plus de 4 000 soignants interpellent Emmanuel Macron dans une lettre ouverte

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  • Urgences pédiatriques saturées : plus de 4 000 soignants interpellent Emmanuel Macron dans une lettre ouverte
    https://www.francetvinfo.fr/sante/hopital/urgences-pediatriques-saturees-plus-de-4-000-soignants-interpellent-emm

    Après deux semaines d’épidémies hivernales , « les services d’hospitalisation débordent », alertent les signataires. « Il est urgent de pouvoir rouvrir des lits dans les services de pédiatrie en arrêtant la fuite des soignants et en recrutant des jeunes passionnés », lancent également les soignants à l’attention du chef de l’Etat.

    De quel hiver parlent-ils ? De l’hiver 2022 ? Là, on sort de deux semaines de températures entre 25 et 30. De quoi parlent-ils ces gens ?

    Pareil ici :

    Urgences pédiatriques saturées : « Le gouvernement est responsable des drames qui vont arriver », alerte la pédiatre Véronique Hentgen
    https://www.francetvinfo.fr/sante/urgences-pediatriques-saturees-le-gouvernement-est-responsable-des-dram

    Nous sommes dans une situation qui était prévisible. La bronchiolite est une épidémie qui touche les bébés tous les hivers . Et nous savons depuis maintenant plusieurs mois, voire des années, que l’état de l’hôpital public est tel que nous allons avoir de plus en plus de mal à accueillir ces bébés. Et actuellement, c’est ce qui se passe. Nous ne sommes mêmes pas encore au pic de l’épidémie de bronchiolite habituelle et nous sommes déjà complètement sursaturés.

    De quel hiver parlent-ils ? On sort tout juste d’un des étés les plus chauds. Le mois de septembre aussi a des températures au dessus des moyennes des siècles passés. Et le mois d’octobre prend la même direction. De QUOI parlent-ils ?

    Comment tous ces gens font-ils pour raconter des trucs pareils ?

    • Dans la lettre des pédiatres :

      […] nous garderons des enfants sur des brancards aux urgences, hospitaliserons des enfants dans des réanimations adultes qui, par solidarité, essayeront de faire au mieux, rassurerons des parents désemparés de voir leur enfant transféré dans un hôpital à plusieurs centaines de kilomètres. Nous serons auprès des patients suivis pour maladie chronique, nous tiendrons un discours rassurant en expliquant que l’annulation des examens nécessaires n’aura pas de conséquence, que le 3e report d’une chirurgie du rachis programmée pour améliorer la respiration et la qualité de vie de leur enfant sera le dernier.

      Nous justifierons une sortie prématurée d’hospitalisation sur un enfant encore fragile pour libérer une précieuse place qui accueillera un autre enfant devenu plus urgent et plus grave. Nous appliquerons les directives qui nous demandent, pour raison « de sécurité », de limiter le nombre d’adolescents suicidaires accueillis en pédiatrie, en les renvoyant chez eux à leur désespoir et à celui de leurs parents. Nous appellerons tous les jours une famille contrainte de gérer elle-même une situation d’urgence à domicile ou encore de réaliser seuls les soins nécessaires à leur enfant. Nous convaincrons des parents que réaliser des soins prévus en hospitalisation finalement dans un hôtel à proximité de l’hôpital sera sans risque. En résumé, nous serons aux côtés des parents et des enfants que le système de soins met en danger.

      Et l’hiver passera, nous ne dormirons pas, même dans notre sommeil nous veillerons sur eux au détriment de notre santé. Certains d’entre nous partiront, encore, les internes désabusés quitteront l’hôpital dès leur formation terminée, les jeunes infirmier-es changeront de métier, découragés. D’autres lits fermeront dans l’indifférence, la santé des enfants continuera à se dégrader, insidieusement, sous nos yeux mais sans jamais apparaître dans les tableurs #Excel que vous consultez.