https://contre-attaque.net

  • Du STO au SNU
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/l-histoire-en-direct-le-s-t-o-service-du-travail-obligatoire-1ere-diffus

    Privé d’ouvriers et de paysans enrôlés dans une guerre totale depuis 1939, le régime nazi embauche plus de dix millions de travailleurs dans les pays qu’il occupe, en échange de prisonniers. En 1993, cinq anciens du #STO dont le dessinateur #François_Cavanna racontent leur départ pour l’ Allemagne.

    Slogan du régime de Vichy : « Ils donnent leur sang, donnez votre travail pour sauver l’Allemagne du bolchévisme »

    Dans la tête du soldat Attal, 1er sinistre du régime macroniste, ça donne : « Ils donnent leur force de travail, donnez votre jeunesse pour sauver la France du punkàchiennariat ».

  • Mozart de la finance : détruire les services publics mais augmenter les dépenses - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/03/26/mozart-de-la-finance-detruire-les-services-publics-mais-augmenter-le

    En septembre dernier le collectif Nos services publics, composé de fonctionnaires, expliquait dans un rapport de 300 pages sur l’évolution des services publics depuis 40 ans comment tout avait été méthodiquement détruit dans l’éducation, la santé, la justice ou les transports. Une destruction justifiée par le besoin de « faire des économies » et de retrouver « l’équilibre budgétaire ».

    Mais alors, où va l’argent, puisque le dynamitage des services publics n’a même pas permis de limiter les prétendus déficits ? Dans les poches des capitalistes. En février 2022 une « commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil au sein de l’État » au Sénat avait montré une privatisation de fond de l’appareil d’État dans son ensemble, avec un recours généralisé à « l’externalisation privée ». En clair : on arrose des entreprises privées avec de l’argent public pour effectuer, cher et mal, des missions qui auraient pu être réalisées par le public.

    L’externalisation représente aujourd’hui plus de 160 milliards d’euros. C’est l’équivalent du quart du budget de l’État ! N’oublions pas qu’en plus, l’État verse sous forme « d’aide aux entreprises » entre 150 et 200 milliards d’euros aux patrons. Et que l’école privée est arrosée de milliards d’euros qui pourrait très bien se contenter de l’argent des familles séparatistes.

  • Dissoudre, Pierre Douillard-Lefèvre [extraits]
    https://lundi.am/Dissoudre

    En chimie, la dissolution est l’état d’un corps solide dont les parties ont été séparées, la suppression de la cohésion des molécules qui rendait une matière résistance. L’objectif d’un régime qui a renoncé à l’apparence même de sa propre légitimité n’est plus de mobiliser mais de démobiliser, plus de susciter l’adhésion mais la soumission, plus de provoquer l’action mais l’apathie. Et pour y parvenir, dissoudre ce qui fait commun.

    La dissolution n’est pas uniquement une procédure d’exception imaginée dans l’entre-deux-guerres mais un projet politique général. Une offensive accentuée par le néolibéralisme triomphant, avec l’atomisation du monde du travail, et prolongée par la neutralisation de tous les corps collectifs qui pourraient échapper au contrôle. Le mot capital provient de la même racine latine que le mot cheptel. Dissoudre, c’est créer des enclos pour isoler les moutons noirs du reste du troupeau.

    Chaque nouvelle séquence, chaque nouvelle crise, semble être l’occasion pour le bloc dirigeant qui les a provoquées de renforcer son emprise autoritaire. L’extension des dissolutions est la marque d’une mutation du pouvoir, et les dispositifs de répression ressemblent à des pièges à loup : une mâchoire qui se referme sur la patte de l’animal. À chaque fois qu’il se débat pour se libérer, les dents de métal s’enfoncent encore plus profondément dans les chairs, renforçant la douleur, le poussant à essayer de se dégager, le blessant toujours plus. Plus la situation est insupportable, plus nous nous débattons, plus le pouvoir utilise nos sursauts pour durcir son dispositif. Alors que l’horizon se rétrécit, ce livre propose une dissection des dissolutions, symboles de la gouvernementalité française contemporaine, afin de parvenir à déjouer les embuscades.

    #livre


    • L’été dernier, le gouvernement annonçait son intention de dissoudre les Soulèvements de la Terre, le plus grand mouvement écologiste de France, comptant des centaines de comités et des milliers de membres de tous horizons. C’était une attaque sans précédent contre les formes collectives d’organisation, qui faisait suite aux procédures lancées notamment contre le média Nantes Révoltée, le collectif antifasciste lyonnais le GALE ou un groupe de Gilets Jaunes à Nancy.

      Aucun gouvernement n’avait autant lancé de dissolutions de collectifs et d’associations que celui de Macron. Entre 2017 et 2023, le président avait déjà engagé la dissolution de 34 associations et collectifs en seulement 6 années de pouvoir, un record absolu sous la Cinquième République. Comme l’explique l’auteur, « la dissolution est la continuation du retour à l’ordre, elle accompagne la violence physique. Pendant que les forces de répression frappent les corps, la dissolution neutralise les organisations collectives ».

      Car derrière les attaques contre les organisations de gauche, d’autres, plus nombreuses et peu médiatisées, frappent depuis des années les organisations musulmanes ou anti-colonialistes. Les associations de lutte contre l’islamophobie ou de soutien à la Palestine ont d’ailleurs été les premières cibles des dissolutions du gouvernement Macron.

      Pourtant, cette procédure n’a rien d’anodin. C’est en 1936 que le gouvernement français avait créé les procédures de dissolutions, en pleine montée du fascisme. Alors qu’Hitler est au pouvoir en Allemagne et que Mussolini règne en Italie, la République était menacée par des groupes d’extrême droite armés qui voulaient instaurer un régime semblable en France. C’est dans ce contexte précis qu’une loi d’exception permettant de dissoudre les « milices de combat » et les « groupes armés » était votée. Et quelques groupuscules fascistes démantelés.

      Loin de se limiter à la « défense de la République », cette loi avait été utilisée dès les années 1930 contre les groupes anti-colonialistes en Algérie et au Maroc, puis contre le Parti Communiste. Après guerre, les dissolutions ne disparaissent pas, elles s’étendent… Jusqu’à Gérald Darmanin qui, en 2021, vise toutes les associations soupçonnées de « séparatisme ». Il ne s’agit plus de dissoudre des « milices » armées, mais n’importe quel « groupement » qui ne respecterait pas les valeurs de la République ou qui « inciterait » à s’en prendre aux biens. Autrement dit, tout syndicat ou association, même une bande d’amis peut désormais être visée. Les dissolutions servent aujourd’hui à réprimer des idées plus que des actes. D’une loi d’exception contre le danger fasciste, les dissolutions visent désormais les antifascistes et les minorités. C’est un retournement total.

      C’est de ce retournement dont il est question dans l’ouvrage, qui examine à la fois l’histoire de cette procédure, mais aussi la destruction du langage et des repères politiques par le gouvernement actuel, qui manie les symboles contradictoires. Nous l’avons vu avec la Panthéonisation du résistant Manouchian célébrée avec l’extrême droite, quelques semaines après une « loi immigration » reprenant les grandes lignes du programme lepéniste. C’est dans cette grande inversion que la « République » et la « laïcité » sont désormais brandies pour écraser les luttes sociales et les catégories opprimées de la population.

      Les dissolutions sont aussi un moyen de mettre au pas toutes les organisations collectives. L’auteur rappelle que Gabriel Attal félicitait les Restos du Cœur pour leur « rentabilité » en déclarant : « Si c’était des permanents payés au SMIC par l’État, ça serait plus de 200 millions d’euros par an ». Dans le même temps, le gouvernement menace de couper les subventions de certaines associations qui lui sont inutiles voire hostiles.

      Ainsi, derrière la loi « séparatisme », le gouvernement met sous pression toutes les organisations collectives, pour ne garder que celles qui sont adaptées à ses politiques. C’est tout ce qui fait commun en-dehors du contrôle du pouvoir qui est menacé. Les associations sont passées du statut de contre-pouvoirs fondamentaux pour la démocratie, à celui de larbins d’un pouvoir autoritaire et bourgeois.

      Nous l’avons d’ailleurs vu ces derniers jours, quand la ministre Aurore Bergé a menacé les associations féministes qui auraient des « ambiguïtés » sur la Palestine. Ou pire, à l’automne dernier, quand plusieurs députés ont réclamé la dissolution de la France Insoumise, premier parti d’opposition, pour sa dénonciation des bombardements sur Gaza. Toute structure dérangeant le pouvoir risque désormais soit la dissolution, soit l’asphyxie financière.

      Ce petit livre dissèque le régime néolibéral autoritaire : c’est une démonstration implacable des dissolutions devenues programme politique – « l’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion mais la soumission, pas de provoquer l’action mais l’apathie » – et plus largement, au-delà du strict sujet des dissolutions, l’ouvrage permet de comprendre cette époque aux horizons qui se rétrécissent.

      L’auteur, qui avait déjà publié l’ouvrage « Nous sommes en Guerre » sur les violences policières en 2021, propose pour finir une série de pistes pour se protéger des dissolutions et rendre inopérantes les attaques du pouvoir. Des propositions stimulantes, à lire et à faire lire.

      https://contre-attaque.net/2024/03/10/conseil-lecture-dissoudre

  • « Le monde réel est Harkonnen » : Dune 2, blockbuster anticolonial ?
    https://www.revolutionpermanente.fr/Le-monde-reel-est-Harkonnen-Dune-2-blockbuster-anticolonial?var

    Longtemps, Dune a été réputé inadaptable. Avec des choix judicieux, Denis Villeneuve prouve le contraire, dans une adaptation où lire entre les lignes est primordial. (Cet article contient des spoilers )

    Difficile de ne pas penser à ce que vit le peuple palestinien dans la bande de Gaza depuis maintenant 6 mois en sortant de Dune 2, la deuxième partie de l’adaptation par Denis Villeneuve du roman éponyme de Frank Herbert. Le film détonne tellement dans le paysage cinématographique hollywoodien qu’une vaste entreprise de dépolitisation de son contenu semble avoir lieu en France, où toutes les critiques du film en font un blockbuster grandiose mais apolitique.

    Les premières scènes du film mettent en scène l’intégration de Paul Atréides (Timothée Chalamet) et de sa mère Jessica (Rebecca Ferguson) au sein des Fremen, le peuple autochtone de la planète Arrakis. Des scènes particulièrement réussies, tant d’un point de vue visuel que sonore. La volonté de Denis Villeneuve de tourner les scènes de désert en lumière naturelle permet de nous immerger dans un désert rugueux, violent, mortel. Celles-ci plongent directement le spectateur au cœur du groupe qu’il avait quitté à la fin du premier film et, rapidement, le film met en avant les principaux sujets au cœur de l’œuvre original : les luttes de décolonisation, les génocides, l’économie capitaliste, le rôle de la religion comme outil de contrôle des peuples ou encore les jeux de pouvoirs des nobles et leurs effets sur les dominés.

    « Celui qui contrôle l’Épice contrôle l’univers » : un film anticolonial ?

    Ne nous y trompons pas : Dune est un roman d’émancipation anti-colonialiste. L’œuvre originale porte en son sein cette question. Au cœur de l’histoire, on retrouve Arrakis, planète des sables, d’où est extrait l’Épice ou Mélange, substance psychoactive indispensable au voyage spatial, et les Fremen, peuple autochtone luttant pour sa survie. La planète est occupée par une puissance impérialiste, la faction de la famille Harkonnen, qui en extrait l’Épice au service de l’empereur galactique. Le livre, sorti en 1965, en plein contexte de guerre de décolonisation, parle donc des luttes d’émancipation nationale, en mettant au centre de celles-ci le contrôle des richesses, le parallèle entre l’Épice et le pétrole étant évident.

    Si le roman a été écrit au moment de la guerre du Vietnam et de la guerre d’Algérie, le propos est toujours aussi actuel. En mars 2024, impossible de ne pas voir dans les Fremen le peuple palestinien ou d’autres peuples qui ont souffert des guerres impérialistes, dans la lutte pour le contrôle du pétrole depuis un siècle et demi, et lutté pour leur auto-détermination. Les paysages désertiques, les Feydakin (les soldats Fremen d’élite), une lutte de guérilla : toutes les références dirigent le spectateur vers des parallèles avec les guerres du Moyen Orient pour le contrôle de l’or noir, depuis le partage de l’empire Ottoman jusqu’à nos jours, en passant par les guerres de décolonisation. Un propos réussi, mais qui n’a pas été sans contradiction dans la production du film.

    Dans ce cadre, et notamment au Moyen Orient, le film a suscité des critiques autour de la façon dont est traité l’Islam mais aussi pour son casting très occidental. Dans son livre, Frank Herbert ne cesse de mobiliser des références de l’Islam dans son vocabulaire, les concepts fondamentaux de sa religion et son organisation sociale. Un Islam proche du soufisme, mais qui mêle de nombreuses inspirations perses, tchétchènes, arabes ou encore ottomanes. Aussi, on peut s’interroger sur certains choix fait Denis Villeneuve et la production du film pour traduire ces réalités.

    Si l’aspect anticolonial de la lutte est omniprésent, dans un sens, le film a cherché, dans un sens, à « désislamiser » l’œuvre originale. Ce choix n’est pas un choix de narration, mais bien un choix politique. Il se traduit à deux niveaux : d’un côté, de nombreux termes musulmans présents dans le livre, comme le « Jihad » traduit en « Guerre Sainte », ont été en grande partie gommés et remplacés. Dans le même temps, la religion Fremen est en grande partie ridiculisée par le film, notamment au travers du personnage de Stilgar, chef politique des Fremen, présenté comme un dévot un peu idiot. L’œuvre originale insiste sur la façon dont Paul et Jessica radicalisent par la religion les Fremen, là où le film pose le fanatisme comme un fait préétabli.

    Le second niveau se traduit dans le casting des personnages : les deux personnages Fremen principaux, Stilgar et Chani, sont représentés respectivement par Javier Bardem, d’origine espagnole et Zendaya, d’origine américaine. Un choix regretté par de nombreux critiques moyen-orientaux, pour lesquels l’histoire a subi un « whitewashing » et pour lesquels il aurait fallu un casting mettant en avant des acteurs du Moyen-Orient. Choix de Denis Villeneuve ou des studios ? Difficile de le savoir, mais les faits sont là.

    « Le système actuel est Harkonnen » : les Fremen face au capitalisme

    Pour autant, ces éléments de critique ne remettent pas en cause la dimension clairement anticoloniale du film : les parallèles avec l’oppression du Moyen Orient par les occidentaux sont claires, y compris dans les intentions du réalisateur. Dans la préface de la réédition de Dune chez Robert Laffont en 2020, Denis Villeneuve expliquait : « La tendance à objectifier la nature débordant des frontières occidentales, les politiques néolibérales et leur globalisation se transformant en véritables dogmes planétaires, la religion économique règne maintenant sur l’ensemble des sphères d’activité humaines. Tout s’achète maintenant, même les consciences. Ce système est surpuissant, impitoyable, tricheur, aux relents colonialistes, enfante même parfois des entités corporatives psychopathes, bref, ce système est Harkonnen. Et pour le renverser et survivre à ses conséquences, il nous faudra peut-être suivre les pas de Muad-Dib ».

    Aucun parallèle avec les conflits au Moyen-Orient, mais aussi avec les horreurs créées par le système capitaliste n’est donc fortuit. Non seulement le film met en avant une lutte anti-impérialiste, mais aussi une lutte anticapitaliste. La différence entre la société fremen, où la monnaie d’échange est l’eau, matière première limitée sur la planète, et les solaris de l’Imperium est ainsi frappante : face au pouvoir de l’argent, s’imagine une société où la monnaie d’échange dépend des ressources planétaires limitée, qu’il convient de recycler à tout prix. « L’eau est l’argent » explique dans le livre Jessica, la mère de Paul en arrivant dans la communauté Fremen qu’elle ne connaît pas. Dans la description économique d’un tel monde, les deux films de Denis Villeneuve réussissent de loin à surpasser le Dune de David Lynch sorti en 1984, même si cette économie reste à l’état d’esquisse, de toile de fond.

    Entrevues dans le film, les immenses bassins de rétention de l’eau font partie d’un projet de terraformation de la planète pour en rendre une partie cultivable, tout en conservant une grande partie de désert, un projet conçu pour durer plusieurs générations avant de pouvoir se réaliser. Dans un contexte où l’opulence de l’empire contraste avec les ressources planétaires extrêmement limitées dont disposent les Fremen, le film montre la difficulté immense qu’ont les Fremen à construire une société qui sorte de la pénurie systémique face au pillage orchestré par les grandes les Maisons de l’univers de Dune. Malgré ce contexte de pénurie, il présente aussi une société planifiée et peut-être plus égalitaire, où le gaspillage de la moindre ressource n’est pas toléré.

    Une opposition qui justifie les massacres orchestrés par Rabban, le neveu du baron Harkonnen. Si le projet original des Atréides que porte le père de Paul, Leto, dans le premier film, paraît plus humain, il n’en reste pas moins un projet d’économie coloniale. Si Leto veut donner la paix aux Fremen et collaborer, ce n’est que pour contrer les Harkonnen et permettre une meilleure production de l’Épice. Les Atréides et les Harkonnen sont les deux faces d’une même pièce, et le passage de l’un à l’autre ne remet en cause qu’à la marge la domination coloniale. Le parallèle avec les tentatives d’adoucir le joug colonial après la deuxième guerre mondiale est évident. Paul symbolise ces deux faces d’une même pièce, par son père Leto Atréides, et par sa mère, qui n’est autre que la fille cachée du baron Harkonnen. Mais le massacre de sa famille va amener Paul à trouver d’autres moyens pour retrouver son statut social.

    Détournement de la révolte, épreuve de la religion : les dures épreuves de l’émancipation

    Le destin d’Arrakis, comme celui de tout l’univers connu, tourne autour de Paul Atréides. Né fils de Duc, il est aussi le résultat de croisements génétiques préparés par le Bene Gesserit et d’un entraînement et une éducation intensive visant à décupler ses facultés mentales et physiques. Le projet de la secte du Bene Gesserit est de développer des dirigeants dotés de pouvoirs psychiques extraordinaires, mais aussi de contrôler les grandes Maisons de l’Empire en les conseillant et en manipulant les populations. Comme sur toutes les planètes, la religion des Fremen a été créée de toute pièce par le Bene Gesserit : « des légendes protectrices fermement implantées dans ce peuple dans l’attente du jour où une Bene Gesserit en aurait besoin » explique le livre.

    En quête de pouvoir, Paul va donc se tourner vers la religion. Denis Villeneuve a consciemment concentré son adaptation sur le sujet du rapport entre politique et religion. Dans la société Fremen, une grande majorité des individus semblent adhérer aux mythes implantés par le Bene Gesserit : de nombreux croyants attendent un prophétique messie, le « Lisan al’Gaib » venant les délivrer de l’oppression, qu’ils pensent reconnaître en Paul. Dans le film, l’incarnation de cette ferveur est incarnée par Stilgar (Javier Bardem), chef d’une des villes Fremen, dont le rôle politique est effacé pour mettre en avant ses croyances superstitieuses.

    Si Timothée Chalamet peut rendre le personnage de Paul assez sympathique au premier plan, et si le personnage lui-même cherche à résister au début au projet qu’ont son père comme sa mère pour son avenir, il finit par l’embrasser entièrement. Dans ce sens, même si Denis Villeneuve pourrait avoir tendance à grossir le trait sur le niveau de fanatisme originel des Fremen, les faits sont là : la religion n’est en dernière instance qu’un outil de domination des puissants sur les opprimés. Un outil que manient à merveille de nombreux groupes comme le Bene Gesserit, qui ne sont en rien croyantes elles-mêmes, mais qui développent sciemment et cyniquement des religions au service des puissants : « Quand la religion et la politique voyagent dans le même équipage et que cet équipage est conduit par un homme saint, rien ne peut l’arrêter » nous explique-t-on dans les annexes de l’œuvre originale.

    Dès lors, les jolis sourires de Timothée Chalamet ne doivent pas nous tromper : l’objet de Dune est bien une critique de la société de classe et de ses outils de domination. « Cette déconstruction matérialiste de la religion montre comment le colonialisme façonne et déforme les cultures des opprimés, à la fois de manière ouvertement violente et de manière subtile et manipulatrice » expliquaient après la sortie de Dune Première partie Nathaniel Flakin et Lily Cichanowicz dans les colonnes de Left Voice. De surcroît, Paul Atréides, vus par les Fremen comme le Lisan al’Gaib, la « Voix venue d’Ailleurs » selon les croyances implantées par le Bene Gesserit, montre finalement qu’à aucun moment la religion ne peut être un outil d’émancipation jusqu’au bout des Fremens face à leurs ennemis.

    Sous la direction de Paul, et grâce à la religion, ce colon venu d’ailleurs finira par détourner un processus révolutionnaire anticolonial dans un projet impérialiste au service de sa famille et de ses intérêts propres. Si les Fremen ont gagné la liberté et le contrôle de leurs ressources sur Arrakis, ils se sont enchaînés plus durement encore au contrôle du nouvel empereur Paul Muad’Dib Atréides et à son pouvoir religieux. Dans cette critique de la religion, Villeneuve a fait le choix de transformer en grande partie le personnage Chani, une jeune Fremen qui tombe amoureuse de Paul. Si celle-ci suit son amant dans tous ses choix dans l’œuvre originale, elle incarne dans le film le doute envers la radicalité religieuse des Fremen, puis finit par se rebeller, refusant les choix politico-religieux de Paul. La décision de se marier à la princesse Irulan, fille de l’empereur, qui montre à toutes et tous que le dessein de Paul n’est pas d’abord de libérer Arrakis mais de prendre le contrôle de l’univers, est l’ultime déclencheur de ce tournant. Chani apporte ainsi un contrepoint, qui souligne combien Paul est tout sauf un héros, met le doigt sur les ambiguïtés de cette libération par un « sauveur » suprême, tout en ouvrant la voie à un personnage féminin, qui subvertit le cadre relativement patriarcal de l’œuvre originale.

    Chani : l’alternative féministe au fondement patriarcal de l’œuvre originale ?

    Si l’univers de Frank Herbert est d’une profondeur politique remarquable, le rôle des femmes y est malheureusement très traditionnel. On peut même dire que le roman a été l’un des premiers à représenter ce qui deviendra un archétype de la science-fiction : la femme-cyborg. Celui-ci figure des femmes aux pouvoirs extrêmement développés, à la limite de la machine, exerçant un fort pouvoir sur les hommes. Des personnages systématiquement présentés comme négatifs, comme des repoussoirs. Ici, on pense évidemment au Bene Gesserit, et en particulier à Dame Jessica et à la révérende-mère Gaius Helen Mohiam.

    Dans l’ouvrage collectif Dune, exploration scientifique et culturelle d’un monde univers, Carrie Lynn Evans développe les principaux aspects de ces personnages : un self-control mental extraordinaire qui leur confère un pouvoir de neuro-séduction dangereux (Dame Fenring, qui rencontre Feyd-Rautha Harkonnen pour coucher avec lui et sauvegarder son patrimoine génétique), l’utilisation du sexe comme arme contre les hommes pour leurs propres fins, le pouvoir de faire plier les hommes par le pouvoir de La Voix et le contrôle total sur la procréation et la sélection génétique. « Jessica et le Bene Gesserit possèdent tous les attraits habituels des femmes machines diabolisées : elles ont une sexualité et sont obéissantes, mais sont aussi des servantes secrètes et dangereuses, exerçant des disciplines mentales et physiques dangereuses. […] Des femmes qui œuvrent à accroître leur pouvoir pour tenter et terrifier le lectorat masculin » explique Carrie Lynn Evans.

    Face à ce stéréotype qui a irrigué la science-fiction, Denis Villeneuve prend le parti de faire du personnage de Chani un personnage plus indépendant. Contrairement au livre, Chani ne suit pas aveuglément Paul mais rejette la figure messianique qu’il devient. Le personnage gagne aussi en profondeur en portant un projet d’émancipation différent de celui dont Paul devient le leader. En faisant de Chani un personnage qui prend parti pour le fait que les opprimés ne peuvent compter que sur eux pour se libérer, Denis Villeneuve esquisse les divisions politiques qui ont toujours irrigué les mouvements de résistances.

    Alors même que le cinéma d’autres univers de science-fiction tendent à uniformiser politiquement les luttes de résistances. Chani pourrait donc incarner une alternative : une femme qui n’est ni une demoiselle (ou une esclave sexuelle) en détresse à sauver, ni une figure maternelle reléguée à son rôle procréatif, ni une héroïne sur-sexualisée et encore moins une sorcière ou religieuse maléfique. Dune Troisième partie tranchera sur l’évolution du personnage, qui, on l’espère, pourrait permettre à l’adaptation de Denis Villeneuve d’apporter une autre dimension à l’univers de Dune.

    En définitive, malgré la complexité de Dune, Denis Villeneuve réussit à en dessiner les grandes lignes. Une gageure tant l’histoire des adaptations cinématographiques de l’œuvre a été tumultueuse. Le film qui a déjà cumulé –trois semaines après sa sortie– 2,9 millions d’entrées au box-office français, pourrait être l’adaptation qu’attendent depuis 60 ans les nombreux fans de Dune. Denis Villeneuve confirme par ce film qu’il est possible en 2024 de proposer de vraies œuvres de science-fiction, face à la pauvreté du Marvel Cinematic Universe qui domine les super-productions hollywoodiennes. Une science-fiction qui, en dépit de sa dimension de blockbuster, renoue avec son objectif le plus noble : celui d’interroger le présent avec ce qui pourrait advenir.

    • Quand la réalité rejoint la fiction :

      Maroc / Israël : continuité et échange du savoir-faire colonial au Sahara Occidental
      https://contre-attaque.net/2024/03/21/maroc-israel-continuite-et-echange-du-savoir-faire-colonial-au-sahar

      Le colonialisme ne tue pas qu’à Gaza. Le Sahara Occidental, tout à l’Ouest de l’Afrique, est l’une des dernières colonies du continent. Ce territoire, bordé par l’océan Atlantique, est coincé entre la province marocaine de Tarfaya, l’Algérie et la Mauritanie.

      Une histoire d’autodétermination

      En 1973, un mouvement indépendantiste ancré à gauche, qui revendique l’auto-détermination du peuple sahraoui, créait le Front Polisario (FP) pour mettre fin à l’occupation espagnole du Sahara Occidental. Dans l’organisation, les femmes jouent un rôle social et politique important : elles étudient, prennent des responsabilités et supervisent la distribution de l’aide alimentaire dont dépend la majorité de la population, ou rejoignent directement les rangs de la guérilla.

      En février 1976, le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique. Le groupe qui pratique la lutte armée s’oppose à la Mauritanie, mais surtout au royaume du Maroc qui a annexé l’ex-colonie espagnole à partir de 1975. Quand Franco meurt en Espagne, le Sahara occidental rêve enfin d’obtenir son indépendance, l’ONU valide le projet d’un référendum. Mais le roi autoritaire du Maroc, Hassan II, attaque le territoire pour y conserver son emprise.

      Une période de conflit intense débute avec les troupes marocaines, qui commettent de nombreux crimes contre la population. La guerre dure jusqu’en 1991 où un cessez-le-feu est signé entre les différentes parties. Après 30 ans de statu quo les combats ont repris.
      Reprise des hostilités

      Depuis 2021, l’armée marocaine a tué 86 civils, dont deux enfants, par des tirs de drones, notamment israéliens, au Sahara occidental. Le Maroc occupe 80% de la zone et réprime la guérilla des sahraouis avec des arrestations de masse, des bombardements au napalm et au phosphore blanc. Les populations civiles sont contraintes de fuir et vivent dans des camps de réfugiés en territoire Algérien.

      Dans cette guerre asymétrique, la résistance sahraouie fait face à une armée de 100.000 hommes, sur-équipée avec du matériel dernier cri : radars, avions et drones de reconnaissance ou de combat.

      Depuis 2020, le Maroc et le régime colonial israélien ont scellé un accord bilatéral en matière de défense, de renseignement, de cybersurveillance. Cet accord intervient dans la politique de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. Les militaires utilisent notamment des drones Harfang de l’entreprise publique israélienne IAI – Israël Aerospace Industries – pour effectuer leurs frappes.
      Solidarité coloniale et impérialiste

      Le Maroc a profité de l’expertise de l’État Israélien depuis plusieurs décennies dans sa guerre menée au Front Polisario. Au début des années 1980, Ehud Barak, haut gradé de l’armée israélienne, se trouvait au Sahara-Occidental pour conseiller le royaume marocain dans la construction du “mur de sable” pour prévenir les incursions du groupe indépendantiste armé en zone occupée.

      Le mur fait près de 2700 kilomètres de long, tandis que ses abords sont infestés par plus de 10 millions de mines anti-personnels et anti-chars. Ce mur a été érigé sur une idée de l’État major israélien, avec l’appui des grandes puissances impérialistes, notamment des États-Unis et de la France.

      En février dernier, Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires Étrangères, rencontrait son homologue marocain pour réitérer “un soutien clair et constant” à la politique coloniale du régime marocain au Sahara Occidental.

      Un continuum colonial et un échange de savoir-faire entre les États impérialistes, contre l’autodétermination des peuples opprimés du monde entier.

    • Merci @monolecte ! Elle faisait partie de ma liste de série à voir. https://www.numerama.com/pop-culture/1417986-le-probleme-a-trois-corps-tout-savoir-sur-la-serie-netflix.html

      Le synopsis est le suivant : « Dans la Chine des années 60, une jeune femme prend une décision désastreuse dont les répercussions à travers le temps et l’espace vont affecter un groupe de chercheurs brillants dans le monde d’aujourd’hui. Alors que les lois de la nature se dérèglent sous leurs yeux, cinq anciens collègues se retrouvent pour affronter le pire des dangers ayant jamais menacé l’humanité. »

      Œuvre majeure de la science-fiction, et plus particulièrement de la « hard S-F », Le Problème à trois corps a droit à son adaptation Netflix. La version pour petit écran du roman de Liu Cixin est sortie le 21 mars 2024. Très attendue, la série est aussi une source d’inquiétude, car le récit de l’écrivain chinois repose fortement sur l’état de la science contemporaine.
      Cependant, les retours sur la série sont plutôt favorables. Numerama a en tout cas particulièrement apprécié (lire notre avis sur Le Problème à trois corps : https://www.numerama.com/pop-culture/1643756-on-a-vu-le-probleme-a-3-corps-notre-avis-sur-la-serie-netflix-de-s). Qualité de la distribution, intrigue captivante, enjeux de haute volée, rythme haletant… difficile de lui trouver un défaut majeur. C’est en tout cas de la SF plus convaincante que Rebel Moon…

      Attention : des passages de cet article contiennent des spoilers issus du roman.

      C’est quoi Le Problème à trois corps ?

      Le Problème à trois corps est le nom d’un roman écrit par l’écrivain chinois Liu Cixin. Publié en 2016 en France, huit ans après sa parution en Chine, il est le premier tome d’une trilogie, également composée de La Forêt sombre et La Mort immortelle. C’est un roman extrêmement réputé, lauréat du prix Hugo du meilleur roman en 2015, une prestigieuse récompense littéraire américaine.

      Le roman entre dans la catégorie dite de « hard science-fiction », un genre dans lequel tout doit être vraisemblable. Par exemple, on ne voyage pas plus vite que la lumière dans l’espace. Tout doit reposer sur des fondations scientifiques et techniques valables. En somme, on construit de la S-F autour de ce que l’on connait aujourd’hui du fonctionnement de l’univers.

      De fait, cela oblige le récit à rester dans les clous du savoir contemporain. Pas de choses trop farfelues, donc (même si certains évènements physiques décrits dans le roman apparaissent invraisemblables). On est censé évoluer dans des choses relativement plausibles. Même sans avoir un gros bagage scientifique, tout demeure accessible.

      Attention : des passages de cet article contiennent des spoilers issus du roman.

      Pour qui a déjà lu Le Problème à 3 corps, cela saute aux yeux : la narration fait de nombreux renvois vers la science et la technologie, sans verser dans de la facilité, qui pourrait sinon relever du fantastique ou du magique. L’auteur convoque souvent des notions de mathématique, d’astronomie, de physique, d’informatique, et ainsi de suite.

      Il s’agit d’un roman qui véhicule néanmoins une histoire, des péripéties et du spectaculaire. Si la narration s’attache à être la plus scientifiquement exacte, il y aura parfois des évènements qui donneront l’impression de déborder de ce cadre. Mais Liu Cixin donne toujours des éléments plausibles pour retomber correctement sur ses pattes.

      Le Problème à trois corps fait désormais l’objet d’une adaptation télévisée qui n’est toutefois pas la première (en Chine, il y a eu une série d’animation et une série en prises de vues réelles). Cette adaptation est très attendue, à la hauteur du succès rencontré par le roman — il est considéré comme l’un des récits les plus réussis de la S-F de l’époque récente.

      Quel est le rapport avec la science ?

      Le problème à trois corps est aussi le nom donné à un problème de mécanique céleste, qui occupe une place centrale dans l’œuvre de Liu Cixin. Il s’agit de savoir si on peut déterminer à l’avance les trajectoires d’un certain nombre de corps qui s’attirent mutuellement en raison de leur interaction gravitationnelle. On parle aussi de problème à N corps.

      Le Britannique Isaac Newton, père de la mécanique classique en physique, a réussi à trouver une solution lorsque N vaut 2 (le problème à deux corps).

      À N = 3, le problème à trois corps se complexifie fortement et sa résolution n’est pas pleinement achevée. Il entraîne des comportements chaotiques, pointe le CNRS, en se référant aux travaux du mathématicien français Henri Poincaré. Des difficultés réelles qui sont bien pratiques pour servir de point de départ au roman.

      « La théorie du chaos est née quand Henri Poincaré a découvert que trois corps isolés dans l’espace (typiquement une étoile et deux planètes), soumis à leurs seules attractions mutuelles, peuvent avoir des trajectoires extrêmement complexes », développe le CNRS. « Poincaré a montré que l’on ne peut pas prévoir la position à long terme des planètes . »

      Dans le roman, le problème concerne une planète qui tourne autour de trois étoiles dont les mouvements entraînent une alternance imprévisible entre des ères chaotiques et des ères régulières. Le comportement des soleils est si aléatoire que la durée des ères n’est jamais certaine. Parfois, elles sont brèves, parfois particulièrement longues.

      « Si l’on simule l’évolution du système à partir de plusieurs positions initiales des planètes légèrement différentes les unes des autres, on découvre des mouvements radicalement différents, note le CNRS. Un infime changement dans les positions initiales modifie complètement les trajectoires à long terme. »

      Quelle est l’histoire ?

      Dans le roman, on suit les péripéties de Wang Miao, un physicien spécialiste des nanomatériaux. Il se retrouve embarqué dans une mission top secrète aux enjeux mondiaux. Les autorités chinoises et d’autres gouvernements à travers le monde ont constaté des suicides inexpliqués de scientifiques après avoir côtoyé un groupuscule mystérieux.

      Wang Miao va être missionné pour infiltrer cette étrange « société des frontières de la science », et il va découvrir un curieux jeu vidéo, appelé Trois Corps. Celui-ci le plonge dans une réalité virtuelle dans laquelle il fait face à un monde où le temps et les cycles du jour et de la nuit sont irréguliers. En cause : trois soleils autour de ce monde.

      Le but du jeu est d’aider les habitants de ce monde à bâtir un calendrier qui anticiperait efficacement le mouvement des étoiles et, donc, les cycles de jour et de nuit. Ne pas y arriver entraîne la destruction du monde, et donc la fin de la partie — il y aura ainsi plusieurs game overs. C’est là que la science et le fameux « problème à trois corps » entrent en scène.

      Qui est derrière la « société des frontières de la science » ? À qui doit profiter la résolution du jeu Trois Corps ? Pourquoi des scientifiques se suicident-ils ? Qu’est-ce qui met en émoi les gouvernements du monde entier ? Voici quelques questions qui vont trouver des réponses progressivement au fil du roman ou des épisodes. Car on va très vite découvrir que cela dépasse la Terre…

      Comme toute adaptation, la version proposée par Netflix prend certaines libertés avec le matériau initial. Des personnages du roman sont remplacés par d’autres, avec parfois des changements de sexe, de nationalité ou de fonction. Cependant, la dynamique générale et les interactions demeurent fidèles au livre de Liu Cixin.

      Le synopsis est le suivant :

      « Dans la Chine des années 60, une jeune femme prend une décision désastreuse dont les répercussions à travers le temps et l’espace vont affecter un groupe de chercheurs brillants dans le monde d’aujourd’hui. Alors que les lois de la nature se dérèglent sous leurs yeux, cinq anciens collègues se retrouvent pour affronter le pire des dangers ayant jamais menacé l’humanité. »

    • Extrait du roman "La Rédemption du temps", de Baoshu, une fan fiction tirée de l’univers du "Problème à trois corps" et publiée aux éditions Actes Sud. — Situé dans l’univers de la trilogie du “Problème à trois corps”, “La Rédemption du temps” prolonge la saga multiprimée de Liu Cixin et s’attache à en éclairer les zones d’ombre. En pleine guerre interstellaire, Baoshu met en scène les conséquences du conflit opposant l’humanité et les Trisolariens, et porte un regard nouveau sur la conception de l’univers, depuis sa création jusqu’à son anéantissement. Une fan fiction absolument réussie et approuvée par le maître Liu Cixin en personne.

      https://issuu.com/actes_sud/docs/liseuse_la-redemption-du-temps_babel

      Attention Spoilers
      Le Problème à 3 corps : à quoi ressemblent vraiment les San-Ti ?
      https://www.journaldugeek.com/2024/03/23/le-probleme-a-3-corps-a-quoi-ressemblent-vraiment-les-san-ti

  • Technique du « parechoquage » : la police tue à nouveau pour un « refus d’obtempérer » - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/03/14/technique-du-parechoquage-la-police-tue-a-nouveau-pour-un-refus-dobt

    14 mars 2024Technique policière, Violences policières

    Dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 mars, un jeune homme qui circulait à scooter, à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, est mort après avoir été percuté par une voiture de police. Il n’avait que 18 ans et était originaire de La Courneuve. Il a été déclaré mort quelques heures après les faits, qui ont eu lieu en début de soirée. Il avait été victime d’un premier arrêt cardiaque, puis avait été réanimé et transporté à l’hôpital où il est décédé.

    Selon un témoin de la scène, « il y avait 2 personnes sur le scoot’ et la voiture de police a coupé la route, ils ont tamponné le mec et après il est rentré dans la camionnette ».

    Cette technique, appelée « parechoquage », consiste à percuter une personne pour l’arrêter. Sa légalisation est réclamée par les syndicats policiers depuis des années. Eric Zemmour avait ainsi déclaré : « Je suis favorable à ce que les Anglais font depuis quelques mois, c’est-à-dire ce qu’ils appellent le contact tactique ».

    Même si elle n’est pas légale en France, cette technique est utilisée par les policiers. Le 6 septembre dernier, à Élancourt, en banlieue parisienne, un adolescent de 16 ans est décédé après avoir été pris en chasse par une voiture de police. Un deuxième véhicule de police s’est mis sur son chemin et l’a percuté.

    Jeudi 13 avril 2023 à Paris, trois adolescents sur un scooter étaient percutés par une voiture de police. Une jeune fille de 17 ans avait été placée dans le coma et un jeune de 14 ans était hospitalisé dans un état grave. Les policiers avaient ouvert leur portière pour déstabiliser le scooter. Grâce aux images, trois policiers avaient été mis à pied.

    En 2007 déjà, deux jeunes avaient été tués à Villiers-le-Bel de la même manière, provoquant d’importantes émeutes.

    Pour rappel, les policiers ne peuvent engager une course-poursuite que pour les délits les plus graves. Et pas pour des refus d’obtempérer, qui sont exclus des consignes officielles. Les agents disent avoir poursuivi le jeune homme parce qu’il n’avait pas son casque. Justification encore plus absurde : on ne fonce pas sur une personne qui est particulièrement exposée car non protégée. D’ailleurs, les enfants d’Eric Zemmour et de Nadine Morano, qui commettaient des délits routiers sous l’emprise de drogue, ont été arrêtés tranquillement et sans être blessés.

    La police ne se contente pas de tuer ou mutiler avec ses armes ou ses méthodes d’arrestation, elle est aussi un danger sur la route. Le 12 décembre, en plein Paris, un homme de 84 ans était décédé après avoir été percuté, en plein jour, alors qu’il traversait sur un passage piéton au vert, par une colonne de policiers à moto de la BRAV. Le 18 décembre, à Senlis dans l’Oise, un homme âgé de 82 ans est mort après avoir été renversé par des gendarmes au niveau d’une station service. C’était à 16h30, alors qu’il faisait jour et que l’octogénaire traversait la rue. Samedi 23 décembre à Saint-Pierre-des-Corps, un jeune homme a été percuté par une voiture de police dans des circonstances troubles. Décédé lui aussi.
    Ces morts, par négligence ou par envie de « parechoquer » des êtres humains, s’ajoutent à la longue liste des vies volées par la police française.

    • Mort dans une collision avec la police en Seine-Saint-Denis : la famille du jeune homme décédé dépose plainte contre les policiers de la BAC
      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/mort-dans-une-collision-avec-la-police-en-seine-saint-denis-la-famille-

      La famille du jeune homme décédé mercredi soir dans une collision avec une voiture de police à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, dépose plainte contre les policiers, a appris vendredi 15 mars franceinfo auprès de son avocat Yassine Bouzrou, confirmant une information du Parisien. Le jeune homme est mort après avoir été percuté à scooter par une voiture de la BAC à la suite d’un refus d’obtempérer. La plainte sera déposée « du chef de violences volontaires, ayant entraîné la mort sans intention de la donner et de violences volontaires aggravées ».

      La famille, par la voix de leur avocat, conteste la version des policiers. Selon le parquet de Bobigny, « l’ensemble des vidéos de voie publique ont été récupérées » et « les premières exploitations confirment que le véhicule de police a dû se déporter de sa file de circulation, en raison d’une priorité non respectée d’un véhicule en cours d’identification ». C’est ainsi que le véhicule de police « s’est retrouvé face au scooter qui arrivait en sens inverse à vive allure après avoir déboîté pour doubler ». Une version également confirmée par les images de vidéosurveillance de l’accident diffusées jeudi soir par France 2.

      Le préfet de police de Paris soutient les policiers

      Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, affirme quant à lui que « cette vidéo corrobore en tout point ce que m’ont décrit mes effectifs » et qu’il n’a donc « aucune raison de remettre en cause la version de [ses] policiers ». Le préfet de police se dit « en totale solidarité avec [ses] effectifs » et ne laissera « pas dire que c’est un acte volontaire ».

    • « C’est la loi qui a permis à la police de tuer nos frères ! »
      https://www.flagrant-deni.fr/cest-la-loi-qui-a-permis-a-la-police-de-tuer-nos-freres

      Neuf mois après la mort de Nahel, l’Assemblée planche sur l’article L435-1 du Code de sécurité intérieure, largement dénoncé comme offrant un permis de tuer à la police. Interview croisée d’Amal Bentounsi, Mahamadou Camara et Issam El Khalfaoui, qui dénoncent le racisme institutionnalisé derrière ce texte de loi.

      Marche 21 Avril 2024
      https://marche21avril2024.my.canva.site/appelmarchecontreracismes

    • Racisme d’État
      Mort de Wanys : les personnels de l’éducation de la Courneuve dénoncent « un crime policier »
      https://www.revolutionpermanente.fr/Mort-de-Wanys-les-personnels-de-l-education-de-la-Courneuve-den

      En grève depuis maintenant 4 semaines, les personnels d’éducation de la Courneuve ont voté ce mardi un communique de solidarité envers les proches de Wanys, tué par la police. Un exemple important face au racisme d’État.

      Alors que le personnel de l’Éducation nationale est en grève depuis près de 4 semaines dans le 93 et que la mobilisation commence à s’étendre dans le 94 et le 95, Wanys, un jeune de 18 ans a été tué par la police ce 13 mars à Aubervilliers. Dans le cadre de la journée nationale de grève dans la fonction publique, la communauté éducative de la Courneuve, réunie en assemblée générale, a communiqué son soutien à la famille de Wanys et a appelé à participer à leur combat. Une démonstration de solidarité exemplaire.

      Ce 19 mars fut une journée de mobilisation contrastée dans la fonction publique. De fait, si 100 000 personnes ont défilé ce mardi dans les rues, la mobilisation de l’Éducation nationale enregistre un recul dans par rapport à la journée nationale de grève du 1er février. Ainsi, tandis que 47 % des professeurs du secondaire étaient en grève le 1er février, ils étaient 30 % de grévistes dans le secondaire ce 19 mars.

      Pour autant, la situation nationale contraste fortement avec la dynamique de grève du personnel de l’éducation dans le 93 qui dure depuis le 26 février pour exiger un plan d’urgence face au manque de moyens. En effet, depuis maintenant 4 semaines les travailleurs de l’éducation s’organisent avec les parents d’élèves dans des assemblées de quartiers, mènent des actions coup de poing en envahissant le rectorat de Versailles ou encore, s’organisent avec leurs élèves en manifestation et en faisant des vidéos sur TikTok.

      C’est dans ce contexte, que dans la nuit du 13 mars, à Aubervilliers, Wanys, un jeune de 18 ans a perdu la vie après avoir été percuté par une voiture de police qui le poursuivait. Si les policiers se sont empressés de qualifier sa mort d’accident survenu à la suite d’un « refus d’obtempérer », ils ont rapidement été contredits par une vidéo circulant sur internet. Dans la nuit de dimanche, une cinquantaine de jeunes ont attaqué le commissariat de la Courneuve pour exprimer leur colère. Alors que depuis 4 semaines, l’État refuse la mise en place d’un plan d’urgence comme le réclament les professeurs en grève, il lui aura fallu moins de 24 heures pour déployer des blindés et des snipers en urgence face à la nouvelle vague de colère.

      Pour ceux qui sont ses anciens enseignants ou ses voisins, l’injustice est frappante. Ainsi, ce 19 mars la communauté éducative de la Courneuve, réunie en assemblée générale, a communiqué son soutien à la famille de Wanys et a appelé à participer à leur combat. Une démonstration de solidarité qui est à suivre, car on aurait tort de penser que la mort de Wanys est sans rapport avec le manque de moyens pour l’éducation dans le 93. Ce sont tous les deux des expressions d’un racisme d’Etat qui opprime les quartiers populaires et qui doit être combattu par un front large comme nous le montre le personnel d’éducation de la Courneuve.

      Communiqué de la communauté éducative de La Courneuve réunie en assemblée générale le 19 mars

      Nous avons appris la mort de Wanys Rahou, tué par une voiture de police la semaine dernière à Aubervilliers. Ce nouveau crime policier endeuille toute la ville : Wanys était pour beaucoup d’entre nous un ancien élève, un voisin, un proche de nos élèves ou enfants. Les vidéos choquantes qui ont circulé sur les réseaux sociaux montrent la brutalité de l’action des forces de l’ordre, qui a amené à la blessure grave d’un autre jeune, également sur le scooter de Wanys.

      Nous partageons nos condoléances et notre soutien à leurs proches. Nous souhaitons rappeler une vérité simple : aucun•e jeune ne mérite de voir sa vie fauchée, pour quelque raison que ce soit. Cette mort s’inscrit dans une continuité de violences et de discriminations racistes que vivent nos élèves et enfants dès le plus jeune âge, de l’orientation scolaire subie aux contrôles policiers abusifs, contre laquelle nous nous insurgeons et que nous dénonçons pour beaucoup depuis longtemps. Combien encore d’élèves, d’ancien•nes élèves, de jeunes devront nous encore pleurer avant que cela ne cesse ?

      Nous revendiquons une école de la justice sociale, une école émancipatrice, une école qui permette à chaque jeune de vivre sa vie pleinement en grandissant. Nous revendiquons pour cela un plan d’urgence depuis plusieurs semaines déjà, dans un département qui cumule les difficultés sociales et la stigmatisation raciste de sa jeunesse. Face à cela, c’est à une nouvelle preuve de la violence policière que nous assistons.

      Depuis la mort de Wanys, tant de questions se posent à nous, personnel•les d’éducation et parents : comment protéger les jeunes ? Comment écouter leur colère ? Comment les accompagner et les soutenir face à ces violences ? Comment leur transmettre des valeurs essentielles comme la justice et l’égalité ? Les mots nous manquent souvent, et nous dénonçons qu’aucune mesure n’ait été prise par beaucoup de directions d’établissement en direction de la communauté éducative depuis le 13 mars (communication aux familles, cellule psychologique, temps banalisé,...). L’école que nous souhaitons et que nous vivons n’est pas fermée sur elle-même, imperméable à la vie de nos élèves et enfants.

      Nous dénonçons la réponse de l’État depuis la semaine dernière, qui a jugé opportun de mobiliser toujours plus de force policière dans la ville : 50 interpellations de jeunes pacifiques dimanche soir, 9 garde-à-vues. Nous demandons que le rôle des personnel•les d’éducation et des parents comme éducateurs et éducatrices soit remis au centre. Une nouvelle débauche de violence n’atténuera jamais la colère légitime des enfants et adolescent•es de La Courneuve, et ne réparera en rien le choc de la mort de Wanys. Nous nous étonnons que lorsqu’il s’agit de moyens policiers démesurés (chars blindés, sniper,...), le plan d’urgence se réalise plus vite que lorsque des établissements s’effondrent et qu’il manque des personnel•les d’éducation face aux jeunes.

      Enfin, nous exprimons notre soutien à la famille de Wanys dans leur quête de vérité et de justice, et notamment à la plainte déposée auprès du tribunal. Nous appelons à participer aux cagnottes en soutien à leur deuil et à leur combat. Nous participerons, en recueillement, à la marche blanche de jeudi, au départ de la mairie de la Courneuve.

      La communauté éducative de La Courneuve réunie en assemblée générale le 19 mars

    • Marche pour Wanys : « Personne ne devrait mourir comme ça » - Bondy Blog
      https://www.bondyblog.fr/societe/marche-pour-wanys-personne-ne-devrait-mourir-comme-ca

      Huit jours après le décès de Wanys R. dans une collision avec une voiture de police à Aubervilliers, près d’un millier de personnes ont participé à une marche blanche à La Courneuve, sa ville d’origine, pour réclamer justice.

  • Train : explication d’un foutage de gueule - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/03/12/train-explication-dun-foutage-de-gueule

    Les néo-libéraux français sacrifient le train tandis que l’État subventionne l’aviation. Il n’y a pas de taxe sur le kérosène et la TVA est réduite. L’argent public finance un moyen de transport très polluant au détriment du train. On marche sur la tête.

  • Chronique lecture : “Et mon père un oiseau ?”
    https://contre-attaque.net/2024/03/03/chronique-lecture-et-mon-pere-un-oiseau


    Au printemps 2020, en plein état d’urgence sanitaire et confinement de la population, Jean Le Dantec, père de l’auteur-narrateur, décède seul et triste dans une chambre d’hôpital quelconque. Déplacé au sein d’une clinique privée après l’annulation de son opération contre une tumeur qui le ravageait, il s’éteint sans avoir pu revoir les siens depuis près d’un mois.

    Pendant son hospitalisation, Bruno tente de pénétrer l’enceinte où il réside, mais aucun visiteur n’est autorisé en raison des restrictions imposées par le gouvernement, alors même qu’on lui annonce que son père n’en a plus pour très longtemps. Face à cet échec, il décide d’au moins parvenir à le saluer à travers une vitre, en vain. Jean, abandonné à son sort, se sent délaissé, il ne comprend pas pourquoi ceux qu’il aime l’oublient ainsi, et la solitude l’emporte : “Une chose est claire : mon père n’est pas mort du coronavirus, mais de tristesse.”

    Au cours d’une longue ballade dans les rues désertées de Marseille et au cœur de sa mémoire, Bruno Le Dantec, journaliste dans l’excellent mensuel CQFD, raconte le confinement, les âmes de ceux qui demeurent, sa ville. Ce livre autobiographique est fait de moments de vie fugaces que le lecteur retrace au gré des souvenirs au parfum mélancolique de l’écrivain au Mexique, en Andalousie, de sa jeunesse. Il dessine le portrait d’inconnus et d’événements si banals qu’ils nous plongent dans une poésie de la simplicité, émouvante dans ce contexte pourtant si cruel.

    Ce roman est aussi un hommage à l’amour, celui qu’il porte à son père et qu’il n’a pas toujours su lui montrer, que l’on éprouve via des bribes de la personnalité de Jean, comme sa passion pour la nature et les oiseaux qui ponctue tout le récit. Il est question des liens familiaux en général, entre ses deux parents, leur rencontre, les épreuves de la vie, ainsi que ceux qui l’unissent à sa fille adolescente au moment du confinement et qu’il observe vivre cette période inédite.

    “Et mon père, un oiseau ?” est l’illustration d’une ère houleuse dont on comprend peu à peu les ressorts alors que notre regard sur le passé s’aiguise. Si nous n’avons pas tous compris, dès les premiers instants, l’inhumanité et l’autoritarisme de cette séquence, aujourd’hui enfouie comme si elle n’avait jamais été, ce livre est un rappel de ce qu’il s’est passé. Rappel de l’abandon de certains, et de règles de vie que l’on n’aurait certainement jamais pu imaginer quelques années auparavant.

    Abandonner nos aînés ? Les priver de réconfort dans leur dernier souffle, les laisser mourir seuls pour privilégier ceux qui auraient le “plus de chances de survivre” ?

    Le Dantec n’a pas non plus eu l’autorisation de faire une cérémonie pour son père défunt. Interdire de voir un proche agonisant et, pire encore, prohiber les rituels funéraires au nom de prétextes sanitaires est un tournant anthropologique majeur. L’humanité rend hommage à ses morts depuis qu’elle est humanité.

    En mars 2020 en Normandie, quatre personnes avaient également été verbalisées pour « non-respect des règles de confinement » après avoir assisté à l’enterrement d’une de leurs proches. Selon la famille, les gendarmes avaient indiqué que « le motif de déplacement n’était pas valable ». Face à cela nous devons nous interroger : quel niveau de barbarie civilisée avons-nous atteint sans même nous en horrifier ?

    Comme l’écrivait Guy Debord, cité par l’auteur : “Et cette absence sociale de la mort est identique à l’absence sociale de la vie”. La manière que nous avons eu de ne pas honorer la mort alors qu’elle a toujours été d’une telle importance dans nos cultures reflète la dégénérescence d’une société qui n’accorde plus aucune estime à ses aïeux ou aux émotions humaines. Car c’est bien cela dont il est question : d’humanité. La dépersonnalisation des gens comme s’ils n’étaient plus que des corps sans âme et sans sensibilité propre est accablante dans ce livre. Le Dantec évoque ses déboires administratifs infinis après le départ de son père, le médecin qui envoie un simple mail sans aucune forme en guise de certificat de décès, les galères pour résilier son forfait téléphonique ou récupérer son dossier médical…

    Ainsi, nous ne pouvons que vous conseiller de lire cet ouvrage qui apporte un regard lucide et sensible sur des mois chaotiques dont nous n’avons pas toutes et tous la mesure. Un livre qui ouvre aussi la porte à une poésie de la beauté de la vie qui, aujourd’hui encore, nous manque cruellement. À lire.
    Et mon père un oiseau ?, Bruno Le Dantec, Éditions Hors d’Atteinte, 2024

  • Paris : provocation sioniste à la marche féministe
    8 mars 2024 - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/03/08/paris-provocation-sioniste-a-la-marche-feministe

    Scènes hallucinantes ce vendredi 8 mars à Paris lors de la marche pour les droits des femmes. Un groupe d’hommes cagoulés et armés a frappé et gazé le cortège féministe. Une provocation organisée par l’extrême droite sioniste.

  • Le plus grand escalier de Nantes aux couleurs de la Palestine
    8 mars 2024Guerre, Moyen Orient, Solidarité, Vu dans la rue - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/03/08/nantes-le-plus-grand-escalier-de-la-ville-aux-couleurs-de-la-palesti

    À Nantes, la Butte Sainte Anne est le point culminant de la ville. Pour y accéder, il faut gravir un escalier de plus de 120 marches, le plus haut de Nantes et probablement de toute la région.
    Il a été entièrement repeint, la nuit dernière par des anonymes, aux couleurs de la Palestine. Ce coup d’éclat spectaculaire est visible de l’autre rive de la Loire, à plusieurs centaines de mètres.

  • La grève générale pour les Jeux Olympiques ? - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/03/08/la-greve-generale-pour-les-jeux-olympiques

    8 mars 2024Luttes sociales, Maintien de l’ordre, Sport
    C’est désormais clair pour tout le monde : les Jeux Olympiques qui auront lieu à Paris cet été seront un sommet d’horreurs anti-sociales, d’expérimentations liberticides, une auto-célébration macroniste et probablement un ratage historique en mondovision puisque rien n’est prêt. Bref, la Start-up Nation va se taper une honte internationale.

  • Claude El Khal sur X : « Des citoyens français empêchent l’entrée à Gaza des camions d’aide humanitaire -un crime de guerre selon le droit international. La France qui refuse de les poursuivre pour ce crime est obligée de larguer cette aide par avion. J’ai bien tout compris ? »
    https://twitter.com/claudeelkhal/status/1765318427395166652

    https://video.twimg.com/amplify_video/1752419154756247552/vid/avc1/320x570/6r1jakn05bEaEnxz.mp4?tag=14

  • Le dérapage du déficit oblige l’exécutif à trouver 20 milliards d’économies en plus
    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-derapage-du-deficit-oblige-l-executif-a-trouver-20-milliards-d-economies


    Oh, là là, on serre le kiki des gueux et on file le blé récupéré aux riches sans condition et ça fait chuter les recettes. Vraiment on comprend pas.
    Ben on va faire deux fois pire pour voir si ça va mieux ! 🤥

    Les prochains mois promettent aux Français des choix douloureux, alors que ce début d’année ressemble à une véritable descente aux enfers pour les comptes publics. Chaque semaine apporte son lot de mauvaises nouvelles. Mercredi, face à des députés effarés, Bruno Le Maire, auditionné à l’Assemblée nationale avec Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, a prévenu que la France dépasserait « significativement » son objectif de déficit fixé à 4,9 % pour 2023. Ce dérapage intervient alors que le ministre de l’Économie a déjà annoncé il y a deux semaines sur TF1 une importante révision de la prévision de croissance pour 2024, abaissée de 1,4 % à 1 %. Bruno Le Maire a aussi corrigé la prévision de croissance pour 2023 (0,9 % plutôt que 1 %) en raison de la chute inattendue des recettes, inférieures de plus de 7 milliards au montant attendu.

    • Austérité : 10 milliards de coupes budgétaires en 2024, 12 milliards en 2025
      https://contre-attaque.net/2024/03/07/austerite-10-milliards-de-coupes-budgetaires-en-2024-12-milliards-en

      Dimanche 18 janvier, le renflement brun qui nous sert de Ministre de l’Économie a annoncé 10 milliards d’euros « d’économies » à faire exclusivement sur le budget de l’État. Cela s’appelle un plan d’austérité gigantesque qui passe par le saccage terminal du service public. Voici le détail du massacre :

      Enseignement : 8000 postes en moins alors qu’il manque déjà des centaines d’enseignants dans les classes et que les établissements tombent pour certains en ruine. Ce sont 691 millions d’euros qui vont être retirés au budget de l’Éducation !

      Recherche : 7500 postes en moins. Macron détruit l’université et la recherche, déjà en crise depuis des années. Ce sont des milliers de futur-es universitaires privé-es de carrière. 904 millions d’euros arrachés à ce secteur essentiel.

      Écologie : 2,1 milliards d’euros en moins pour la transition écologique ! Macron se débarrasse définitivement des dernières touches de greenwashing et assume un gouvernement écodicaire.

      Dans le secteur de l’agriculture et de l’alimentation pourtant crucial : 1200 postes en moins.

      Pour la diplomatie : 400 postes supprimés, dans un contexte de crise géopolitique mondiale, alors qu’un réseau diplomatique efficace est décisif pour construire la paix. Mais Macron veut la guerre : 174 millions en moins pour la politique extérieure.

      Le gouvernement enlève aussi 78 millions pour les Outre-Mers, pourtant en grande difficulté sociale, 70 millions à la Santé, 232 millions pour le Ministère des solidarités, 307 millions pour le Sport, en pleine année olympique, 1,1 milliard pour le ministère du travail, donc de nouveaux reculs pour les droits des travailleur-euses et le chômage…

      Un seul secteur n’aura aucun poste supprimé : la police. Macron a même débloqué des milliards pour l’armer jusqu’aux dents et augmenter les salaires de sa milice.

      Mais ce n’était qu’un début. Dans un entretien au Monde, Bruno Le Maire a expliqué qu’il comptait organiser des coupes encore plus importantes : au moins 12 milliards d’euros d’économies supplémentaires en 2025. Ce n’est même plus l’austérité, c’est une véritable purge de l’État au profit du privé.

      Pour rappel, en France chaque année, l’État vers sous forme « d’aide aux entreprises » entre 150 et 200 milliards d’euros aux patrons. Depuis 20 ans, ces aides aux entreprises augmentent de 7% par an contre 3% pour les aides sociales, de l’argent public dilapidé de façon non évaluée et non conditionnée. L’évasion fiscale est évaluée autour de 100 milliards par an. Pour la guerre en Ukraine : 3 milliards ont été débloqués il y a quelques jours.

      Pourtant, il n’est toujours pas question pour le renflement brun d’augmenter les impôts des plus fortunés ou des grandes entreprises. « Je suis opposé depuis sept ans à toute augmentation des impôts. Dans un pays qui a un des niveaux de pression fiscale les plus élevés au monde, c’est une impasse », a rappelé le ministre.

      En 2023, les entreprises du CAC 40 ont encore réalisé des bénéfices records et versé des sommes inédites sous formes de dividendes à leurs actionnaires parasites.

      Au moment où Bruno annonçait sa cure d’austérité, le bilan de l’année 2023 révélait que les 31 entreprises du CAC40 avaient engrangé plus de 150 milliards d’euros de bénéfices nets cumulés, dont 11 milliards pour BNP Paribas, plus de 18 milliards pour Stellantis, plus de 21 milliards pour TotalEnergies… Largement de quoi compenser les prétendus déficits publics.

  • Vous êtes au courant des projets du 1er ministre concernant l’assurance chômage et la protection sociale au sens large ?

    Interviewé par le JDD au cours de son déplacement en Charentes-Maritimes pendant un déjeuner à Royan :

    Attal : On est passé de 24 à 18 mois de durée d’indemnisation, on peut encore la réduire. On peut aussi accentuer la dégressivité des allocations, cela fera partie des discussions.
    Le JDD : Vous prenez le risque de réveiller la colère sociale.
    Réponse du ministre : Oui, et ?

    https://contre-attaque.net/2024/02/26/attal-depouille-les-chomeurs-et-il-sen-vante

    L’article de l’Obs :
    https://www.nouvelobs.com/politique/20240225.OBS84920/une-nouvelle-baisse-des-allocations-gabriel-attal-veut-encore-reformer-l-

    Celui du JDD :
    https://justpaste.it/2d383

    On comprend que tout est ouvert.

    (tu m’étonnes)

  • Chronique lecture sur la vie de larbin - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/02/26/chronique-lecture-sur-la-vie-de-larbin

    Complètement ignoré-es par les grands médias et les politiques, les employé-es au service du public, pourtant essentiel-les, subissent la violence du capitalisme, du racisme et du sexisme en pleine face, et dans le plus grand des silences. Mépris de classe, humiliation, harcèlement, agression au travail, infantilisation… l’autrice Racha Belmehdi, ayant elle-même expérimenté la violence de ces conditions de travail, partage également à travers cet ouvrage différents témoignages dans le monde du service, que ce soit dans la vente, l’assistance à la personne, la restauration, l’accueil… Elle met en parallèle les recherches et analyses statistiques qui permettent de dresser un constat accablant et loin d’être anecdotique : « Travailler dans le service est devenu ma vision personnelle de l’enfer ».

  • Deux morts en moins de deux mois dans le même commissariat de Genève

    Vu depuis la France, on a tendance à imaginer que la Suisse serait un havre d’apaisement, relativement épargné par les violences d’État que nous connaissons. Rien n’est plus faux, comme en témoignent ces deux affaires.

    Le 3 janvier 2024 et le 22 février 2024, deux personnes ont été retrouvées mortes en cellule de #garde_à_vue dans le même commissariat de Genève, à moins de deux mois d’intervalle, alors qu’elles étaient toutes deux âgées d’une vingtaine d’années.

    La première victime est présentée comme étant « en situation irrégulière » et a été retrouvée sans vie dans sa cellule du vieil Hôtel de police, situé boulevard Carl-Vogt à Genève. La seconde, née en 2003, avait été arrêtée pour un simple vol et n’est pas ressortie vivante du même commissariat.

    Après chacun des deux décès, les autorités ont répondu avec les mêmes mots : « Malgré les efforts déployés tant par le personnel de la Brigade de sécurité et des audiences (BSA) que par le service mobile d’urgence-réanimation (SMUR), le médecin n’a pu que constater le décès. Le Ministère public a ouvert une enquête ». Celui-ci « indiquait alors que les premiers éléments de l’enquête accréditaient l’hypothèse d’un suicide ». La mort brutale d’une personne sous la surveillance de la police ne mérite pas simplement les « hypothèses » d’un magistrat dépendant du pouvoir.

    Presque deux mois après le premier décès, comment est-il possible qu’aucun rapport d’autopsie sur la cause de la mort n’ait été établi ? Ce silence complice est peut-être la cause de ce second décès. Car non, on ne meurt pas brutalement, sans raison, à 20 ans, dans la cellule d’un commissariat.

    Ce n’est d’ailleurs pas les premières affaires de ce type en Suisse. En 2017, arrêté à tort, un ressortissant gambien de 23 ans, Lamin F., avait trouvé la mort dans une cellule du centre de police de la Blécherette, à Lausanne. Le parquet Vaudois avait alors classé l’affaire. Une affaire qui s’ajoute à celles d’« Hervé, un Congolais mort en 2016 à Bex, Mike Ben Peter, un Nigérian mort en 2018 à Lausanne, et Nzoy, un Suisse d’origine sud-africaine mort en 2021 à Morges ».

    La Suisse fait face récemment à une hausse des dénonciations de violences policières. Une augmentation de 120% des plaintes a été enregistrée en 2022. Sans surprise, le taux de classement sans suite est extrêmement élevé, comme en France, et seules 10% des plaintes aboutissent à une condamnation pénale. En comparaison, en 2020-2021, ce serait 8% des personnes dépositaires de l’autorité publiques mises en cause en France pour des violences volontaires qui seraient condamnées selon les chiffres de Politis.

    La Suisse a d’ailleurs été épinglée par un rapport de l’ONU accablant sur le racisme et les violences policières. Le rapport du groupe de travail pour l’ONU rendu en octobre 2022 conclut ainsi que « Des garçons et des hommes d’origine africaine n’ayant pas fait l’objet d’une accusation pénale ou d’une suspicion individuelle ont signalé de façon systématique que la police renforçait les stéréotypes raciaux négatifs dans l’espace public. Le profilage racial, les contrôles de police, les fouilles invasives dans la rue, les fouilles à nu publiques, les fouilles anales, les insultes et “l’humour” raciste, la violence et une habitude d’impunité ont été décrits comme étant de routine ».

    Un autre fait méconnu : les policiers suisses utilisent aussi des armes dites « non-létales », tirant des balles en caoutchouc, et ont éborgné plusieurs habitants ces dernières années, comme en France. Les LBD utilisés par les policiers français ont d’ailleurs été conçus par une firme Suisse : Brügger & Thomet.

    Un rapport d’Amnesty international pointe également « l’usage disproportionnée de la force » ainsi que les pratiques violentes et discriminatoires de la police Suisse. En 2018, Mike Ben Peter, un Nigérian de 40 ans a été tué par la police suite à un plaquage ventral. Il est transporté inconscient aux urgences et décédera le lendemain.

    https://contre-attaque.net/2024/02/25/deux-morts-en-moins-de-deux-mois-dans-le-meme-commissariat-de-geneve

    #violences_policières #Genève #Suisse #décès

  • Le #gorafi en PLS

    https://www.lamarseillaise.fr/edito/editorial-EC15537928

    Selon Emmanuel Macron, qui s’en est ouvert aux syndicalistes du Modef reçus le 15 février à l’Élysée, en préférant se payer des téléphones portables et des abonnements VOD, plutôt que de choisir une alimentation saine, les « smicards » rendent illusoire la souveraineté alimentaire. Au-delà du mépris de classe dont le chef de l’État est malheureusement coutumier (il ne fut pas le seul, rappelons-nous de l’expression les « sans dents » de François Hollande), cette réflexion est inquiétante tant elle illustre une incapacité à comprendre les enjeux de la crise actuelle et donc l’impéritie du président à apporter des solutions sérieuses.

  • « Macron et le RN sont muets sur le fait que les résistants communistes étrangers aient compté parmi les plus éminents patriotes de France »
    https://qg.media/2024/02/19/macron-et-le-rn-sont-muets-sur-le-fait-que-les-resistants-communistes-etranger

    À quelques jours de la panthéonisation des époux Manouchian, ce mercredi 21 février, dont le souvenir imprègne la tristement célèbre « Affiche rouge », l’hommage national emmené par Emmanuel Macron laisse présager un accent mis sur leur origine arménienne plus que sur leur engagement communiste, et une instrumentalisation de leurs actes de bravoure. S’engageant à contre-courant des historiographies dominantes, Annie Lacroix-Riz revient pour QG sur le récit méconnu des ces ardents militants communistes d’origine immigrée, qui défendirent la France au péril de leurs vies, avec une bravoure que beaucoup de « bons Français » n’eurent jamais.

    • L’extrême droite veut profaner la mémoire du résistant Missak Manouchian
      https://contre-attaque.net/2024/02/20/lextreme-droite-veut-profaner-la-memoire-du-resistant-missak-manouch


      Dans cette période de confusion générale, tous les repères sont méthodiquement démolis. L’été dernier, le gouvernement a proclamé un nouvel « arc républicain » qui allait de l’extrême droite au Parti Socialiste, excluant la gauche, et considérant ainsi que toute valeur résolument écologiste, anti-raciste ou anticapitaliste étaient « anti-républicaine ». Ainsi, le « front républicain » qui s’opposait jadis à l’extrême droite se transformait en barrage contre la gauche.

      En novembre, nous avons vu une fausse « marche contre l’antisémitisme » réunir les pires politiciens racistes, notamment Le Pen et Zemmour, les héritiers historique du pétainisme et de la collaboration en guise d’invités d’honneur, pendant que la gauche était huée et diffamée en continu dans la rue et les médias.

      Voici à présent la cheffe de file du Rassemblement National qui annonce sa participation à la cérémonie de panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian. Cet événement aura lieu mercredi 21 février, à l’initiative de Macron.

      Au mois de juin 2023, Emmanuel Macron annonçait l’entrée de Missak Manouchian et sa compagne Mélinée au Panthéon, le temple des personnalités qui ont marqué l’histoire de France. Manouchian était un résistant arménien qui a pratiqué la lutte armée et la guérilla urbaine contre les nazis. Il est mort assassinés en 1944, avec d’autres membres de son réseau, les Francs Tireurs Partisans. Les nazis les avaient décrits comme « l’armée du crime » sur l’Affiche rouge, insistant sur le fait qu’ils étaient juifs et étrangers. Les FTP-MOI étaient composés de prolétaires immigrés luttant contre l’extrême droite. Ils représentaient absolument tout ce que le RN et le reste de la droite cherche encore aujourd’hui à éliminer.

      Autrement dit, l’héritière d’un parti fondé par des nazis et des collabos compte profaner par sa présence la mémoire d’un résistant communiste qui combattu jusqu’à la mort contre le fascisme. La dissonance cognitive de l’époque est à son paroxysme.

      Cette « panthéonisation » en elle même est un scandale. C’est le même Emmanuel Macron qui déclarait en novembre 2018 que « Pétain était un grand soldat » et qui a dissout des collectifs antifascistes quelques années plus tard. C’est le même qui criminalise les héritiers de Manouchian, qui enferme les militant-es antifascistes et couvre l’extrême droite, jusqu’au sein de sa police.

      Quant au parti de Marine Le Pen, redisons-le : il a littéralement été fondé par les assassins de Manouchian et ses camarades ! Marine Le Pen est une millionnaire, héritière, raciste. Manouchian était un prolétaire immigré antifasciste. Tout les oppose.

      « Que Marine Le Pen ait l’outrecuidance d’être présente, je ne peux pas le supporter », a déclaré Georges Duffau-Epstein, fils de Joseph Epstein, chef des Francs-tireurs partisans pour la région parisienne. « Elle n’est pas la bienvenue, compte tenu de sa filiation, de la personnalité des fondateurs du Front National, des blagues délirantes de son père sur “Durafour-crématoire” et autres », explique-t-il à Libération.

      Reste à savoir si la présence obscène de fascistes le jour d’une commémoration en mémoire d’un couple d’antifascistes, véritable profanation mémorielle, se déroulera dans le calme. Ce qui serait une honte historique.

    • « Rappelons que si inviter Le Pen ne dérange pas Macron, ce dernier a fait le choix de ne pas inviter Léon Landini résistant FTP MOI et président de l’amical des résistants des bataillons Carmagnole Liberté »
      https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/video-leon-landini-resistant-ftp-moi-evince-de-lentree-au-pant
      https://www.youtube.com/watch?v=ep5ZT7XJALo

      Tout un symbole. D’un coté Léon Landini, résistant FTP MOI, président de l’amicale des résistants des bataillons FTP MOI Carmagnole Liberté, évincé par l’Elysée de l’entrée au Panthéon de Manouchian, ses camarades, compagnons d’arme. De l’autre Marine Le Pen, fille de Jean Marie Le Pen fondateur du RN au coté de waffen SS, invité officiellement par Emmanuel Macron. Les préférences politiques et sympathies du régime Macron sont on ne peut plus claires. Léon Landini, dans une vidéo réalisée ce 17 février 2024 revient sur les raisons très politiques de son éviction, des raisons qui ont tout à voir avec l’effacement systématique de celui de la résistance communiste, et en particulier celle des FTP MOI, et de leur combat antifasciste pour une France libre, souveraine, la France des travailleurs.

      Honorer Manouchian et les FTP-MOI c’est rendre enfin justice à la résistance communiste, cesser de criminaliser le communisme en poussant à la fascisation, mettre fin à la dissolution de la France dans l’UE atlantique. https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/honorer-manouchian-et-les-ftp-moi-cest-rendre-enfin-justice-a-

      Missak Manouchian au Panthéon : dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, les FTP-MOI dénoncent leur éviction de la cérémonie et ses raisons. https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/missak-manouchian-au-pantheon-dans-une-lettre-ouverte-a-emmanu

      Sous la couverture de la reconnaissance officielle des combats menés pour la libération de la France par les immigrés lors de la Deuxième guerre mondiale, l’ostracisme continue. Léon Landini (98 ANS), dernier officier vivant des FTP-MOI (Franc-tireur et Partisan de la Main d’Oeuvre Immigrée) n’a pas été invité ce 21 février au Panthéon malgré ses demandes répétées à l’Elysée. Refus méprisant : « on reviendra vers vous si votre demande est acceptée ». Pourquoi ce refus ? Mais pour la même raison honteuse que les FTP-MOI ont été massacrés par les fascistes : parce qu’il est encore et toujours un indomptable communiste luttant contre le fascisme et défendant à la fois l’internationalisme prolétarien et la liberté, l’indépendance et la souveraineté de la France.

      Un rappel historique ; le groupe Manouchian s’appelait les FTP-MOI :
      Franc-Tireurs Partisans - Main d’Oeuvre Immigrée !

    • Panthéonisation de Manouchian : opération détournement de mémoire pour Macron et le RN
      https://www.revolutionpermanente.fr/Pantheonisation-de-Manouchian-operation-detournement-de-memoire

      La panthéonisation de Manouchian et les hommages hypocrites de la classe politique, du président de la République au Rassemblement national, s’inscrivent dans le détournement de la mémoire d’un communiste et internationaliste, aux antipodes de la xénophobie ambiante.

      Avant de salir Manouchian, Le Pen déjeunait avec l’AfD qui appelle à la « remigration »
      https://www.revolutionpermanente.fr/Avant-de-salir-Manouchian-Le-Pen-dejeunait-avec-l-AfD-qui-appel

      La veille de la cérémonie d’hommage à Manouchian, immigré résistant, le RN a partagé un déjeuner avec la présidente de l’AfD, le parti d’extrême droite allemand qui a organisé fin 2023 une rencontre visant à expulser plusieurs millions d’Allemands d’origine étrangère du territoire !

    • Feu ! Chatterton sauve la cérémonie de panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian
      https://www.telerama.fr/debats-reportages/feu-chatterton-sauve-la-ceremonie-de-pantheonisation-de-missak-et-melinee-m
      https://www.dailymotion.com/video/x8t3bnq

      L’entrée au Panthéon des résistants communistes a donc été célébrée ce mercredi, sous la pluie, et souillée par la présence du RN et un contexte politique révoltant. Seul le texte d’Aragon, sublimé par Arthur Teboul, leur a rendu un hommage digne, émouvant.

      Presque un mois après la promulgation de la loi immigration, loi scélérate qui introduit notamment le concept de préférence nationale, et dix jours après l’annonce par Gérald Darmanin de la fin du droit du sol à Mayotte, voilà que Missak Manouchian et ses compagnons d’armes allaient subir le dernier outrage à l’heure de leur héroïsation : la présence à la cérémonie de Marine Le Pen, présidente d’un parti fondé par des collaborateurs et d’anciens SS. La souillure et la honte.

      Et puis, et puis… La nuit frissonnante, le vent par rafales, la pluie telle une froide caresse, et la voix d’Arthur Teboul s’élevant comme un poème entre les colonnes du Panthéon. « Adieu la peine et le plaisir, adieu les roses/Adieu la vie, adieu la lumière et le vent. » Le chanteur de Feu ! Chatterton interprète L’Affiche rouge, écrit par Louis Aragon, longtemps chanté par Léo Ferré, et c’est une splendeur. Un moment suspendu où sensibilité, sobriété et intelligence convergent pour faire céder toutes les digues et déferler l’émotion. Rendre enfin aux « 20 et 3 étrangers et nos frères pourtant » les honneurs qui leur sont dus.

      Merci FeuChatterton !