• « Plus haute #ZAD d’Europe » : faut-il encore aménager les #glaciers alpins ?

    Du 8 au 10 novembre, la France accueille le #One_Planet#Polar_Summit, premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles, pour appeler à une mobilisation exceptionnelle et concertée de la communauté internationale. Dans les #Alpes, les projets d’aménagements des glaciers à des fins touristiques ou sportives sont pourtant toujours en cours malgré leur disparition annoncée. C’est le cas par exemple dans le massif des Écrins (#Hautes-Alpes), sur le glacier de la #Girose où il est prévu d’implanter depuis 2017 le troisième tronçon du téléphérique de la #Grave.

    Du 7 au 13 octobre dernier, les #Soulèvements_de_la_Terre (#SLT) ont occupé le chantier afin d’en bloquer les travaux préparatoires. Ce nouvel aménagement a pour objectif de prolonger les deux tronçons existant, qui permettent depuis 1978 d’accéder au #col_des_Ruillans à 3 221 mètres et ainsi rallier à terme le #Dôme_de_La_Lauze à 3559 mètres. Porté par la #Société_d’aménagement_touristique_de_la_Grave (#SATG) et la municipalité, ce projet est estimé à 12 millions d’euros, investissement dont le bien fondé divise les habitants de #La_Grave depuis cinq ans.

    En jeu derrière ces désaccords, la direction à donner à la transition touristique face au changement climatique : renforcement ou bifurcation du modèle socio-économique existant en montagne ?

    Une #occupation surprise du glacier

    Partis du village de La Grave à 1 400 mètres dans la nuit du 6 au 7 octobre, une quinzaine de militants des SLT ont gravi 2 000 mètres de dénivelé avec des sacs à dos de 15 à 20 kg. Au terme de 12 heures d’ascension, ils ont atteint le haut d’un rognon rocheux émergeant du glacier de la Girose où doit être implanté un pylône du nouveau téléphérique. Ils y ont installé leur camp de base dans l’après-midi, avant d’annoncer sur les réseaux sociaux la création de « la plus haute zone à défendre (ZAD) d’Europe ».

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    Par cette mobilisation surprise, les SLT ont montré qu’ils pouvaient être présents sur des terrains où ils ne sont pas forcément attendus et que pour cela :

    - ils disposent de ressources logistiques permettant d’envisager une mobilisation de type occupationnelle de plusieurs jours à 3 400 mètres d’altitude

    - ils maîtrisent les techniques d’alpinisme et l’engagement physique qu’implique la haute montagne.

    Sur le glacier de la Girose, les conditions de vie imposées par le milieu n’ont en effet rien à voir avec celles des autres ZAD en France, y compris celles de La Clusaz (en novembre 2021 et octobre 2022), premières du type en montagne, dans le bois de la Colombière à 1 400 mètres d’altitude. Au cours de la semaine d’occupation, les températures étaient toutefois clémentes, oscillant entre -7° à 10 °C, du fait d’un automne anormalement chaud.
    Une communication bien rodée

    Très rapidement, cette occupation du glacier a donné un coup de projecteur national sur ce projet controversé d’aménagement local. Dès son annonce publique, les articles se sont succédés dans les médias nationaux à partir des éléments de communication (photographies, vidéos, communiqués de presse, live sur les réseaux sociaux) fournis par les SLT depuis le glacier de la Girose. Les militants présents disposaient en effet des compétences et du matériel nécessaires pour produire des contenus professionnels à 3400 mètres. Ils ont ainsi accordé une attention particulière à la mise en scène médiatique et à sa dimension esthétique.

    Bien qu’inédite par sa forme ainsi que les lieux et les moyens mobilisés, cette mobilisation s’inscrit dans une grammaire politique partagée faisant référence au bien commun ainsi qu’aux imaginaires et narratifs habituels des SLT, qu’elle actualise à partir de cette expérience en haute montagne. Elle est visible dans les stratégies de communication mobilisées : les références à la ZAD, à la stratégie du désarmement, l’apparition masquée des militants, les slogans tels que la « lutte des glaces », « nous sommes les glaciers qui se défendent » et « ça presse mais la SATArde ». Une fois déployée, cette grammaire de la mobilisation est aisément reconnaissable par les publics, qu’ils y soient favorables ou non.
    Une plante protégée sur le chantier

    Cette occupation du glacier a été imaginée dans l’urgence en quelques jours par les SLT pour répondre au début des travaux préliminaires entrepris par la SATG quelques jours auparavant. Son objectif était de stopper ces derniers suite à la décision du tribunal administratif de Marseille de rejeter, le 5 octobre, un référé liberté demandant leurs interruptions d’urgence. Déposé le 20 septembre par les associations locales et environnementales, ce dernier visait notamment à protéger l’androsace du Dauphiné présente sur le rognon rocheux.

    Cette plante protégée, dont la découverte formelle ne remonte qu’à 2021, a été identifiée le 11 juillet sur les lieux par deux scientifiques du Laboratoire d’écologie alpine (CNRS, Université Grenoble Alpes et Université Savoie Mont Blanc) et certifiée par l’Office français de la biodiversité (OFB). Leur rapport d’expertise écologique a été rendu public et remis aux autorités administratives le 18 juillet : il montre qu’il existe plusieurs spécimens de l’androsace du Dauphiné dans un rayon de moins de 50 mètres autour du projet d’implantation du pylône. Or, elle ne figure pas dans l’étude d’impact et le bureau d’étude qui l’a réalisée affirme l’avoir cherchée sans la trouver.

    Deux jours après le début de l’occupation, la SATG a demandé à la préfecture des Hautes-Alpes l’évacuation du campement des SLT afin de pouvoir reprendre au plus vite les travaux. Le 10 octobre, la gendarmerie s’est rendue sur le glacier pour notifier aux militants qu’un arrêté municipal interdisant le bivouac jusqu’au printemps avait été pris. Et que le campement était illégal, et donc passible de poursuites civiles et pénales.

    En réponse, un nouveau recours « référé-suspension » en justice a été déposé le lendemain par les associations locales et environnementales pour stopper les travaux… à nouveau rejeté le 30 octobre par le tribunal administratif de Marseille. Cette décision s’appuie sur l’avis de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et du préfet des Hautes-Alpes qui estiment que le risque d’atteinte à l’androsace du Dauphiné n’était pas suffisamment caractérisé. MW et LGA envisagent désormais de former un recours en cassation devant le Conseil d’État.

    Entre-temps, les SLT ont décidé de redescendre dans la vallée dès le 13 octobre, leur présence n’étant plus nécessaire pour empêcher le déroulement des travaux, puisque les conditions météorologiques rendent désormais leur reprise impossible avant le printemps 2024.

    https://twitter.com/lessoulevements/status/1712817279556084122

    Bien qu’illégale, cette occupation « à durée déterminée » du glacier pourrait permettre à la justice d’aboutir à un jugement de fond sur l’ensemble des points contestés par les associations locales et environnementales. En ce sens, cette occupation a permis de faire « gagner du temps » à Mountain Wilderness (MW) et à La Grave Autrement (LGA) engagées depuis cinq ans contre le projet. Leurs actions menées depuis le 3 avril dernier, date du permis de construire accordée par la mairie de la Grave à la SATG, n’ont jusqu’alors pas été en mesure d’empêcher le début des travaux… alors même que leurs recours juridiques sur le fond ne vont être étudiés par la justice que l’année prochaine et que les travaux auraient pu avoir lieu en amont.

    Cette mobilisation des SLT a aussi contraint les promoteurs du projet à sortir du silence et à prendre position publiquement. Ils ont ainsi dénoncé « quatorze hurluberlus qui ne font rien de leur vie et entravent ceux qui travaillent », ce à quoi la presse montagne a répondu « les glaciers disent merci aux hurluberlus ».
    Sanctuarisation et manque de « cohérence »

    En Europe, cette mobilisation des SLT en haute montagne est inédite dans l’histoire des contestations socio-environnementales du tourisme, et plus largement dans celles des mouvements sociaux. Cela lui confère une forte dimension symbolique, en même temps que le devenir des glaciers est lui-même devenu un symbole du changement climatique et que leur artificialisation à des fins touristiques ou sportives suscite de plus en plus de critiques dans les Alpes. Dernier exemple en date, le creusement d’une piste de ski dans un glacier suisse à l’aide de pelles mécaniques afin de permettre la tenue d’une épreuve de la coupe du monde de ski.

    Une telle situation où un engin de travaux publics brise de la glace pour l’aplanir et rendre possible la pratique du ski alpin a déjà été observée à la Grave en septembre 2020. L’objectif était alors de faire fonctionner le vieux téléski du glacier de la Girose, que le troisième tronçon du téléphérique entend remplacer à terme… sauf que l’objectif de ce dernier est d’accroître le nombre de skieurs alpins sur un glacier qui subit de plein fouet le réchauffement climatique, ce qui impliquera ensuite la mise en place d’une sécurisation des crevasses à l’aide de pelleteuses. Dans ce contexte, la question que pose la mobilisation des SLT peut donc se reformuler ainsi : ne faut-il pas désormais laisser le glacier de la Girose libre de tout moyen de transport pour en faire un avant-poste de la transition touristique pour expérimenter une nouvelle approche de la montagne ?

    Cette question résonne avec la position du gouvernement français au One Planet Summit sur la nécessaire sanctuarisation des écosystèmes que représentent les glaciers… dont le projet d’aménagement du glacier de la Girose représente « quelques accrocs à la cohérence », reconnaît Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, du fait d’un dossier complexe.
    Un dialogue à rouvrir pour avancer

    Au lendemain de la fin de l’occupation du glacier par les SLT, le 14 octobre, une manifestation a été organisée à l’initiative des Enseignes de La Meije (association des commerçants de la Grave) pour défendre l’aménagement du troisième tronçon du téléphérique. Pour eux, comme pour la SATG et la municipalité, l’existence de la station est en péril sans celui-ci, ce que conteste LGA dans son analyse des retombées économiques sur le territoire. Le bureau des guides de la Grave est lui aussi divisé sur le sujet. Le débat ne se résume donc pas à une opposition entre les amoureux du glacier, là-haut, et ceux du business, en bas ; entre ceux qui vivent sur le territoire à l’année et les autres qui n’y sont que quelques jours par an ; entre des « hurluberlus qui ne font rien de leur vie » et ceux qui travaillent, etc.

    Comme partout en montagne, le débat à la Grave est plus complexe qu’il n’y paraît et appelle à rouvrir le dialogue si l’on prend au sérieux l’inévitable bifurcation du modèle de développement montagnard face aux effets du changement climatique. Considérer qu’il n’y a pas aujourd’hui deux montagnes irréconciliables n’implique pas d’être d’accord sur tout avec tout le monde en amont. Les désaccords peuvent être féconds pour imaginer le devenir du territoire sans que l’artificialisation du glacier soit l’unique solution pour vivre et habiter à La Grave.

    Si les travaux du troisième tronçon du #téléphérique étaient amenés à reprendre au printemps prochain, les SLT ont d’ores et déjà annoncé qu’ils reviendront occuper le glacier de la Girose.

    https://theconversation.com/plus-haute-zad-deurope-faut-il-encore-amenager-les-glaciers-alpins-
    #tourisme #aménagement_du_territoire #résistance

    • Écologie : dans un village des Hautes-Alpes, le #téléphérique de la discorde

      À La Grave, dans les Hautes-Alpes, des habitants se mobilisent contre la construction d’un téléphérique, vu comme un levier de #tourisme_de_masse. Éleveurs, mais aussi artisan ou guide de haute montagne, ils défendent un mode de vie alternatif et adapté à la crise climatique.

      Comme tous les matins d’hiver, Agathe Margheriti descend à ski, avec précaution, le sentier enneigé et pentu qui sépare sa maison de la route. Son sac à dos est chargé d’une précieuse cargaison : les œufs de ses 200 poules, qu’elle vend au porte-à-porte, une fois par semaine, aux habitant·es de la vallée de la Romanche. Chaque jour, elle descend la ponte du jour et la stocke dans des boîtes isothermes dans sa camionnette qui stationne en bord de route, au pied du chemin.

      Il y a six ans, cette jeune femme a fait un choix de vie radical. Avec son compagnon Aurélien Routens, un ancien snowboardeur professionnel, elle a acheté un hameau en ruine, le #Puy_Golèfre, dans le village de La Grave (Hautes-Alpes). « Pour 140 000 euros, c’est tout ce que nous avons trouvé à la portée de nos moyens. Il n’y a ni eau ni électricité, et il faut 20 minutes pour monter à pied depuis la route, mais regardez cette vue ! », montre Agathe, rayonnante.

      La petite maison de pierre retapée par le couple, orientée plein sud, chauffée au bois et dotée d’énergie solaire, offre un panorama époustouflant sur la face nord de la Meije, la plus impressionnante montagne des Alpes françaises, toute de glace et de roche, qui culmine à 3 983 mètres.

      Son sommet occupe une place à part dans l’histoire de l’alpinisme : il n’a été atteint qu’en 1877, un siècle après le mont Blanc. L’autre originalité du lieu, à laquelle Agathe et Aurélien tiennent tant, c’est que La Grave est le seul village d’Europe à être doté d’un téléphérique dont la gare d’arrivée, à 3 200 mètres d’altitude, débouche sur un domaine skiable sauvage. Ni piste damée ni canon à neige, mais des vallons de neige vierge aux pentes vertigineuses, paradis des snowboardeurs freeride qui font leurs traces dans la poudreuse.

      Ce paradis, Agathe et Aurélien veulent le préserver à tout prix. Avec une poignée d’amis du village, ils luttent depuis trois ans contre un projet qu’ils jugent aussi inutile qu’anachronique : la construction d’un troisième tronçon de téléphérique par son exploitant, le groupe #SATA, qui permettrait de monter jusqu’au #dôme_de_la_Lauze, à 3 559 mètres. Ce nouvel équipement, d’un coût de 14 millions d’euros (dont 4 millions d’argent public), permettrait de skier sur le #glacier de la #Girose, actuellement doté d’un #téléski vieillissant, dont l’accès est devenu problématique en raison du réchauffement climatique.

      Un téléphérique sur un glacier, alors que les Alpes se réchauffent deux fois plus vite que le reste de la planète et que les scientifiques alertent sur la disparition de la moitié des glaciers de montagne d’ici à 2100 ?

      Pour tenter d’empêcher la réalisation de ce projet fou, des habitant·es de la Grave, constitué·es dans le collectif #La_Grave_autrement, luttent sur deux fronts : judiciaire et médiatique. Deux recours ont été déposés devant le tribunal administratif pour contrer le projet de la SATA, un groupe qui exploite aussi les domaines skiables de l’Alpe d’Huez et des Deux-Alpes, emploie 800 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros. Les jugements au fond n’interviendront pas avant le printemps 2024… Trop tard, peut-être, pour empêcher le démarrage des travaux.

      Alors, parallèlement, des militant·es se sont activé·es sur le terrain : en octobre, l’association #Mountain_Wilderness a déployé une banderole sur le glacier, puis #Les_Soulèvements_de_la_Terre ont symboliquement planté leurs tentes sur le rognon rocheux situé au milieu du glacier, sur lequel doit être édifié le pylône du téléphérique et où des botanistes ont découvert une plante rare et protégée, l’#androsace_du_Dauphiné.

      Enfin, en novembre, des habitant·es de La Grave, accompagné·es de la glaciologue Heidi Sevestre, ont symboliquement apporté un gros morceau de glace de la Girose à Paris, le jour de l’ouverture du One Planet-Polar Summit, et interpellé le gouvernement sur l’urgence de protéger les glaciers.

      Depuis, la neige est tombée en abondance sur la Meije et dans la vallée. À La Grave et dans le village voisin de Villar d’Arène, les opposant·es au projet prouvent, dans leur vie quotidienne, qu’une #alternative au tout-ski est possible et que la vallée peut se réinventer sans porter atteinte à ce milieu montagnard si menacé.

      Thierry Favre, porte-parole de La Grave autrement, vit dans une ancienne bergerie, au cœur du hameau des Hières, à 1 800 mètres d’altitude, qu’il a achetée il y a trente ans, après être tombé amoureux du site pour la qualité de sa neige et la verticalité de ses pentes. Après avoir travaillé dans l’industrie de la soierie à Lyon et à Florence, il a fondé ici sa propre entreprise de création d’étoffes, #Legend’Enhaut, qui fabrique des tissus haut de gamme pour des décorateurs. « Nous sommes bien situés, sur un grand axe de circulation entre Grenoble et Briançon. Nous avons l’immense chance de ne pas avoir vu notre cadre de vie massacré par les ensembles immobiliers qui défigurent les grandes stations de ski des Alpes. Mais il faut être vigilants. La Grave compte déjà 75 % de #résidences_secondaires. Et le projet de nouveau téléphérique s’accompagnera inévitablement de la construction d’une résidence de tourisme. Il y a urgence à proposer un autre modèle pour l’avenir. »

      À 60 ans, Thierry Favre s’applique à lui-même ce souci de sobriété dans son activité professionnelle. « Mon entreprise marchait bien mais j’ai volontairement mis le pied sur le frein. Je n’ai conservé que deux salariés et deux collaborateurs extérieurs, pour préserver ma qualité de vie et garder du temps pour militer. »

      À deux kilomètres de là, à la ferme de Molières, Céline Gaillard partage la même philosophie. Après avoir travaillé à l’office du tourisme de Serre-Chevalier et à celui de La Grave, cette mère de deux enfants s’est reconvertie dans l’élevage de chèvres. Elle et son mari Martin, moniteur de ski trois mois par an, exploitent un troupeau de 50 chèvres et fabriquent des fromages qu’ils vendent sur place. Pendant les six mois d’hiver, les bêtes vivent dans une vaste chèvrerie, où elles ont de l’espace pour bouger, et en été, elles paissent sur les alpages voisins. « Je ne veux pas en avoir plus de cinquante, par souci du bien-être animal. Nous pourrions produire plus de fromages, car la demande est forte. Mais le travail saisonnier de Martin nous apporte un complément de revenus qui nous suffit. »

      Avec les œufs de ses poules, Agathe fait le même constat : « Je pourrais en vendre dix fois plus. L’an dernier, nous avons planté de l’ail et des framboisiers : nous avons tout vendu très vite. Ce serait bien que d’autres éleveurs s’installent. Si nous avions une production locale plus fournie, nous pourrions ouvrir une épicerie coopérative au village. »

      Contrairement à Agathe qui milite dans le collectif La Grave autrement, Céline, la chevrière, ne s’oppose pas ouvertement au nouveau téléphérique. Mais elle n’est « pas d’accord pour se taire » : « Nous n’avons pas pu avoir un vrai débat sur le projet. Il faudrait un moratoire, le temps d’échanger avec la population. Je ne comprends pas cette volonté d’exploiter la montagne jusqu’à son dernier souffle. »

      Céline et Martin Gaillard ne sont pas seuls à pratiquer l’élevage autrement dans le village. Au hameau des #Cours, à #Villar_d’Arène, un autre jeune couple, originaire de l’ouest de la France, s’est installé en 2019. Sylvain et Julie Protière, parents d’un enfant de 4 ans, ont repris la ferme du Lautaret, dans laquelle ils élèvent 35 vaches d’Herens, une race alpine particulièrement adaptée à la rudesse du climat montagnard.

      Alors que la plupart des fermiers traditionnels de La Grave et de Villar d’Arène élèvent des génisses qu’ils revendent à l’âge de 3 ans et n’exploitent donc pas le lait, Sylvain et Julie traient leurs vaches et fabriquent le fromage à la ferme. Cela leur procure un meilleur revenu et leur permet de fournir en fromage les consommatrices et consommateurs locaux. « Nous vendons toute notre production aux restaurants, refuges et gîtes dans un rayon de 5 kilomètres, et nous n’en avons pas assez pour satisfaire la demande », témoigne Sylvain.

      À mesure que le combat des opposants et opposantes au nouveau téléphérique se médiatise et se radicalise, les tensions s’avivent au sein de la communauté villageoise. Les partisans du téléphérique accusent les opposants de vouloir la mort de l’économie de la vallée. Selon eux, sans le troisième tronçon, le téléphérique actuel n’est plus viable.

      Aucun·e des opposant·es que Mediapart a rencontré·es, pourtant, ne souhaite l’arrêt des remontées mécaniques. Benjamin Ribeyre, guide de haute montagne et cofondateur du collectif La Grave autrement, pense au contraire que l’actuel téléphérique pourrait servir de base à un développement touristique tourné vers la transition écologique. « L’actuelle plateforme d’arrivée, à 3 200 mètres, permet un accès facile au glacier de la Girose. C’est unique en France, bien mieux que la gare du Montenvers de Chamonix, d’où l’on ne voit de la mer de glace que des moraines grises. Ici, grâce au téléphérique, nous pourrions proposer des sorties d’éducation au climat, en particulier pour les enfants des écoles. Le réchauffement climatique bouleverse notre activité de guides de haute montagne. Nous devons d’urgence nous réinventer ! »

      Niels Martin, cofondateur de La Grave autrement, conteste, pour sa part, les calculs économiques des promoteurs du projet. Père de deux jeunes enfants, il partage sa vie entre La Grave et la Savoie, où il travaille dans une institution de la montagne. « Ce troisième tronçon n’est pas indispensable à la survie du téléphérique. Le fait que La Grave soit restée à l’écart des grands aménagements du plan neige des années 1970 doit devenir son principal attrait. » Au nom du collectif, Niels vient d’envoyer une lettre au préfet coordonnateur du massif des Alpes dans laquelle il propose que le village devienne en 2024 un site pilote des États généraux de la transition du tourisme en montagne, où se concoctent des solutions d’avenir pour faire face au réchauffement climatique dans les Alpes. Les Soulèvements de la Terre, eux, n’ont pas dit leur dernier mot. Dès la fonte des neiges, ils ont promis de remonter sur le glacier de la Girose.

      https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/251223/ecologie-dans-un-village-des-hautes-alpes-le-telepherique-de-la-discorde

    • #Guillaume_Gontard : Glacier de la #Girose - La #Grave :

      J’ai interrogé le ministre @Ecologie_Gouv sur l’avenir du glacier de la #Girose dans les #Alpes.
      Ce lieu unique est menacé par un projet de prolongation d’un téléphérique permettant de skier sur un glacier dont les jours sont comptés.

      https://twitter.com/GuillaumGontard/status/1740306452957348349

  • Les Soulèvements de la Terre

    Visiblement, le ministre des golfs est assez hydraté en ce mois d’août infernal pour pleurer sur quelques mètre carrés de green généreusement arrosés, alors que 72% des nappes du pays sont en dessous des moyennes et 38 départements en alerte sécheresse (dont le 86) ?

    "Voilà donc les moyens d’action « pacifiques » de ceux qui, prétendant défendre une « cause », dégradent, détruisent, saccagent le travail et l’outil de travail d’autrui. Il n’y aura jamais de dialogue possible avec ceux qui entendent imposer leur loi par la violence. Jamais." Marc Fesneau

    Rappel du contexte : le convoi de l’eau contre les #mégabassines et pour le partage de l’eau était hier en pause de midi en plein soleil à côté d’un plan d’eau avec des cyanobactéries et où la baignade était donc interdite.

    Hors du programme prévu par le convoi, quelques dizaines de personnes ont de toute évidence spontanément voulu aller se rafraîchir sur un des points d’arrosage du golf situé juste à côté et ont au passage arraché quelques mottes de green et laissé des messages revendicatifs.

    Rappelons que la présence accrue de cyanobactéries qui interdit l’accès à un nombre toujours croissant de plans d’eau dans le pays est dûe notamment à la surprésence d’azote causée par l’épandage d’engrais de synthèse dans les sols.

    https://www.leparisien.fr/environnement/quest-ce-que-les-cyanobacteries-responsables-de-la-fermeture-de-nombreux-

    Rappelons aussi que les golfs sont une source considérable de gaspillage d’eau, qui fait l’objet de dérogations préfectorales d’arrosages l’été, contrairement à des usages domestiques (arroser son potager) et même parfois agricoles.

    D’après un rapport de 2002 du Sénat, l’ensemble des golfs consommeraient 36 millions de m3 d’eau (équivalent à la ville de Lyon). Un rapport de la fédération de golf de 2019 avance le chiffre de 29 millions de m3. Un golf 18 trous (comme celui de Beaumont-Saint-Cyr) a besoin de 5000m3/jour, soit la consommation en eau de 12 000 habitant-es.

    Les golfs sont aussi très goumands en pesticides : 18kg/ha en moyenne contre 2,5kg/ha en agriculture.

    ℹ️ Source : https://reporterre.net/Arrosage-des-g

    Le golf de Beaumont-Saint-Cyr est d’ailleurs dans une zone d’alerte sécherresse renforcée ⤵️

    Selon notre cartographie interactive @Mediapart, ce golf se situe en territoire Alerte renforcée sécheresse et à proximité d’un cours d’eau dont le débit a diminué de 86%. 👉https://mediapart.fr/journal/ecologie/270723/les-megabassines-l-epreuve-du-chaos-climatique-notre-carte-interactive

    Le golf est un « sport » réservés aux classes sociales (très) supérieures : d’après l’INSEE, le golfeur type est un homme de 48 ans de catégorie aisée (21% des golfeurs gagnent +60k€/an).
    De l’eau pour les loisirs des riches, des restrictions pour les potagers des pauvres.

    Face à cette injustice en pleine sécheresse, de nombreux golfs avaient été d’ailleurs été dégradés par des groupes de « sangliers radicalisé-es » ou autres collectifs l’an dernier.

    En réaction à ces quelques mottes de green arrachées, le préfet Girier de la Vienne a dénoncé une « dégradation intolérable »

    Nous ce qu’on trouve intolérable, c’est qu’un préfet puisse signer en scred un protocole pour 30 bassines, dire 2 mois après « y’aura pas assez d’eau pour les remplir » et enfin torpiller une étude (HMUC) critique des bassines sans subir de conséquences.

    Que dire sur Marc Fesneau, ministre des golfs de son État, si ce n’est qu’il s’émeut d’un golf quand 1/3 des eaux du pays sont polluées avec un fongicides interdits (entre autres exemples) ou que 120 communes sont privées d’eau potable.

    Et c’est bien là la raison pour laquelle on a tardé à réagir : on préférait pédaler que de répondre à cette tentative de panique morale nulle – qui s’est d’ailleurs retournée contre M.Fesneau et la Préfète du 86.

    Si on devait répondre à chaque tentative de diversion, on ne ferait que ça, et c’est ce qu’ils veulent, parce que sur les sujets de fond (mégabassines, protocole antidémocratique, fermes usines, dérogations préfectorales pour les golfs, plan eau, etc.), ils n’ont rien à dire.

    ps : y’a aussi Arnaud Rousseau (@rousseautrocy) qui s’indigne de « de l’atteinte aux biens et aux personnes » et de la « violence », mais devons nous rappeler les pratiques de la FNSEA ? M.Fesneau et lui pourront-ils continuer à discuter ?

    https://basta.media/chronologie-60-ans-d-actions-violentes-faut-il-pour-autant-dissoudre-la-FNS

    https://twitter.com/lessoulevements/status/1693540958715986244

    • Convoi de l’eau : un golf désarmé dans le Poitou
      https://contre-attaque.net/2023/08/20/convoi-de-leau-un-golf-desarme-dans-le-poitou

      Le golf est loisir onéreux pratiqué par les élites. C’est aussi l’un des sports les plus polluants au monde. Et probablement le plus consommateur en eau. Un golf haut de gamme de 18 trous peut avoir une consommation moyenne de 5000 mètres cube d’eau par jour, ce qui correspond à la production nécessaire aux besoins d’une collectivité de 12.000 habitants. Au niveau mondial on estime que 9,5 milliards de litres d’eau sont utilisés chaque jour pour arroser les pelouses des golfs : presque autant que ce que boit l’ensemble de l’humanité ! Pour qu’une poignée de bourgeois mettent leurs petites balles dans des trous.

      Le golf est aussi destructeur des sols. Les parcours doivent présenter un gazon impeccable, sans aspérité, sans vie : les mauvaises herbes, les fleurs, petites bêtes et mottes doivent disparaître. Une étude estime que 18 kilos de pesticides sont utilisés par hectare et par an pour le golf. L’agriculture productiviste en utilise en moyenne 2,5 kg par hectare et par an. Et c’est déjà trop.

      Polluant, ultra-gourmand en eau et réservé aux nantis, le golf est pourtant soutenu par les autorités, qui adoptent des restrictions d’eau pour les particuliers mais privilégient généralement les golfs. Alors qu’une canicule frappe de nouveau la France, la poursuite de ces loisirs irresponsables est un scandale.

      Ce dimanche 20 août, le « convoi de l’eau » parti de Sainte-Soline en direction de Paris entamait sa troisième journée de voyage, drainant 700 cyclistes et des dizaines de tracteurs. En chemin, vers midi, le golf de Beaumont-Saint-Cyr dans le Poitou a été désarmé. Ce golf de 18 trous, dont l’abonnement annuel coûte un SMIC, a été envahi par des dizaines de personnes qui ont fait tomber le grillage, avant de dégrader le gazon, de taguer le slogan « 100 jours pour les sécher » et de saboter le système d’irrigation.

      La gendarmerie a stoppé le convoi et contrôlé des personnes, mais aucune interpellation n’a été effectuée. Le ministre de l’agriculture, ami des lobby les plus destructeurs de l’environnement, s’est excité contre ceux qui, selon lui, « dégradent, détruisent, saccagent le travail et l’outil de travail d’autrui » ajoutant « Il n’y aura jamais de dialogue possible avec ceux qui entendent imposer leur loi par la violence. Jamais ». La préfecture a aussi dénoncé un acte « intolérable ».

      On parle de trous dans une pelouse. Le ministre Fesneau ne connaît même pas les bases du droit, une dégradation pacifique ne sera jamais une « violence ». En revanche, lorsque des milliers de gendarmes ont fait de vrais trous dans les corps d’êtres humains venus manifester à Sainte-Soline, Marc Fesneau a totalement assumé et encouragé ces violences. Leur « dialogue » ne se fait qu’à coups de grenades.

      L’action réalisée ce dimanche n’est pas isolée. L’année dernière le golf de Saint-Cloud avait été attaqué par des “Sanglier-es radicalisé-es”. L’été dernier, le golf municipal de Limoges et le Golf de Panazol avait été envahis et des légumes avaient été plantés dans les trous des greens. Quelques jours plus tôt, des golfs de l’agglomération toulousaine avaient aussi désarmés : les trous bouchés avec du ciment, des pancartes laissées çà et là sur les parcours, et le terrain abîmé. Dans l’Oise en septembre, un autre golf avait été saboté.

      Les végétaux qui nous nourrissent et l’eau qui nous maintient en vie sont plus essentiels que les gazons entretenus pour le plaisir d’une infime minorité de privilégiés.

    • @sombre tu peux effectivement « dé-signer » et re-signer, ça peut même devenir compulsif :-) ceci-dit, le mieux est de partager le plaisir et de trouver deux ou trois autres personnes pour faire monter le compteur ; si en sus ces personnes font l’effort de faire signer d’autres fans, autant ça démarre une « mobilisation » exponentielle de raison 2 ou 3 ?

  • Contre Attaque

    Mais que se passe-t-il sur le Convoi de l’eau ? L’incroyable Soline Dégats était présente sur place pour vous donner des nouvelles, dans un épisode INÉDIT de Météo Bassines !

    Toute la semaine retrouvez la reporter de BassinesNonMerci en immersion sur le terrain !

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1692830411670368257/pu/vid/1280x720/AtRjXl18zjyfGXYk.mp4?tag=12

    https://twitter.com/ContreAttaque_/status/1692830480582726041

    https://twitter.com/lessoulevements/status/1692832030021542319

    2ème étape du Convoi de l’Eau contre les projets de #mégabassines de la Vienne et l’accaparement des terres (Jazeneuil > Migné-Auxances) 🧶⤵️

    Le convoi croisera sur son passage des paysages d’open fields, théâtre de l’accaparement de plus de 2100 hectares par des montages sociétaires et jalonnés de méthaniseurs, symboles emblématiques des dérives actuelles du modèle productiviste.
    https://www.lanouvellerepublique.fr/vienne/vienne-la-ferme-geante-de-2121-hectares-achetee-par-la-societe-

  • « Gigantesque revers pour la politique répressive de G.Darmanin et E.Macron contre les mouvements écologistes !

    Le Conseil d’État suspend en référé la dissolution des Soulèvements de la Terre et dénonce l’atteinte à la liberté d’association ! »


    Une belle victoire pour les libertés publiques et l’écologie !
    https://conseil-etat.fr/actualites/le-conseil-d-etat-suspend-en-refere-la-dissolution-des-soulevements-de-

    Le juge des référés du Conseil d’État, statuant dans une formation composée de trois conseillers d’État, suspend aujourd’hui la dissolution des Soulèvements de la Terre prononcée par un décret en conseil des ministres du 21 juin dernier. Saisis par ce collectif et par plusieurs associations, partis politiques et particuliers, les juges des référés estiment qu’il existe un doute sérieux quant à la qualification de provocation à des agissements violents à l’encontre des personnes et des biens retenue par le décret de dissolution.

    Le 21 juin 2023, le Gouvernement a prononcé la dissolution du collectif « Les Soulèvements de la Terre » constitué fin janvier 20211. Ce décret a été attaqué par ce collectif et par plusieurs associations, partis politiques et particuliers qui ont également demandé au Conseil d’État de suspendre en référé cette dissolution.

    Pour qu’il soit fait droit à la demande de suspension en référé, deux conditions doivent être remplies : que la mesure en cause caractérise une situation d’urgence et qu’il y ait un doute sérieux sur sa légalité. Les juges des référés du Conseil d’État estiment que ces deux conditions sont remplies.

    Les juges des référés du Conseil d’État observent tout d’abord que la dissolution des Soulèvements de la Terre porte atteinte à la liberté d’association et crée pour les requérants une situation d’urgence. Ils estiment donc que la première condition nécessaire pour ordonner la suspension est remplie.

    Les juges des référés du Conseil d’État relèvent ensuite que, au stade du référé, les éléments apportés par le ministre de l’intérieur et des outre-mer pour justifier la légalité du décret de dissolution des Soulèvements de la Terre n’apparaissent pas suffisants au regard des conditions posées par l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure2. En effet, ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes. Par ailleurs, les actions promues par les Soulèvements de la Terre ayant conduit à des atteintes à des biens, qui se sont inscrites dans les prises de position de ce collectif en faveur d’initiatives de désobéissance civile, dont il revendique le caractère symbolique, ont été en nombre limité. Eu égard au caractère circonscrit, à la nature et à l’importance des dommages résultant de ces atteintes, les juges des référés considèrent que la qualification de ces actions comme des agissements troublant gravement l’ordre public au sens du 1° de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure soulève un doute sérieux.

    Pour ces raisons, le Conseil d’État, statuant en référé, suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre. Après cette décision provisoire, le Conseil d’État rendra une décision définitive ultérieurement (jugement « au fond »), dont l’ordonnance rendue ce jour précise qu’elle devrait pouvoir intervenir rapidement, vraisemblablement à l’automne.

    • https://reporterre.net/Le-Conseil-d-Etat-suspend-en-refere-la-dissolution-des-Soulevements-de-l

      Doute sérieux

      Ainsi, les juges des référés considèrent que la qualification de ces actions comme des agissements troublant gravement l’ordre public au sens du 1° de l’article L. 212-1 du Code de la sécurité intérieure soulève un doute sérieux.

      Pour ces raisons, le Conseil d’État, statuant en référé, suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre.

      Après cette décision provisoire, le Conseil d’État rendra une décision définitive ultérieurement (jugement « au fond »), dont l’ordonnance rendue ce jour précise qu’elle devrait pouvoir intervenir rapidement, vraisemblablement à l’automne.

      VICTOIRE 🏆 Le Conseil d’Etat suspend le décret de #dissolution des Soulèvements de la Terre !

      Bravo à nous tout•es, individus et organisations, qui nous sommes opposé•es à cette dissolution injuste ✊ Ensemble, nous sommes une force tellurique !

      #OnNeDissoutPasUnSoulevement

      https://twitter.com/lessoulevements/status/1689990527775571968

    • La dissolution des Soulèvements de la Terre est suspendue !
      https://contre-attaque.net/2023/08/11/la-dissolution-des-soulevements-de-la-terre-est-suspendue

      Riposte collective au Conseil d’État et nouvelle gifle pour Darmanin

      Une bonne nouvelle dans la morosité ambiante. Le 21 juin dernier, après avoir réprimé dans le sang la mobilisation de Sainte-Soline, le gouvernement enfonçait le clou en prononçant la dissolution des Soulèvements de la Terre. C’était une offensive inédite : pour la première fois, les autorités utilisaient cette procédure d’exception contre une immense coalition écologiste réunissant des centaines de collectifs et des dizaines de milliers de membres.

      La riposte s’est organisée au Conseil d’État. Les Soulèvements de la Terre ont déposé un recours, invitant leurs soutiens à faire de même. Plus de 4000 personnes ont ainsi déposé des requêtes. L’audience avait lieu le 8 août dernier.

      Ce vendredi 11 août, le Conseil d’État suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre. Pour les magistrats, il existe des « doutes sérieux » quant à la légalité de la procédure. Il faut dire que le dossier de dissolution utilisait le livre du chercheur Suédois Andreas Malm « Comment saboter un Pipeline » ou encore les articles de Contre Attaque comme éléments à charge censés justifier la procédure. Un peu léger.

      « Ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes » écrivent les juges du Conseil d’État, ou encore que qualifier les actions comme « troublant gravement l’ordre public soulève un doute sérieux »… Lors de l’audience Pascale Léglise, la patronne du service juridique du Ministère, avait bien du mal à justifier l’accusation « d’éco-terrorisme » lancée par Darmanin.

      C’est une nouvelle gifle pour Darmanin et le gouvernement… Mais attention, cette suspension n’est pas définitive. Le Conseil d’État doit statuer sur le fond « vraisemblablement à l’automne ». Mais la décision rendue aujourd’hui donne toute les clés aux écologistes pour se défendre, le Ministère devra impérativement revoir sa copie pour justifier cette dissolution que nous dénonçons avec force depuis des semaines.

      En attendant, les Soulèvements de la Terre peuvent faire leur grand retour, avec d’autres actions pour l’eau dès la fin août !

    • Les Soulèvements de la Terre

      Et toc Darmanin et Macron ! 😇

      📣 Communiqué sur la suspension du décret de dissolution : une première victoire pour les Soulèvements de la Terre !

      🔗 À lire sur le site web : https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/suspension-du-decret-de-dissolution-par-le-conseil

      Suite à l’audience en référé du 8 août 2023 et après délibération, le Conseil d’État suspend le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre pris par décret en conseil des ministres le 21 juin.

      Cette première décision du Conseil d’État confirme le caractère profondément inadapté, injustifiable et présomptueux de la procédure de dissolution à notre encontre. Le ministère de l’intérieur a bel et bien voulu tordre - une fois de plus ! - les droits et libertés fondamentales censées être garanties par la constitution et il n’a pas été suivi. Bien que cette décision soit de bonne augure, elle sera rejouée lors d’une audience pour le recours au fond, qui devrait survenir à l’automne selon le Conseil d’État.

      Ce gouvernement, minoritaire à l’Assemblée Nationale, conspué par l’opinion, sourd aux mises en garde syndicales et associatives, ne tient plus que par la répression policière. Du mouvement des retraites aux révoltes pour Nahel, de Sainte-Soline au soulèvement de Nanterre, la séquence politique de ces derniers mois a démontré ce dont il était capable pour défendre les intérêts privés, l’ordre raciste et les lobbys qui ravagent la planète. Le régime macronien est résolument autoritaire. En témoigne l’autonomisation d’un appareil policier qui réprime impunément et se place au dessus de toute justice. En témoigne la doctrine française du maintien de l’ordre qui consiste à tirer à vue sur la foule, en assumant de mutiler et de tuer.

      Dans ce régime qui écrase tout ce qui se soulève, nous avons le droit et le devoir de désobéir. Les Soulèvements de la Terre incarnent cette possibilité face au bouleversement climatique, à l’effondrement de la biodiversité, à l’artificialisation des sols et l’accaparement de ce qui devrait être commun. En partant de la terre et en s’alliant pour la défendre par une suite d’actions concrètes, les Soulèvements contribuent à un basculement du rapport de force dans le champ de l’écologie politique.

      La décision du conseil d’État est un camouflet pour le ministère de l’Intérieur et plus largement pour Macron, qui a hâté la publication du décret. Il nous appartient de leur infliger d’autres défaites, de renouer avec la capacité des mouvements populaires à peser dans le rapport de force. Ne pas baisser les bras, marcher sur la tête des rois ! Impossible de laisser Macron poursuivre pendant quatre ans son entreprise de destruction écologique et sociale sans entrave.

      Nous ne les laisserons pas instaurer un dangereux précédent pour l’ensemble de celles et ceux qui luttent contre la politique du gouvernement.

      Nous remercions avec force et émotion tout.es les personnes, comités, organisations, luttes locales, juristes qui se sont battues sur tous les plans aux côtés des soulèvements ces derniers mois. L’aventure continue !

      ➡️ Prochaines étapes :

      Pour les Soulèvements de la terre, la prochain étape est le départ du convoi de l’eau contre les méga-bassines à sainte-soline à 12h vendredi 18 août prochain avec 900 vélos et 20 tracteurs. Nous y tiendrons un point presse sur la suite du mouvement pour la défense des terres et de l’eau aux côtés des différentes organisations qui ont lancé cette nouvelle mobilisation avec en ligne de mire l’obtention d’un moratoire sur les projets de bassines.

      Nous appelerons aussi à un rassemblement massif devant le conseil d’État lors de l’audience au fond pour réaffirmer : « ce qui repousse partout ne peut être dissout. On ne dissout pas un soulèvement ! », ensemble nous sommes une force tellurique !

      #OnNeDissoutPasUnSoulevement

    • https://seenthis.net/messages/1013127

      La situation ressemble de plus en plus aux Etats-Unis : ce sont souvent les cours, le Conseil d’Etat ou même parfois la Cour de cassation – les juges – qui vont éclairer une décision politique. Ce sont eux, désormais, qui sont des sortes de derniers garants de la démocratie ou des principes de droit.

  • Vous avez perdu la TELT | Communiqué commun de la coordination des opposant.es au Lyon-Turin
    17 juin 2023
    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/vous-avez-perdu-la-telt-communique-commun-de-la-coordinati

    Plus de 5000 personnes se sont rassemblées aujourd’hui pour manifester contre la ligne grande vitesse et les 260 km de tunnels du Lyon-Turin, malgré les interdictions injustifiées de la préfecture en amont, les contrôles de police et l’avalanche de répression contre nos camarades italien.nes à la frontière : les bus transportant 300 personnes venues du Val Susa ont été arrêtés avant le tunnel de Fréjus. De plus, 50 militant.es No Tav se sont vu.es remettre des refus d’entrée sur le territoire. En comparaison, les « pro Lyon-Turin » étaient seulement 150 à manifester leur soutien au projet cette semaine.

    Le cortège intergénérationnel s’est élancé vers midi, guidé par un oiseau géant. Très rapidement, il a été bloqué au niveau d’un pont sur la rivière de l’Arc dans une zone sans interdiction, ne respectant donc pas les arrêtés déposés par la préfecture elle-même. Celle-ci a refusé toutes les propositions alternatives lors des multiples négociations, en amont et pendant la manifestation, ponctuant leur mépris du dialogue de tirs de lacrymo et de grenades désencerclantes. Environ 2000 gendarmes étaient mobilisé.e.s, et le bilan actuel fait état d’une cinquantaine de blessé.es graves, 6 hospitalisations dont 2 pronostics fonctionnels engagés.

    Nous déplorons une fois de plus la réponse du gouvernement par la force à une journée de contestation joyeuse et déterminée, qui s’inscrit dans 30 ans de lutte contre un projet inutile et destructeur. (...)

    https://twitter.com/lessoulevements/status/1670176676590878721

    Les sites MUTU tienne un live sur le week-end de mobilisation en Maurienne contre la LGV Lyon-Turin. Nous le relayons sur le site !
    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/manifestation-no-tav-live

    • Petit jeu du décompte de bataille rangée :

      – 5000+ manifestants (4000+ selon Mediapart)
      – 2000 gendarmes
      – 50 blessé.es graves

      comparé à la dernière fois où Darmanin a sorti les chiens :

      – 30 000 manifestants
      – 3000 gendarmes
      – 200 blessé.es graves

      l’efficacité de la répression augmente : ratio blessés / manifestants supérieur (1% contre 0.6%)

      l’efficience en revanche diminue : le ratio gendarmes / manifestants augmente (40% contre 10%)


      ceci-dit, y avait p’tet bien moins de 30k eco-terroristes dans les champs devant la bassine

  • Les Soulèvements de la Terre sur Twitter :
    4:18 PM · 2 avr. 2023


    https://twitter.com/lessoulevements/status/1642531999377158145

    #Darmanimp | Réponse des Soulèvements de la Terre à la Trumpisation de @GDarmanin suite à son entretien avec le @leJDD.

    Découvrez en exclusivité notre réponse aux plus #dangeureux et #radicalisé ministre de France dans ce fil

    Depuis vendredi matin, 50 000 personnes, dont des milliers de personnalités, syndicalistes, artistes, scientifiques, élu-es, et des dizaines d’organisations politiques, associatives et syndicales en France et à l’international ont affirmé leur adhésion à notre mouvement à travers un appel « Nous sommes les Soulèvements de la Terre » initialement publié dans le Monde : lessoulevementsdelaterre.org/blog/nous-somm… (disponible en 7 langues, dont le russe depuis ce matin).

    Cependant et alors que les autres initiatives de soutien se multiplient à travers plusieurs tribunes indépendantes, un Ministre de l’Intérieur, aux abois, s’entête hier soir encore dans une ITW à prétendre dissoudre cette large coalition pour la défense des terres et de l’eau.
    Après les Soulèvements de la Terre, c’est désormais aussi les « zads », et derrière ce terme les luttes locales, que le gouvernements prétend faire disparaître.

    Rappelons en passant qu’à #SainteSoline, que ce soit lors des mobilisations d’octobre ou de mars, aucune zad n’était envisagée à l’issue des mobilisations, à part par @Darmanin qui agitait une pure chimère pour pouvoir affirmer qu’il avait empêché quelque chose de se produire.

    En réalité, au vu de la carte des 42 « sites sous surveillance » offerte par le JDD sur la base des services de renseignement, c’est l’ensemble des luttes écologistes vivaces de ce pays - face à des projets inutiles et écocidaires d’autoroutes, d’extension d’aéroports, de mines de lithium, de méga-bassines, de bétonisation de jardins populaires - qu’il s’agit pour ce gouvernement de museler.

    Sa cellule « anti-zad » et ce qu’elle recouvre réellement est bien une déclaration de guerre au mouvement écologiste et paysan dans son ensemble, aux habitant-es des territoires qui lui font face.
    Par ses fables sur la menace d’ultra-gauche et ses mensonges éhontés, le ministre de l’intérieur déploie évidemment un exercice de propagande destiné à se protéger de l’ensemble des vives critiques sur sa gestion brutale du maintien de l’ordre à #SainteSoline et dans les rues.

    Critiques desquelles il devra répondre devant l’ONU, le Conseil de l’Europe, les défenseurs des droits, la commission des lois, la @LDH_Fr ou encore @amnestyfrance.
    Mais nul doute que dans les délires paranoïaques et fantasmes diabolisateurs du ministère de l’intérieur, l’ensemble de ces personnes soient désormais passées dans le camp des « éco-terroristes ».

    Nul doute aussi que ses allégations délirantes sur les manifestant-es venus pour « tuer du flic » ne cherche qu’à cacher la réalité : ceux qui ont tué ces 20 dernières années dans ce pays ne sont pas les manifestant-es écologistes, mais bien la police.
    Dans son service du maintien de l’ordre et dans les quartiers populaires, entre autre. Elle a éborgné et mutilé de très nombreuses personnes durant le soulèvement des gilets jaunes, le mouvement loi travail, l’expulsion des zads ou le mouvement actuel des retraites.
    Quant à son déni réitéré sur l’usage de LBD, d’armes de guerre et surtout sur l’obstruction faite au secours par les force de l’ordre à #SainteSoline, on constate une trumpisation effarante de la parole gouvernementale passée dans une réalité alternative en qualifiant de fake news des éléments délivrés par des journaux de référence sur la base d’enregistrements et de témoignages concordants délivrés par des observateurs de la @LDH_Fr, élu-es et réprésentant-es syndicaux présents sur place :

    Mais @GDarmanin entend aussi détourner l’attention sur le fond du problème : l’action anti-écologique du gouvernement au profit d’intérêts privés.
    En pleine crise climatique et hydrologique, alors que des centaines de milliers de personnes à travers le pays ressentent une urgence aussi vitale que salutaire à agir, Darmanin se permet de mettre le doute sur la sincérité de leurs motivations.

    Il est désormais clair en tout cas que la motivation de son gouvernement est de continuer à protéger les profits de quelques industries du ciment, agricoles, des engrais, des pesticides, etc. Et ce, quel qu’en soit le coût humain, écologique, et d’ailleurs économique.
    5 millions d’euros de coût de l’opération de maintien de l’ordre le 25 mars à #SainteSoline - soit plus que la facture du chantier, des bassines qui profitent aux intérêts privés de quelques agriculteurs mais qui sont financées à 70% par de l’argent public.

    @MFesneau, le ministre de l’Agriculture, vient tout juste de revenir sur l’interdiction du S-metholachlore en guise d’allégéance au nouveau président de la FNSEA , émissaire de l’agro-business.

    Nous ne savons pas jusqu’où ira ce gouvernement pour espérer sauver sa peau en mutilant sa population et en mentant toujours plus dans les médias. Mais, nous réaffirmons qu’il est grand temps que @GDarmanin démissionne et que ce gouvernement se dissolve.

    Enfin et pour l’heure nos premières préoccupations vont toujours aux blessé-es que le gouvernement a choisi délibérément de démultiplier pour tenter de terrifier un mouvement.
    Pour elles et eux, parce qu’une lame de fond ne peut-être dissoute, nous continuerons notre combat pour les terres et l’eau, immédiatement en solidarité avec le mouvement des retraites et pour la fin des #mégabassines.

    C’est « dangereux » et pas « dangeureux » et « au » et pas « aux », c’est pas parce qu’on est d’ultra-gauche qu’on doit faire des fautes d’orthographe.

    https://threadreaderapp.com/thread/1642531999377158145.html

    https://reporterre.net/Face-a-Darmanin-une-lame-de-fond-ne-peut-etre-dissoute

  • Les Soulèvements de la Terre sur Twitter
    Réaction à l’annonce de la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre ⏚
    https://twitter.com/lessoulevements/status/1640771343418269697
    "La seule dissolution dont il doit être sérieusement question aujourd’hui est la dissolution de ce gouvernement !

    L’annonce d’une procédure de dissolution du mouvement des soulèvements de la terre est une tentative crapuleuse par le ministre de l’intérieur de faire baisser l’attention sur les violences meurtrières qu’il a déchaînées contre les manifestant-es de #SainteSoline.

    Il s’agit là encore d’étouffer un mouvement politique fédérateur qu’il considère comme un affront. Après l’attaque brutale pour briser les corps samedi, vient naturellement le pendant politico-judiciaire.

    En ce qui nous concerne et pour l’heure notre préoccupation va au soutien des dizaines de blessé-es graves dont deux sont encore entre la vie et la mort à ce jour.

    Nous appelons avec @BassinesNon et la @ConfPaysanne à se rassembler jeudi 19h00 dans toute la France devant les préfectures pour les blessé-es de Sainte-Soline, du mouvement des retraites et pour la fin des #ViolencesPolicieres.

    A ce niveau et à l’opposé des démentis du gouvernement, nous continuons à rassembler l’ensemble des preuves que l’arrivée des secours samedi a bien été délibérément obstruée par les forces de l’ordre.

    Une version corroborée par une enquête de Médiapart et les dizaines de témoignages de médics, élus, observateurs de la LDH et syndicalistes de la Confédération Paysanne présents sur place.

    Gerald Darmanin lui même a admis un « usage proscrit » du LBD par les gendarmes ce samedi à Sainte-Soline après avoir défendu le contraire mordicus pendant plusieurs jours.
    Sa responsabilité dans ces crimes est plus qu’engagée, il le sait et sa tentative de diversion n’en est que plus grossière.

    Quant à la prétention à "faire disparaître les Soulèvements de la Terre", nous sommes bien curieux-ses de voir ce que représenterait la "dissolution" d’une coalition qui regroupe des dizaines de collectifs locaux, fermes, sections syndicales, ONGs à travers le pays.

    Contrairement aux fables qui seront délivrées par le renseignement intérieur pour désigner de quelconques figures dirigeantes à clouer au pilori, les Soulèvements de la Terre n’ont rien d’un groupe circonscrit et représentent après 2 ans d’existence un large réseau implanté à travers diverses régions.
    Mais peut-être que, dans sa montée d’autoritarisme actuel, le gouvernement s’apprête effectivement à "dissoudre" une bonne partie de l’opposition écologique, paysanne et syndicale du pays.
    Puisque celle-ci a le tort de lui faire front dans la rue, dans les campagnes et que son régime politique semble aujourd’hui réduit à l’exercice de la matraque.

    L’année dernière, le même Gerald Darmanin avait d’ailleurs coup sur coup annoncé la dissolution du média Nantes Révoltée et du GALE (Groupe Antifa Lyon et Environs). Deux manœuvres ayant rapidement échoué, au vu du soutien public et de l’inconsistance juridique de la procédure.
    Nantes Révoltée n’a ainsi jamais reçu de suite aux annonces et la dissolution du GALE a été suspendue et rejetée par le Conseil d’Etat.
    Au-delà de l’écran de fumée sur les révélations quant aux manières dont il a organisé les crimes de Sainte-Soline, ce que le gouvernement cherche, en s’attaquant aux Soulèvements de la Terre, c’est à détruire un espoir collectif sur le champ politique.

    A celles et ceux qui n’en pouvaient plus de contempler l’inaction climatique du gouvernement, son soutien intangible à des lobbys industriels écocidaires et l’aggravation flagrante de la crise écologique, les Soulèvements de la Terre ont participé à donner une prise.
    Si depuis deux ans, des foules grandissantes ne se contentent plus de défiler mais recherchent des gestes ad hoc pour freiner concrètement certains chantiers, pour empêcher le pillage de l’eau ou des terres, c’est bien parce qu’il y a une urgence vitale à agir.
    Le 7 janvier dernier, suite à de précédentes menaces de dissolution, une tribune de soutien aux Soulèvements de la Terre avait été signée en moins de 48h par plus de 3000 personnalités politiques, syndicales, élu-es, scientifiques, artistes...
    https://blogs.mediapart.fr/les-soulevements-de-la-terre/blog/090123/eco-terrorisme-les-luttes-ecologistes-dans-le-viseur-du-ministere-de

    "Seulement voilà, nous qui signons cette tribune, ne croyons pas en cette fable, et nous savons de quoi nous parlons. Pour avoir participé à certaines manifestations, pour en avoir organisé d’autres, pour avoir signé des appels, des tribunes, accueilli des réunions...
    participé à la logistique de tel ou tel campement, ou à des manifestations interdites, pour nous être aussi parfois joyeusement munis de cutters, de marteaux ou de sécateurs pour autre chose que pour bricoler, pour avoir parfois simplement souri à l’idée de leur usage possible...
    nous savons qu’il n’est nul besoin de comité central, ou de cercle de stratèges aguerri.e.s, pour reconnaître autant l’urgence absolue de la situation, que l’attentisme criminel de ceux et celles qui ont le pouvoir d’arrêter la machine."
    La seule dissolution dont il doit être sérieusement question aujourd’hui est la dissolution de ce gouvernement !

    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/reaction-a-lannonce-de-la-procedure-de-dissolution-des-sou
    #mégabassines #méga-bassines
    #Sainte_Soline #Soulèvements_de_la_Terre

  • Sainte-Soline : l’enregistrement qui prouve que le SAMU n’a pas eu le droit d’intervenir

    La LDH avait envoyé samedi six équipes de trois observateurs sur le terrain, en liaison avec quatre autres personnes, restées en appui dans une salle, dans la commune de Melle (Deux-Sèvres). Parmi eux, trois avocats, Sarah Hunet-Ciclaire, Chloé Saynac et Pierre-Antoine Cazau, ainsi qu’un médecin Jérémie F., généraliste en centre de santé, qui ne souhaite pas donner son nom.

    « Pas opportun »

    C’est dans cette salle qu’a été enregistrée, par la LDH, la conversation de 7 minutes 30 avec le SAMU, que Le Monde a pu consulter. Le téléphone du médecin sonne constamment, les équipes sur place lui signalent ici une plaie cervicale, là une mâchoire fracassée ou une fracture ouverte ; et il est convenu qu’il peut servir de coordinateur. Il a déjà appelé le médecin régulateur du SAMU, d’abord pour réclamer un hélicoptère, ensuite parce que les observateurs de la LDH lui ont dit que les secours n’arrivaient pas, et qu’il y avait au moins un blessé dont le pronostic vital était engagé.

    Il est 14 h 50 lorsque le docteur F. rappelle les pompiers.
    « − Un pompier : Je viens d’avoir le SAMU sur place qui me dit, on n’envoie personne sur place, le point de regroupement des victimes est à l’église de Sainte-Soline, une fois qu’ils seront là-bas, l’engagement des moyens sera décidé.

    − Le médecin : Ecoutez, je pense que c’est une, que ce n’est pas, enfin, je pense que ce n’est pas opportun comme décision.
    − Le pompier : Alors moi je suis ni décideur, ni…
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Mégabassines : gendarmes et manifestants se rejettent la responsabilité des violents affrontements à Sainte-Soline
    − Le médecin : Attendez, attendez. Mais moi je vais vous expliquer. Moi, je suis médecin et en fait, là, il y a des observateurs de la LDH, la Ligue des droits de l’homme qui sont sur place, qui disent que c’est calme depuis une demi-heure. Donc en fait, vous pouvez intervenir et moi, mon évaluation à distance avec des éléments parcellaires que j’ai, c’est qu’il faut une évacuation immédiate.
    − Le pompier : Je vais vous repasser le SAMU. Ne quittez pas. (…)
    − Le SAMU : Allo, oui le SAMU, bonjour.
    − Le médecin : Oui, c’est vous que j’ai eu tout à l’heure au téléphone ?
    − Le SAMU : Oui.
    − Le médecin : Super. Vous en êtes où, là, de la plus grosse urgence absolue de ce que j’ai comme impression, moi, de loin ?
    − Le SAMU : Alors déjà le problème, c’est que vous n’êtes pas sur place, donc c’est un peu compliqué. On a eu un médecin sur place et on lui a expliqué la situation, c’est qu’on n’enverra pas d’hélico ou de SMUR sur place, parce qu’on a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l’ordre.
    .
    .
    .
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/28/sainte-soline-l-enregistrement-qui-prouve-que-le-samu-n-a-pas-eu-le-droit-d-

    la famille de S. est décidée à porter plainte sur ce motif.
    on sait qui informe usuellement les journalistes. les ordres policiers et préfectoraux de ne pas porter secours ne sont pas documentés par les #MMS alors que cette pratique est relativement fréquente.

    #police #violence_d'État #blessés #Samu #pompiers #préfecture#manifestation #refus_de_secours #non_assitance_à_personne_en_danger

  • #Sainte-Soline : Gérald Darmaninonvavoirdesscènesdeviolenceautresquecellesoùfigurentnospoliciersdontonnoussaouledepuisdesjoursmoijevousledit annonce engager la #dissolution du collectif écologiste Les #Soulèvements_de_la_Terre
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/28/sainte-soline-gerald-darmanin-annonce-vouloir-dissoudre-le-collectif-ecologi

    Le ministre a annoncé avoir demandé « deux rapports », l’un à la préfète des Deux-Sèvres et l’autre au directeur général de la gendarmerie nationale, sur les événements de Sainte-Soline. Ces deux rapports, a-t-il dit, seront mis « en ligne dans l’après-midi sur le site du ministère de l’intérieur ». « Le gouvernement n’a rien à cacher », a-t-il assuré.

    Selon une note du ministère datée de mardi, Soulèvements de la terre (SLT) « incite et participe à la commission de sabotages et dégradations matérielles ». Créé en 2021 par des « membres de l’ultragauche issue de l’ex-#ZAD [zone à défendre] de Notre-Dame-des-Landes » en Loire-Atlantique, SLT a « créé le concept de “#désarmement ” destiné à faire accepter la pratique de l’écosabotages », selon la note.

    En octobre 2022, lors d’une première manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline, Gérald Darmanin avait fustigé « l’#écoterrorisme » des auteurs de violence.

    edit ce qui se soulève ne se laisse pas dissoudre

    #soulèvement #gouvernement #décret #police

  • 🛑 Ce qui s’est vraiment passé à Sainte-Soline malgré les mensonges de la préfecture et du ministre de l’Intérieur...

    « Le lendemain de cette journée de mobilisation historique contre les méga-bassines, la Confédération paysanne, les Soulèvements de la Terre et Bassines Non Merci tiennent à rappeler les faits. Alors que des intox sont affirmées au plus haut niveau de l’Etat, nous avons vu et pouvons prouver... »

    🛑 💧💦🌳🔥🌍 #écologie #environnement #eau #mégabassine #sécheresse #climat #déforestation #pollution #productivisme #consumérisme #croissancisme #dérèglementclimatique #canicule... #ViolencesPolicières

    ⏩ Lire le texte complet…

    ▶️ https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/ce-qui-sest-vraiment-passe-a-sainte-soline

  • Megabassines : deux poids, deux mesures | Le monde | 26.03.23

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/26/megabassines-la-debauche-de-moyens-depeches-par-l-etat-contre-les-opposants-

    Ces situations sont d’autant plus choquantes que l’Etat déploie – brandissant le respect du droit en étendard – des moyens considérables pour entraver toute protestation. Interdictions de manifester, mobilisation d’hélicoptères, barrages filtrants déployés pour empêcher les rassemblements d’« écoterroristes », etc. Les forces de l’ordre utilisent pour surveiller et confondre ceux-ci des systèmes généralement réservés à l’antiterrorisme : installation de caméras devant le domicile d’un militant, pose d’un traceur GPS sous le véhicule de Julien Le Guet, le porte-parole du collectif Bassines non merci…

    Ce dernier a d’ailleurs été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de paraître à Sainte-Soline et à Mauzé-sur-le-Mignon. Lui sont reprochées une variété d’infractions de gravité variable, parmi lesquelles le vol d’une pelle, à l’automne 2022. Nul ne saurait contester la réalité des débordements et des dégradations matérielles qui se sont produites ce week-end autour des bassines de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon. Mais la débauche de moyens dépêchés par l’Etat pour les empêcher contraste cruellement avec la tranquillité opérationnelle dont jouissent les tenants de l’agro-industrie lorsqu’ils malmènent des journalistes ou des opposants à leurs projets.

    Mercredi 22 mars, pour la seconde fois, le vice-président de Nature Environnement 17 a vu sa propriété saccagée par des agriculteurs pro-bassines, des inscriptions homophobes taguées sur les murs. Son épouse a été agressée. Dans son édition du 23 mars, L’Obs publie une enquête édifiante sur les exactions dont sont régulièrement victimes les militants écologistes, souvent dans une indifférence à peu près totale.

    L’Etat de droit est, paraît-il, un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit et où l’égalité de traitement de chacun est garantie. Que le simple rappel de cette définition puisse ces jours-ci sembler tout à coup si subversif : cela devrait tous nous inquiéter.

    • Manifestations en France : de nombreux blessés à Sainte-Soline, Elisabeth Borne dénonce un « déferlement de violence intolérable »
      25 mars 2023
      https://www.lemonde.fr/politique/live/2023/03/25/manifestations-en-direct-pres-de-la-megabassine-de-sainte-soline-de-nombreux

      6:58
      La manifestation contre le projet de mégabassine dans les Deux-Sèvres a donné lieu à de violents affrontements dans l’après-midi. Le parquet a compté 35 blessés, dont 28 gendarmes ; les organisateurs ont eux dénombré « pas moins de 200 » manifestants blessés.

      Mégabassine de Sainte-Soline | Les organisateurs et la Ligue des droits de l’homme dénoncent une « entrave par les forces de l’ordre à l’intervention des secours »

      Les organisateurs de la mobilisation à Sainte-Soline et des témoins à l’Agence France-Presse (AFP) ont accusé les forces de l’ordre d’avoir entravé l’arrivée des secours. « La police a retardé la prise en charge des blessés en bloquant le SAMU à Sainte-Soline, alors que celui-ci avait été appelé par les manifestants dès 13 heures », écrit le mouvement des Soulèvements de la Terre dans un communiqué provisoire.

      « Les organisateurs dénoncent les graves violences aux personnes (…) et appellent les forces de l’ordre au calme. Nous sommes inquiets pour ces blessés, la priorité est et doit être leur prise en charge. »

      Mandatés par la Ligue des droits de l’homme (LDH), des observateurs des pratiques policières ont « constaté l’entrave par les forces de l’ordre à l’intervention des secours pour une situation d’urgence absolue ». Selon la Ligue, le SAMU aurait affirmé « ne pas pouvoir intervenir dès lors que le commandement leur avait donné l’ordre de ne pas le faire ». La victime se trouvait dans « une zone parfaitement calme, selon la LDH. La situation sur place ne faisait pas obstacle à l’intervention du SAMU ».

      Interrogée à ce sujet, la préfecture des Deux-Sèvres a expliqué que « pour faciliter et sécuriser l’arrivée des secours » les gendarmes les retrouvent d’abord en un point spécifique pour les escorter ensuite « jusqu’à la zone à risque ». « Cela permet, ainsi, une approche des services de secours en toute sécurité » pour la prise en charge des blessés, la manœuvre étant « soutenue par des équipes médicales opérationnelles de gendarmerie » formées à cet effet, selon la préfecture.

      #novlangue
      #mégabassines #Bassines #no_bassaran #méga-bassines
      #Sainte_Soline

    • Rassemblement contre les mégabassines : à Sainte-Soline, un deuxième acte d’une violence extrême
      25 mars 2023
      https://www.youtube.com/watch?v=EV5kG192F8g

      Cinq mois après de premiers affrontements, la commune des Deux-Sèvres a été, samedi, le théâtre de violents heurts à proximité du chantier d’une mégabassine de retenue d’eau agricole. Les blessés se comptent par dizaines, dont deux gendarmes et trois manifestants en urgence absolue.

    • L’Etat de droit est, paraît-il, un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit et où l’égalité de traitement de chacun est garantie.
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/26/megabassines-la-debauche-de-moyens-depeches-par-l-etat-contre-les-opposants-

      La guerre de l’#eau que se livrent, en France, les grands irrigants, d’une part, et les défenseurs de l’environnement et de l’#agriculture paysanne, de l’autre, est intéressante à plus d’un titre. Pas pour les images des confrontations parfois violentes, entre militants et forces de l’ordre, qu’elle occasionne de temps à autre, comme en cette fin mars autour des #mégabassines de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) : elle est intéressante car elle jette une lumière crue sur les partis pris de l’#Etat et sur l’asymétrie radicale de son action dans les situations de conflits sur l’usage de la nature et des biens communs en général. Le #productivisme y semble l’emporter sur toute autre considération, qu’elle relève de la science ou même du droit.

      (...)

      De nombreux chercheurs ont expliqué, en divers lieux et à plusieurs reprises, que ces mégabassines sont le paradigme d’une « maladaptation » au changement climatique. Au lieu d’aider les territoires et les exploitations à évoluer, elles les enferment dans l’idée dangereuse qu’il va encore être possible de maintenir des systèmes agricoles dont nul n’ignore plus qu’ils sont condamnés à brève échéance. Ces avis, répétés et jouissant d’un large consensus savant, n’ont pas changé d’un iota la position des pouvoirs publics sur le sujet.
      Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Autour des mégabassines, deux visions s’affrontent sur le partage de l’eau
      Plus inquiétant, la justice semble n’avoir pas plus de prise sur le cours des choses. Par exemple, le barrage de Caussade, en Lot-et-Garonne. Par la signature du préfet, l’Etat l’autorise en juin 2018, en dépit des avis défavorables de l’Autorité environnementale, de l’Agence française de la biodiversité, du Conseil national pour la protection de la nature. Saisie par des opposants, la justice le déclare quelques mois plus tard illégal, mais les porteurs du projet n’en ont cure. Ils lancent les travaux.

      #Stéphane_Foucart , une plume, rareté à Le Monde .

    • La Bataille des Méga-Bassines : Qui veut la Guerre de l’Eau ?
      26 mars 2023
      https://www.youtube.com/watch?v=LMJK2YZEa4M

      Voilà comment s’écrit l’Histoire. Malgré la répression et les barrages de police, 30000 personnes ont mis leur corps sur la ligne, parce que ce qui se joue ici, c’est un choix entre deux modèles d’agriculture, et l’un des deux s’accapare l’eau. La Bataille des #MégaBassines à Sainte Soline en était bien une, mais qui veut la guerre ?

    • Les Soulèvements de la Terre
      @lessoulevements 6:48 PM · 25 mars 2023
      https://twitter.com/lessoulevements/status/1639685642731831298

      🦦💥 COMMUNIQUÉ : 30 000 personnes manifestent à #SainteSoline malgré la brutalité policière pour une avancée déterminante vers la fin des #megabassines !

      ✊ Nous continuerons le combat, malgré les intimidatio
      ns et la brutalité extrème dont a fait usage le gouvernement.

    • Les observateurs de la Ligue des droits de l’homme ont confirmé « avoir constaté l’entrave par les forces de l’ordre à l’intervention des #secours pour une situation d’urgence absolue ». Ils détaillent : « Le #Samu a indiqué, […] lors d’une conversation à laquelle les avocats de la LDH ont assisté, que le commandement sur place leur avait donné l’ordre de ne pas intervenir. »

      https://www.liberation.fr/societe/bassines-de-sainte-soline-un-long-samedi-sur-un-champ-de-bataille-2023032

      Comme à Bure et ailleurs, comme j’ai vu à Paris des #pompiers militaires refusant les secours à des manifestants grièvement bléssés.

      #çacommenceàsesavoir

    • Les flics y ont laissé 6 quads en feu quand même ; bien joué ; leur démo, nos impôts ; et ça c’est qu’une partie du matos roulant. Les barbouzes y ont laissé de plumes et des traces cf https://seenthis.net/messages/996115 ; ça en fait du budget détourné par les flics pour les bassines.

      Question : Darmator a un budget illimité avec ses joujous et ses cohortes romaines de guerre en rase campagne contre les gaulois, ou il va devoir rendre des comptes, disons, à César, et en public, à un moment donné ?

    • https://www.francetvinfo.fr/france/nouvelle-aquitaine/deux-sevres/mega-bassines-qui-sont-les-manifestants_5733524.html

      Au milieu de la foule, les agriculteurs anti-bassines n’ont pas participé aux violences, mais espèrent ainsi faire entendre leur voix. « On ne s’y associe pas de manière directe, mais on est en parallèle, et chacun ses moyens d’action », estime Laurent Therond, viticulteur.

      Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, déplore les violences, sans les condamner pour autant. « On a toujours dit qu’on était des manifestants non violents chez les écologistes, (…) mais on ne va pas arrêter de venir aux manifestations parce que le maintien de l’ordre ne va pas dans ce pays », commente-t-elle.

    • la Chronique de Foucart en entier :

      « La débauche de moyens dépêchés par l’Etat contre les opposants contraste avec la tranquillité dont jouissent les tenants de l’agro-industrie »
      Chronique - Stéphane Foucart, journaliste au « Monde » Publié le 26 mars 2023,
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/03/26/megabassines-la-debauche-de-moyens-depeches-par-l-etat-contre-les-opposants-

      Des réserves d’eau de substitution jugées illégales par la justice continuent d’être exploitées sans que l’Etat, prompt à interdire les rassemblements des militants écologistes au nom du respect du droit, n’y trouve rien à redire, relève Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

      La guerre de l’eau que se livrent, en France, les grands irrigants, d’une part, et les défenseurs de l’environnement et de l’agriculture paysanne, de l’autre, est intéressante à plus d’un titre. Pas pour les images des confrontations parfois violentes, entre militants et forces de l’ordre, qu’elle occasionne de temps à autre, comme en cette fin mars autour des mégabassines de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) : elle est intéressante car elle jette une lumière crue sur les partis pris de l’Etat et sur l’asymétrie radicale de son action dans les situations de conflits sur l’usage de la nature et des biens communs en général. Le productivisme y semble l’emporter sur toute autre considération, qu’elle relève de la science ou même du droit.

      On le sait, le principe de ces « retenues de substitution » est de stocker en surface de l’eau pompée dans les nappes phréatiques en hiver, pour la rendre disponible au printemps et en été à quelques grands exploitants. Or, on le constate aujourd’hui, la recharge hivernale des nappes n’est pas garantie. Et elle le sera de moins en moins dans un monde où le climat est toujours plus chaud, les précipitations plus irrégulières et les sols plus imperméables. Le remplissage des bassines est donc susceptible d’avoir un impact fort sur l’hydrographie locale, les écosystèmes terrestres et côtiers, l’humidité des sols, etc.

      De nombreux chercheurs ont expliqué, en divers lieux et à plusieurs reprises, que ces mégabassines sont le paradigme d’une « maladaptation » au changement climatique. Au lieu d’aider les territoires et les exploitations à évoluer, elles les enferment dans l’idée dangereuse qu’il va encore être possible de maintenir des systèmes agricoles dont nul n’ignore plus qu’ils sont condamnés à brève échéance. Ces avis, répétés et jouissant d’un large consensus savant, n’ont pas changé d’un iota la position des pouvoirs publics sur le sujet.

      Plus inquiétant, la justice semble n’avoir pas plus de prise sur le cours des choses. Par exemple, le barrage de Caussade, en Lot-et-Garonne. Par la signature du préfet, l’Etat l’autorise en juin 2018, en dépit des avis défavorables de l’Autorité environnementale, de l’Agence française de la biodiversité, du Conseil national pour la protection de la nature. Saisie par des opposants, la justice le déclare quelques mois plus tard illégal, mais les porteurs du projet n’en ont cure. Ils lancent les travaux.
      Le barrage est construit sur une largeur de plus de 350 mètres et sur plus de 10 mètres de profondeur, détruisant une zone humide. Le tout dans une atmosphère délétère où les membres des associations de défense de l’environnement sont intimidés, menacés de mort. Aujourd’hui, France Nature Environnement recense cinq décisions de justice, de différentes juridictions, confirmant l’illégalité de l’ouvrage. Il est toujours là, avec sa retenue de près de 1 million de mètres cubes.
      Hélicoptères, barrages filtrants, traceur GPS…

      L’histoire des cinq mégabassines de La Laigne, Cramchaban et La Grève-sur-Mignon (Charente-Maritime), et leur 1,6 million de mètres cubes, n’est pas différente. Annulation de l’autorisation de remplissage et d’exploitation en 2009. Confirmation en appel l’année suivante. Rien à faire : les bassines sont construites et exploitées. Une nouvelle demande d’autorisation, presque identique à la première, est formulée en 2015… et accordée par le préfet. Avant que ce nouvel arrêté ne soit derechef annulé par la justice administrative en 2018, puis en 2022. Comme la retenue de Caussade, ces ouvrages sont illégaux et toujours exploités – à l’exception d’un seul, endommagé par des militants en 2021.

      Ces situations sont d’autant plus choquantes que l’Etat déploie – brandissant le respect du droit en étendard – des moyens considérables pour entraver toute protestation. Interdictions de manifester, mobilisation d’hélicoptères, barrages filtrants déployés pour empêcher les rassemblements d’« écoterroristes », etc. Les forces de l’ordre utilisent pour surveiller et confondre ceux-ci des systèmes généralement réservés à l’antiterrorisme : installation de caméras devant le domicile d’un militant, pose d’un traceur GPS sous le véhicule de Julien Le Guet, le porte-parole du collectif Bassines non merci…
      Ce dernier a d’ailleurs été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de paraître à Sainte-Soline et à Mauzé-sur-le-Mignon. Lui sont reprochées une variété d’infractions de gravité variable, parmi lesquelles le vol d’une pelle, à l’automne 2022. Nul ne saurait contester la réalité des débordements et des dégradations matérielles qui se sont produites ce week-end autour des bassines de Sainte-Soline et de Mauzé-sur-le-Mignon. Mais la débauche de moyens dépêchés par l’Etat pour les empêcher contraste cruellement avec la tranquillité opérationnelle dont jouissent les tenants de l’agro-industrie lorsqu’ils malmènent des journalistes ou des opposants à leurs projets.

      Mercredi 22 mars, pour la seconde fois, le vice-président de Nature Environnement 17 a vu sa propriété saccagée par des agriculteurs pro-bassines, des inscriptions homophobes taguées sur les murs. Son épouse a été agressée. Dans son édition du 23 mars, L’Obs publie une enquête édifiante sur les exactions dont sont régulièrement victimes les militants écologistes, souvent dans une indifférence à peu près totale.
      L’Etat de droit est, paraît-il, un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit et où l’égalité de traitement de chacun est garantie. Que le simple rappel de cette définition puisse ces jours-ci sembler tout à coup si subversif : cela devrait tous nous inquiéter.

  • Mégabassines : « Une parodie de procès », selon les opposants
    Par Laury-Anne Cholez et Yoan Jäger (photographies) 29 novembre 2022
    https://reporterre.net/Mega-bassines-une-parodie-de-proces-selon-les-opposants

    Cinq militants interpelés lors de la manifestation contre la bassine de Sainte-Soline ont été condamnés le 28 novembre à entre deux et trois mois de prison avec sursis. Ils ont déserté leur procès dès le début de l’audience.

    Niort (Deux-Sèvres), reportage

    C’est un procès déserté par ses prévenus qui s’est tenu lundi 28 novembre au tribunal de Niort. François B., David et Jean H. ainsi que Julien M. comparaissaient pour avoir pris part à la manifestation contre la bassine de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le 29 octobre dernier. Ils étaient accusés de « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations de biens ». Cette mobilisation contre ces gigantesques réserves d’eau dédiées à l’agriculture industrielle avait été fortement réprimée, avec près de soixante blessés parmi les manifestants et six gardes à vue. (...)

    #Sainte-Soline

    • COMMUNIQUÉ SUITE AU JUGEMENT D’AUJOURD’HUI
      Les Soulèvements de la Terre | 28 nov. 2022
      https://twitter.com/lessoulevements/status/1597291762632232961


      Parodie de justice et lourde répression pour tenter d’asphyxier le mouvement anti #mégabassine à #Niort (mais, on ne lâchera rien !)

      Après un refus injustifiable de renvoi, en leur absence et celle de leurs avocat•es, cinq militants anti-bassines viennent d’être condamnés lourdement en première instance pour une simple participation à la manifestation de Sainte-soline.

      Le collectif Bassines Non Merci, Les Soulèvements de la terre, les cinq prévenus ainsi que leurs avocat•es, dénoncent un nouveau déni de justice dans le cadre de la répression exceptionnelle visant les militants anti-bassine.

      Ils mettent en cause les lourdes pressions d’un gouvernement dont l’inaction climatique est devenue flagrante et qui fait face à un mouvement populaire croissant pour la défense de l’eau.

      Il y a un mois 5 personnes se voyaient chargées du chef d’inculpation de « participation à un groupement en vu de commettre des violences ou dégradations de biens » pour avoir été simplement présentes à la manifestation de Sainte-Soline tout comme 8000 autres personnes.

      On voit bien là qu’il s’agit d’un glissement inquiétant de la répression politique en france : juger une intention présumée plutôt qu’un acte, et cela sans qu’aucune preuve ne vienne appuyer ces allégations.

      Parmi les inculpés, Robin grièvement blessé à la tête par un tir de LBD à la tête avait été interpellé sur son lit d’hôpital après 6 jours de soins et placé directement en garde à vue, là encore sans qu’on ait rien à lui reprocher qu’une banale participation à la manifestation.

      A la suite de cette garde à vue, les 5 inculpés ont refusé de comparaître immédiatement afin de préparer leur défense. Malgré cela, une date avait été fixée à peine un mois plus tard au 28 novembre.

      Dans l’intérêt des inculpés faisant face à la préfecture qui prépare un dossier depuis plus d’un an comme le dévoileront les réquisitions, un report de ce procès avait été demandé cet après-midi lors de l’audience.

      Au vu du contexte et des faits reprochés, ce procès représentait en effet celui de tout un mouvement qui s’oppose à la privatisation de l’eau et revendique le droit de s’y opposer.

      Nous souhaitions voir témoigner à cette barre des hydrologues, des paysans, toutes celles et ceux qui seront privés de cette eau qui remplit les bassines. Cette défense ne pouvait être préparée en trois semaines.

      Robin était par ailleurs encore en arrêt suite à sa blessure et ne pouvait être présent aujourd’hui au tribunal, ainsi que l’avocate de 3 des prévenus.

      Pour l’avocat de deux des inculpés « les renvois sont choses courantes, dans l’intérêt des droits de la défense, aujourd’hui ces droits ont été violés, la justice ici cède aux pressions du politique ».

      Ce refus de renvoyer le procès quitte à ne pas entendre la défense et mal juger s’inscrit dans un contexte de pressions politiques où le garde des sceaux a demandé par circulaire « une réponse pénale systématique et réactive » à l’encontre des militant•es anti-bassines.
      Refusant pour leur part un jugement expéditif concernant la protection des ressources pour les décennies à venir, l’avocat, les inculpés et les militant•es présent•es ont choisi de quitter l’audience, quitte à aller en appel.

      Ils ont refuser d’accorder le moindre crédit à une cour prête à juger un absent blessé et des prévenus dont tous les avocats n’étaient pas présents.
      Face à une cour vide, le procureur a demandé des peines qualifiées « d’avertissement » : 4 mois de prison avec sursis et une interdiction de séjour sur le territoire des Deux-Sèvres de 5 ans.
      Il s’agit bien là d’empêcher les militant•es d’exercer leur simple droit de manifester pendant une longue durée et de tenter d’asphyxier l’opposition aux bassines.

      À audience expéditive, jugement expéditif, le juge a décidé de rendre sa décision dans la foulée de l’audience, en suivant les réquisistions du procureur.
      Les 5 prévenus ont été condamnés à 2 ou 3 mois de sursis en fonction des personnes et sont effectivement interdites de séjour dans les Deux Sèvres pour trois ans. Fait relativement inédit sur ce type d’affaires, ces peines sont même appuyées d’une exécution provisoire.

      Comme suggéré par @E_DupondM dans sa circulaire, il y a là de toute évidence un empressement à faire des « exemples » afin de décourager tout un chacun.e de se rendre à des manifestations, pourtant suivies à chaque fois plus massivement.

      Ce refus de renvoi, cette condamnation sont les signes d’un gouvernement aux abois, et d’une justice aux ordres. Nous appelons à des réactions politiques rapides et protestations contre ce jugement inique qui met en péril le droit de manifester.

      Les prévenus feront appel de cette décision et nous serons là pour leur apporter tout le soutien que le mouvement de défense de l’eau leur doit. Ils auront aussi besoin de votre soutien !

      Merci à toutes celles et ceux qui se sont rassemblé•es aujourd’hui, merci pour la bonne humeur malgré la pluie (qu’au fond on est ravi de voir tomber), merci pour la générosité de celles et ceux qui apportent leur soutien au mouvement !
      #NoBassaran

  • Restrictions sur l’eau dans de nombreux départements - La guerre de l’eau ne fait que commencer
    https://ricochets.cc/Restrictions-sur-l-eau-dans-de-nombreux-departements-La-guerre-de-l-eau-ne

    Non seulement les méga-bassines sont néfastes pour la nature et l’agriculture paysanne, mais cet automne-hiver il n’y aura peut-être même pas assez d’eau pour les remplir... (chaleurs records en octobre) Pour le capitalisme et le régime macroniste, la priorité est la poursuite quoi qu’il en coûte (à notre santé et aux écosystèmes) de l’agro-industrie perfusée aux énergies fossiles et aux pesticides avec robotique, numérique, drones, OGM et guidage des machines par satellites. Et pour vous ? Le système en (...) #Les_Articles

    / #Agriculture, #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle

    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/exigence-de-moratoire-sur-les-bassines
    https://twitter.com/lessoulevements/status/1587817935652982786

  • Conf’ Paysanne sur Twitter , 10:39 AM · 28 août 2022
    https://twitter.com/ConfPaysanne/status/1563808542100004865

    "Action coup de poing de la ConfPaysanne avec @lessoulevements dans le Var contre l’accaparement du foncier. Lancement d’une vendange militante d’un domaine racheté par @LVMH @chateaudesclans

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1563808482150813698/pu/vid/1280x720/85AX6w8YqRbInxr2.mp4?tag=12

    Action coup de poing de la @ConfPaysanne
    avec @lessoulevements dans le Var contre l’accaparement du foncier. Lancement d’une vendange militante d’un domaine racheté par @LVMH
    @chateaudesclans.

    Les montages sociétaires ne sont pas régulés en France pour favoriser l’installation et la dynamique de nos territoires. Des investisseurs comme #BernardArnault s’accapagent ainsi des domaines viticoles. Non à une viticulture sans paysan.nes ! Stop financiarisation !


    Nous reprenons la terre à la finance ! Vendange dans la bonne humeur pour stopper la spéculation sur les terres agricoles !
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1563809669096824832/pu/vid/1280x720/toeCiCqowL-SR9SV.mp4?tag=12

    Les raisins commencent à affluer. #WhisperingAngel #Garrus #ChateaudEsclans les fruits de la Terre doivent revenir aux paysan.nes. Pour cela, il nous faut une grande Loi foncière pour réguler le foncier agricole. #safer

    Vendange terminée : un cortège de plus de 300 manifestant.es se forme et déambule parmi les vignobles. Direction la nouvelle cave #lvmh #ChateaudEsclans dont les travaux sont sur le point de s’achever pour presser le raisin devant !
    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1563818105008168960/pu/vid/1280x720/OEhUE2qJ_ljzOX1s.mp4?tag=12

    Accaparement du foncier agricole : Paysan.nes et citoyen.nes se soulèvent dans le Var pour reprendre la terre à Bernard Arnault @lessoulevements @ConfPaysanne07 @LesAmisdelaConf @ConfAura @ConfDrome @ConfAude @PaysanneVar

    C’est une loi foncière qui lutte contre la financiarisation et les montages sociétaires type holding que nous revendiquons par cet acte de désobéissance civile contre @LVMH #ChateaudEsclans

    Reprenons la terre à la finance ! Le vignoble du Var est la proie d’investisseurs qui font flamber le prix du foncier. L’avenir du territoire va peu à peu être sous la mainmise de grands groupes, paysan.nes et leurs coopératives asservies une fois le monopole financier en place.

    L’accaparement du foncier agricole inquiète aussi pour l’installation de paysan.nes. Cette action vise à alerter les viticulteurs des dangers de l’accaparement financier des terres. Pour une viticulture paysanne ! Stop @LVMH

    Nous avons besoin d’outils de régulation ! Vite une loi foncière à la hauteur face à la financiarisation et aux montages sociétaires ! @AssembleeNat @publicsenat

    @MFesneau à quand une loi foncière pour stopper la financiarisation et l’agrandissement ? @fnsafer @PotierDominique @LVMH

    Conf’ Paysanne
    @ConfPaysanne
    11:23 AM · 28 août 2022
    https://twitter.com/ConfPaysanne/status/1563826354050764800

    Ce dimanche 28 août, 300 personnes ont repris une parcelle de vignes à la finance. Cette parcelle fait partie du domaine des Esclans récemment racheté par #BernardArnault, deuxième homme le plus riche du monde et dirigeant du groupe @LVMH
    (...)

    • Les Soulèvements de la Terre sur Twitter ,10:53 AM · 28 août 202
      https://twitter.com/lessoulevements/status/1563812102581665792

      🧑🏼‍🌾 Dans le Var on est plus de 300 avec la @ConfPaysanne
      et @lessoulevements
      en vendanges ce matin... Sur les terres de @LVMH
       ! Face aux milliardaires qui s’approprient la terre, on la reprend pour des usages paysans

      Nous sommes sur une parcelle du château d’Esclans, racheté par l’empire LVMH de Bernard Arnault !

      Cette action fait suite à celle que nous avons menée le 29 janvier 2022 dans le vignoble jurassien, avec la @ConfPaysanne pour reprendre des terres laissées à l’abandon. ImageImageImage
      D’ici 10 ans, la moitié des terres agricoles vont changer d’exploitant·e :il y a urgence à s’intéresser à leur devenir

      Vont-elles être reprises par de nouveaux paysan·nes, ou vont-elles partir à l’agrandissement d’exploitations toujours plus grandes et industrialisées ? Image
      Les données du recensement agricole sont sans appel : on est face à une concentration foncière et un plan de licenciement silencieux et massif... Au profit de gros acteurs comme LVMH !

      En 2000, la surface moyenne des exploitations était de 42 ha, 55ha en 2010 puis à 69 ha en 2020
      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1563815311283036163/pu/vid/720x1280/4L8ZYr0ufnIKFYno.mp4?tag=12


      En 10 ans, la moyenne des surfaces par unité de production a augmenté de 25% alors que le nombre de fermes a reculé de 21%.

      Un recul de l’emploi agricole de 11%, soit une perte de 81000 emplois, 8 100 en moyenne par an.
      Le monde paysan est peu à peu tué par l’accaparement !
      Aujourd’hui dans le Var comme hier dans le Jura on s’attaque à l’accaparement de la viticulture par quelques uns au détriment de paysans qui ne peuvent plus s’installer ou vivre de leur travail, à qui les terres sont volées.

      Alors face aux accapareurs on reprend la terre et ses fruits !
      Nous avons récolté ce matin le raisin de Bernard Arnault destine à du vin de luxe, le Whispering Angel, un des rosés les plus chers du monde... Qui servira à autre chose qu’a ses profits 😏

      Après la récolte et une manif avec le raisin sur les terres de @LVMH, c’est l’heure de la vendange ! ImageImageImageImage
      Cette cuvée spéciale récupérée chez Bernard Arnault servira à soutenir la lutte pour protéger les têtes agricoles, empêcher leur accaparement et pour une viticulture paysanne. Et elle s’annonce très réussie, bravo à toustes !