• En 2020, une forte augmentation de la précarité qui affecte tous les territoires bretons [ou pas] - Insee Analyses Bretagne - 112
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/6537190

    10 % d’allocataires du RSA supplémentaires au plus fort de la crise

    Les deux confinements de 2020 ont fortement perturbé le monde du travail. Les conséquences de la crise ont été amorties pour un certain nombre de personnes en emploi, avec le dispositif d’activité partielle qui a concerné près de 4 salariés du privé sur 10 au plus fort de la crise. Néanmoins, ces amortisseurs n’ont pas pu jouer pour un certain nombre de personnes, notamment celles en contrat court ou non salariées, ainsi que les jeunes arrivant sur le marché du travail. Le nombre de bénéficiaires du RSA a ainsi bondi entre le début et la fin de l’année 2020.

    Le premier confinement, du 17 mars au 10 mai 2020, a déclenché une hausse du nombre d’allocataires percevant le RSA, avec près de 4 000 bénéficiaires supplémentaires en Bretagne entre fin février et fin juin (figure 2).

    Lors du deuxième confinement, du 30 octobre au 14 décembre 2020, le pic du nombre d’allocataires du RSA a été atteint avec près de 66 000 allocataires, soit une hausse de 10 % par rapport à l’avant-crise. En 2020, cette augmentation a été plus marquée qu’au niveau national, alors que dans le même temps l’emploi a plutôt mieux résisté.

    Depuis début 2021, une décrue du nombre de foyers allocataires s’est amorcée. En juin 2022, le nombre de bénéficiaires du RSA est légèrement inférieur à son niveau d’avant-crise.

    Toutefois, en Ille-et-Vilaine, la croissance du nombre de bénéficiaires du RSA a été plus rapide et le reflux plus lent. Le niveau d’avant-crise est loin d’être retrouvé. Il reste un solde d’environ 1 000 allocataires du RSA entre les niveaux de juin 2022 et janvier 2020. Une explication possible tient aux difficultés d’approvisionnement réduisant l’activité dans l’industrie automobile, bien implantée dans le département ; près de 8 emplois intérimaires sur 10 dans le secteur ont disparu depuis fin 2019 [Insee, 2022]. Les personnes qui occupaient avant la crise un de ces emplois ont pu basculer vers le RSA, éventuellement après une période de chômage en fonction de leur durée de cotisation. Plus globalement, le dynamisme économique du département peut également entraîner un taux élevé de rotation de la main-d’œuvre, notamment chez les jeunes travailleurs, les rendant plus susceptibles de remplir les conditions pour bénéficier du RSA.

    La prime d’activité est une allocation cumulable avec des faibles revenus. Il peut exister un effet « miroir » entre la prime d’activité et le RSA, puisque les personnes peuvent sortir du dispositif de la prime d’activité en perdant leur emploi, et ainsi basculer vers celui du RSA (figure 3). En Bretagne, le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité a augmenté, quoique très peu, entre fin 2019 et fin 2020. L’augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA n’est donc pas due à un effet de basculement d’un dispositif vers l’autre. Mi-2022, le nombre de bénéficiaires de la prime d’activité est légèrement inférieur à son niveau d’avant-crise en Bretagne.

    Enfin, le nombre de bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé, dernière prestation de solidarité et d’insertion, logiquement moins sensible à la crise, n’a pas fortement évolué en 2020 et 2021.

    #pandémie #salaire #revenu #RSA #prime_d'activité #emploi_saisonnier #intérim #AAH (aux ouvertures de droit fortement contingentées par les MDPH)

    • euh, pas tout à fait, la PA privilégie qui gagne le plus de salaire (jusqu’à un seuil), en particulier le smicard temps plein (et bien moins la smicarde à temps partiel), mais continue à compenser le fait d’être salarié au rabais
      la PA augmente avec le revenu d’activité de manière plus marquée qu’avant sa réforme de 2020 (en réponse à la mobilisation Gilets jaunes), mais c’était déjà son principe. une traduction 2015 par le gvt de ce chien crevé de Hollande, digne successeur de Jospin-je-préfère-une-société-de-travail, et lui-aussi adepte du « travailler plus pour gagner plus », légitimé avec des larmes de friqués par les analyses en terme de « trappes à inactivité ».
      Ce qu’a changé la prime d’activité, comme c’était déjà le cas pour le passage du RMI au RSA, c’est de « soutenir » les personnes à bas salaires stables, chômeurs en activité à temps réduit (inscrits ou pas) éventuellement en CDI, plutôt que les salaires variables et discontinus (là aussi on vise les vieux et les femmes, tandis que les jeunes continuent à courir le contrat)

      on peut donc encore percevoir une faible prime d’activité avec de faibles revenus d’activité. ça vaut ce que ça vaut mais le mode de calcul étant incompréhensible, je viens de faire une simulation sur le site de la CAF : avec 1050e de salaires sur les trois derniers (350/mois), 930 d’APL (en partant du montant maximum versé au RSAste isolé titulaire d’un bail dans une métropole chère), leur page dit 212 e par mois de PA. cela ne dit rien de la réduction du RSA engendrée par le fait de déclarer un tel salaire, mais en gros la prime d’active compense cette baisse du revenu minimum, et donne un surplus de revenu à proportion croissante avec le montant du salaire.

      profuses conditionnalités des minima. comme l’écrivait Yolande Benarrosh durant les années 80 " intègre-toi, tu seras protégé" (je ne retrouve pas l’article qui fut publié dans le CASH, journal des chômeurs et précaires...)

      Par ailleurs, le SMIC mensuel net est un faible revenu (cf. salaire médian et coût de la vie), bien que supérieur à tous les SMIC horaire qui règlent nombre de salaire et nombre d’emplois discontinus dont le salaire annuel tombe sous les 12 SMIC mensuels.

      j’ai relayé ici ce papier Insee (il y en a une série du genre par régions qui permet de se faire une idée des variations récentes emploi/revenu ), car, tout autrement que @touti, j’ai une propension à perdre du temps à des choses laides en me disant qu’elles pourraient être utiles.