• EDF cassée, la débâcle énergétique | Mediapart | 09.12.22

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/091222/edf-face-aux-coupures-d-electricite-la-debacle-energetique

    Quant à la sécurité de l’approvisionnement, le marché européen de l’électricité, grâce aux interconnexions, y pourvoirait.

    L’état des approvisionnements, ce 8 décembre, illustre la vulnérabilité dans laquelle se retrouve le système électrique français désormais. Ce matin, la France a dû importer 13 GW pour assurer son fonctionnement, mais à un prix dépassant les 500 euros le MWH. Car depuis plus de dix jours, il n’y a pas de vent en Europe du Nord. La production éolienne est au plus bas et les cours flambent. Une nouvelle vague de froid sans vent s’annonce pour la fin de la semaine et le début de la semaine prochaine. Les prix d’achat de l’électricité pour la France se négociaient déjà à 900 euros le MWH pour le lundi 12 décembre.

    Ces tensions risquent de se multiplier tout au long de l’hiver et la « solidarité européenne » pourrait être mise à rude épreuve. En octobre, Emmanuel Macron vantait l’accord passé avec l’Allemagne : la France lui vendait du gaz, en retour l’Allemagne exporterait vers la France son électricité. Quelques jours plus tard, le gestionnaire de réseau allemand a douché les envolées élyséennes : sa priorité, a-t-il rappelé, était d’assurer l’approvisionnement et la sécurité du système électrique allemand. Il n’hésiterait pas, s’il le fallait, à suspendre toutes les exportations électriques, y compris vers la France.

    • « Si la production est insuffisante par rapport à la consommation, les délestages seront inévitables. La priorité dans la gestion d’un système électrique, c’est d’éviter qu’il s’écroule. Il faut assurer son équilibre en permanence, sous peine d’un black-out. Car là les conséquences sont bien plus graves », explique ce connaisseur du monde de l’électricité.

      Certains évoquent des délestages sur le territoire en peau de léopard. Les zones rurales redoutent d’être les premières sacrifiées. « Cela dépend de la situation de l’approvisionnement et de la consommation au moment où il faut couper. Mais il y a incontestablement des territoires plus exposés que d’autres, compte tenu de leur géographie et des moyens de production installés. L’Est et le Nord, par exemple », poursuit-il.

      Dans les entreprises, les centres commerciaux et autres grandes structures, certains ont commencé à ressortir pour les contrôler les groupes électrogènes de dépannage. Remisés dans un coin, parfois oubliés depuis des années, ils sont loin d’être tous en état de marche. Certaines petites entreprises s’équipent aussi de matériels de secours. La « start-up nation » se retrouve à guetter les bulletins météo pour savoir si elle disposera d’électricité.