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  • ♦ Bernard Cazeneuve : portrait d’un ennemi du peuple – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2024/09/02/%e2%99%a6-bernard-cazeneuve-portrait-dun-ennemi-du-peuple

    acron a déclenché une dissolution de l’Assemblée et des élections en urgence à la veille de l’été en espérant que cela lui permettrait de terminer son mandat en gouvernant avec le RN. Le plan ne s’est pas déroulé comme prévu, et depuis deux mois, il fait tout pour effacer son échec et se maintenir au pouvoir.

    Pour « tester » l’opinion, toute une série de noms détestables ont été diffusés durant l’été en tant que possibles Premiers Ministres : l’extrême droite Wauquiez, le politicien aérophage Xavier Bertrand, la bourgeoise illuminée Valérie Pécresse et même Ségolène Royal. Rien ne nous a été épargné. Des figures qui ne représentent qu’elles-mêmes mais sont détestées par quasiment tout le monde.

    C’est finalement Bernard Cazeneuve qui semble décrocher le poste. Visage d’huissier, vêtements des années 1940 et idées fétides. Il a été Ministre de l’Intérieur, Ministre du Budget et Premier Ministre sous François Hollande. Il est reçu ce lundi par Macron, dans un ultime round de “négociations”, avant les deux anciens présidents de la République François Hollande et Nicolas Sarkozy.

    Le système fait déjà bloc derrière Bernard Cazeneuve : le porte-parole du Rassemblement National déclare qu’« il n’y aura pas une censure de principe » s’il est Premier Ministre. Bayrou, sorti d’une réalité parallèle, déclare qu’il est « expérimenté et qu’il a un crédit dans l’opinion ». Yaël Braun-Pivet, figure de l’aile droitière du macronisme valide sa nomination. La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo estime qu’il « saura rassembler ». L’ancien Ministre Luc Ferry lui conseille même « d’intégrer le RN » dans son gouvernement.

    La classe politique et médiatique veut rendre légitime un individu qui représentait jadis une fraction du Parti Socialiste. Parti qui pèse désormais moins de 2% aux élections. Autrement dit, Cazeneuve est insignifiant. Sans commune mesure avec les 30% d’électeurs du Front Populaire et les 22% de la France Insoumise qui ont été balayés d’un revers de la main. Mais puisque Cazeneuve sera probablement le prochain chef du gouvernement, revenons sur sa carrière tâchée de sang, de larmes et de destructions :

    RÉMI FRAISSE
    2014, Cazeneuve est Ministre de l’Intérieur. À la tête de la police, il mène une répression féroce, en particulier contre les luttes écologistes. Rétrospectivement, Darmanin n’est qu’un modeste continuateur des violences de ce prédécesseur.

    Cette année-là, une lutte s’enracine à Sivens, dans le sud-ouest de la France, contre un projet de barrage destiné à une poignée d’agriculteurs productivistes. Décidément, l’histoire bégaye.

    Face aux contestataires, Cazeneuve déploie une violence maximale, plusieurs personnes sont mutilées par les gendarmes. Et la répression atteint son paroxysme le 25 octobre. Sur une esplanade déboisée, le Ministre fait déployer des centaines d’hommes armés avec la consigne d’utiliser tout leur arsenal. Des dizaines de grenades explosives sont tirées. L’une d’elle, tirée en pleine nuit, au milieu d’une foule, arrache la colonne vertébrale de Rémi Fraisse, jeune écologiste de 21 ans.

    Plutôt que de prévenir les secours, les gendarmes traînent le corps inanimé et le dissimulent toute la nuit. Le lendemain, les médias parlent d’un cadavre « retrouvé » à Sivens, comme s’il était mort tout seul. Les autorités tentent de faire croire que des explosifs contenus dans le sac de la victime l’auraient tué. Mensonge macabre. La vérité finit par être révélée : pour la première fois depuis des décennies, un manifestant a été tué par l’État.

    Plutôt que de provoquer un choc politique, le PS choisit de soutenir sans réserve les gendarmes responsables. Pire : ils interdisent toutes les manifestations pour Rémi Fraisse, qui sont à leur tour durement réprimées. C’est un tournant majeur de l’histoire politique française : les forces de l’ordre savent qu’elles peuvent tuer un opposant sans réaction d’ampleur, et avec le soutien de leurs supérieurs. Bernard Cazeneuve, ira jusqu’à déclarer cyniquement quelques années plus tard : « ce ne sont pas les attentats qui m’ont fait gagner le respect de mes hommes, mais bien Sivens ».

    La justice a depuis classé sans suite l’enquête sur la mort de Rémi Fraisse.

    ÉTAT D’URGENCE
    Novembre 2015. Le gouvernement socialiste profite honteusement des attentats du Bataclan pour décréter l’État d’urgence et abolir toutes les libertés publiques.

    Dès les premières heures, 3579 perquisitions administratives sont lancées dans tout le pays par Cazeneuve, frappant dans leur grande majorité des musulmans et des musulmanes. Des enfants sont placés en garde à vue pour des propos considérés comme suspects, des portes volent en éclat et la police terrifie des familles. Il n’y aura aucune suite à cette vague sans précédent de perquisitions.

    L’état d’urgence permet l’assignation à résidence de toute personne dont il existe « des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Bernard Cazeneuve va ainsi interner arbitrairement à domicile 404 personnes, parfois pour plusieurs mois. Alors que la COP 21, sommet sur le climat, est prévue à Paris, il utilise sans complexe l’arsenal anti-terroriste pour frapper des écologistes. « J’assume totalement cette fermeté », se vantera le ministre de l’Intérieur. Fier d’utiliser les morts d’un attentat pour interdire des manifestations pour l’environnement.

    LOI TRAVAIL
    En 2016, le gouvernement socialiste lance une « Loi Travail », qui précarise les salariés. Un grand mouvement qui dure du mois de mars à juin.

    La répression ordonnée par Bernard Cazeneuve est militarisée. L’usage des LBD est alors généralisé, la BAC et les compagnies d’intervention sont envoyées pour choquer les cortèges. Plusieurs manifestants sont éborgnés. Les arrestations pleuvent. C’est devenu habituel, mais à l’époque, c’était relativement nouveau.

    La violence déployée contre un mouvement social et syndical par un gouvernement « de gauche » est sans précédent, et préfigure celles qui suivront : notamment contre les Gilets Jaunes ou sur les retraites.

    Et à nouveau, Bernard Cazeneuve utilise l’État d’urgence pour prononcer des « interdictions de paraître », un dispositif anti-terroriste d’exception qui est dirigé contre des manifestants. Il permet d’interdire, sans décision judiciaire, à une personne d’être présente dans une ville lors d’une manifestation, sur la seule base des souhaits de la police. Un précédent gravissime.

    MESURES RACISTES
    En 2016, la loi Cazeneuve sur l’asile et l’immigration va plus loin que celles votées par Sarkozy, et prépare le terrain aux mesures de Darmanin. Elle brutalise le sort des personnes exilées, permet d’enfermer des enfants en centres de rétention et instaure la fin du secret médical pour les malades étrangers.

    Cazeneuve propose le nom de Fabrice Leggeri à la tête de FRONTEX, l’agence européenne de surveillance des frontières. Leggeri est depuis accusé de graves violations des droits humains et de crimes contre l’humanité lors de son passage à FRONTEX. Il est désormais membre du Rassemblement National, et eurodéputé sous cette étiquette.

    Enfin, Cazeneuve a lancé une immense opération d’expulsion de migrants à Calais, pour démanteler de façon inhumaine la « jungle ». Les tentes sont gazées, l’eau potable également, les tirs de grenades ont lieu chaque nuit, un véritable enfer.

    CADEAUX AU PATRONAT
    Avant cela, en 2013 et 2014, Bernard Cazeneuve avait été ministre du budget. C’est lui qui a défendu le CICE : le « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi » qui était un immense cadeau aux entreprises. Une réduction d’impôts massive, prétendument pour « aider à la création d’emplois ».

    10 ans plus tard, ce dispositif a coûté 100 milliards d’euros. Et n’a pas créé d’emplois. Cet argent aurait pu financer les services publics et protéger les retraites. Et si une telle somme avait été directement redistribuée à des travailleurs, cela aurait représenté des centaines de milliers d’emplois.

    PERMIS DE TUER
    En 2017, c’est Bernard Cazeneuve qui porte la loi qui « assouplit » la possibilité de tirer à balles réelles pour les forces de l’ordre. Durant la campagne présidentielle de 2012, les policiers avaient manifesté, en armes pour réclamer une « présomption de légitime défense » – autrement dit, un permis de tuer. La revendication avait été reprise par les candidats du FN et de l’UMP.

    En 2017, c’est ainsi le PS qui modifie le cadre de la légitime défense et étend l’usage des armes à feu. Les policiers obtiennent le droit de tirer non seulement pour se défendre, mais aussi pour « défendre un lieu sous leur responsabilité » – on devine les interprétations qui peuvent être faites dans le cas de luttes contre des grands projets –, « lorsqu’ils doivent empêcher un détenu de s’échapper » mais aussi « pour empêcher une voiture de se soustraire à un contrôle ». Depuis, le nombre de tirs et de morts a explosé. La mort de Nahel par exemple, est le résultat direct de la mesure de Cazeneuve.

    RWANDA
    En 1998, Cazeneuve est rapporteur d’une « Mission d’information parlementaire sur le rôle de la France au Rwanda ». Il contribue à cacher la responsabilité écrasante de la France dans le génocide commis en 1994, et en particulier le rôle de l’Élysée du côté des criminels.

    En 2021, une commission d’historiens présidée par Vincent Duclert rend ses conclusions sur la responsabilité de l’Élysée, et Cazeneuve tente à nouveau d’empêcher le PS de reconnaître l’évidence, c’est-à-dire l’implication du gouvernement socialiste de l’époque dans le carnage.

    LE PLAN DE TRANSITION AVEC LE PEN
    Pour finir, Cazeneuve a été un éphémère Premier Ministre à la fin du mandat crépusculaire d’Hollande, juste avant l’élection de Macron.

    En mai 2017, alors que l’extrême droite est au second tour face à Emmanuel Macron, Bernard Cazeneuve élabore un « plan pour préserver la paix civile ». Il ne s’agit pas de s’opposer à une éventuelle arrivée au pouvoir de Marine Le Pen mais au contraire de réprimer plus efficacement les mobilisations qui pourraient s’opposer à l’extrême droite.

    « Les pouvoirs publics ont anticipé des violences de militants de l’ultra-gauche en cas d’élection de Marine Le Pen à l’Élysée » explique alors Le Figaro. À l’époque, Cazeneuve envisage de « rester en poste pour gérer la crise » car il anticipe « une vague de violences consécutives à l’élection de la candidate du Front national ».

    Au ministère, on ne craint pas l’arrivée du fascisme, mais « des mouvements d’extrême-gauche » qui « chercheront sans nul doute à organiser des manifestations dont certaines pourraient entraîner des troubles sérieux » poursuit Le Figaro, séduit par Cazeneuve.

    L’idée du Ministre est donc, dans un tel scénario, de « rester en poste jusqu’aux élections législatives, après l’élection de la nouvelle présidente », « une pratique contraire à la tradition républicaine, mais conforme à la constitution ». Il s’agirait d’une « cohabitation forcée » entre le PS et le FN pour « gérer la crise » et « assurer la sécurité de l’État », avec la crainte « qu’un nouveau ministre de l’Intérieur, éventuellement inexpérimenté, prenne ses fonctions dans un tel contexte ». Dès 2017, le PS et en particulier Cazeneuve envisageaient donc déjà de livrer le pays à l’extrême-droite tout en écrasant les possibles résistances par la force. Glaçant.

    En retraçant ce pédigrée, la nomination par Macron d’un tel individu à la tête d’un gouvernement autoritaire bafouant le résultat d’une élection serait donc parfaitement cohérente et logique.

     » »https://contre-attaque.net/2024/09

    Contre Attaque

    URL de cet article 39838
    https://www.legrandsoir.info/bernard-cazeneuve-portrait-d-un-ennemi-du-peuple.html

  • « Monde ouvrier, monde oublié » | Pierre Gwiazdzinski
    https://contre-attaque.net/2024/08/28/monde-ouvrier-monde-oublie

    Pierre Gwiazdzinski était ouvrier depuis 10 ans à Audun-le-Tiche en Lorraine. Après des problèmes de santé, il est décédé cet été à l’âge de 27 ans. Avant de disparaître, il avait rédigé une belle lettre, où il racontait le “cycle infernal” d’un travail répétitif, dénué de sens, et déplorait le temps et les talents volés par le salariat. Source : Contre Attaque

    • Mais si l’on compte 10 heures au bas mot entre la préparation, la route aller-retour, les heures de #travail (voir plus en fonction du bon vouloir de la pause repas décidée par la direction) et huit heures de sommeil (si toutefois on y parvient) que nous reste-t-il ? 6 h heures de vie ? Elles sont consacrées à la “vie de famille” si les horaires sont compatibles bien sûr, aux tâches ménagères et autres corvées. Pour finir, il nous reste 45 minutes pour nous abrutir devant Netflix avant de recommencer ce cycle infernal.

      Force est de constater que pas grande chose n’a évolué depuis Marx. Si on a la “chance” d’œuvrer dans les hautes sphères, on travaille pour un capital et une reconnaissance certaine, mais pour ces #ouvriers qu’en est-il ? Ils sont des “invisibles” de la société pour les plus “chanceux” et des “oubliés méprisés” pour les autres.

      Avec ce système, on a créé des êtres malheureux, dépressifs, insomniaques, bourrés de cachetons en guise de Soma.

      Système dystopique accepté par la plupart des citoyens soumis malgré eux.

      Je ne suis pas politisé, je suis simplement submergé dans ce système dégoûtant.

      #le_travail_tue

  • Arrestation du fondateur de Telegram et menaces sur les messageries sécurisées – Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/08/26/arrestation-du-fondateur-de-telegram-et-menaces-sur-les-messageries-

    Une autre messagerie chiffrée est menacée : Signal. Plus efficace et recommandable que Telegram, elle agace profondément les polices du monde entier qui, pour le moment, n’arrivent pas à la percer, car cette messagerie est chiffrée de bout en bout et collaborative.

    Le Parlement Européen a lancé un débat spécifique sur ce sujet pour faire interdire ce chiffrement. Les dirigeants de Signal ont annoncé qu’ils se retireraient d’Europe plutôt que d’accepter la fin du chiffrement des conversations, ce qui mettrait en danger de nombreux opposants et livrerait des informations aux forces de répression. Ce serait comme discuter politique directement sous les yeux des services de renseignement.

    Pour le moment, à défaut de réussir à pénétrer les mystères de Signal, la police l’utilise comme un élément à charge. Alors que des millions de personne utilisent cette messagerie, les autorités estiment que sa seule installation est suspecte. Dans le cadre d’enquêtes contre des militants, l’application Signal est brandie comme une « preuve » de culpabilité. La justice estime que protéger ses échanges, c’est forcément avoir quelque chose à cacher, et donc forcément des infractions. Dans le cadre d’une procédure anti-terroriste visant des militant-es arrêté-es le 8 décembre 2020, l’un des seuls éléments qui restait dans le dossier était l’utilisation de Signal.

    De même pour la messagerie sécurisée ProtonMail : sur demande de la police anti-terroriste, la plate-forme avait dû fournir l’adresse IP de militants écologistes, ce qui avait conduit à 20 arrestations et trois perquisitions en 2020.

  • Coup de théâtre dans le scénario pour écarter Lucie Castets | Tribune de Genève
    https://www.tdg.ch/coup-de-theatre-dans-le-scenario-pour-ecarter-lucie-castets-467492656327

    Et surtout, il lui sera plus difficile d’espérer diviser le Nouveau Front populaire en attirant des socialistes modérés pour soutenir le premier ministre de son choix. Car le coup de maître de Mélenchon en acceptant de se sacrifier ou en faisant mine de le faire, c’est non seulement de déséquilibrer l’adversaire, mais aussi, en même temps, de renforcer la cohésion et la solidarité dans son camp…

    • Un gouvernement à bout de souffle, et Macron qui consulte | Tribune de Genève
      https://www.tdg.ch/un-gouvernement-a-bout-de-souffle-et-macron-qui-consulte-682146389241

      Humiliation insupportable

      C’est sur ce point peut-être que la nomination de Lucie Castets est inacceptable pour Emmanuel Macron. On ne peut en effet pas totalement exclure que, à la tête d’un gouvernement NFP, elle puisse obtenir une majorité parlementaire pour faire tomber la réforme des retraites, ce qui constituerait une humiliation politique insupportable pour le président.

      Les consultations de vendredi et lundi devraient l’aider à arrêter son choix, sur lequel rien de concret ne fuite pour l’instant. En attendant que le président se prononce, les jours passent et l’absence d’un gouvernement régulièrement nommé fait sentir toujours plus cruellement la vacance du pouvoir, avec des délais constamment repoussés pour l’établissement du budget, avec une crise inapaisée en Nouvelle-Calédonie qui en est à son onzième mort, avec une cinquantaine de services d’urgence hospitaliers contraints à des mesures de fermeture dans le pays et avec la rentrée scolaire qui approche.

    • Verbatim : l’intégralité du communiqué de presse de l’Elysée

      https://www.lemonde.fr/politique/live/2024/08/26/en-direct-emmanuel-macron-ecarte-l-option-d-un-gouvernement-du-nfp-et-annonc

      « Le président de la République a reçu vendredi 23 août et lundi 26 août, en vue de la nomination d’un premier ministre, les responsables des partis représentés au Parlement ainsi que les présidents des deux chambres. Les échanges ont été loyaux, sincères et utiles.

      Il les a reçus dans son rôle constitutionnel d’arbitre, garant de la stabilité institutionnelle et de l’indépendance de la Nation.

      Au terme des consultations, le président de la République a constaté qu’un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis proposés par l’alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front populaire, serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale. Un tel gouvernement disposerait donc immédiatement d’une majorité de plus de 350 députés contre lui, l’empêchant de fait d’agir. Compte tenu de l’expression des responsables politiques consultés, la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option.

      Les échanges avec le groupe LIOT et les partis [Ensemble pour la République], MoDem, Horizons, le [Parti radical] et UDI ont dessiné des voies de coalition et de travail commun possibles entre différentes sensibilités politiques. Ces groupes se sont montrés ouverts à soutenir un gouvernement dirigé par une personnalité qui ne serait pas issue de leurs rangs. Le Parti socialiste, les écologistes et les communistes n’ont à ce stade pas proposé de chemins pour coopérer avec les autres forces politiques. Il leur appartient désormais de le faire. La Droite républicaine a défini ses lignes rouges, détaillé son pacte législatif sans s’engager à un vote du budget ni à un soutien ou une participation au gouvernement.

      Dès demain mardi 27 août un nouveau cycle de consultations avec les responsables des partis et des personnalités se distinguant par l’expérience du service de l’Etat et de la République reprendra. En ce temps inédit dans la Ve République, où les attentes des Françaises et des Français sont fortes, le chef de l’Etat appelle l’ensemble des responsables politiques à se hisser à la hauteur du moment en faisant preuve d’esprit de responsabilité.

      Le président de la République déclare : “Ma responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli. Les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige.” »

    • Le coup d’état qui vient
      https://contre-attaque.net/2024/08/26/le-coup-detat-qui-vient

      Refus de nommer une première ministre de gauche, passage en force, dissolution suivie de l’effacement d’une élection : récapitulons la gravité de la situation

      Revenons un peu en arrière. Au début du mois de juin, Macron créait un chaos politique inattendu : il prononçait, juste avant l’été et au soir d’élections européennes qui avaient vu triompher l’extrême droite, une dissolution de l’Assemblée Nationale. En urgence, il convoquait ainsi des élections législatives cruciales dans un laps de temps extrêmement court, à la veille des vacances estivales.

      Macron n’avait qu’un seul objectif : une victoire de l’extrême droite. Absolument toutes les conditions étaient réunies : le RN plus haut que jamais, renforcé par son score aux Européennes, la gauche divisée et défaite, le camp macroniste détesté, les médias en ordre de bataille pour faire campagne en faveur de l’extrême droite et contre la gauche. Tout était prêt, jamais la situation n’avait été aussi favorable au RN.

      Le 14 juin, Le Monde révélait cet échange de Macron avec un « grand patron, familier de l’Élysée » qui lui avait demandé à propos de la dissolution : « Pas trop dures, ces journées ? ». Réponse de Macron, amusé : « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent… »

      Macron a même mis sa pierre à l’édifice : pendant trois semaine, son camp a cogné de toutes ses forces contre la gauche, accusée de tous les maux. Et le président a lui même dénoncé « l’immigrationnisme » du Front Populaire, et la possibilité de « changer de sexe », reprenant ainsi les mots et les idées de l’extrême droite. Et pour être sur de bien clarifier les choses, Macron a fait savoir dans l’entre-deux tour dans la presse qu’il comptait nommer Bardella Premier Ministre, même sans majorité absolue du RN. Tout était prêt, la seule question dans les médias, était de savoir à quel niveau serait la victoire des fascistes.

      Contre toute attente, c’est finalement l’alliance du Front Populaire qui est arrivée en tête. Une surprise pour Macron. Et d’un coup, tout s’est arrêté. Il n’était plus question d’urgence, plus question de nommer un Premier Ministre dans la foulée des élections, plus question d’un nouveau gouvernement. Non, il fallait une « trêve olympique », qui dure désormais depuis deux mois. Et toute parole politique était accusée de “gâcher la fête”.

      Depuis deux semaines, pour continuer à gagner du temps, les macronistes intensifient les diffamations, répétant jusqu’à la nausée que la France Insoumise, premier parti de gauche, serait « anti-républicain », transformant les insoumis en épouvantails absolus qu’il faudrait écarter à tout jamais d’un gouvernement, même en cas de succès électoral.

      Le 24 août, Jean-Luc Mélenchon a donc accepté d’écarter toute nomination de ministres LFI dans un gouvernement du Nouveau Front Populaire. Puisque c’est ce qui était censé bloquer, en théorie, plus rien ne s’opposait à la nomination du gouvernement.

      Mais le camp présidentiel a encore changé de posture. Les macronistes assurent qu’ils voteront une motion de censure contre tout gouvernement de gauche, même sans les insoumis. L’élue Renaissance Nathalie Loiseau estime que « le programme du Front Populaire entraînerait un déclassement inévitable pour notre pays. Il serait irresponsable de soutenir un gouvernement décidé à l’appliquer » et le député Karl Olive estime « Ce n’est pas parce que La France Insoumise ne sera pas dans le poulailler que Jean Luc Mélenchon ne sera pas à la plume ! Ça ne change strictement rien ». Ces gens ont un grave problème avec la démocratie, même représentative.

      En parallèle, Macron fait savoir qu’il ne nommera pas Lucie Castets Première Ministre. Cette énarque de centre-gauche proche du PS était pourtant désignée par le Front Populaire, le groupe arrivé en tête le 7 juillet. Elle avait même annoncé être prête à négocier avec les autres groupes, ce que les macronistes n’ont jamais fait. Mais peu importe, pas question.

      Les masques tombent. Les procès en « anti-républicanisme », en antisémitisme, en « bordélisation » qui visaient la France Insoumise touchent désormais toute la gauche jusqu’au PS. Ces accusations ont toujours été malhonnête et factices, c’est désormais toute l’opposition qui est considérée comme étant “hors de l’arc républicain”. C’est le verdict des élections – que les macronistes ont eu même provoqué – qui est refusé. Ces gens ne lâcheront pas le pouvoir, il empêcheront par tous les moyens la gauche, même la plus tiède, d’accéder à une once de pouvoir. Il s’agit bien d’un coup d’État institutionnel et légal du camp néolibéral.

      Selon Le Parisien, Macron ne veut pas voir « détricoter » ses réformes économiques et sociales. Le Monde avait déjà indiqué qu’Emmanuel Macron « refusait de changer sa politique sur le fond », après sa double défaite électorale. Le 25 juillet, il invitait à l’Élysée des grands patrons internationaux venus pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, notamment Elon Musk et Bernard Arnault. « Selon une conseillère élyséenne, Emmanuel Macron a voulu “rassurer” les patrons inquiets après des élections législatives désastreuses, en se portant garant que ses réformes structurelles ne seraient pas remises en cause ». Il n’a jamais eu l’intention de se conformer à un vote qui lui serait défavorable.

      En parallèle, alors que son gouvernement est prétendument « démissionnaire », les attaques n’ont pas arrêté de pleuvoir durant l’été : modification du code du travail, licenciements à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, baisse, réforme scolaire, loi immigration, projet de programme d’austérité, baisse des aides à l’emploi pour les personnes en situation de handicap …

      Macron voulait terminer son mandat par une cohabitation avec l’extrême droite, qui lui aurait permis d’aller encore plus loin dans l’autoritarisme, de continuer à assurer les intérêts des plus riches et de créer le chaos qui lui aurait permis de briguer un troisième mandat. Son plan a échoué, mais il compte bien l’appliquer quand même. Si cela se passait dans n’importe quel autre pays, les médias parleraient de putsch.

      Les riches ont toujours maintenu leur domination, mais en France, c’était sous les apparences de la démocratie et de l’alternance jusqu’à présent.
      À présent, ils se radicalisent. Tout le monde peut constater que le vote ne sert à rien. La bourgeoisie ensauvagée est mauvaise perdante. Pour la ramener à la raison, il ne reste que la rue.

    • Tout à fait !
      Il faut que toutes les organisations du mouvement ouvrier appellent à la mobilisation le 7 septembre !

      Ludivine Bantigny : « Maintenant que tout le monde a compris, il faut que tout ce que ce pays compte de collectifs, partis, syndicats, associations, médias croyant en la justice et la démocratie, organise une immense mobilisation, par la grève et par la rue. Si on veut être à la hauteur de l’heure. »

  • Après ses consultations, Emmanuel Macron exclut de nommer Lucie Castets à Matignon
    https://www.lesechos.fr/politique-societe/emmanuel-macron-president/apres-ses-consultations-emmanuel-macron-exclut-de-nommer-lucie-castets-a-ma

    Le camp de l’ancienne majorité estime que la nomination de la représentante du NFP n’apporterait aucune stabilité, son gouvernement serait immédiatement l’objet d’une motion de censure. Le chef de l’Etat paraît toutefois être à la recherche d’une personnalité de centre gauche.

    Ce soir, au JT, on t’explique que sans LFI, tout se passerait mieux.

  • La désintox du jour – Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/08/20/la-desintox-du-jour

    La réalité est très différente du traitement médiatique et des titres qui ont circulé massivement sur les réseaux sociaux. En fait, il n’y a jamais eu de « squatteurs » chez Maria, mais une famille de locataires. Les époux Dard et leurs deux enfants, qui louaient ce bien à une propriétaire qui vit la plupart du temps hors de France. En 2022, la famille a rencontré un différend avec la propriétaire, à propos du montant des loyers. Dans l’attente d’une décision judiciaire, la famille a continué à verser les loyers, mais auprès d’une banque qui les bloquait dans l’attente du délibéré. À l’époque, la famille Dard avait expliqué dans la presse que « les mois d’impayés vont être régularisés » et « nous ne sommes pas des mauvais payeurs ». Une situation très éloignée du récit que renvoient les titres de presse, qui font croire qu’une pauvre femme aurait été dépossédée par surprise de sa maison et serait en plus menacée.

    Mais comment Maria s’est-elle retrouvée à son tour poursuivie ? Tout simplement parce qu’elle a attendu que ses locataires partent en vacances pour vider la maison de toutes les affaires de la famille, et les a jeté dans la rue, sans attendre la décision de justice. Elle a aussi fait changer les serrures en toute illégalité. Le contenu de la maison, laissé en pleine rue, a été récupéré par des passants. Dans un article consacré à cette affaire, Maria reconnaissait en 2022 : « J’ai tout mis sur le trottoir, les gens sont venus se servir, le bruit d’un vide-grenier s’est vite répandu jusqu’aux quartiers voisins, quant aux voitures, elles sont chez des épavistes, dont la police a les numéros ».

    • A la prochaine AG de copro, on a à l’ordre du jour une information sur la nouvelle loi d’avril dernier de notre ministre du logement actuel. Le représentant de la régie a soupiré en commençant à expliquer de quoi il s’agissait, et en quelques mots, j’ai compris qu’il s’agissait d’un nouveau sursaut autoritaire, à la façon de tout ce que ce ministre a pu produire, mais cette fois à l’encontre des copropriétaires, afin de « fluidifier » les processus de décision... Apparemment, la démocratie des copropriétés aussi est de trop dans leur monde. (je relate de mémoire, et dans les très grosses lignes, j’ai tout oublié des détails de la réunion du mois dernier).

    • Loi 3DS : mise en conformité des règlements de copropriété | Lefebvre Dalloz Compétences
      https://formation.lefebvre-dalloz.fr/actualite/loi-3ds-mise-en-conformite-des-reglements-de-copropriete

      L’article 89 de la loi n° 2022-217 du 21 février 2022 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045197395, relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, dite « loi 3DS » vient modifier les articles 206 et 209 de la loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, dite « loi ELAN ». De quoi assouplir le cadre légal quant à la mention des lots transitoires, des parties communes à jouissance privative et des parties communes spéciales dans les règlements de copropriété.
      […]
      Les dispositions de la loi ELAN [cf. infra]
      Les articles 206 et 209 de la loi ELAN imposaient aux copropriétés de préciser dans leur règlement l’existence de parties communes spéciales, de parties communes à jouissance privative et de lots transitoires. Elles avaient jusqu’au 23 novembre 2021 pour se mettre en conformité.
      […]
      Un délai revu avec la loi 3DS
      Pour les immeubles mis en copropriété avant le 1er juillet 2022, la loi 3DS supprime la date butoir du 23 novembre 2021 pour indiquer au règlement de copropriété l’existence des parties communes spéciales et des droits de jouissance exclusifs sur les parties communes. Dorénavant, le syndicat des copropriétaires devra inscrire la question de la conformité à chacun des ordres du jour des assemblées générales jusqu’à adoption de celle-ci à la majorité des voix exprimées. En outre, l’urgence de la modification des règlements de copropriété est désormais relative car sans conséquences sur l’existence du lot.

      formulé autrement (site d’avocats)…
      La loi 3DS supprime l’obligation de mise en conformité des règlements de copropriété
      [et oblige en cas de non conformité à ajouter un point récurrent sur le sujet à chaque AG ultérieure]
      http://www.vld-avocats.com/fr/actualites/la-loi-3ds-supprime-l-obligation-de-mise-en-conformite-des-reglements-d

      Loi Elan : ce qui change pour les copropriétés
      https://fr.luko.eu/conseils/guide/loi-elan-copropriete

      La loi portant sur l’Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique [est] entrée en vigueur le 25 novembre 2018 (ELAN, n°2018-1021) https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037639478

      [La loi ELAN imposait une mise en conformité relative à ces parties dans un délai de trois ans à compter de son entrée en vigueur, soit jusqu’au 21 novembre 2021.]

      Les 6 principales mesures introduites par la loi Elan
      Evolution dans l’extranet des copropriétés pour permettre un accès plus facile, sécurisé et en toute transparence. Une segmentation, en 3 parties, contenant chacune une liste de documents obligatoires est également précisée ;
      nouvelles modalités de votes simplifiées dans les assemblées générales afin d’éviter les blocages et d’accélérer la prise de décision ;
      changements concernant le conseil syndical qui aura un rôle renforcé et plus de contrôle ;
      durcissement des règles concernant les retards de paiement et les provisions élargies aux travaux non compris dans le budget prévisionnel ;
      évolution de la définition d’une partie commune, incluant notamment le droit accessoire, le droit d’affichage et le droit de construire ;
      mise en conformité du règlement de copropriété afin de tenir compte de l’évolution des lois.

  • La presse internationale s’inquiète (encore) de l’autoritarisme de Macron – Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/08/04/la-presse-internationale-sinquiete-encore-de-lautoritarisme-de-macro

    « Dans une lettre au peuple français, rendue publique avant sa publication, M. Macron a déclaré à propos des élections qu’il a convoquées brusquement le mois dernier : « personne ne les a gagnées ». Ce qui est certain d’irriter le Nouveau Front populaire, une alliance de gauche qui est arrivée en tête avec environ 180 sièges à l’Assemblée nationale. »

    Le quotidien libéral poursuit : « La lettre indiquait clairement que M. Macron rejettera presque certainement le choix de la gauche, ce qui augmenterait les tensions politiques déjà élevées. »

    Il explique à son lectorat états-uniens : « Macron, dont le style de gouvernement a été très centralisé et descendant, au point qu’il a convoqué les élections sans consulter son propre Premier ministre » et dit que « le ton de la lettre de M. Macron semblait contenir les germes d’une possible dérive et d’une confrontation dans la mesure où son interprétation du résultat des élections n’est en aucun cas partagée. »

  • Le 31 juillet 1914 : Jaurès assassiné par l’extrême droite
    https://contre-attaque.net/2024/08/01/le-31-juillet-1914-jaures-assassine-par-lextreme-droite-3

    « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » déclarait Jean Jaurès. Jusqu’à sa mort, cette figure du socialisme s’est battue contre le nationalisme et le militarisme qui montait en Europe. Alors que la guerre s’apprêtait à exploser, il était en 1914 l’une des seules personnalités influentes en capacité de s’opposer, en France, à l’engrenage mortel. Pendant des années, la presse d’extrême droite l’avait diffamé, sali, avait appelé à l’éliminer.

    L’assassinat

    Nous sommes le 31 juillet 1914 au soir. Il y a 110 ans, au café du Croissant, à Paris. Les locaux du journal L’Humanité, fondé par Jaurès, sont situés juste à côté. Vers 21h, le socialiste s’y installe avec des proches. Il fait chaud, la fenêtre du café est ouverte. À 21h40, un militant d’extrême droite sort un revolver et tire deux balles vers la table. Jaurès s’effondre. Le tueur est arrêté, il porte bien son nom : Raoul Villain.
    Début de la Première Guerre Mondiale

    Le lendemain, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie. La France décrète la mobilisation générale. Le 3 août, la France et l’Allemagne entrent en conflit. La mort de Jaurès a précipité la montée en guerre. La gauche française organise la plus grande trahison de toute son histoire – elle en a pourtant commises beaucoup d’autres –. La CGT avait promis une « grève générale » contre la guerre. La gauche devait s’opposer au nationalisme et au conflit « entre travailleurs » allemands et français, refuser la mobilisation. Mais immédiatement après la mort de Jaurès, tout ce petit monde rentre dans « l’Union Sacrée » : un gouvernement d’Union nationale favorable à la guerre. C’est la sidération.

    Des millions de personnes sont précipitées dans l’horreur. Dès les premiers mois, les soldats français subissent une hécatombe, à cause d’un état major criminel et débile. Les « chefs de guerre » français sont des dangers publics, hier comme aujourd’hui. C’est la première boucherie industrielle mondialisée de l’histoire, après les grands massacres coloniaux. 4 années de conflit. 10 millions de morts. 40 millions de blessés et d’innombrables mutilations. Des hommes défigurés, invalides, traumatisés. 11 départements dévastés. 1 milliard d’obus tirés. Les premiers gaz militaires et les premiers avions de guerre sont testés. Des généraux français avides de sang : Pétain, Joffre ou Nivelle, qui envoient des jeunes hommes se faire massacrer par centaines de milliers en quelques jours, pour un morceau de terrain. La vie humaine n’a aucune valeur. Ceux qui refusent sont fusillés pour l’exemple. La guerre des tranchées, ce sont aussi plusieurs centaines de milliers de civils hommes, femmes et enfants qui meurent de famine à l’arrière, alors que les gouvernements dépensent des sommes astronomiques en armement. Une génération entière de jeunes européens et de colonisés est décimée.

    Cette guerre sera la mère des suivantes, car les totalitarismes vont naître dans cette Europe meurtrie, militarisée, brutalisée. Hitler et Mussolini sont les purs produits des tranchées. Et la folie meurtrière embrase à nouveau l’Europe et le monde, 20 ans seulement plus tard.

    Quand la justice n’est que violence…

    Que devient le tueur de Jean Jaurès ? Alors qu’il a revendiqué son acte, Raoul Villain est acquitté juste après la fin du conflit ! La France est en pleine ferveur nationaliste, après sa « victoire » contre l’Allemagne. La veuve de Jaurès est même condamnée à payer les frais de justice ! Une décision scandaleuse, l’assassin ressort libre, comme remercié symboliquement pour sa contribution à l’engrenage militaire.

    …La violence n’est que justice

    Fanatique religieux, instable, Villain s’installe en 1932 sur l’île d’Ibiza au large de l’Espagne, sous pseudonyme. En 1936, les militaires de l’île espagnole se rallient au Général Franco, qui organise un coup d’État fasciste. Les républicains antifascistes de Barcelone débarquent pour reprendre l’île. Une colonne anarchiste baptisée « Cultura y Acción » combat et remporte la victoire. Dans une certaine confusion, Raoul Villain aurait été reconnu par les anarchistes. Il est exécuté en septembre 1936. Jaurès le socialiste est vengé à titre posthume par les forces révolutionnaires les plus avancées.

    Une vengeance complétée par une autre anarchiste, Germaine Berton. Dans les années 1920, cette ouvrière dans la métallurgie, écrit dans un journal libertaire, « Le réveil », et s’oppose au militarisme. Elle veut venger la mort de Jaurès et toutes les autres personnes tuées et blessées par les coups des « Camelot du Roi », cette milice violente de l’Action Française. Le 22 janvier 1923 Germaine, à peine âgée de 20 ans, rentre dans les locaux du journal de l’Action Française et abat de quatre coups de pistolet Marius Plateau, le chef des Camelots du Roi. Quand la justice n’est que violence, la violence n’est que justice.

    110 ans plus tard

    110 ans ont passé depuis l’assassinat de Jaurès. Les nuages du militarisme et de la guerre planent de nouveau sur Europe et sur le monde. Les héritiers de Raoul Villain sont à l’Assemblée Nationale.

    Quant aux forces politiques héritières de Jaurès, elles sont traitées de « séparatistes », d’ultra-gauche et « d’anti-républicaines » par le clan au pouvoir et, comme jadis, attaquées par les fascistes. Aujourd’hui, c’est une autre figure socialiste, Mélenchon qui subit des menaces de mort, des projets d’attentats et des opérations diffamatoires. Sinistre répétition.
    Les mêmes causes produisent les mêmes effets : le capitalisme et le nationalisme s’allient pour mener aux pires désastres. Pour éviter d’autres guerres, débarrassons-nous des exploiteurs et des semeurs de haine.

    • Jean Jaurès, par Léon Trotsky

      Pour le centenaire de la mort de Jean Jaurès, nous publions l’excellent texte de Léon Trotsky qui rend hommage au grand homme. Une première version de ce texte de Trotsky parût dans la Kievskaïa Mysl, dont le révolutionnaire russe était le correspondant parisien en 1915. Il sera réédité plusieurs fois. Nous publions ici le texte de la réédition russe de 1917.

      Trois années ont passé depuis la mort du plus grand homme de la Troisième République. Le torrent furieux des événements qui ont suivi immédiatement cette mort n’a pas pu submerger la mémoire de Jaurès et n’a réussi que partiellement à détourner de lui l’attention. Il y a maintenant dans la vie politique française un grand vide. Les nouveaux chefs du prolétariat, répondant au caractère de la nouvelle période révolutionnaire, ne sont pas encore apparus. Les anciens ne font que rappeler plus vivement que Jaurès n’est plus...

      La guerre a rejeté à l’arrière-plan, non seulement des figures individuelles, mais une époque tout entière : celle pendant laquelle a grandi et s’est formée la génération dirigeante actuelle. Cette époque, qui appartient déjà au passé, attire l’esprit par le perfectionnement de sa civilisation, le développement ininterrompu de sa technique, de la science, des organisations ouvrières, et paraît en même temps mesquine dans le conservatisme de sa vie politique, dans les méthodes réformistes de sa lutte des classes.

      A la guerre franco-allemande et à la Commune de Paris a succédé une période de paix armée et de réaction politique où l’Europe, abstraction faite de la Russie, ne connut ni la guerre ni la révolution. Alors que le capital se développait puissamment, débordant les cadres des états nationaux, déferlant sur tous les pays et s’assujettissant les colonies, la classe ouvrière, elle, construisait ses syndicats et ses partis socialistes. Néanmoins, toute la lutte du prolétariat durant cette époque était imprégnée de l’esprit de réformisme, d’adaptation au régime de l’industrie nationale et à l’état national. Après l’expérience de la Commune de Paris, le prolétariat européen ne posa pas une seule fois pratiquement, c’est-à-dire révolutionnairement, la question de la conquête du pouvoir politique.

      Ce caractère pacifique de l’époque laissa son empreinte sur toute une génération de chefs prolétariens imbus d’une méfiance sans borne envers la lutte révolutionnaire directe des masses. Lorsqu’éclata la guerre et que l’Etat national entra en campagne avec toutes ses forces, il n’eut pas de peine à mettre à genoux la majorité des chefs « socialistes ». De la sorte l’époque de la II° Internationale se termina par la faillite irrémédiable des partis socialistes officiels. Ces partis subsistent encore, c’est vrai, comme monuments de l’époque passée, soutenus par l’inertie et l’ignorance et... les efforts des gouvernements. Mais l’esprit du socialisme prolétarien les a quittés et ils sont voués à la ruine. Les masses ouvrières, qui durant des dizaines d’années ont absorbé des idées socialistes, acquièrent maintenant seulement, dans les terribles épreuves de la guerre, la trempe révolutionnaire. Nous entrons dans une période de bouleversements révolutionnaires sans précédent. La masse fera surgir en son sein de nouvelles organisations et de nouveaux chefs se mettront à sa tête.

      Deux des plus grands représentants de la II° Internationale ont quitté la scène avant l’ère des tempêtes et des ébranlements : ce sont Bebel et Jaurès. Bebel est mort à la limite de l’âge, après avoir dit ce qu’il avait à dire. Jaurès a été tué dans sa 55ème année, en plein épanouissement de son énergie créatrice. Pacifiste et adversaire irréductible de la politique de la diplomatie russe, Jaurès lutta jusqu’à la dernière minute contre l’intervention de la France dans la guerre. Dans certains milieux on considérait que la « guerre de revanche » ne pourrait s’ouvrir la voie que sur le cadavre de Jaurès. Et en juillet 1914, Jaurès fut tué à la table d’un café par un obscur réactionnaire du nom de Villain. Qui a armé le bras de Villain ? Les impérialistes français seulement ? Et ne pourrait-on, en cherchant bien, découvrir également dans cet attentat la main de la diplomatie russe ? C’est là la question qui s’est posée fréquemment dans les milieux socialistes. Lorsque la révolution européenne s’occupera de la liquidation de la guerre, elle nous dévoilera entre autres le mystère de la mort de Jaurès [1] ...

      https://marxiste.org/theorie/histoire-materialisme-historique/461-jean-jaures-par-leon-trotsky

  • Two More Palestinian Journalists Assassinated by Israel
    Aug 1, 2024 | - IMEMC News
    https://imemc.org/article/two-more-palestinian-journalists-assassinated-by-israel

    On Wednesday, day 299 of Israel’s assault on Gaza, two renowned journalists assassinated: Al Jazeera correspondent Ismail al-Ghoul and photographer Rami al-Rifi in a direct missile strike on their press vehicle by the Israeli occupation forces in Gaza City.

    Video clips showed the car the two colleagues were in severely damaged, with smoke rising from it and blood splattered on its remains, after it was targeted by the Israeli occupation in the Al-Shati refugee camp in the center of Gaza City.
    https://video.twimg.com/amplify_video/1818668779976458241/vid/avc1/720x1280/9osXeQSoj1WuXj8J.mp4?tag=16

    Since the outbreak of the Israeli aggression on the Gaza Strip on October 7, more than 155 journalists have been killed, 100 headquarters of journalistic institutions have been destroyed, and more than 100 journalists have been abducted, most of whom are still being held in the Israeli occupation’s prisons. Four of al-Ghoul’s fellow journalists have been forcibly disappeared, and their fate is unknown to this day, according to human rights reports issued by the Palestinian Journalists Syndicate.

    #Journalistes_tués #génocide

    • Al Jazeera refutes ‘baseless’ Israeli allegations against Ismail al-Ghoul | Israel-Palestine conflict News
      By Al Jazeera Staff | 1 Aug 20241 Aug 2024 | Al Jazeera
      https://www.aljazeera.com/news/2024/8/1/al-jazeera-refutes-baseless-israeli-allegations-against-ismail-al-ghoul

      During its war on Gaza, Israel has claimed its bombings of journalists and civilian targets were strikes against Hamas.

      Al Jazeera has “strongly” rejected “baseless” Israeli allegations that the network’s correspondent Ismail al-Ghoul, who was killed in an Israeli attack in Gaza, was a Hamas operative.

      The Doha-based network said on Thursday that the accusation, which Israel presented without proof, is an attempt to justify the “deliberate killing” of al-Ghoul and his companion cameraman, Rami al-Rifi.

      (...) “Furthermore, the Israeli occupation forces had previously abducted Ismail on March 18, 2024, during their raid on al-Shifa Hospital, detaining him for a period of time before his release, which debunks and refutes their false claim of his affiliation with any organisation,” the network added.

      The slain correspondent said at that time that Israeli forces detained him with other journalists and forced them to lie on their stomachs as they were blindfolded and had their hands tied for several hours. (...)

    • Deux journalistes décapités à Gaza
      https://contre-attaque.net/2024/08/02/deux-journalistes-decapites-a-gaza

      On y voit une voiture dévastée par une munition israélienne et, à l’intérieur, deux hommes décapités par l’explosion : des journalistes. La dépouille de Ismail Al-Ghoul, dont la tête a été réduite en charpie alors qu’il était au volant, porte un gilet floqué Press parfaitement identifiable. Il était en reportage avec son collègue cameraman, Rami al-Refee, dans le camp de réfugiés d’al-Shati. Les deux défunts rejoignent la longue liste des journalistes tués en faisant leur travail.

      La fille d’Ismail Al-Ghoul, surnommée « Zeina », n’avait pas vu son père depuis le début de la guerre car elle a été déplacée vers le sud de Gaza pour fuir les bombardements. Lui était resté dans les zones de combats, pour couvrir la situation au péril de sa vie. Sa fille ne le reverra jamais.

      L’annonce de ce nouveau crime de guerre et les images épouvantables des journalistes décapités circulent partout sur Internet, pourtant il n’y a toujours aucune aucune condamnation de la part de journalistes ou médias français. L’information n’est même pas évoquée dans les médias de masse.

      Depuis le 7 octobre, Israël a tué au moins 165 journalistes à Gaza. Jamais un conflit n’avait été aussi meurtrier pour la profession de reporter. L’État colonial vise délibérément et systématiquement la presse et interdit aux journalistes étrangers d’entrer dans Gaza, pour empêcher les témoins de documenter le génocide. Israël est en guerre contre la vérité, et Gaza est le plus grand cimetière de journalistes du monde, dans l’indifférence des médias occidentaux.

  • Attaques coordonnées contre le réseau SNCF : un mail de soutien au sabotage adressé à la presse – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/attaques-coordonnees-contre-le-reseau-sncf-un-mail-de-soutien-au-sabotage

    Un message de soutien à la série d’actes de sabotage commis vendredi 26 juillet contre le réseau des lignes à grande vitesse de la SNCF a été reçu samedi par plusieurs médias, a-t-on appris de sources proches du dossier. Le message a été adressé par mail à plusieurs médias, dont la Provence, qui l’a divulgué, ainsi qu’à des titres de la presse étrangère.
    .../...
    Le mail a été adressé via la plateforme RiseUp, selon la Provence. RiseUp se définit comme « fournissant des outils de communication en ligne pour les personnes et les groupes qui militent en faveur d’un changement social libérateur ».

    Mail de soutien ou revendication ?

    « Rien de vraiment sérieux » pour l’heure, selon une autre source proche du dossier.

  • « En même temps » : Show progressiste et État policier - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/07/27/en-meme-temps-show-progressiste-et-etat-policier/#comment-35436

    Ainsi, ce spectacle donne au monde l’image d’une France qui n’existe pas, qui respecterait les minorités, valoriserait les fêtes queer et vivrait dans l’insouciance. C’est une immense contrefaçon orwellienne.

    Ces JO ont été imposés à coups de matraques, d’expulsions de pauvres et d’exilé-es, d’étudiant-es délogé-es, de militarisation de l’espace. C’est un scandale environnemental, ce sont des mesures ultra-liberticides.

    Une telle cérémonie est parfaitement compatible avec l’État policier. Le libéralisme moral n’est pas contradictoire avec le néofascisme, il en est même l’écran de fumée. À l’heure où sont écrite ces lignes, des écologistes viennent d’ailleurs d’être mis en garde à vue pour avoir tenté une action de dénonciation des JO.

  • À l’Élysée : olympiade des saigneurs
    https://www.infolibertaire.net/a-lelysee-olympiade-des-saigneurs

    Macron veut faire de ces Jeux Olympiques une immense tribune mondiale pour se mettre en avant. Il a donc invité une centaine de chefs d’État et de gouvernement à Paris ce vendredi 26 juillet. pour assister à la cérémonie d’ouverture... Lire la suite

    #Infos_militantes
    https://contre-attaque.net/wp-content/uploads/2024/07/ORDU.mp4

  • Un homme de 25 ans dans le coma après avoir été frappé par le GPIS
    https://contre-attaque.net/2024/07/26/villiers-sur-marne-un-homme-de-25-ans-dans-le-coma-apres-avoir-ete-f

    Un chiffre vertigineux : il y a près d’un demi-million d’agents de contrôle et de répression en France. Le journal Le Monde dressait ce décompte en 2021 : « En additionnant les 30.000 policiers municipaux aux 150.000 fonctionnaires de la police nationale et aux 170.000 employés des sociétés privées de sécurité, l’État pourrait disposer d’environ 350.000 membres des forces de maintien de l’ordre et de sécurité intérieure, sans compter les 99.000 militaires de la gendarmerie nationale. […] L’État pourrait avoir à sa disposition répressive, au quotidien, pas loin d’un demi-million d’agents du maintien de l’ordre et de la sécurité intérieure, soit un potentiel ratio d’environ un fonctionnaire des forces intérieures pour 150 habitants (contre un pour 281 en 2018), la France devenant le premier pays sécuritaire de l’Union européenne ».

    #milices #flicaille #Macronie #shithole_country

  • “Free Palestine” au Parc des Princes
    https://www.infolibertaire.net/free-palestine-au-parc-des-princes

    Ce mercredi soir, la cérémonie des Jeux Olympiques n’a pas encore eu lieu mais les premières épreuves de foot ont commencé. Au parc des Princes, un match opposait Israël au Mali. L’équipe israélienne a été escortée par un dispositif policier... Lire la suite

    #Infos_militantes
    https://contre-attaque.net/wp-content/uploads/2024/07/pal-1.mp4

  • Jeux de Paris 2024 : une poursuite de la grève des danseurs le jour de la cérémonie d’ouverture est « fort probable », selon la CGT-Spectacle
    https://www.francetvinfo.fr/les-jeux-olympiques/paris-2024/jeux-de-paris-2024-une-poursuite-de-la-greve-des-danseurs-le-jour-de-la

    (...) les droits voisins que vont toucher ces danseurs intermittents du spectacle sont de 60 euros, alors que les danseurs qui font partie de compagnies vont toucher "plus d’un millier d’euros", soit "une très, très grosse différence de traitement" qui n’a pas lieu d’être pour lui.

    Le syndicaliste déplore également que Paname 24 ne veuille "pas entendre parler" de leur défraiement : "On a des personnes qui viennent quand même de plus de 40 kilomètres, qui sont en région et qui doivent se loger à leurs frais à Paris pendant les JO. On sait les conditions d’accueil et les prix dans les différents hôtels."

    "Les danseurs se sentent vraiment méprisés, poursuit Ghislain Gauthier, on est face à des organisations qui sont en train de négocier des droits pour toutes les télés du monde. Sur l’événement des #JO, il y a sans doute des centaines de millions d’euros en jeu et nous, on demande quelques dizaines de milliers d’euros, et ce n’est pas du tout entendu. Donc on est dans l’incompréhension totale."

    #travail #spectacle #salaire #grève

  • Les danseurs et danseuses des JO lèvent le poing et refusent la répétition
    https://www.infolibertaire.net/les-danseurs-et-danseuses-des-jo-levent-le-poing-et-refusent-la-repe

    Lundi 22 juillet, lors de la répétition générale de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, des dizaines de danseurs et danseuses ont refusé de répéter, et ont levé le poing en l’air pour protester contre les mauvaises conditions de travail... Lire la suite

    #Infos_militantes
    https://contre-attaque.net/wp-content/uploads/2024/07/An_j-_LZFkEEeeMzt6SdKliso_dw0ApjP8ruFdUibhCDX7NZsRTMhbd7jJSYSvdLHCPY

  • Politique de la terre brûlée : la gendarmerie met le feu dans un champ
    https://www.infolibertaire.net/politique-de-la-terre-brulee-la-gendarmerie-met-le-feu-dans-un-champ

    Ce vendredi 19 juillet, Darmanin et ses gendarmes se sont couverts de honte. Pour étouffer la mobilisation populaire contre les mégabassines, toutes les mesures liberticides ont été tentées : des nasses illégales, des barrages, des fouilles, des mensonges anxiogènes, des... Lire la suite

    #Infos_militantes
    https://contre-attaque.net/wp-content/uploads/2024/07/BRUL.mp4

  • Une élection ? Quelle élection ? - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/07/16/une-election-quelle-election

    Plus personne ne prétend le contraire : Macron voulait donner une victoire au RN en organisant une dissolution surprise de l’Assemblée à la veille des vacances d’été, au moment où l’extrême droite était la plus forte, et profitant du morcèlement de la gauche. Le plan a foiré. Les macronistes font donc comme si les élections n’avaient pas eu lieu et continuent leur travail de démolition comme si rien ne s’était passé.

    Le 8 juillet, Macron refusait la démission de son Premier Ministre Gabriel Attal, ce qui est la règle après une telle défaite : le gouvernement n’a plus de majorité, même relative, et encore moins de légitimité. Gabriel Attal, élu député, est même désigné président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, au mépris de la séparation des pouvoirs. Il est à la fois chef du gouvernement, chef d’un groupe parlementaire, député : un pied à Matignon, un autre au Parlement…

    Depuis 8 jours, le gouvernement continue même de publier des décrets alors qu’il ne devrait même plus être en place. Le Journal Officiel – où sont publiées les lois et décisions officielles – continue de se remplir, ce qui est une anomalie : les décisions devraient être suspendues depuis les élections. Ces décrets imposent donc discrètement des mesures racistes, anti-sociales et anti-écologiques.

  • Vers un coup d’état légal ? Point d’étape - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/07/10/vers-un-coup-detat-legal-point-detape

    Macron étant allé au bout de ce que la Cinquième République lui permettait en terme d’autoritarisme, de passage en force et de casse sociale, il avait besoin d’une cohabitation avec l’extrême droite, dont il partage quasiment toutes les idées, pour aller plus loin. Mais le plan ne s’est pas passé comme prévu. Maintenant, le pouvoir tente un coup d’Etat légal, pendant qu’une partie de la gauche annonce déjà qu’elle trahira. Point d’étape ce 10 juillet, 3 jours après le scrutin.

    • Contre le coup de force présidentiel, le vote du peuple doit être respecté

      Ce n’est pas un évènement comme un autre et aucun républicain ne saurait en minimiser ni le sens politique ni l’extrême gravité qu’il contient. Le Président de la République dans une lettre adressée aux Français prétend que « personne n’a gagné l’élection ». C’est faux. Tout le monde le sait. Le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête de l’élection et c’est à lui que revient de former le prochain gouvernement. Dans toutes les démocraties du monde c’est ainsi que les élections permettent de désigner le gouvernement, avec ou sans majorité absolue à la chambre des députés. C’est d’ailleurs la règle qu’Emmanuel Macron avait fait fonctionner en 2022 pour nommer un premier ministre issu d’une coalition présidentielle qui n’avait pourtant pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Cette coalition fut même baptisée « majorité présidentielle » alors qu’elle ne disposait pas d’une majorité de députés. Cette fois-ci, la coalition des partis soutenant Emmanuel Macron est arrivée en seconde position. Le Président ne peut lui recommander de former une coalition nouvelle avant d’avoir constaté ce qu’il en est avec la coalition réellement arrivée en tête. Agir comme le fait le président est donc un coup de force, un abus de pouvoir.

      C’est aussi une violence contre l’Assemblée elle-même. En effet Emmanuel Macron demande à l’élection de la présidence de l’Assemblée de définir les contours d’une nouvelle majorité gouvernementale en dehors du résultat du vote du suffrage universel. Ce n’est pas du tout le rôle de l’élection de la présidence de l’Assemblée de fixer les contours d’une majorité de gouvernement. Au demeurant le Président de la République peut-il ignorer que les groupes parlementaires ne peuvent se constituer sans déclarer s’ils appartiennent à la majorité ou à l’opposition ? C’est donc impossible si la « majorité » gouvernementale n’est pas connue. Tout cela est donc un ensemble et il ne prend qu’un sens insupportable : celui contenu dans la phrase où le Président affirme que « personne n’a gagné ». Il nie donc le résultat du vote du dimanche 7 juillet. Qui pourrait l’accepter et cautionner cette forfaiture ? Ce n’est pas tout.

      Le Président viole aussi le sens politique de ce qui s’est passé entre les deux tours de l’élection législative. Car il fait du « front républicain » une alliance politique qui devrait produire un gouvernement ou une majorité au parlement . Il ne peut en être question. Le soi-disant « front » n’est pas une alliance politique. Il n’en a jamais été question. C’est même son sens profond que d’être au-delà des partis et des frontières partisanes pour répondre à un intérêt commun supérieur. Il s’agit d’un « cordon sanitaire » contre l’accès au pouvoir d’un parti hostile à la nature républicaine de l’Etat tel que l’est le RN pour toutes les raisons mille fois exprimées sur le sujet. Pour ce qui concerne les insoumis, la décision de retirer nos candidats arrivés en troisième positon quand le RN arrivait en tête a été rendue publique par moi à 20 heures 15, sans négociations d’aucune sorte et sans aucune demande de contreparties. Vouloir transformer une décision de « cordon sanitaire » en alliance politique est un abus de pouvoir politique sans fondement. Il s’ajoute à celui qui nie le résultat de l’élection et la victoire du Nouveau Front Populaire. Les deux forment un tout inacceptable.

      Dès lors, la suite de l’élection du 7 juillet qui a garanti la défaite du RN par la victoire du Nouveau Front populaire doit donc à présent être prolongée en faisant échouer le coup de force politique d’Emmanuel Macron. Il veut garder le pouvoir que le vote des Français lui a retiré. Il ne saurait être question d’accepter si peu que ce soit cette sorte de retour du droit de veto royal s’imposant contre un vote au suffrage universel. Il ne saurait être question de permettre le retour des combinaisons indignes et manigances secrètement ourdies qui permettraient de s’imposer par une autre coalition que celle désignée par le vote populaire au suffrage universel ! Ce qui est inacceptable ne doit pas être accepté. Et cela doit se traduire concrètement, jusqu’à ce que le Président respecte la décision du suffrage universel.

      https://melenchon.fr/2024/07/11/contre-le-coup-de-force-presidentiel-le-vote-du-peuple-doit-etre-respecte

  • France : les services de renseignement renseignent les fascistes
    https://contre-attaque.net/2024/07/09/les-services-de-renseignement-travaillent-avec-les-fascistes

    « Livre Noir » est un média identitaire et pro-Poutine, fondé en 2021 par Erik Tegnér, avec le soutien financier de riches mécènes d’extrême droite, pour pousser la candidature de Zemmour. En juin 2024, le média s’est rebaptisé « Frontières » et disait vouloir « peser encore davantage dans le paysage médiatique ». C’est à ce média que des policiers du renseignement ont envoyé la fiche S de Raphaël Arnault, alors que ce document est confidentiel. Source : Contre Attaque