Un rapport de l’ONU alerte sur la dégradation des sols

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  • Au début du 21e siècle, les #guerres_de_l'eau avaient commencé mais en France, les institutions de l’agriculture productiviste regardaient ailleurs , c’est à dire pas plus loin que leurs godasses. Seulement voilà, les godasses soulevaient toujours plus de poussière sur les terres craquelées par des sécheresses récurrentes. Pourtant, ce ne sont pas les idées qui manquaient pour l’#accaparement de la #ressource en #eau.

    Benoît Gimonprez, juriste, nous projette dans un futur à l’avenir incertain en décortiquant la solution des #mégabassines. Trois approches possibles pour résoudre ces problèmes de #pénuries liées au #réchauffement_climatique :
    le « tout-bassine », le « sans-bassine », le « avec-bassine-mais-pas-que ». Trois scénarios qui connaissent leurs propres limites et qui n’empêcheront pas notre « assignation à résilience » puisque, comme le dit lui-même l’auteur, "on ne sortira – par le haut – de la guerre de l’eau qu’en inventant, au niveau territorial, un système de gestion des biens communs qui fasse sens pour presque tous.

    https://aoc.media/analyse/2022/05/18/mega-bassines-aux-sources-dun-conflit-pour-leau

    La sécheresse précoce cette année alimente un conflit déjà ancien autour des « méga-bassines », et ce sont deux grands courants qui s’affrontent à l’intérieur du concept de durabilité de l’agriculture. L’un pense en termes de substitution, c’est-à-dire de remplacement d’une pratique nuisible par une autre qui l’est moins. L’autre prône la reconception, autrement dit le changement global de l’agrosystème. Mais les réflexions sur la gestion de la ressource en eau, trop figées dans le présent, ont du mal à se projeter dans un futur climatique inédit et à saisir la nature des véritables enjeux.

    https://justpaste.it/7krvo

    • Je partage la conclusion sur les biens communs mais toute la construction m’interpelle...

      « Pourtant, sur un plan pratique, seule la combinaison des deux semble un chemin empruntable à l’avenir pour les agriculteurs : avoir pour cap la transformation des systèmes de cultures sans s’interdire, comme levier, les solutions de substitution disponibles, même à regret. Les agriculteurs bio peuvent-ils, en l’état des savoirs, se passer du labour ou du cuivre ? Pourront-ils demain se passer d’eau pour implanter leurs couverts végétaux et éviter que leur sol ne reste stérile ? »
      Ils posent des questions qui sont déjà largement documentées dans la littérature scientifique et la réponse est oui.
      D’ailleurs l’agroécologie est même plébiscitée (en urgence) par l’ONU maintenant...c’est dire le consensus...
      https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/agriculture/l-urgente-restauration-des-sols-degrades_163176

      « La transition agro-écologique même se revérouille : le manque d’eau pénalise un certain nombre de bonnes pratiques, telles l’implantation de couverts végétaux à la sortie de l’été (censés piéger les nitrates) ou la création de linéaires boisés. »
      Ca m’a surpris aussi parce que comment ils font pour reboiser/revégétaliser dans les zones désertiques ?
      On a vu récemment sur seenthis que ça marchait...alors que l’accès à l’eau est encore plus problématique.
      Pourquoi ça bloquerait ici ?

      Le seul point qui me parait vraiment pertinent sur l’agroécologie c’est celui là :
      « Ils n’en constituent pas moins un changement de paradigme important en ce qu’ils inscrivent l’utilisation d’une ressource commune dans une démarche globale de transition agro-écologique à l’échelle d’un territoire. Il n’y a pas de précédent de cette envergure. »
      C’est clair que c’est le point dur...et je pense même qu’il faut revoir toute l’économie de l’agrobusiness pour y arriver. Le problème initial me semble être l’accès au financement pour les petits producteurs et le retour sur investissement attendu. Sans aides significatives à ce niveau, ça restera totalement bloqué. Or entre les lobbys des gros producteurs et de l’industrie chimique...je ne vois personne capable de porter ce message assez fort pour changer les choses...

    • J’ai longtemps hésité avant de partager cet article. Clairement, l’auteur méconnait totalement le domaine de l’agriculture biologique. C’est un juriste et (je pense) il essaie de trouver un consensus entre les tenants de l’agrobusiness productiviste et quelque chose d’autre (de plus cool ?).
      Déjà, ça commence assez mal lorsqu’il prétend, à propos des bassines, que « l’idée est frappée au coin du bon sens paysan ». Comme si prélever l’eau de pluie abondante en hiver pour la restituer aux cultures en été pouvait être une preuve de bon sens . Quid de l’évaporation de l’eau stockée en bassines ? Sans même parler du déficit de rechargement des nappes phréatiques et des zones humides privées de leur alimentation en eau hivernale et qui souffrirons avantage pendant les chaleurs et la sécheresse de l’été. Bref ... Ce n’est ni plus ni moins qu’un accaparement de l’eau dans un but de productions intensives. Sauf que cette année il n’y a pas eu assez de pluie cet hiver. Et donc, c’est la merde. Ce ne sont pas les maïs et autres tournesols qui s’étiolent en plein cagnard dans mon coin de cambrousse qui vont prétendre le contraire.

    • Je me disais que cet article ne proposait qu’un seul bout de la lorgnette, à savoir la vision productiviste et concentrationnaire des capitaux, modèle qui accapare le foncier, monopolise la chaîne logistique d’approvisionnement et de distribution et encourage l’hyper-transformation industrielle de nos aliments.

      Il m’était nécessaire d’avoir quelques retours de la part des lecteurs. Entre autre, je souscris totalement à ceci :

      Le problème initial me semble être l’accès au financement pour les petits producteurs et le retour sur investissement attendu. Sans aides significatives à ce niveau, ça restera totalement bloqué.

      Et donc, merci pour ton point de vue.

    • Les porteurs de projets en agriculture biologique ne sont pas assez capital-friendly :

      À entendre Patrick Bougeard, agriculteur à la retraite et sociétaire de l’Atelier paysan, il n’y a pas de doute, il s’agit d’un « arbitrage politique ». Dans le cas précis de cette coopérative, bien qu’ils n’en aient aucune preuve, certains membres ne peuvent pas s’empêcher de faire le lien avec la parution en mai 2021 du livre Reprendre la terre aux machines (Seuil, 2021), un manifeste très critique envers le « complexe agro-industriel » qui a conféré une importante aura médiatique à leur jeune association. Cette coopérative d’autoconstruction accompagne les agriculteurs dans la conception de bâtiments et de machines « adaptées à une agroécologie paysanne ».

      ping @latelierpaysan