BALLAST • Paul Rocher : « Une #police démocratique est une contradiction »
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Ensuite, croire que la police réussit une intervention quand elle ne fait pas de #morts est une évaluation extrêmement biaisée qui occulte un phénomène majeur : les blessés et les mutilés. Les données du ministère de l’Intérieur, à ce titre, sont inopérantes et inutiles. Le discours initial selon lequel il n’y a pas eu de violences policières à l’encontre des gilets jaunes a été ajusté ensuite avec un #chiffre d’environ 2 500 blessés, sans aucune explication. À côté de ça, on a une source autrement plus fiable, celle des street medics, qui donne une estimation statistique arrivant à 25 000 blessés durant tout le mouvement (incluant la période de la contestation de la réforme des retraites en 2019 et 2020), dont 3 000 graves. Si on prend en compte les conséquences des gaz lacrymogènes, on monte même à plus de 300 000 personnes touchées. Et là, on ne compte que les blessures physiques. C’est considérable et extrêmement préoccupant : la police occasionne des blessures durables. Mettre l’accent sur les morts, c’est occulter l’explosion des violences policières. S’en tenir uniquement au maintien de l’ordre en manifestation est biaisé, enfin, parce qu’il y a des morts associés aux interventions policières qui ont lieu dans d’autres cadres que celui-ci, mais qui restent sous la responsabilité du préfet.
Un peu comme s’arrêter aux seuls morts du #covid pour juger de l’efficacité de la politique sanitaire.