La société nucléaire
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La #dépendance à la #voiture — et par extension au #pétrole — nous a rendu.es totalement dépendant.es de l’#industrie pétrolière, c’est à dire de quelques entreprises oligopolistiques. Une technologie basée sur le pétrole est une #technologie centralisée car son extraction nécessite l’imbrication de capitaux et de puissances étatiques. Lorsque l’on parle du pétrole, on évoque généralement ses émissions de dioxyde de carbone ou son pic à venir. Plus rarement son caractère #centralisé qui est pourtant une tout aussi bonne raison de s’en débarrasser. La question est alors de savoir par quoi le remplacer.
L’énergie #nucléaire est souvent suggérée pour pouvoir maintenir une consommation d’#énergie égale voire supérieure à celle d’aujourd’hui. Le fait que l’#uranium soit une ressource finie (tout comme les combustibles fossiles qu’il est censé remplacé) est évidemment ignoré. Sont également mises sous le tapis la haute dangerosité de l’énergie nucléaire et la question des #déchets. Autrement dit, rien de quoi constituer une base solide pour une #société durable.
Dans les années 1970, un économiste de premier plan d’EDF a écrit un livre sur l’énergie nucléaire dans lequel il décrivait la société nucléaire comme une société pleine de flics. Il a été licencié quelques jours plus tard. [2] Il expliquait que l’enfermement dans l’énergie nucléaire nous prive d’autonomie. À ce propos, l’auteur et activiste Chris Carlsson a fait un jour la remarque suivante, pleine d’amertume : les coopératives anarchistes sont une idée fantastique mais qui voudrait leur laisser les clefs d’une centrale nucléaire ?
L’énergie nucléaire est une forme d’énergie qui a des conséquences colossales sur la société. Malgré cela, elle est principalement débattue sur le plan de la technique, et non du #politique. Dès la simple discussion, on fait valoir qu’elle est techniquement trop complexe pour être comprise par les profanes. Le choix de s’appuyer sur des centrales nucléaires est donc incompatible avec l’idée de démocratie. Pourtant, l’énergie nucléaire ne repose pas sur un choix technique. C’est un choix hautement politique et idéologique : un choix de forme de société. Sous ses dehors techniques, l’énergie nucléaire recèle une idéologie spécifique. Le physicien américain Alvin Weinberg a comparé l’énergie nucléaire à un pacte faustien dans lequel l’humanité dispose d’une énergie « inépuisable » en contrepartie d’une vigilance éternelle. Là est précisément l’idéologie cachée de l’énergie nucléaire. [3] Elle crée une société qui requiert une stabilité éternelle, intégrant la logique sociale du présent dans tout développement futur.
Le problème n’est donc pas seulement que le pétrole et l’énergie nucléaire sont dangereux. Il s’agit aussi du type de société qu’ils engendrent
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La plus grande crise énergétique à laquelle nous sommes confronté.es n’est peut-être pas celle du pétrole ou d’une autre ressource, mais plutôt notre rapport même à l’énergie
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Prendre conscience de la nécessité de réduire drastiquement notre consommation d’énergie n’a rien à voir avec de la technophobie. Elle se fonde sur la réalité de la crise énergétique à venir et sur le constat qu’aucune technologie n’est neutre. Certaines technologies sont mauvaises en elles-mêmes. Nos choix technologiques sont une responsabilité collective et non un choix individuel. Il est grand temps de démanteler la société policière et de détruire les technomasses qui nous détruisent.
Piqué à ▻https://mamot.fr/@Khrys : ▻https://mamot.fr/@Khrys/109499219020900613
Ça contredit mon post coup de gueule précédent qui dit qu’il faut se former pour contrecarrer les Janco-like qui parlent vite avec des mots compliqués.
J’aime bien l’approche qui dit qu’à la limite on s’en fout des aspects technologico-techniques et qu’il faut plutôt se concentrer sur la société que ça engendre.