Face à Israël l’opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer Yatta

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  • Près d’Hébron, Israël réduit des Palestiniens à vivre dans des grottes
    Joseph Confavreux | 4 juillet 2022 à 18h06 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040722/pres-d-hebron-israel-reduit-des-palestiniens-vivre-dans-des-grottes

    Masafer Yatta est un ensemble de hameaux sur les collines d’Hébron, en Cisjordanie. S’y joue un nouveau tournant humanitaire, politique et juridique de la colonisation de la Palestine, de plus en plus violente, massive, irréversible et passée sous silence.
    (...)
    En 1981, Israël décide en effet d’installer une nouvelle « zone de tir » et d’entraînement, la « zone 918 », s’étendant sur des dizaines de kilomètres carrés dans cette région aride qui domine ce que les Israéliens appellent le désert de Judée. La région de Masafer Yatta rejoint alors les plus de 15 % de territoires appartenant à la Cisjordanie considérés comme des espaces d’entraînement militaire et placés de ce fait en zone C, c’est-à-dire sous le contrôle complet d’Israël. La zone C couvre plus de 60 % de la Cisjordanie, tandis que les zones A, principalement les grandes villes, sont sous le contrôle de l’autorité palestinienne et les zones B sous contrôle mixte. (...)

    #Masafer_Yatta

    • Face à Israël l’opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer Yatta
      Publié le
      Mercredi 6 Juillet 2022 | Pierre Barbancey | L’Humanité
      https://www.humanite.fr/monde/palestine/face-israel-l-opiniatre-resistance-des-bedouins-de-masafer-yatta-757181

      (...) Le 4 mai, la Haute Cour d’Israël a pris une décision autorisant l’expulsion de 1 200 Palestiniens de la zone, dont 500 enfants, décision dont l’ONU a dit qu’elle « peut s’apparenter » à un crime de guerre. Parmi les juges, David Mintz, qui vit dans une colonie de Cisjordanie… Nidal Younes, chef du conseil de village de Masafer Yatta, estime que « la décision de la Cour est une décision raciste prise par un juge colonial. Nous nous sommes battus devant les tribunaux avec Israël au cours des vingt-deux dernières années et ce juge n’a eu besoin que de cinq minutes pour détruire la vie de 12 villages et de leur population qui dépend de la terre ».

      L’Union européenne et les Nations unies ont condamné le verdict de la Cour israélienne. « L’établissement d’une zone de tir ne peut pas être considéré comme une « raison militaire impérative » pour transférer la population sous occupation », a déclaré le porte-parole de l’UE dans un communiqué. Des déclarations qui ont laissé de marbre les autorités israéliennes. « Elles voudraient qu’on soit dégoûté et qu’on parte de nous-mêmes, remarque Mohammad Ayoub. Mais on est chez nous, c’est notre terre. Nous sommes des fermiers et des bergers, nous n’avons pas d’autre choix. » Face à cette détermination, l’armée israélienne multiplie donc les destructions et les saisies de tracteurs. « Et les colons nous empêchent d’emmener nos troupeaux sur les collines », rappelle-t-il.

      Mohammad Makhamreh, 19 ans, en sait quelque chose. La maison de ce jeune berger se trouve à quelques centaines de mètres de la ligne verte (ligne d’armistice de 1949) et l’armée y a installé, assez récemment, un camp, dans le cadre de ses exercices à munitions réelles (balles, obus, roquettes…). On ne peut même plus y accéder en voiture. D’énormes rochers barrent le sentier. Un soir où il tentait de regrouper ses moutons, il a entendu une grosse explosion. « Je me suis réveillé six jours après. J’avais perdu ma main droite, et j’avais le genou cassé. » Le jeune homme, pas plus que son père, Moussa, n’est pas dupe. « Ils font tout pour qu’on parte. Ils nous attaquent même la nuit et menacent de saisir nos moutons si on les laisse paître près de leur base. » L’arbitraire de l’occupation. Muhammad et sa mère tentaient de passer pour aller vendre leurs produits à la ville de Yatta lorsqu’ils ont été arrêtés par les soldats au motif qu’ils n’avaient pas le droit d’être là. « Ils nous ont emmenés jusqu’à la colonie de Gush Etzion (distante de plusieurs dizaines de kilomètres – NDLR) et ne nous ont relâchés qu’au milieu de la nuit, sans moyen de transport. » (...)