Roubaix : Les grandes familles

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  • Roubaix : Les grandes familles Les pieds sur terre
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    Résumé
    Ghislain Prouvost est un des héritiers de la famille qui a fondé à Roubaix une usine de peignage de laine. Portrait d’un fils de grande famille.

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    Fils d’un riche homme d’affaires de Roubaix et d’une Bretonne issue d’une famille noble, Ghislain dit n’avoir jamais été considéré comme faisant partie de la famille Prouvost parce que sa mère n’était pas du Nord de la France. Des années plus tard, Ghislain se marie lui-même avec une femme bretonne. Son entourage questionne de nouveau ce choix : “Mais pourquoi n’a-t-il pas épousé une fille du Nord ?”.

    La famille Prouvost connaît un succès financier grâce à la création par Amédée Prouvost de l’entreprise Peignage Amédée Prouvost, spécialisée dans le peignage de laine, vers 1850. Son petit-fils, Jean Prouvost, crée par la suite, en 1911, l’entreprise La Lainière de Roubaix. Malgré la réussite de l’entreprise, le mode de vie de la famille devient plus simple après-guerre. L’argent gagné est principalement dédié à l’achat de nouvelles machines pour l’usine. Ghislain se souvient de la vieille voiture Citroën BX toute cabossée de son père. “On vivait par certains côtés, très sobrement.”


    “Mes parents avaient acheté un vieux voilier et on allait en un peu plus d’un mois et demi jusqu’au Liban. Donc il y avait l’Italie, on faisait des îles grecques, on s’arrêtait en Turquie, on se baladait pieds nus dans des sites historiques. On aurait pu rapporter tout ce qu’on voulait, des sculptures, des choses. On ne le faisait pas parce qu’on n’avait pas la place, et ça pesait lourd quand même.” Ghislain

    Nous, quand on allait skier, on avait des pantalons troués et des vieilles chaussures parce qu’on n’avait pas d’argent. On n’avait pas un sou.” Ghislain

    Ghislain se souvient d’un jour, dans la cour de l’usine, où des personnes brûlaient un portrait de son père, qu’il considérait comme un homme socialiste. “Roubaix, c’était la lutte des classes. C’était aussi vrai dans les usines.” Pour Ghislain, c’est à cause de ces conflits que Roubaix a “connu une certaine chute”.

    Dans les années 1990, en raison d’une crise de la laine et de la lutte contre la pollution résiduelle qu’entraînait l’usine Peignage Amédée Prouvost, celle-ci ferme ses portes. Tandis que La Lainière de Roubaix est revendue à la famille Seydoux pour 2 milliards de francs, soit environ 300 millions d’euros.

    Ghislain a préféré vendre l’entreprise parce qu’il considère qu’il n’a pas été élevé comme un héritier de l’entreprise, qu’il n’a pas été destiné à la diriger. “L’affaire ne nous appartenait pas. Nous appartenions à l’affaire.”

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