Les TER, trains fantômes des Hauts-de-France

/1qu6j

  • Les TER, trains fantômes des Hauts-de-France

    Plus de 11 000 TER ont été supprimés dans la région, en 2022. Ici comme ailleurs en France, le système ferroviaire, découpé en plusieurs entreprises publiques, empêtré dans les lourdeurs administratives et sous-financé, paraît incapable de répondre aux attentes des usagers. Et encore moins de relever le défi du réchauffement climatique.

    C’est la France qui se lève tôt et arrive en retard, la France des trains à l’arrêt. Sur les écrans bleus des gares SNCF des Hauts-de-France, la deuxième plus grande région ferroviaire du pays (en nombre de voyageurs quotidiens), s’affichent des trains express régionaux (TER) qui n’existent plus parce qu’ils ont été annulés, la veille ou le jour même, faute de conducteurs, de contrôleurs ou de matériel. « Supprimé » ; « Supprimé » ; « Supprimé ».

    Dans les gares d’Amiens, Arras, Béthune (Pas-de-Calais), Beauvais, Creil (Oise), Lille ou Hazebrouck (Nord), devenues salles des pas perdus, des heures envolées et des coups de téléphone rageurs pour prévenir des retards, la scène se répète, matin, midi et soir, dans une posologie qui épuise le corps social et dit combien le service public du train, celui des petites lignes et des trajets quotidiens, est fragile.

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/10/15/les-ter-trains-fantomes-des-hauts-de-france_6145908_3234.html

    la fabrique climaticide du fascisme

    #transports_collectifs #Train #TER #écologie #climat #privatisations

    • « Mon métier, c’est de demander pardon aux usagers »
      Les résultats ne surprennent pas les cheminots. Les syndicats s’inquiètent depuis longtemps des moyens consacrés à la politique ferroviaire. La parole de la base est souvent cinglante – et anonyme par peur de sanctions.
      C., 51 ans, par exemple. Elle tient un des guichets de la gare d’Amiens depuis vingt-cinq ans. On la rencontre avec d’autres agents membres de la CGT dans un bâtiment le long des quais. « Les clients se lèvent à 5 heures pour prendre les premiers trains. On les voit plantés devant les écrans à attendre parce qu’il y a eu des annulations. On se dit : “Punaise, qu’est-ce que je vais leur dire” ? Mon métier, c’est de demander pardon aux usagers. » De l’autre côté de la table, Nicolas, contrôleur de 45 ans, entré à la SNCF il y a vingt ans, acquiesce : « Quand on voit le service public se décatir, ça fait mal au cœur. Aujourd’hui, on ne sait plus faire rouler tous nos trains. C’est grave. »

      https://justpaste.it/1qu6j