• https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/16/a-marseille-une-militante-palestinienne-de-72-ans-en-voie-d-expulsion_619480

      Pour le ministre de l’intérieur, l’appartenance de Mme Abudaqa au FPLP – « organisation inscrite sur la liste de l’Union européenne faisant l’objet de mesures restrictives dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », précise l’arrêté d’expulsion – est une cause de la décision. Pour l’Etat français, la « participation largement médiatisée » de Mme Abudaqa à des événements et des manifestations « est de nature à attiser les tensions, la haine et la violence entre communautés et de créer des graves troubles à l’ordre public » dans le contexte actuel.

      Pêle-mêle, l’arrêté d’expulsion évoque « l’attaque du Hamas sur Israël », « le nombre important de victimes et d’otages exposés à un risque d’exécution », « les violents affrontements toujours en cours [au Proche-Orient] », mais aussi des prises de position de Mme Abuqada en faveur de la libération du terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah, condamné en 1987 par la justice française à la réclusion criminelle à perpétuité. Pour expliquer sa décision, le ministre de l’intérieur cite aussi « l’attaque terroriste au sein du lycée Gambetta-Carnot d’Arras » et « la prégnance de la menace terroriste en France ».

    • sur le front culturel où diverses annulations ont lieu de Francfort à Paris, vous goûterez la fin du papier. on aura sans doute identifié Leïla Shahib avec le « soutien au Hamas » (l’édition de Le Monde du jour a pour titre de Une, Terrorisme Macron veut "un État impitoyable" )

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/16/a-marseille-une-militante-palestinienne-de-72-ans-en-voie-d-expulsion_619480

      A Marseille, le député du Rassemblement national (RN) Franck Allisio a écrit au préfet de région le 11 octobre pour demander l’interdiction d’une conférence à Martigues. Selon le parlementaire, la prise de parole de M. Abudaqa est « une indignité… alors qu’Israël subit actuellement le plus terrible massacre depuis la seconde guerre mondiale ».
      Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Avec la marche parisienne pour Israël, le Rassemblement national cherche à « solder le passé »

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      Lundi, à nouveau libre de se déplacer dans la journée, Mariam Abudaqa a reçu le soutien d’une trentaine de sympathisants de la cause palestinienne, devant le commissariat Noailles, où elle était convoquée. La septuagénaire, visiblement choquée, a exprimé son incompréhension de la décision des autorités, mais aussi son souhait de quitter la France au plus vite. « Je suis venue ici légalement, avec un visa. Des amis m’ont invitée à intervenir pour parler des femmes et des droits de l’homme », expliquait-elle. Si elle reconnaît avoir pris la parole dans des rassemblements interdits, elle réfute toute parole tombant sous le coup de la loi. « J’ai perdu ma maison et 29 membres de ma famille depuis le début des bombardements sur Gaza… Je ne peux pas en parler ? Où est la démocratie ? », s’étonne-t-elle.
      Militants arrêtés
      Pour Pierre Stambul, qui l’accompagnait, la décision du ministère de l’intérieur est « une gigantesque violation de la loi, qui utilise un argumentaire où il mélange tout ». « Mariam n’a jamais porté de voile, elle défend la cause des femmes, se bat contre le patriarcat dans sa société. On lui reproche de soutenir son peuple ? », dénonce-t-il, annonçant que son organisation allait « contester farouchement l’expulsion ».

      A Marseille, où Mariam Abudaqa était invitée pour participer à un colloque intitulé « 30 ans après les accords d’Oslo, où en sommes-nous ? », l’ensemble des manifestations de soutien à la Palestine a été interdit. Dimanche 15 octobre, plusieurs militants, dont une membre de l’Union juive française pour la paix, ont été arrêtés alors qu’ils participaient à un de ces regroupements non autorisés par la préfecture de police.
      Parallèlement, le MuCem, musée national situé sur le Vieux-Port, a décidé de reporter une journée consacrée à la Palestine le 19 octobre, durant laquelle le metteur en scène Mohamed El Khatib devait lire des entretiens avec l’ex-représentante en France de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Leïla Shahid. « Pour éviter tout souci », explique la direction de la communication du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, qui assure que l’événement se tiendra au premier semestre 2024.
      https://justpaste.it/5c893

    • France Inter, Lundi 9 octobre 2023, 12 minutes

      https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-09-octobre-2023-2278708

      Leïla Shahid, ancienne déléguée générale de Palestine en France et ancienne ambassadrice de la Palestine auprès de l’UE (2005-2015) :"Il y a le sentiment d’une profonde tristesse. J’ai été en poste à Paris quand il y a eu les accords d’Oslo. J’y ai cru. Il y avait dans les deux sociétés une petite lueur qui n’a pas été maintenue. C’est un gâchis terrible. La guerre dure depuis 56 ans pour les Palestiniens, à Gaza, en Cisjordanie, à Jérusalem-est et dans les camps de réfugiés. Je suis pessimiste. Je crois que ce qu’il va se passer, c’est l’annexion des territoires qui ne sont pas encore annexés. Il n’y a plus territoires pour faire un État palestinien."

  • Pour Dominique de Villepin, « le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée »
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-jeudi-12-octobre-2023-8744437

    « Le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée »

    « Le devoir de responsabilité que nous avons vis à vis de cette horreur, c’est de bien prendre en compte l’importance de la réaction, de se souvenir que le droit à la légitime défense n’est pas un droit à une vengeance indiscriminée, qu’il n’y a pas de responsabilité collective pour un peuple pour les crimes commis par quelques-uns », estime l’ancien Premier ministre, notamment à propos du blocus total à Gaza.

    « Il y a manifestement des crimes contre l’Humanité dès lors qu’a été ciblée de façon systématique et générale une catégorie de population, mais il faut éviter que la riposte indiscriminée ne conduise à enflammer un peu plus la région, mais aussi le monde. » Le Hamas « n’est pas le peuple palestinien », rappelle-t-il, mais « combattre le Hamas n’est pas enfermer deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza sans pouvoir sortir ».

    Dominique de Villepin fait le parallèle avec le 11-Septembre, comparaison « pertinente par l’immensité du drame et du choc » mais aussi « par les erreurs qui ont été commises ». Après ces attentats, « les Américains ont cédé à une volonté de vengeance, se sont lancés seuls dans une volonté de punir, ont été entraînés dans une logique de force et ont cru qu’ils pourraient fabriquer un nouveau Moyen-Orient, apporter la démocratie par la violence et la force, résultat, ils ont enflammé. Ne recommençons pas les mêmes erreurs ».

  • L’eau va manquer, on le sait. Qu’est-ce qu’ils foutent au pouvoir ? | Libé | 14.05.23

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/camille-etienne-quest-ce-quon-attend-pour-sattaquer-a-lultrarichesse-a-la

    [...] L’eau va manquer, on le sait. Qu’est-ce qu’ils foutent au pouvoir ?

    Voulez-vous dire qu’est-ce que fout « Emmanuel » !?

    Ce n’est même pas qu’Emmanuel Macron ne « fait pas » : on n’est plus du tout à l’heure de l’inaction climatique. On est à l’heure de l’action délibérée d’un écocide. Les puissants se cachent derrière une impuissance choisie. On a marché dans les rues pour se faire entendre, utilisé les outils démocratiques, joué avec leurs règles, mais ils ne nous ont même pas prêté attention. Emmanuel Macron s’est enfermé dans son mépris. Sauf qu’il ignore la brèche qu’il a ouverte en croyant nous avoir à l’usure. Le désespoir peut faire naître de très jolies choses.

    Comme le « soulèvement » ?

    C’est l’élan qui m’intéresse. Ma seule mission, c’est tenter de créer cette envie de désobéir chez des gens empêtrés dans une apathie orchestrée par des individus qui veulent nous y maintenir. Leur donner un peu d’énergie pour qu’ils disent « ça suffit, on est puissants ». C’est un clin d’œil à la Boétie : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » Je suis attachée à la puissance. Elle permet de prendre conscience que la trajectoire du monde ne nous échappe pas. Il faut seulement qu’on se la réapproprie.

    [...]

    #Camille_Etienne , 25 ans.


    an ben tiens, elle est ici aussi : https://justpaste.it/4whvj

    • Incarner ces combats, en tant que jeune femme, est-ce parfois lourd ?

      Le sexisme ordinaire, la condescendance des plus âgés, les lettres de menaces, les fois où j’arrive dans une conférence et où on pense que je suis l’assistante de la personne à côté de moi… font partie de ma vie. Mais d’autres activistes sont beaucoup moins privilégiées que moi, comme Vanessa Nakate ou Hilda Flavia Nakabuye, en Ouganda. Pour les pancartes qu’elles font sur Eacop, elles peuvent se retrouver dans la prison de haute surveillance de Kampala. Je ne vis pas toujours des trucs fun, mais ce serait indécent d’en faire un truc un peu larmoyant. J’ai signé pour déranger un ordre établi… évidemment qu’il va se défendre !

      Avez-vous le sentiment d’être la porte-parole de votre génération ?

      Ce n’est pas mon intention. Je vois tout de même qu’il y a un processus d’identification qui se joue et ça m’oblige. Donc j’essaie d’être la plus sérieuse possible dans tout ce que je fais. Ce que je veux surtout, c’est par ma médiatisation, faire monter plein d’autres activistes. En tant que femme, on essaie tout le temps de nous mettre en compétition et de nous faire croire qu’on « prend la place d’une autre ». Au contraire, on fait l’inverse entre nous. Pour occuper l’espace et imposer plus d’espace sur nos sujets.

      [...]

      Ma peur me pousse à agir. Aujourd’hui, sur certains plateaux télé, on me demande parfois de ne pas « faire trop peur ». Comme si on ne pouvait pas tout dire. On infantilise une population qui ne serait pas prête à entendre des vérités dures. C’est humiliant. Si je suis malade, je ne veux pas que mon médecin essaie de me cacher des choses pour ne pas me faire peur. Ce sentiment ne doit pas être refoulé, bien au contraire, il doit être politisé.

      C’est-à-dire ?

      Ce qui m’inquiète beaucoup avec l’éco-anxiété, par exemple, c’est qu’on individualise les affects. C’est nous et notre santé mentale. On va chez nos psys et on soigne tout ça comme une maladie. On ne va pas tarder à voir des multinationales fossiles financer des groupes de parole d’éco-anxiété ! OK, on est tous flippés. Sauf que cantonner la peur à la sphère privée compromet l’action collective ! Il faut la réhabiliter dans l’espace public. Nous pouvons en faire quelque chose d’immense.


      ah ben tiens : https://justpaste.it/4whvj

    • « On a donc un ministre de l’écologie qui n’écoute pas une scientifique spécialiste de la question et qui ne veut pas comprendre que de l’aveu même du BRGM, leur étude n’intègre pas l’impact des sécheresses de la dernière décennie et de celles à venir, faute de données actualisées. »
      https://video.twimg.com/amplify_video/1656272068680249344/vid/1280x720/1dZp-yLmyouV9chS.mp4?tag=16


      https://twitter.com/MickaCorreia/status/1658024154501640192

    • Selon Oxfam et Greenpeace France, 63 milliardaires français sont responsables, par leur patrimoine, de la moitié des émissions de la France. S’ils avaient été responsables d’une pandémie, on les aurait mis sous quarantaine ! Qu’est-ce qu’on attend pour s’attaquer à l’ultrarichesse, à l’accaparement ? Je n’ai pas envie d’aller pointer du doigt la personne qui prend sa voiture. J’ai fait du stop toute mon enfance, sans ce moyen de transport, on ne peut rien. Mais pourquoi le gouvernement ne taxe-t-il pas le kérosène ? Ça coûte plus cher de mettre un litre d’essence dans son réservoir que dans un jet privé. C’est une niche fiscale pour, grosso modo, une centaine de personnes. Vous vous rendez compte de la violence sociale ?

      […]

      Je pourrais, par pureté, dire : je ne vais pas dans ces médias-là, je ne veux pas parler à ces gens-là. Mais si on ne rencontre pas le monde, si on ne s’y confronte pas, à quoi servent nos idées ?

      Façon de parler des débats sur la présence d’Hugo Clément à un débat de Valeurs actuelles ?

      Je crois au débat démocratique, au pouvoir de convaincre, à l’intérêt d’un rapport de force. Il faut s’adresser aux électeurs d’extrême droite. Mais attention : parler aux électeurs, ce n’est pas parler à l’extrême droite. Je ne serais pas allée chez Valeurs actuelles. Je ne veux pas donner à une extrême droite aux portes du pouvoir la moindre idée pour devenir plus écolo. Son projet politique, raciste, sexiste, homophobe, reste par nature différent du reste du champ politique, et inacceptable.

  • « Une proportion significative des #arbres est en train de mourir », alerte le microbiologiste Francis Martin
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-vendredi-05-aout-2022-4552600

    Est-ce que l’équilibre de nos forêts est rompu ? « En tout cas il est délicat à trouver. Ca va dépendre des écosystèmes forestiers » , répond Laurent Tillon, responsable biodiversité de l’Office National des Forêts. Privés d’#eau en assez grande quantité, le système immunitaire des arbres est affaibli, ce qui favorise l’arrivée de parasites : « Ils n’ont plus la capacité de se défendre face aux insectes », ajoute-t-il.

    #sécheresse #capitalocène