• Débit du Rhône : EDF a dû baisser la puissance d’un réacteur nucléaire
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/debit-du-rhone-edf-du-baisser-la-puissance-dun-reacteur-nuc

    AFP parue le 06 juin 2022 - 20h32

    EDF a dû baisser la production sur l’un des réacteurs nucléaires de sa centrale de Saint-Alban (Isère) en raison d’un trop faible débit du Rhône, alors que la sécheresse menace la France, a-t-on appris lundi auprès de l’entreprise.

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    Début mai, en pleine vague de chaleur précoce, une baisse de puissance similaire avait été effectuée pour quelques heures sur un réacteur de la centrale du Blayais (Gironde), en bord de Garonne.

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    EDF en relativise la portée, soulignant qu’en France, les pertes de production pour cause de températures élevées de cours d’eau ont représenté 0,3% de la production nucléaire annuelle depuis 2000.

    • sur l’impact du réchauffement climatique sur la production d’électricité, cet article dans La Tribune du 11/05/2022

      (on appréciera la transition subtile qui de la question initiale conclue que les énergies éolienne et solaire, elles, ont des problèmes en période caniculaire…

      Le nucléaire est-il menacé par le réchauffement climatique ? – La Tribune
      (article du 11/05/2022)
      https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/le-nucleaire-est-il-menace-par-le-rechauffement-climatique-917479.html

      Dans la nuit de lundi à mardi, EDF a très légèrement baissé la production sur l’un des réacteurs nucléaires de sa centrale du Blayais (Gironde) en raison de la vague de chaleur qui touche actuellement la France. Immédiatement récupérée par plusieurs détracteurs de l’atome, cette mesure, inhabituelle à cette période de l’année, devrait néanmoins rester limitée, même en cas de forte hausse des températures du fait du changement climatique. Analyse.

      Le sort s’acharne sur EDF, à l’heure où l’exécutif entend relancer le nucléaire dans l’Hexagone. Et pour cause, tandis qu’un défaut de corrosion identifié dans plusieurs de ses centrales a obligé l’opérateur historique à mettre neuf réacteurs à l’arrêt, un autre événement survenu dans la nuit de lundi à mardi a donné du grain à moudre à de nombreux détracteurs de l’atome, Jean-Luc Mélenchon en tête.

      En effet, des prévisions de températures élevées de l’estuaire de la Gironde ont contraint l’énergéticien a réduire de 100 mégawatts (MW) la puissance mobilisée de la centrale du Blayais (Nouvelle-Aquitaine). Et plusieurs autres installations pourraient être concernées « jusqu’au dimanche 15 mai 2022 », a fait savoir EDF, au moment-même où la France souffre d’un manque de production du parc. De quoi pousser le chef de file de la France Insoumise à qualifier cette source d’énergie décarbonée d’ « intermittente ».

      De fait, un tel ralentissement est inhabituel à cette période de l’année. Surtout, la fréquence de ces incidents a bien tendance à croître : en juillet 2019, pas moins de sept réacteurs avaient subi une réduction de puissance « pour causes externes liées aux conditions climatiques ». Y compris en dehors de l’été, puisque Chooz 2 et Cattenom 4 avaient été stoppés au mois de septembre du fait d’un débit insuffisant des cours d’eau.

      « 2019 a été une année marquante, pas en termes de perte de production au total, mais en termes de puissance indisponible au même moment, puisqu’on a atteint près de 6 GW en moins à cause de la canicule ou de la sécheresse », souligne Tristan Kamin, ingénieur d’études de sûreté nucléaire.

      Et ce risque d’indisponibilité pour les réacteurs sensibles au climat devrait encore augmenter « d’un facteur deux à trois », selon le gestionnaire du réseau électrique national RTE.

      Cela signifie-t-il qu’un mix électrique reposant en partie sur l’atome sera inefficace d’ici à la fin du siècle, alors que les études compilées du Groupe international d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) modélisent une élévation des températures entre +1,5 et +5°C, avec un bouleversement du cycle de l’eau ?

      Des réacteurs plus ou moins concernés
      Dans les faits, les pertes de production nucléaire liées à ces arrêts pour canicule ou sécheresse sont très faibles. D’après RTE, elles s’élèvent en moyenne à 1,4 térawattheure (TWh) par an, sur les 400 TWh environ générés chaque année par l’atome civil en France - même si ce chiffre plafonnera à près de 300 TWh seulement en 2022 à cause notamment du défaut de corrosion. Depuis 2000, les pertes de production pour cause de températures élevées des cours d’eau ont ainsi représenté 0,3% de la production nucléaire annuelle, selon EDF.

      Si les centrales sont sensibles à la météo, c’est parce que les réacteurs et les piscines d’entreposage du combustible usé doivent être refroidis en permanence. Pour ce faire, les installations prélèvent de l’eau dans un estuaire, la mer ou un cours d’eau, et la rejettent plus chaude, tout en devant respecter des seuils de températures maximales pour ne pas nuire à la reproduction des poissons et éviter la prolifération des algues. Dans le cas du Blayais, EDF a ainsi pâti d’un effet de seuil, fait valoir l’énergéticien. Car avant la mi-mai, c’est la norme hivernale qui s’applique, avec un niveau maximal autorisé de 30°C de la Gironde, contre 36,5°C en été.

      « Les causes ne sont jamais liées à des critères de sûreté, mais à des contraintes fixées sur la température et le débit dans chaque cours d’eau », explique à la Tribune Tristan Kamin.

      Surtout, la sensibilité des réacteurs à la météo dépend fortement de leur situation géographique et de leur système de refroidissement. Les 30 qui fonctionnent en circuit fermé s’avèrent en effet moins concernés, puisque l’eau prélevée est faible (de 2 à 4 mètres cube par seconde) et s’évapore en partie via une tour aéroréfrigérante, plutôt que d’être rejetée à la source. A l’inverse, en circuit ouvert comme au Blayais, le volume d’eau prélevé est important (autour de 50 mètres cubes par seconde), et revient en quasi-totalité à la source avec une température plus chaude, sans passer par des tours d’évaporation. Ce sont donc celles-ci qui risquent d’avoir des rejets thermiques trop importants.

      « A cet égard, la centrale de Civaux (Vienne) est un élève modèle, puisqu’elle dispose de deux grosses tours aéroréfrigérante, et deux autres petites tours complémentaires dites « de purge », afin de refroidir une deuxième fois l’eau avant le rejet en rivière. Ce qui permet de supprimer tout échauffement dès que la température à Vienne atteint 25°C. Par conséquent, cette installation n’est jamais touchée par des arrêts pour sécheresse, alors que se situe sur l’un des plus petits cours d’eau », souligne Tristan Kamin.

      Choix des sites
      Afin d’y remédier, EDF a élaboré des modélisations sur différents scénarios climatiques à plusieurs échéances - sachant que les installations actuelles devraient de toute façon toutes être arrêtées d’ici à 2050. Concrètement, l’énergéticien doit estimer les pertes de capacité et de volumes production, en fonction des critères retenus. « C’est un sujet identifié, mais il n’y a aucun problème rédhibitoire, excessivement dangereux ou cher identifié », assure Tristan Kamin.

      Pour ce qui est des futurs réacteurs, dont Emmanuel Macron a annoncé la commande à la fin de l’année dernière, EDF devra tenir compte de cette problématique dans le choix des sites.

      « La modification du parc, la localisation des tranches actuelles qui resteraient en service et le choix des sites d’implantation des nouvelles installations sont autant de paramètres qui influeront sur la disponibilité du parc lors des phases de canicule ou de sécheresse », fait ainsi valoir RTE dans ses scénarios Futurs Energétiques 2050.

      Reste que la sélection sera surtout guidée par l’implantation dans les sites du parc existant. « Il y aura une préférence pour le bord de mer, mais EDF va privilégier les lieux où il y a déjà des centrales, pour des questions de coûts d’acceptabilité », analyse Tristan Kamin.

      Cependant, pour les éventuelles nouvelles installations nucléaires en bord de rivière ou de fleuve, le recours à un fonctionnement en circuit fermé avec tour aéroréfrigérante est devenu obligatoire depuis 2021.

      Tout le système électrique sera touché
      Surtout, au-delà de l’atome, la question de l’impact du réchauffement climatique porte sur le système électrique dans son ensemble. Et pour cause, toutes les installations seront concernées, des barrages aux panneaux solaires, en passant par les éoliennes.

      « Chaque infrastructure a des seuils de tolérance technique. Si on veut exclure une technologie au motif qu’elle est sensible au modèle climatique, autant exclure tout le modèle électrique », glisse Tristan Kamin.

      D’autant que la plus grosse vulnérabilité concernera les périodes froides, où la demande est forte, combinées à un manque de vent. Et pour cause, « le développement des énergies renouvelables variables apporte une sensibilité accrue du système aux aléas météorologiques (vent, rayonnement, température...) », prévient RTE dans son étude Futurs Energétiques 2050. Et d’affirmer que « la question des périodes sans vent devient en particulier centrale dans l’analyse des besoins de flexibilité du système ».

      Mais aussi, paradoxalement, celle des périodes caniculaires pour ce qui est des panneaux solaires, puisqu’au-delà d’une température extérieure de 25°C, leur rendement commence à chuter, à raison de 0,5% par degré.

      Marine Godelier

    • du coup, une petite recherche sur l’expert Tristan Kamin, ingénieur d’études de sûreté nucléaire, dont il n’est pas évident de trouver l’employeur, détail absent, p. ex. de sa bio sur LinkedIn, absent également dans la totalité de ses interventions médiatiques (nombreuses) où il reprend l’intitulé ci-dessus.

      On finit par la trouver sur la présentation de ce membre de la #Génération_Jancovici


      sur le site de la SFEN, Société française d’énergie nucléaire, association fondée en 1973, dont l’objet est de :

      développer les connaissances de toutes celles et ceux qui s’intéressent à l’énergie nucléaire.

      et la vision (à côté du logo) est :

      Permettre aux esprits curieux de partager de nouvelles idées sur l’énergie nucléaire

      dont le bureau rassemble le gratin du secteur


      https://www.sfen.org/qui-sommes-nous/gouvernance

      il fait partie de ces experts très impliqués sur les réseaux dont l’émergence est appréciée par cette même SFEN :

      4/10 – Nucléaire : du nouveau sur les réseaux sociaux - Sfen
      (article de septembre 2020, màj en septembre 2021)
      https://www.sfen.org/rgn/4-10-nucleaire-reseaux-sociaux

      Ils ne s’expriment pas au nom de leur entreprise, mais ne font pas mystère de leur rattachement à leur employeur. Comme ils se plaisent à le rappeler, ils ne font pas de communication, ne portent pas la parole officielle de leur entreprise, mais assument leurs messages à titre personnel. Ce sont ces « nouveaux citoyens », animés par le désir de partager leurs compétences sur les réseaux sociaux et de ne pas laisser passer les idées reçues et les fausses informations. Avec eux, quelque chose est en train de changer dans l’information du public sur le nucléaire. Un changement culturel indéniable, alors qu’apparaissent les signaux, de moins en moins faibles, d’une évolution dans le ton des conversations.

      voir p. ex. ses publications sur le site <l’EnerGEEK />, 6 articles entre août 2018 et octobre 2020
      https://lenergeek.com/author/tristan-kamin

      dont le titre du plus ancien est, justement :

      Nucléaire + canicule : associer deux mots clés pour en faire une polémique stérile (tribune)

      https://lenergeek.com/2018/08/14/nucleaire-canicule-polemique-tristan-kamin-tribune

      une de ses dernières interventions (11/2021) sur le site de la revue Progressistes, sous-titrée Science Travail et Environnement
      « L’énergie nucléaire peut se vanter d’une excellente maîtrise de son potentiel de danger », Tristan Kamin – Science, Travail & Environnement
      https://revue-progressistes.org/2021/11/16/lenergie-nucleaire-peut-se-vanter-dune-excellente-maitrise-de-s

      Pour finir, il a, bien sûr, été repéré par Reporterre

      Comment le nucléaire gagne la bataille des réseaux sociaux
      https://reporterre.net/Comment-le-nucleaire-gagne-la-bataille-des-reseaux-sociaux

      Cette promotion de l’industrie nucléaire se poursuit aussi sur Twitter. Cette fois... par des salariés eux-mêmes. Tristan Kamin, 27 ans, est ingénieur en sûreté nucléaire pour « un industriel privé ». Depuis 2018, il commente sur les réseaux sociaux les sujets d’actualité liés à l’énergie, et décrit certains aspects de son métier dans des séries de tweets. Surtout, il traque impitoyablement tous les contenus critiques du nucléaire, pour les « débunker » (c’est-à-dire montrer qu’ils sont faux).
      […]
      En 2018, l’association Voix du nucléaire a été créée. Elle réunit aujourd’hui près de trois cents adhérents — dont Tristan Kamin, qui fait partie du conseil d’administration — issus de l’industrie pour la plupart d’entre eux. Son but : diffuser, notamment grâce aux réseaux sociaux (Twitter et Linkedin en tête), un discours en faveur du nucléaire.
      […]
      Depuis quelques années, une nouvelle catégorie d’internautes semble d’ailleurs s’intéresser au discours pro-atome. Et, surprise... ils se revendiquent écologistes. Alors que le mouvement écolo français s’est fondé sur des racines profondément antinucléaires, on observe pourtant une augmentation du nombre de personnes estimant que l’énergie atomique, peu émettrice de gaz à effet de serre, pourrait être un atout dans la lutte contre le changement climatique.
      […]
      Cette position est incarnée par une personne : Jean-Marc Jancovici. Ce consultant et spécialiste de l’énergie, surnommé « JMJ » par sa communauté de fans, rencontre un franc succès sur les réseaux sociaux.