• Parce que c’était Jean-Luc Godard, parce que c’était Elias Sanbar
    Antoine Perraud | 13 septembre 2022 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/130922/parce-que-c-etait-jean-luc-godard-parce-que-c-etait-elias-sanbar

    « Nous sommes devenus amis en 1969. Cette année-là, Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Gorin et Armand Marco prennent contact avec la cellule du Fatah à Paris, en disant qu’ils veulent aller sur le terrain pour faire un film sur la Palestine qui s’appellera Jusqu’à la victoire – il devait devenir cinq ans plus tard, après bien des tribulations, Ici et ailleurs. Venu de Beyrouth pour mes études, j’étais dans la cellule à Paris et j’ai été chargé de les accompagner sur place.

    Ce fut donc une très vieille amitié, ininterrompue, depuis plus de 50 ans, qui s’est renforcée, au fil des années, dans une très grande complicité fraternelle. Jamais je ne l’ai dit de son vivant, mais j’ai eu la chance de côtoyer ainsi un génie du cinéma et de l’image. Et ce, sans être dans une relation professionnelle avec lui : je n’étais ni producteur, ni critique, j’étais un pote…
    (...)
    Parallèlement à cela, j’ai connu un homme d’une affection incroyable et d’une fidélité en amitié comme j’en ai rarement vu. Son souci, non pas de moi personnellement mais des Palestiniens, n’a jamais disparu. Certains en profitent pour glisser que s’il était tellement constant dans son appui à la Palestine, c’est qu’il devait être vaguement antisémite. Voilà encore une autre sottise qui lui collait à la peau ! (...)