La renationalisation d’EDF enclenchée, le PDG Jean-Bernard Lévy remplacé plus vite que prévu
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L’État veut reprendre 100 % du capital d’EDF, a annoncé Élisabeth Borne, mercredi. « Un choix stratégique » selon Bruno Le Maire. Un nouveau patron va être nommé rapidement.
La renationalisation d’EDF envisagée par l’État français, et annoncée mercredi par la Première ministre Élisabeth Borne, devant les députés, est un choix stratégique « parce que l’indépendance énergétique n’a pas de prix », estime le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, interrogé ce jeudi 7 juillet, sur Europe 1.
« Nationaliser EDF c’est nous donner toutes les chances d’être indépendants », a déclaré Bruno Le Maire, défendant un choix stratégique justifié par le fait que « l’indépendance énergétique n’a pas de prix ».
La succession de Jean-Bernard Lévy enclenchée
Juste avant ces déclarations, Bercy a fait savoir qu’il lançait « dès à présent » le processus de succession du PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy, afin de mettre « rapidement » en œuvre la renationalisation de l’énergéticien.
« Alors que des chantiers d’envergure seront lancés par l’entreprise dans les prochains mois, l’État et Jean-Bernard Lévy sont convenus de lancer dès à présent le processus de succession de ce dernier à la tête d’EDF », a indiqué Bercy dans un communiqué.
Bruno Le Maire dessine un portrait-robot
Le mandat du PDG d’EDF devait prendre fin au plus tard le 18 mars 2023. Pour Bruno Le Maire, celui ou celle qui lui succédera, dans les prochains mois, devra être « quelqu’un qui maîtrise les grands programmes industriels » et « qui ait le sens du compromis ».
« Notre indépendance énergétique passe par trois choix : la sobriété, la réalisation de nouvelles énergies nucléaires et les énergies renouvelables », a ajouté le ministre.
EDF a des dettes
Dix-sept ans après l’ouverture de son capital et son entrée en Bourse fin 2005, l’électricien reste largement public, détenu par l’État à près de 84 %, par les salariés qui en possèdent 1 % et par des actionnaires institutionnels et individuels pour les 15 % restants.
Mais le groupe est fortement endetté et confronté à de lourdes charges financières, présentes et à venir. L’énergéticien a subi des déboires, notamment dans la construction de son nouveau modèle de réacteur, l’EPR en cours d’installation à Flamanville (Manche), qui a plus de dix ans de retard et dont le coût a quasiment quadruplé.
Sa situation financière s’est également dégradée avec la décision du gouvernement de le contraindre à vendre davantage d’électricité bon marché à ses concurrents, pour contenir la facture d’électricité des ménages et des petits professionnels.
L’entreprise prend acte
Dans un communiqué séparé, le conseil d’administration d’EDF a indiqué avoir « pris connaissance de la décision conjointe » de l’État et de son PDG concernant ce remplacement anticipé.
« Conformément aux dispositions applicables, cette nomination fera l’objet d’une proposition du conseil d’administration à l’État », précisent les administrateurs dans leur communiqué.