Violence, corruption, racisme : des policiers brisent l’omerta

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  • Violence, corruption, racisme : des policiers brisent l’omerta
    Publié le Jeudi 1 Décembre 2022 | Eugénie Barbezat | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/societe/police/violence-corruption-racisme-des-policiers-brisent-l-omerta-773166

    Trentenaires tous les deux, Agnès Naudin, capitaine de police et porte-parole du syndicat FSU-intérieur, et Fabien Bilheran, ancien officier de police judiciaire, spécialisé dans le trafic de stupéfiants, ont recueilli les témoignages de leurs collègues et livrent leur propre expérience dans Police, la loi de l’omerta (éd. le Cherche-Midi), un ouvrage choc qui sort ce jeudi. À travers les parcours de policiers issus de différents services (stupéfiants, brigade des mineurs, BAC, CRS, police aux frontières), ils donnent à voir la violence interne d’un système gangrené dont les agents comme les citoyens subissent les dérives.

    Quelles ont été vos motivations pour faire ce livre ?

    Fabien Bilheran Les discours des syndicats policiers majoritaires, relayés dans les médias, laissent croire que les policiers sont principalement victimes de la violence ou de l’animosité de la population. On ne parle jamais des injustices et du harcèlement subis en interne. Or, la première cause de mortalité de nos collègues est le suicide : 1 100 policiers se sont donné la mort en vingt-cinq ans, soit 44 par an, en moyenne. Ce n’est donc pas la prétendue « haine anti-flic » qui les tue.

    Comment avez-vous choisi les témoins qui racontent leur parcours dans l’ouvrage ?

    Agnès Naudin Nous avons rencontré des dizaines de collègues, dont les histoires étaient parfois encore plus dramatiques que celles qui sont racontées dans l’ouvrage. Tous avaient besoin de parler. Mais certains avaient tellement peur des représailles (allant jusqu’à craindre pour leur vie) que nous n’avons pas publié leur récit.

    Fabien Bilheran Nous nous sommes assurés que les personnes étaient assez solides pour assumer la parution de leur témoignage. L’important était aussi de sentir chez eux un certain recul par rapport à ce qu’ils avaient vécu, car ce livre vise à décrypter et à dénoncer un système, il ne s’agit en rien d’une « vengeance ». (...)

    #Violences_policières
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