Avec une température de l’eau jusqu’à 6,5 °C supérieure à la normale au large de l’Espagne, de la France et de l’Italie, les gorgones et les posidonies meurent en masse, obligeant poissons et crustacés, déjà menacés par des prédateurs d’origine tropicale, à migrer.
Les écosystèmes de la mer Méditerranée sont-ils irrémédiablement en péril ? C’est ce que commencent à croire les scientifiques, à la lumière des canicules marines qui se multiplient dans la Grande Bleue. Cet été, le phénomène s’avère particulièrement préoccupant.
Un différentiel de 6,5 °C par rapport à la normale saisonnière a été mesuré par satellite le 19 juillet au large de Marseille. C’est depuis le mois de mai, soit plus de soixante-dix jours en cumulé, que la mer présente « des anomalies de température très importantes », note Samuel Somot, spécialiste des vagues de chaleur en Méditerranée à Météo-France. Cela concerne les eaux situées entre 0 et 20 mètres de profondeur, entre les îles Baléares et la côte du Levant espagnol, mais également face à la Côte d’Azur, en France, tout au long de la botte italienne, depuis la mer de Ligurie jusqu’au golfe de Tarente, et tout autour de la Corse.
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