« Des villes fantômes »… Il veut ouvrir les yeux sur les résidences secondaires fermées

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  • Bretagne : « Des villes fantômes »… Il veut ouvrir les yeux sur les résidences secondaires fermées
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    Des volets blancs fermés, un ciel gris et une atmosphère qui ne donne guère envie. Les clichés réalisés par Maxime Voidy sont à l’opposé de la carte postale de la Bretagne. Sur les photos de cet ancien étudiant des Beaux-Arts de Lorient, on ne trouve pas de trace de ciel bleu ou d’hortensias colorant les façades de charmantes maisons en pierres.

    Dans cette série baptisée « Maisons endormies », le photographe s’est attardé sur un phénomène qui frappe de plein fouet la région : les résidences secondaires. « J’ai fait mes premières photos en 2018. J’accompagnais un ami à Quiberon (Morbihan) en plein mois de novembre. J’ai été frappé par ces paysages abandonnés, comme désertés », se souvient Maxime Voidy, qui réside aujourd’hui près de Rennes (Ille-et-Vilaine).

    C’est à l’issue de cette virée automnale que lui est venue l’idée d’en tirer une série. En moins de quatre ans, il a arpenté une vingtaine de communes bretonnes affichant toute la même particularité : avoir au moins 50 % de résidences secondaires, selon les recensements de l’Insee. Il n’a pas eu de mal à les trouver. Il suffit de longer le littoral pour observer le phénomène. D’après l’institut de statistiques, le nombre de résidences secondaires a été multiplié par trois en Bretagne entre 1968 et 2018, pour dépasser la barre des 250.000.

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    Dans certains secteurs du littoral breton, la proportion de résidences secondaires flirte avec les 80%. - Maxime Voidy

    Baptisée « Maisons endormies », cette série de photographies est exposée dans le cadre du festival d’architectures Georges, qui se tient à Rennes jusqu’au 9 octobre. Samedi 1er octobre, celui qui se présente comme « photographe plasticien » participera à une table ronde à l’Hôtel Pasteur autour du thème houleux des résidences secondaires.

    « Je trouve qu’il y a quelque chose de poétique dans ces maisons closes. Ça correspond à un certain idéal d’avoir une maison de vacances. Mais ce n’est pas sans poser de problèmes. On a créé des villes fantômes où la spéculation immobilière fait flamber les prix. Les locaux ne peuvent plus se loger sur la côte », regrette le photographe. Un coup de gueule ? « Plutôt une forme de dénonciation ».

    La question des résidences secondaires avait largement animé la dernière campagne des élections régionales. Plusieurs partis proposaient alors la création d’un statut de « résident breton » afin de lutter contre la spéculation immobilière. Le sujet n’est pas clos. Il y a quinze jours, quatre manifestations ont eu lieu simultanément pour réclamer le classement de la Bretagne en zone tendue.