ans de crise
    L’accès aux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla reste limité, jusqu’au 31 mai, aux détenteurs de passeports et de visas des pays de la zone Schengen.
    Les frontières terrestres entre le Maroc et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla ont rouvert dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 mai après plus de deux ans de fermeture due à la crise du Covid-19 et une brouille diplomatique récemment dissipée.Les grilles des seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain se sont ouvertes peu après 23 heures locales – minuit heure espagnole (22 heures GMT) –, laissant passer des dizaines de voitures et des files de piétons dans les deux sens, a constaté un journaliste de l’AFP.
    Au poste-frontière de Fnideq, les transfrontaliers ne cachent pas leur joie : des sourires extatiques éclairent les visages des privilégiés qui retrouvent leurs familles du côté marocain, au son des youyous, dans une ambiance festive. « J’étais bloqué pendant deux ans à Ceuta, je suis très content de rentrer au bercail », explique, Nourredine, pressé de retrouver enfin le sol marocain. Emu, un sexagénaire abonde : « Je suis heureux que le Maroc et l’Espagne aient rétabli leurs relations, ça nous permet de retrouver nos familles. »Toutefois, la réouverture des frontières des deux enclaves, situées dans le nord du Maroc, en face de l’Espagne, reste limitée puisqu’elle ne concerne que les détenteurs de passeports et de visas des pays de la zone Schengen.Les transfrontaliers marocains, exempts de visas pour accéder à Ceuta et Melilla, devront encore patienter jusqu’au 31 mai pour y pénétrer. En outre, les autorités marocaines ont décidé d’interdire la reprise de la contrebande, tolérée jusqu’à l’automne 2019 entre Ceuta et la ville transfrontalière marocaine de Fnideq.Ce trafic irriguait l’économie locale, mais il privait les douanes marocaines d’importantes recettes : entre 6 et 8 milliards de dirhams (entre 550 et 760 millions d’euros) chaque année. Afin d’y mettre un terme, les autorités de Rabat avaient fermé en octobre 2019 les points de passage dédiés aux porteurs de marchandises détaxées entre la ville autonome espagnole de Ceuta et le territoire marocain.Pour pallier la fin de la contrebande, les autorités marocaines ont inauguré en février 2022 une zone d’activités économiques (ZAE) à Fnideq. Ce projet, prévoyant la création de plus de 1 000 emplois directs, a nécessité un investissement de 200 millions de dirhams (19 millions d’euros).Les postes-frontières de Ceuta et Melilla ont été fermés lors de la première vague de la pandémie de Covid-19 en mars 2020. Le blocage s’est prolongé en raison de la crise diplomatique déclenchée il y a un an entre les deux pays voisins par leur différend sur le territoire disputé du Sahara occidental.Madrid a mis fin à ce coup de froid le 18 mars après avoir opéré un revirement spectaculaire et reconnu le plan d’autonomie proposé par Rabat pour cette ancienne colonie espagnole. Le conflit du Sahara occidental – vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses – oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario soutenus par l’Algérie.
    Lire aussi : Réconciliation « historique » à Rabat entre le Maroc et l’Espagne
    La brouille entre Rabat et Madrid, causée par l’accueil en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, pris en charge dans un hôpital espagnol en avril 2021 pour y être soigné du Covid-19, avait entraîné l’arrivée à Ceuta en mai 2021 de plus de 10 000 migrants en 24 heures, à la faveur d’un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain.La réconciliation scellée récemment entre Madrid et Rabat a permis de relancer la coopération bilatérale, en particulier sur les questions migratoires. Les liaisons maritimes pour les passagers entre les deux pays voisins ont repris le 12 avril.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#maroc#sante#pandemie#frontiere#circulation#politiquemigratoire#ceuta#melilla

  • L’Espagne et le Maroc vont rouvrir les postes-frontières à Ceuta et Melilla
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/12/l-espagne-et-le-maroc-vont-rouvrir-les-postes-frontieres-a-ceuta-et-melilla_

    L’Espagne et le Maroc vont rouvrir les postes-frontières à Ceuta et Melilla
    Cet accord intervient après que Madrid a mis fin à près d’un an de crise diplomatique avec Rabat en soutenant le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental.
    Madrid et Rabat se sont mis d’accord pour une réouverture « dans les prochains jours » des frontières entre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla et le nord du Maroc, fermées depuis deux ans, a annoncé mercredi 11 mai le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, lors d’une réunion à Marrakech de la coalition contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI). La date exacte n’a pas encore été communiquée. « La décision est prise, mais il reste des aspects pratiques » à résoudre, a expliqué M. Albares.
    Ces postes-frontières avaient été fermés lors de la première vague de la pandémie de Covid-19, au printemps 2020, puis maintenus fermés en raison d’une crise diplomatique entre Madrid et Rabat. Ces frontières terrestres, les seules entre l’Union européenne et l’Afrique, devaient rouvrir « samedi 30 avril à minuit », avait indiqué le ministère espagnol de l’intérieur, mais la fermeture a été prolongée de quinze jours pour préparer la réouverture, selon le journal officiel espagnol.Cet accord intervient après que Madrid a mis fin à près d’un an de crise diplomatique avec Rabat, le 18 mars, quand le gouvernement espagnol a opéré un revirement en soutenant publiquement le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, un territoire disputé avec les indépendantistes sahraouis.
    Causée par l’accueil en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, pour y être soigné du Covid-19, la brouille entre Rabat et Madrid avait entraîné l’arrivée en mai 2021 de plus de 10 000 migrants à Ceuta en vingt-quatre heures, à la faveur d’un relâchement des contrôles côté marocain.Sur ce sujet, M. Albares a salué mercredi une baisse de « 70 % » des arrivées de migrants dans l’archipel espagnol des Canaries, situé au large du Maroc, entre mars-avril 2021 et janvier-février 2022, qu’il attribue « en partie à la collaboration entre les forces de l’ordre » des deux pays.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#maroc#sante#pandemie#frontiere#politique#postefrontiere#circulation

  • Ici les bouquetins...
    Les bouquetins alpins menacés d’un abattage massif
    https://reporterre.net/Les-bouquetins-alpins-menaces-d-un-abattage-massif

    L’abattage de 170 des 370 bouquetins du massif du Bargy a été ordonné par la préfecture de Haute-Savoie. Cette espèce protégée est soupçonnée d’avoir transmis la brucellose à une vache en 2021. Mais cette méthode est vivement contestée par la communauté scientifique.

    Là-bas les éléphants
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/10/au-zimbabwe-60-personnes-ont-ete-tuees-par-des-elephants-depuis-le-debut-de-

    Alors que les éléphants se sont mis à errer hors des réserves de chasse , « il est probable qu’il y ait un désastre si leur population n’est pas réduite », estime Tinashe Farawo, de l’Autorité de gestion des parcs et de la faune sauvage du Zimbabwe. « La menace va probablement augmenter pendant la saison sèche, quand les troupeaux vont se déplacer à la recherche d’eau et de nourriture », prévient-il, soulignant que des rangers ont été déployés pour éliminer les éléphants les plus dangereux.

    Ils nous font chier grave ces animaux sauvages bordel de merde, qu’on en mette quelque uns dans des réserves et qu’on abatte les autres !
    #humain_plus_qu'humain

  • Ethiopie : Lalibela, la « Jérusalem d’Afrique », pleure ses touristes disparus
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/04/ethiopie-lalibela-la-jerusalem-d-afrique-pleure-ses-touristes-disparus_61246

    Ethiopie : Lalibela, la « Jérusalem d’Afrique », pleure ses touristes disparus
    Célèbre pour ses églises taillées dans le roc, la ville sainte a doublement souffert de la pandémie de Covid-19 et de l’occupation des rebelles tigréens.Par Noé Hochet-Bodin(Lalibela, Ethiopie, envoyé spécial)
    Publié hier à 07h00, mis à jour hier à 07h00
    Les chambres du Panoramic Hotel restent désespérément vides. A la réception, la dizaine d’employés joue aux cartes, plongés dans l’obscurité à cause d’une panne d’électricité qui s’éternise. « En quatre mois, un peu moins d’une cinquantaine de personnes ont séjourné chez moi, et encore, je fais partie des chanceux », indique Tesfaye Getinet, le gérant de cet établissement de Lalibela, petite ville d’Ethiopie célèbre pour ses églises taillées dans le roc au XIIIe siècle. Autrefois, son hôtel accueillait presque vingt clients par jour. Autrefois, c’est-à-dire avant la pandémie de Covid-19 et l’éclatement de la guerre civile qui, ensemble, ont mis un brusque coup d’arrêt au tourisme dans cette bourgade de la région Amhara, dans le nord du pays. En conflit avec le gouvernement d’Abiy Ahmed, les rebelles tigréens du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont contrôlé la zone d’août à décembre 2021.Dans cette cité sainte de l’orthodoxie éthiopienne, « au moins 80 % de la population dépend de l’argent du tourisme », estime Tesfaye Getinet. Aujourd’hui, les habitants vivent sur la corde raide. (...) Les deux cents guides que compte la ville avaient pour habitude de faire la chasse aux touristes autour de la place pavée qui mène aux églises rupestres. Ils ne sont aujourd’hui que deux sur le parvis, en train de tuer le temps. (...) Assis à côté, le père Assefa, l’un des 1 200 prêtres de Lalibela, végète lui aussi, enroulé dans son gabi traditionnel. Habituellement chargé de la vente des tickets pour visiter les églises, Assefa estime à une centaine le nombre de touristes étrangers depuis le début d’année : « Environ un par jour. » Un chiffre impossible à vérifier car les statistiques officielles des deux dernières années n’existent plus. Les archives de la mairie ont été détruites par les insurgés tigréens. En 2019 cependant, 75 053 visiteurs s’étaient rendus sur ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
    Autrefois jalousés, les guides de Lalibela songent désormais à quitter la profession. Certains partent vers la capitale Addis-Abeba pour tenter leur chance, d’autres deviennent chauffeurs de tuk-tuk. (...) Pourtant, l’horizon se dégage un peu. Quelques touristes locaux se sont déplacés à Lalibela pour l’Epiphanie et la Pâques éthiopienne en janvier puis en avril. Dans sa carte de conseils aux voyageurs, le ministère français des affaires étrangères a récemment retiré la ville de la zone rouge fortement déconseillée. Si Lalibela espère un retour au calme, les autorités se préparent néanmoins à toutes les éventualités. Près de mille jeunes de la ville viennent d’achever un entraînement militaire prodigué pendant trois mois par les milices nationalistes amhara Fano et se sont vus distribuer des armes, dans l’hypothèse où les insurgés investiraient à nouveau la ville sainte.

    Covid-19#migrant#migration#ethiopie#lalibela#sante#pandemie#economie#tourisme#guerre

  • Omicron : ce que l’on sait des sous-variants BA.4 et BA.5 – Marc Gozlan
    https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2022/04/30/omicron-ce-que-lon-sait-des-sous-variants-ba-4-et-ba-5

    Initialement détecté au Botswana et en Afrique du Sud en novembre 2021, Omicron, nouveau variant préoccupant du SARS-CoV-2, est représenté par trois sous-lignages : BA.1, BA.2 et BA.3. Deux nouveaux sous-lignages d’Omicron, BA.4 et BA.5, classés variants d’intérêt par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont depuis été détectés en Afrique du Sud.

  • Le Mali considère désormais la présence des militaires français et européens sur son sol comme illégale
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/05/03/le-mali-considere-la-presence-des-militaires-francais-et-europeens-sur-son-s

    La junte malienne invoque des « atteintes flagrantes à la souveraineté nationale » du pays pour justifier sa dénonciation des accords de défense conclus avec Paris et d’autres partenaires.

    Les maliens aussi cruels et dictatoriaux que les russes.