Les origines du Covid long sont-elles enfin connues ? - Edition du soir Ouest-France - 06/07/2022
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L’unité de Covid long, au CHU Pontchaillou de Rennes en Ille-et-Vilaine.
Photo : Thomas Brégardis / Ouest-France)
La cause des séquelles à long terme du Covid-19, plus communément appelé Covid long, aurait été récemment découverte par des chercheurs aux États-Unis. Cette forme de maladie trouverait son origine dans des réservoirs de virus présents dans le corps des patients. Explications avec Yannick Simonin, virologiste à l’université de Montpellier.
Les symptômes sont multiples : régurgitations, nausées, perte de goût ou d’odorat, intolérance à certains aliments… Le Covid long est un mal qui touche environ 10 % de la population ayant été infectée par le virus du Sars-CoV-2. Ses origines sont encore mal comprises, peu expliquées… Mais cela pourrait changer. Des chercheurs de la Harvard Medical School ont récemment annoncé avoir détecté des protéines de SARS-CoV-2, dans le sang des 65 % de patients atteints du Covid long qu’ils ont pu tester, jusqu’à 12 mois après leur premier diagnostic.
Les scientifiques affirment que la protéine Spike, protéine permettant au Sars-Cov-2 de pénétrer les cellules, a une espérance de vie dans le corps « très courte », rapporte le quotidien britannique The Guardian. Cette dernière n’a pas été observée dans le sang des patients asymptomatiques : en conséquence, sa présence dans le corps de la plupart des personnes testées atteintes du Covid long « indique qu’il doit y avoir une sorte de réservoir viral actif » avancent les scientifiques.
Des réservoirs persistants de Covid-19
En clair cette étude, bien que préliminaire, soutient l’idée que des réservoirs persistants de Covid-19 dans le corps des personnes atteintes du Covid long pourraient expliquer le développement et la persistance de symptômes de la maladie sur le long terme.
The Guardian explique que des recherches antérieures avaient été réalisées sur des enfants atteints du syndrome inflammatoire multisystémique. Une maladie rare et grave survenant souvent quatre semaines après l’infection par le virus du Covid-19. Ces patients, traités avec un médicament réduisant la perméabilité intestinale, ont vu leurs symptômes disparaître progressivement. En outre, la protéine Spike a été rapidement éliminée.
Une autre étude précédemment publiée par des chercheurs de l’université de Stanford en Californie en avril 2022 va dans ce sens. Les chercheurs avaient pu constater que 13 % des patients de leur étude présentaient encore de l’ARN viral du SARS-CoV-2 dans leurs selles, quatre mois après avoir attrapé le virus et affirmaient avoir signalé la persistance de symptômes gastro-intestinaux (nausées, vomissements, douleurs abdominales).
Persistent circulating SARS-CoV-2 spike is associated with post-acute COVID-19 sequelae (Harvard Medical School, 16/06/2022)
▻https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2022.06.14.22276401v1.full.pdf
Gastrointestinal symptoms and fecal shedding of SARS-CoV-2 RNA suggest prolonged gastrointestinal infection (Stanford University, 12/04/2022)
▻https://www.cell.com/med/fulltext/S2666-6340(22)00167-2
▻https://els-jbs-prod-cdn.jbs.elsevierhealth.com/cms/attachment/9f021da5-83ce-48eb-916d-e395b30fa32a/fx1_lrg.jpg