« Si l’ennemi triomphe, même les morts ne seront pas en sûreté… » – Entre les lignes entre les mots

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  • « Si l’ennemi triomphe, même les morts ne seront pas en sûreté… »

    Quatre-vingts ans à peine nous séparent de ces mots – qui résonnent aujourd’hui d’une sinistre manière. Après l’escape game (« jeu d’évasion ») « Portbou 1940 afin de sauver Walter Benjamin » – un jeu de rôle obscène qui invitait les participants à revivre ses derniers jours –, voici venu le sombre temps, beaucoup plus grave, d’un tout autre ordre, le temps d’une nouvelle instrumentalisation du destin du philosophe allemand qui s’est donné la mort pour échapper au nazisme. Une trahison d’une tout autre portée.

    En effet, au détour du programme de Louis Aliot, député du Rassemblement national, et élu maire à la mairie de Perpigna (Pyrénées-Orientales), on découvre non sans frémir sa volonté de rouvrir le centre d’art Walter-Benjamin, aujourd’hui fermé, pour en faire un lieu dédié « à la création et au devoir de mémoire (mise en place d’expositions, de conférences, de résidences d’artistes, créations in situ…) ». Laisserons-nous Walter Benjamin devenir un butin, un trophée, une prise de guerre dans la vaste tentative de dédiabolisation, puis de normalisation du Rassemblement national qui, dans ce but, n’hésite pas à évoquer, outre la mémoire juive, les Gitans et l’histoire tragique de la Retirada espagnole ?

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2020/07/05/si-lennemi-triomphe-meme-les-morts-ne-seront-p

    #extremedroite