• REPORTAGE. L’infinie souffrance de Gaza, prison à ciel ouvert
    Patrick ANGEVIN. | Photo : MOHAMMED ABED / ARCHIVES AFP | Publié le 28/11/2022 à 06h30
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    Dans l’enclave palestinienne contrôlée par le Hamas et soumise par Israël à un enfermement total depuis 2007, une majorité des deux millions d’habitants survivent dans le plus grand dénuement. Sans perspective de solution politique au conflit, malgré quatre guerres en quinze ans, la capacité de la population à résister à l’effondrement total étonne.

    "Ô Palestine, terre de mon père…" ​Assise sur un lit dans la petite pièce aux murs écaillés, meublée de quelques chaises et d’une vieille télé posée sur des tiroirs en plastique, Ebtihaq Dolah, 87 ans, interrompt brutalement son poème chanté. Elle pleure. "C’est quoi cette vie ? Mon fils m’a encore demandé un peu d’argent ce matin. À moi, sa mère ! Mais je n’ai rien. Rien !"​ crie-t-elle en sortant de sa poche son porte-monnaie. Assis à côté, le fils, Mohamed Zoheir, la soixantaine bien tassée, baisse la tête.

    Plus de 70 ans qu’Ebtihaq Dolah habite le camp de réfugiés de Chati, labyrinthe de ruelles où le soleil ne brille presque jamais tant les immeubles sont à touche-touche. En 1948, comme 200 000 Palestiniens, la famille Dolah, des propriétaires fonciers aisés de la région de Jaffa, en Israël aujourd’hui, a trouvé refuge dans la bande de Gaza après la Nakba, la « catastrophe » ​de la défaite lors de la première guerre israélo-arabe.

    Ebtihaq Dolah, 87 ans, vit dans le camp de réfugiés de Chati depuis maintenant plus de 70 ans. | OUEST-FRANCE

    Le camp de toile de 0,7 km2 posé sur du sable est devenu une ville surpeuplée de 80 000 habitants. L’adolescente de l’époque est désormais veuve et arrière-arrière-grand-mère. Avant de mourir, elle dit vouloir revoir sa maison de Jaffa, près de Tel-Aviv, « même si c’est Israël maintenant » ; elle sait que cela n’arrivera jamais.

    La bande de Gaza affiche une des densités de population les plus élevées au monde. Ici, le camp de réfugiés de Chati est devenu une ville de 80 000 habitants, entassés sur 0,7 km2. | MOHAMMED SABER / ARCHIVES EPA-EFE

    Comme des dizaines de milliers d’autres, la famille Dolah survit grâce aux maigres aides des autorités et aux colis alimentaires trimestriels de l’Office des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA). Riz, huile, fèves, etc. Elle doit 50 000 shekels (14 000 €), des années d’impayés, à la compagnie d’électricité…

    De la fin des 1980 à la décennie 2000, Chati comme les sept autres camps de réfugiés de la bande de Gaza ont été les fers de lance de la résistance palestinienne symbolisée par la première Intifada (1987), le retour de Yasser Arafat (1994), la seconde Intifada (2000) et le retrait des colons et des soldats israéliens de Gaza (2005). Tous ne participaient pas directement à la "lutte" ​mais pas un habitant des camps n’aurait oublié de clamer devant un journaliste étranger son soutien à "la cause"​.

    « Je dis quoi à mes petits-enfants ? »

    En cette fin octobre 2022, le fils d’Ebtihaq, Mohamed Zoheir, évoque les années 1980 de sa jeunesse quand il "travaillait bien" ​en Israël, dans l’agriculture ou le BTP. "On vivait très bien, sans colis de l’Unwra"​. Face à la télé qui rapporte des affrontements en Cisjordanie entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens, l’homme reconnaît être davantage préoccupé par l’inflation. Ce sachet de pain à un shekel (0,28 €) qui ne contient plus que cinq galettes contre huit auparavant…

    Mohamed Zoheir fuit la maison familiale pour ne plus entendre récriminations et disputes au sujet du manque d’argent. "J’ai cinq fils. Comme moi, aucun n’a de travail. Je dis quoi à mes petits-enfants ?" ​Il passe la journée entre sa chaise en plastique, posée sur le trottoir de la route côtière qui longe le camp, les prières à la mosquée et une marche sur la plage voisine.

    "Il y a un phénomène massif de dépression au sein de la population, confirme Basel Hamed, médecin expert en management de crise pour le ministère de la Santé et des ONG étrangères. ​Comment pourrait-il en être autrement dans un territoire qui enchaîne crise après crise ? Où beaucoup d’habitants perdent l’espoir d’améliorer leur sort…"

    Le bruit incessant des drones

    Partout, un mot revient en boucle : blocus. Depuis 2007, date de la prise du contrôle de la bande de Gaza par le mouvement islamiste Hamas qui en a chassé l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, Israël a encore renforcé l’isolement physique du petit territoire. Un haut mur de béton ou de grillage, bardé de caméras et de capteurs, enserre désormais la bande de terre de 40 km de long sur 6 à 12 km de large.

    S’y ajoutent les survols quasi permanents de drones de surveillance. La nuit, le bruit de tondeuse des moteurs ajoute à la sensation d’oppression et d’enfermement. Au point que certains Gazaouis sont persuadés qu’Israël pousse volontairement le volume sonore pour les rendre fous.

    Des soldats israéliens à proximité du mur qui enserre désormais l’intégralité de la bande de Gaza et ses deux millions d’habitants. | MENAHEM KAHANA / ARCHIVES AFP

    Les deux millions d’habitants (soit le double d’il y a vingt ans) ne sortent qu’au compte-gouttes. Au poste-frontière de Rafah, au sud, l’armée égyptienne délivre chichement les permis et s’en met plein les poches. Quant au point de passage vers Israël, à Erez (nord), seuls quelques milliers de « privilégiés » ​(17 000 en ce moment) disposent du précieux sésame : des travailleurs souvent âgés et pères de famille, des malades traités à Jérusalem… Mais leur autorisation peut être suspendue à tout moment.

    Un troisième point de passage est réservé aux marchandises. Il est vital. Gaza importe 100 % de son carburant et de ses médicaments, 90 % de sa nourriture… En fait, c’est toute la vie de deux millions de Gazaouis qui est soumise au bon vouloir d’Israël et à la météo de ses relations avec le Hamas.

    Six heures sans électricité

    Dans ces conditions, l’enchaînement des conflits (quatre guerres en 15 ans, dont la très meurtrière invasion israélienne de 2014) a ruiné l’économie. Le taux de chômage dépasse 50 % et plus de 80 % de la population dépend d’une aide extérieure…

    "Comment voulez-vous développer une activité quand l’électricité peut être coupée à n’importe quel moment et que vous ne savez jamais si les marchandises que vous attendez pourront passer la frontière ?" fait mine de s’interroger le politologue Mostafa Ibrahim.

    Pas un habitant qui ne connaisse par cœur le complexe système de rotations des coupures d’électricité par quartier pour économiser le fioul de la centrale électrique. Les plus fortunés ont recours à un générateur ; la majorité s’éclaire avec des piles ou attend que le courant revienne. En ce moment, c’est pendant six heures.

    Le bon vouloir d’Israël, Intissar Alnajjar et son mari Mohamed le vivent au quotidien. Leurs deux hectares de terre, où poussent oliviers, aubergines, tomates, gombos… sont situés à moins de 700 m du mur israélien, pas très loin du poste frontière d’Erez. D’ailleurs, une partie de leurs champs sont inaccessibles, situés dans le no man’s land qui sépare les miradors israéliens de ceux du Hamas.

    À l’échelle de Gaza, le cadre est bucolique, presque idyllique. En cette période de récolte des olives, dans les parcelles que délimitent les épines des figuiers de barbarie, des familles entières rigolent en cueillant les fruits. Sauf que, au loin, « on entend tirer presque tous les jours, mais on ne sait pas forcément pourquoi… »​, raconte la volubile Intissar, 53 ans. La routine, comparée aux huit incursions de bulldozers israéliens sur ses terres depuis 2012.

    Lors de la guerre de 2014, la maison construite par le père d’Intissar a été rasée. Épuisés, les seize membres de la famille avaient déjà déménagé ailleurs. Deux fois par an, des drones israéliens déversent du défoliant pour « nettoyer » ​le no man’s land ; porté par le vent, le produit ravage une partie des plantations d’Intissar.

    S’il n’y avait que cela… À cause du blocus (toujours lui), Intissar comme les autres agriculteurs de Gaza ne peuvent plus exporter leurs fruits et leurs légumes en Israël, donc les prix se sont effondrés. À l’inverse, le blocus a renchéri le coût du fioul nécessaire pour pomper l’eau du puits, comme le prix des engrais.

    600 bateaux de pêche, pas de poisson

    « On n’y arrive plus, mes plus grands enfants n’ont pas de travail et tout coûte de plus en plus cher pour les plus jeunes… » ​Au fil des ans, le couple de paysans voit gonfler ses dettes : 9 000 $ (autant d’euros) aujourd’hui, à cause aussi d’une fille malade qu’il a fallu faire soigner en Égypte. Mais pas question de vendre la terre, leur seule source de revenus, même insuffisants.

    La situation est courante à Gaza. Sur le port, devant des dizaines de bateaux de pêche au mouillage, dont deux lui appartiennent, Azzam Mohamed Baker explique devoir 150 000 shekels (42 000 €) de carburant. « Tous les pêcheurs sont endettés, mais il faut bien qu’ils pêchent pour rembourser, donc on ne peut pas arrêter de nous donner du carburant… » ​Sauf qu’il n’y a plus rien à prendre, quand 600 bateaux et quelque 4 000 pêcheurs doivent se partager la minuscule bande maritime de 20 milles nautiques que leur concède le blocus israélien. « On espère que cela ira mieux demain, si Dieu le veut… »​, lâche le patron pêcheur.

    Le patron pêcheur Azzam Mohamed Baker devant le port de Gaza. Quelque 600 bateaux palestiniens doivent se partager la minuscule bande maritime de 20 miles nautiques accordée par Israël. | OUEST-FRANCE

    « Ce blocus affecte tous les aspects de la vie de deux millions de personnes »​, reprend le médecin Basel Hamed. Avec des effets directs comme la forte progression des pathologies mentales : « Ce n’est pas étonnant. Les jeunes de 15 ans nés avec le blocus ont connu quatre guerres. Nous avons aussi beaucoup de violences domestiques à cause des logements surpeuplés où beaucoup d’hommes ne travaillent plus et ont perdu leur statut social. »

    D’autres conséquences sont plus surprenantes, mais pas moins inquiétantes : « Il y a une forte progression de l’obésité, notamment dans les camps de réfugiés. Le chômage massif provoqué par le blocus fait que beaucoup de familles ne peuvent plus avoir trois repas équilibrés par jour et concentrent leur alimentation sur des produits transformés de mauvaise qualité mais moins chers. » ​Grâce à l’aide internationale, on ne meurt pas de faim à Gaza mais on y vit avec une santé de plus en plus précaire.

    Face à ce sombre tableau, beaucoup dépriment et se replient, comme Mohamed Zoheir, calé dans sa chaise aux portes du camp de Chati. Mais il faut aussi compter avec le réservoir de colère inépuisable que la situation alimente dans la jeunesse. Plus de 70 % des Gazaouis ont moins de 30 ans, la moitié moins de 18 ans !

    Amputé à 22 ans

    Mohamed Abou al Qumsan avait 22 ans quand une balle israélienne a explosé son genou. C’était en 2018 lors d’une de ces « grandes marches du retour » ​de milliers de civils pour tenter de franchir les parties grillagées de la frontière. L’armée israélienne a tiré sans états d’âme. Le mouvement de désobéissance civile s’est soldé par 214 Palestiniens tués et 7 000 blessés, dont 156 amputés. Le Hamas qui avait encouragé les marches les interdit désormais.

    Une clope à la main, Mohamed sautille sur sa jambe intacte pour offrir des sièges aux invités. Au cœur du camp de Jabalia, le salon familial aux murs nus, simplement meublé de matelas en mousse et de trois chaises en plastique, est plongé dans le noir. Coupure d’électricité.

    Mohamed Abou al Qumsan (à droite) a perdu sa jambe droite, amputée après avoir été touché par une balle israélienne lors d’une manifestation en 2018. Son frère Fadil (à gauche) a été blessé trois fois, plus légèrement. | OUEST-FRANCE

    Mohamed a perdu beaucoup plus que sa jambe droite dont les médecins n’ont pu éviter l’amputation. Le garçon de 26 ans ne trouvera probablement jamais de travail, il lui sera difficile de se marier et de fonder une famille, un marqueur social dans la très conservatrice société gazaouie.

    Les quelques centaines de shekels alloués mensuellement au blessé par l’Autorité palestinienne et le Hamas n’y changent pas grand-chose. Pas plus que le fauteuil, dont on se demande comment il peut rouler dans les ruelles trop étroites et défoncées du camp.

    « Avant ou après que je perde ma jambe, de toute façon, il n’y a pas de vie digne, ici. Donc cela ne m’affecte pas, assure Mohamed, bravache, débit serré et yeux fiévreux. ​Dès que les marches reprendront, j’y retournerai. Tout ce que nous voulons, c’est la levée du siège, que la communauté internationale reconnaisse nos droits et les crimes d’Israël contre notre peuple. »

    Le Hamas critiqué

    À côté, son frère aîné Fadil, blessé trois fois aux marches, mais plus légèrement, reprend le mot de dignité. "Elle est où ? J’ai 34 ans et pas d’argent pour ma famille, mes trois enfants. Sors dans le camp ! Tu ne trouveras pas un jeune avec 10 shekels (3 €) en poche !" ​Les deux frères vomissent les factions palestiniennes, Hamas compris : "Seul le peuple peut changer les choses, même si je ne crois pas que je verrai cela de mon vivant…"​, lâche Mohamed.

    Jamais peut-être les Palestiniens n’ont été aussi défiants vis-à-vis de leurs leaders, et jamais la société palestinienne n’a semblé aussi fracturée. En quinze ans, l’opposition entre Fatah et Hamas, doublée du blocus israélien, ont ouvert comme un gouffre entre la Cisjordanie et Gaza. "Israël en rêvait, nous l’avons fait pour eux"​, résume le politologue Mostafa Ibrahim. "Pourtant, tout le monde sait que notre force dépend de notre unité et que la résistance militaire seule ne peut pas vaincre Israël." »

    Personne ne se risque cependant à critiquer publiquement la stratégie militaire du Hamas, notamment les tirs massifs de roquettes sur Israël qui entraînent de terribles représailles, dont la population de Gaza paye le prix fort. La peur ? « Non, rétorque Mostafa Ibrahim, ​la population critique ouvertement le Hamas sur la situation économique. S’agissant de la résistance armée, il y a une forme de réflexe, de volonté instinctive de faire souffrir les Israéliens comme ils nous font souffrir. Même si on mesure que le prix à payer est exorbitant. »

    Mostafa Ibrahim, politologue et chroniqueur palestinien. | OUEST-FRANCE

    Pas bête, le mouvement islamiste a aussi évolué après quinze ans au pouvoir. Dans les rues, au moins celles de la ville de Gaza, on croise des jeunes filles tête nue, des femmes au volant… L’été, les plages, uniques espaces de respiration dans une ville qui ne compte qu’un parc payant et minuscule, sont bondées. Les plus durs du mouvement, fondé en 1987 et inspiré des Frères musulmans égyptiens, ont été priés de ne plus jouer les pères la pudeur.

    « Le Hamas a compris que la population dont il avait désormais la charge souffrait beaucoup et que ce n’était pas la peine d’en rajouter, reprend le politologue. ​En revanche, sur le plan démocratique, c’est le blocage total. Pas question de partager le pouvoir avec le Fatah. Et sur le plan économique, c’est la catastrophe absolue. »

    La plage de Gaza, fin octobre 2022. En été, elle est bondée, unique espace de respiration pour des dizaines de milliers d’habitants. | OUEST-FRANCE

    Alors, Gaza condamnée à sombrer ? Pas sûr, tant la population montre une capacité à encaisser les souffrances. Dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de Gaza, la famille Kafarneh fait brûler dans une grande cuve des bouteilles de plastique usagées pour en extraire du carburant, dans un grand nuage de vapeurs toxiques. Non loin, sur les hauteurs près d’Erez, un cousin éloigné recycle les gravats des bombardements israéliens pour en faire des parpaings neufs…

    Internet se joue du blocus

    Au cœur de la ville de Gaza, cet incroyable esprit de résilience se niche dans un banal immeuble qui abrite sur trois de ses étages les locaux flambant neufs de Legospaces. Ouvert en avril, cet espace de coworking offre à 80 clients qui payent entre 90 et 130 $ par mois de l’électricité et un internet très haut débit, sept jours sur sept et 24h sur 24. Par quel miracle ? Grâce à des panneaux solaires et un générateur.

    Là, dans son bureau de 8 m2, Ahmed Nehad, 23 ans, développe des sites internet pour des clients au Canada, en Europe ou au Koweit. La mise en relation se fait sur des plateformes spécialisées. « J’ai toujours adoré cela, dit-il. ​Mais très jeune, j’ai compris que le marché était trop restreint à Gaza et qu’il faudrait que je crée mon propre emploi. »

    Depuis Gaza, Ahmed Nehad développe des sites internet pour des clients au Canada, en Europe ou au Koweit. | OUEST-FRANCE

    La mondialisation digitale permet de contourner le blocus. "Mais de chez moi, je ne pourrais pas travailler…" ​Aujourd’hui, Ahmed en tire 300 $ par mois, des revenus très corrects pour Gaza. Et ce n’est qu’un début. À l’étage du dessous, Mohamed Abou Karesh, 30 ans, architecte d’intérieur, emploie déjà huit personnes. Ils bossent pour de gros cabinets saoudiens et koweïtiens et devraient bientôt emménager dans leurs propres bureaux.

    Leur principal souci à tous les deux ? Arriver à se faire payer tant les transferts d’argent vers Gaza tenu par le Hamas sont ardus : les grandes plateformes internationales de paiement en ligne menacent de bloquer les comptes des clients qui s’y risquent. "On y arrive toujours mais cela génère beaucoup de frais"​, explique Mohamed Abou Karesh, dont les recettes transitent par la Turquie.

    « L’espoir et l’éducation, la clé »

    Bassel Hamed, le médecin, en est convaincu : "Si les habitants de Gaza perdent espoir, tout s’effondrera. En revanche s’ils gardent l’espoir, tout est possible et la clé pour cela, c’est l’éducation." ​C’est heureusement un des rares secteurs qui fonctionnent à Gaza, y compris dans les camps de réfugiés où les écoles dépendent de l’ONU depuis 1948.

    "On peut vivre après avoir perdu sa maison ou la terre de ses ancêtres, à condition d’être éduqué pour maîtriser son futur." ​Le toubib de 33 ans sait de quoi il parle. Il a vécu huit ans à Alger pour décrocher son diplôme. Quand il est rentré en 2015, on l’a traité de fou. Pourquoi revenait-il dans Gaza assiégé alors qu’il pouvait faire carrière à l’étranger ? Sans doute l’espoir.

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