Retraites : Macron annonce la guerre sociale cet hiver

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  • [visé par une enquête pour « prise illégale d’intérêts » et « corruption »] Olivier Dussopt prêt à durcir l’accès à l’indemnisation du chômage en cas d’abandon de poste
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/09/27/olivier-dussopt-pret-a-durcir-l-acces-a-l-indemnisation-du-chomage-en-cas-d-


    Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion, à la deuxième journée d’université d’été du Medef, le 30 août 2022. BENJAMIN GIRETTE POUR « LE MONDE »

    Un abandon de poste intervient lorsqu’un salarié ne vient plus travailler sans justification et finit par être licencié par son employeur.

    « Il y a une faille : un salarié qui procède à un abandon de poste a accès à des conditions d’indemnisation plus favorables qu’un salarié qui démissionne. » Devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée, qui examine le projet de loi sur l’#assurance-chômage, le ministre du travail, Olivier Dussopt, s’est dit prêt, mardi 27 septembre, à durcir l’accès à l’indemnisation du #chômage dans le cas d’abandon de poste. Cette situation intervient lorsqu’un salarié ne vient plus travailler sans justification et finit par être licencié par son employeur.
    « Nous sommes ouverts à ce que ces conditions soient alignées » sur celles des démissions, a-t-il ajouté, alors qu’un amendement des Républicains (LR) a été déposé dans ce sens, tout en veillant « à ce que les salariés qui abandonnent leur poste pour des raisons de sécurité ne soient pas pénalisés ».

    Peu d’exceptions permettant aux démissionnaires d’être indemnisés

    Une poignée seulement d’exceptions permettent aux démissionnaires de toucher le chômage. Parmi elles, le fait de suivre un conjoint a concerné 14 000 cas en 2021, selon l’Union nationale pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unédic). Depuis 2019, la possibilité est également ouverte une fois tous les cinq ans à ceux qui ont un projet professionnel (12 000 cas en 2021).

    Pour quitter son emploi en étant indemnisé, le salarié peut demander une rupture conventionnelle à son employeur, mais ce dernier n’est pas contraint de la lui donner. En l’absence d’obtention de cette rupture, certains salariés choisissaient donc l’abandon de poste, qui constitue un licenciement pour faute et ne le prive donc pas de son droit à bénéficier de l’assurance-chômage.

    S’il n’existe aucune statistique sur ces abandons de poste, les députés LR affirment dans leur amendement que « c’est un phénomène de plus en palpable par les milieux professionnels ». « Le salarié qui veut quitter son emploi (…) pour se retirer du marché du travail tout en ayant pour objectif de conserver un revenu ne va pas démissionner mais simplement ne plus revenir au travail afin que l’employeur, de guerre lasse, procède à son licenciement », avancent-ils. « Alors que le démissionnaire est tenu par un préavis qui permet à l’employeur de s’organiser, l’employé fantôme, en abandonnant son poste du jour au lendemain, perturbe le bon fonctionnement de l’entreprise », ajoutent-ils.

    Pour lutter contre les tensions de recrutement, M. Dussopt s’est, en revanche, montré plus réservé sur la volonté de certains députés de durcir l’accès au chômage pour un CDD refusant un CDI. Le ministre a rappelé que lorsqu’un salarié refuse un CDI proposé dans les mêmes conditions que son CDD, alors la prime de précarité de 10 % n’est pas due par l’employeur, une disposition méconnue selon lui.

    tiens encore un truc pointé à droite et pas compris à gauche : que l’on puisse ne pas vouloir un CDI, spécialement si on a fait assez de temps d’emploi pour avoir droit au chômage, le temps de trouver autre chose de pas trop inacceptable, pas trop long, pas trop nuisible. on peut se piquer d’écologie sans même piger que dans et contre l’économie primum non nocere, c’est une pratique, et que tabler là dessus plutôt que sur des idées supposerait plus de revenu.

    edit "Je déteste le procès en assistanat" : Olivier Dussopt [visé par une enquête pour « prise illégale d’intérêts » et « corruption »], un ministre au travail
    https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/je-deteste-le-proces-en-assistanat-olivier-dussopt-un-ministre-a

    rapports maffieux. faut parfois aller au charbon sur des bullshits jobs. l’un des premiers meurtres commis par Mesrine était motivé par la volonté de se concilier des proxénètes qui risquaient de s’en rependre à lui si il n’abattait pas un prolo de 22 ans

    #travail #employé_fantôme #discipline #droit_au_chômage #abandon_de_poste, #licenciement_pour_faute #démission #rupture_conventionnelle

    • S’ils nous pondent un CDD sans indemnités chômage à la fin, c’est assuré que 2 mois après on aura des patrons qui chouineront dans les médias « on ne trouve plus personne pour bosser pour nous ». Ce sont vraiment des génies. Je me souviens pourtant encore des promesses de Macron et les délires médiatiques sur le modèle « à la danoise », avec la démission qui ouvrirait droit aux indemnités (ce qui a accouché d’une souris avec cette histoire de tous les 5 ans et attention que si tu veux monter ta boîte).

    • le CDD sans droit au chômage existe ! qu’il dure moins de 6 mois, c’est le cas général. la durée des CDD n’a cessé de dégringoler (un mois en moyenne, je crois). quant à enchaîner assez de CDD (6 mois d’emploi sur les 24 derniers mois) pour ouvrir des droits, c’est pas évident, et si on pratique sur ce type de rythme pour compléter une alloc trop faible (45% des chômeurs indemnisés sont en « activité réduite ») on tombe dans le cas de ces montants d’allocs chômage dégraissées jusqu’à l’os ou réduites à rien du droit au chômage des salariés à l’emploi discontinu (intermittents spectaculaires soigneusement mis à part) opéré par la dernière contre-réforme https://seenthis.net/messages/931532, comme c’est le cas de centaines de milliers de personnes.

      à gauche, et syndicalement, on croit (au mieux...) que cela sert à faire baisser les salaires des ex-chômeurs et à leur faire accepter n’importe quelles conditions de travail (sans doute, peut-être, sauf que le retour de l’inflation rappelle que la rigidité des salaires à la baisse constitue un souci majeur auquel on oppose d’autres armes politiques que le choix du chômage ou la précarisation).
      mais au lieu de lire de telles opérations depuis la commisération ou l’empathie (exceptionnelle et sans fruit) « pour les chômeurs », les salariés en poste plus stable pourraient bien, plutôt que d’en venir au sempiternel ’"les pauvres jouent contre nous tant ils sont disponibles et conformes aux exigences patronales" (et, ambivalence évidente : « ce sont des cassos qui vivent à nos crochets » https://seenthis.net/messages/974441#message974449), partir de leur propre expérience : non seulement de salaires qu’ils ont du accepter en raison du risque chômage, mais combien d’heures supplémentaires non payées ? combien de tâches indues ? combien de souffrance au travail ? combien de salaires de merde toujours bloqués, parfois « compensés » par des primes à l’évanescence programmée ? penser à ce quittait mal, à toute cette acceptation d’un quotidien de travail. à quel point sommes-nous pris dans le modèle du travail indépendant où chaque jour on a - y compris en CDI ! - à se vendre comme performant et, mieux, cools, en cautérisant vaille que vaille la douleur en réfrénant la haine, n’arrivant que par exceptions (gilets jaunes) à en faire autre chose qu’une autodestruction plus ou moins radicale ?

      l’exploitation dans ce capitalisme de plate forme dont le site de France travail (ex policemploi) n’est qu’un des innombrables ouvroir allie bureaucratie, rapports féodaux, taylorisme, travail indépendant, management, domesticité, marketing (et marketing de soi) dans et hors emploi. la révolution capitaliste permanente se fout des dichotomies, des frontières, de la pureté, elle avance. en marche, disait dans les pas de Pétain un fameux cocaïné à moumoute

      #CDD #CDI #emploi

    • la société d’abandon s’équipe sans cesse contre qui risque de se soustraire à ses normes. si les employés pouvaient lâcher leurs patrons comme les patrons lâchent les salariés, ce serait terrible, ce serait une réalisation du fantasme de 36 (des congés payés, mais ils ne vont pas revenir !!!), et la triste réalité subie durant un bout des années 60 et 70 où l’usage ouvrier (ce turn-over que la gauche attribue en tous cas à la domination patronale, à sa puissance, ah ah ah) de la mobilité hypothéquait la rentabilité. cette histoire de démission autorisée se devait d’être aussi conditionnée à l’économie que possible. faut se créer comme boite, pas fabriquer encore plus des mères solos ça gâche une partie de l’élevage, pas payer des allocs « sans contrepartie » à qui n’est pas déjà rentier et propriétaire, on a donné !

      à noter une part des « abandons de poste » est due à des refus patronaux de démarriage à l’amiable (ruptures conventionnelles) et de propositions de rupture si méchamment peu payées qu’elles exigent vengeance (foutre le wild dans le service)

      #démission

    • À l’issue d’un dîner pestilentiel : Réforme des retraites : Olivier Dussopt n’exclut pas une dissolution de l’Assemblée en cas de motion de censure
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/09/29/retraites-olivier-dussopt-n-exclut-pas-une-dissolution-de-l-assemblee-en-cas

      Il a été chargé par Elisabeth Borne de conduire « dès la semaine prochaine » des négociations avec partenaires sociaux et groupes parlementaires.

      Olivier Dussopt, interrogé sur LCI jeudi 29 septembre, n’a pas exclu qu’Emmanuel Macron décide de dissoudre l’Assemblée nationale en cas de vote d’une motion de censure contre le gouvernement au sujet de la réforme des retraites. « Si toutes les oppositions se coalisaient pour adopter une motion de censure et faire tomber le gouvernement, il [le président de la République] s’en remettrait aux Français et les Français trancheraient, et diraient quelle est la nouvelle majorité qu’ils veulent », a affirmé le ministre du travail.

      Cette réforme – qui prévoit notamment de reporter par paliers l’âge de départ en retraite, pour aboutir à 65 ans en 2031 – est le dossier le plus explosif de la rentrée politique et du début du second quinquennat d’Emmanuel Macron.(...)

      L’exécutif a décidé de temporiser sur la question, en ouvrant un nouveau cycle de concertations avec partenaires sociaux et forces politiques en vue d’une adoption d’un projet de loi global « avant la fin de l’hiver », a annoncé jeudi Elisabeth Borne à l’Agence France-presse (AFP). Il n’y aura donc pas de « passage en force » sur ce sujet, comme cela était redouté au sein même de la majorité.

      (...) la déclaration du ministre du travail sur LCI peut viser à s’assurer le soutien de la droite, car le parti Les Républicains, en cas de dissolution de l’Assemblée, risquerait de perdre des sièges. Marine Le Pen, forte de l’élection inédite de 89 députés en juin, qui a beaucoup contribué à chambouler le jeu parlementaire, a fait mine de se frotter déjà les mains : « Chiche » à la dissolution, a-t-elle écrit sur Twitter. (...)

      Un projet de loi dédié présente un risque de taille pour l’exécutif, qui ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée. Il pourrait l’obliger à recourir à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote sauf motion de censure, mais ce levier n’est utilisable qu’une fois par session parlementaire.

      La situation des assurés en fin de carrière
      https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-05/Fiche%2020%20-%20La%20situation%20des%20assurés%20en%20

      près de la moitié des personnes connaissent au moins une fois une période significative de chômage, de maladie, d’invalidité ou d’absence par rapport au marché du travail après 50 ans.

      Activité des seniors et politiques d’emploi, AVRIL 2022
      DONNÉES À FIN DÉCEMBRE 2021
      https://dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/files/80d94dd7dbc89f535116072a9a536201/Dares_tableau-de-bord-seniors_T42021.pdf

      Emploi, chômage et inactivité des seniors
      Les seniors en emploi aidé
      Les cessations anticipées d’activité
      Taux d’emploi des seniors en comparaison internationale

      il a une tête d’officier parachutiste ce Dussopt

      #retraites

    • la jungle des droits collectifs : Chômage non indemnisé en fin de carrière : quelles conséquences sur ma retraite ?
      https://www.notretemps.com/retraite/comprendre/chomage-non-indemnise-en-fin-de-carriere-quelles-consequences-sur-ma-ret

      Travailleur indépendant ou salarié en fin de droits au chômage, inscrivez-vous à Pôle emploi, même sans indemnités. Ça peut être très utile pour votre retraite. Le point sur les trimestres gratuits avant et après 55 ans.

      Il n’est pas rare que les salariés pointent à Pôle emploi en fin de carrière. Malheureusement leur âge ne simplifie pas leur retour à l’emploi, une difficulté accrue par la crise sanitaire actuelle. Si votre période d’indemnisation au chômage a pris fin et que vous n’avez pas retrouvé de travail, pensez à rester inscrit au chômage, même sans percevoir d’indemnités. De même, si vous êtes travailleur indépendant et que vous n’avez plus d’activité, ayez le réflexe de vous inscrire à Pôle emploi. Cela peut vous valoir quelques trimestres. Leur nombre dépend de votre âge et de votre situation.

      Jusqu’à 20 trimestres validés après 55 ans

      Chaque période de chômage non indemnisé qui suit directement une période de chômage indemnisé est prise en compte dans le calcul de vos trimestres, dans des limites variables selon votre âge :

      Si vous cessez d’être indemnisé par Pôle emploi avant 55 ans, en restant inscrit à Pôle emploi, vous pouvez valider jusqu’à 4 trimestres (un an). Cette règle est valable pour chaque période de chômage non indemnisé qui fait suite à une période de chômage indemnisé.

      Si vous cessez d’être indemnisé par Pôle emploi après 55 ans, vous pouvez valider gratuitement jusqu’à 20 trimestres, soit 5 ans. Pour bénéficier de ce dispositif, vous devez justifier d’au moins 20 ans de cotisations à tous les régimes de retraite de base et ne relever d’aucun autre régime d’assurance vieillesse obligatoire. Attention ! Si vous reprenez un emploi, même de courte durée, vous perdez le bénéfice des 20 trimestres gratuits, même s’il ne vous permet pas de vous constituer de nouveaux droits au chômage ! (donc proscrire les emplois qui n’aboutiront pas à 6 mois de contrat sous peine de perdre 20 trimestres, ndc)

      À noter : les périodes de chômage non indemnisé ne vous permettent de valider aucun droit à la retraite complémentaire.

      Jusqu’à 6 trimestres pour une première période de chômage non indemnisé

      Une autre règle s’ajoute à la précédente : la première période de chômage involontaire non indemnisée, qu’elle soit continue ou non, est prise en compte dans le calcul de vos droits à la retraite dans la limite de 6 trimestres depuis 2011 (avant, c’était 4 trimestres). Ainsi, si vous vous étiez inscrit au chômage lorsque vous avez commencé à rechercher un emploi, cette période peut être comptabilisée dans votre retraite. De même si vous êtes travailleur non salarié et que vous n’avez pas droit au chômage, vous pouvez vous inscrire à Pôle emploi et valider des trimestres.

      Calcul du chômage non indemnisé dans la retraite

      La prise en compte de ces trimestres ne s’effectue que s’ils sont nécessaires pour vous donner droit au taux plein. Si vous avez déjà tous vos trimestres, ils ne vous seront donc pas utiles.

      En outre, si vous avez validé des trimestres de chômage non indemnisé faisant suite à une période indemnisée, vous ne pourrez pas bénéficier des trimestres pour première période de chômage non indemnisée.

      En pratique, pour obtenir la prise en compte des périodes de chômage non indemnisé, vous pouvez déclarer sur l’honneur que vous étiez en état de chômage involontaire non indemnisé et éventuellement joindre tout justificatif précisant votre situation, notamment une attestation de cessation de paiement de l’organisme qui vous indemnisait.

    • Retraites : Macron annonce la guerre sociale cet hiver

      65 ans, c’était l’âge légal du premier texte sur les retraites ouvrières et paysannes en 1910. Lors d’un dîner convoqué pour resserrer les rangs d’une minorité présidentielle qui montre de nouveaux signes de division, Emmanuel Macron l’a réaffirmé : il veut sa réforme des retraites et le report de l’âge légal à 65 ans. Il veut imposer au peuple français un recul social de plus d’un siècle.

      Pour déclencher cette guerre sociale, le président minoritaire aura besoin de troupes rassemblées, et ce n’est pas gagné. Pour résister à cette offensive sans précédent sur nos acquis sociaux, il faudra un front de résistance populaire plus puissant et plus uni. Les associations citoyennes pour la défense des droits humains et du climat, les partis politiques progressiste ont donné rendez-vous au peuple le 16 octobre. Ce pourrait être le deuxième acte, après le mouvement social historique contre sa réforme des retraites en 2020, de cette bataille sociale qui laisserait nécessairement un des deux protagonistes à terre. Macron et sa clique d’ultra-riches, ou le peuple ? Notre article.

      Les troupes macronistes étaient réunies mercredi 28 septembre à la veille de la manifestation intersyndicale. Au programme : écouter toutes les forces qui composent la minorité présidentielle et trouver un consensus qui permette de mettre fin aux divisions largement étalées devant l’opinion public sur la réforme des retraites.

      Après trois heures de discussions, Emmanuel Macron a tranché. Il veut absolument sa réforme des retraites, avec un report de l’âge légal à 65 ans. Le président des riches est prêt à s’aliéner une majorité écrasante de la population française qui confirme, sondage après sondage, son opposition à cette régression injuste et injustifiée. Pour la méthode, puisque c’est ce qui divisait jusqu’alors la majorité, Elisabeth Borne devra jouer le dialogue et la concertation. À un lapsus révélateur prêt, on aurait presque pu croire qu’elle y croyait elle-même, à ce dialogue.

      En réalité, personne n’est dupe, aucun syndicat, aucun opposant politique sérieux (oui donc ciao le RN et Les Républicains) n’acceptera de dialoguer. Tout ce qu’il reste à négocier, ce sont des miettes, des modalités d’application. Le fond a déjà été tranché : report de l’âge à 65 ans pour réaliser 8 milliards d’économie (exactement le même montant que la baisse de l’impôt sur les entreprises, oui oui, c’est une coïncidence).
      Un âge légal à 65 ans, ce sont les plus pauvres qui paient les retraites des plus riches.

      Or, c’est bien ce fond qui pose problème. A 62 ans, un quart des hommes les plus pauvres sont déjà mort. Un système de retraites avec un âge légal à 65 ans, c’est donc un système financé par les plus pauvres au bénéfice des plus riches. A 65 ans, chez les ouvriers et les employés, de nombreuses personnes sont déjà mortes, par manque de soins, éreintées par le travail. Le droit à la retraite pour laquelle ils ont payé toute leur vie, ils n’en verront jamais la couleur. Leurs cotisations ne serviront qu’à payer les dizaines d’années de retraites des personnes qui n’ont pas usé leur corps au travail.
      Emmanuel Macron se réserve le droit de retourner à sa méthode préférée : la brutalité

      Or, si personne d’autre que son fan club ne veut dialoguer et que la résistance sociale prend de l’ampleur, Emmanuel Macron se réserve le droit de retourner à sa méthode préférée : la brutalité. Au programme : amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, un projet de loi qui pourrait lui-même adopté au 49.3. Et dire qu’il y a eu des éditocrates pour vanter pendant des heures sur la nouvelle méthode, basée sur la concertation, du nouveau quinquennat Macron…
      Il faut donc que le front de résistance populaire s’organise, s’unisse et se prépare à toutes les éventualités.

      La Première ministre fait mine de dialoguer, elle annonce vouloir adopter le projet de loi avant la fin de l’hiver après un temps de concertation. Cependant, les organisations de défenses des droits sociaux seraient bien mal avisées de faire confiance à ce gouvernement minoritaire qui n’a qu’un objectif : affaiblir autant que possible le peuple au bénéfice des plus riches. Pour les beaux yeux et les gros portefeuilles de leurs amis milliardaires, ils ne reculeront devant rien d’autres qu’une résistance implacable et prête à affronter la classe bourgeoise sur tous les terrains.

      Ce jeudi 29 septembre, une première manifestation intersyndicale aura lieu à Paris. Une prochaine date de mobilisation populaire est déjà connue : la marche contre la vie chère et l’inaction climatique, le 16 octobre, dont un des mots d’ordre est le rejet de la réforme des retraites de Macron et le progrès vers la retraite à 60 ans.
      Un combat plus large est lancée : Emmanuel Macron joue sa place sur le trône de la monarchie parlementaire.

      C’est un mot qui pourrait tout changer. Olivier Dussopt a admis qu’Emmanuel Macron était prêt à aller jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale si celle-ci opposait une résistance à la réforme des retraites, par exemple en adoptant une motion de censure qui ferait tomber le gouvernement macroniste. Ce gouvernement, faut-il le rappeler, qui n’a jamais obtenu la confiance des députés élus en juin 2022.
      Le peuple tient donc une occasion d’en finir avec le pouvoir d’Emmanuel Macron.

      Le Président joue tapis. Il veut faire peur aux députés les Républicains qui doutent, probablement à raison, de leur chance d’être réélu en cas de dissolution. Il veut les convaincre qu’il ne serait pas dans leur intérêt de voter une motion de censure contre le gouvernement.

      Seulement quand on va au tapis, on peut aussi tout perdre. Les députés LR pourraient aussi saisir cette chance d’infliger une défaite cinglante au parti présidentiel et espérer redevenir la force conservatrice principale du pays.

      Et alors ? Emmanuel Macron devra convoquer de nouvelles élections législatives. Olivier Dussopt achève ainsi son propos : « évidemment […], nous serions en campagne pour que le président soit conforté ». Évidemment. Face aux macronistes et aux autres partis anti-sociaux : La Nupes. L’union politique du bloc populaire est toujours rassemblée et contredit chaque jour un peu plus les brillantes analyses prospectives des éditorialistes de plateaux. Elle avait remporté le premier tour de l’élection législative puis était devenue la première force d’opposition du pays au soir du second tour, autour d’un programme de rupture avec le néolibéralisme brutal prônée par tous les partis de droite et d’extrême-droite

      La Nupes sera en première ligne dans cette bataille autour de la réforme des retraites. En cas de dissolution, portée par la puissance d’un front de résistance sociale, l’union du bloc populaire pourrait être en capacité de devenir première force d’opposition à la première force tout court et appliquer enfin le programme partagé de gouvernement. Alors, Macron n’aurait plus que ses pouvoirs de président inscrit dans la constitution, le peuple aurait enfin un remède durable à sa brutalité.

      https://linsoumission.fr/2022/09/29/retraites-macron/?v=7