Le solaire va grignoter de nouvelles terres agricoles

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    Il y avait donc urgence à définir la chose [#agrivoltaïsme]. Qu’ont décidé les députés ? [...] Ces installations devront permettre de maintenir ou développer « durablement une production agricole », et apporter au moins un « service » à la parcelle : « améliorer son potentiel », l’adapter « au changement climatique », la protéger « contre les aléas » ou « améliorer le bien-être animal ». La production agricole devrait rester « l’activité principale », et les installations être « réversibles ». Un amendement de députés Renaissance, adopté contre l’avis du gouvernement, prévoit même qu’une installation « agrivoltaïque » ne pourra se faire que si les toits des hangars ont déjà été équipés de panneaux. En dehors de l’agrivoltaïsme ainsi défini – et facilité –, les fermes solaires seront fortement encadrées : elles ne pourront se faire que sur des sols « réputés incultes ou non exploités » depuis au moins dix ans avant la promulgation de la loi.

    Une définition qui satisfait France Agrivoltaïsme : « Elle va permettre de clarifier les choses et de pousser les projets qui ont réellement un sens pour la production agricole et l’adaptation au changement climatique », se félicite M. Kasriel.

    Du côté de La France insoumise, la députée Aurélie Trouvé craint un essor des projets « au risque de faire s’envoler les prix des terres agricoles, parce que la location de terres pour du photovoltaïque, ça peut rapporter 5 000 euros l’hectare ». Les parlementaires de la Nupes voulaient prioriser le solaire sur les toits et les friches, pour préserver au maximum les terres nourricières de la spéculation. Une autre inquiétude concerne les zones forestières : un article prévoit que les installations photovoltaïques ne pourront pas se faire dans les bois « lorsqu’elles nécessitent un défrichement »… sauf que cette interdiction ne concerne que les projets à partir de 25 hectares.

    « C’est une grande occasion manquée de mieux réguler le solaire et de le faire avancer là où il faudrait, regrette l’élue. Comme pour tout le reste du projet de loi, il n’accélère pas là où il faudrait — sur l’éolien en mer, le solaire sur les toits et les parkings — mais il libère une tonne de contraintes pour les entreprises avec le risque d’introduire le chaos sur le marché des énergies renouvelables. » Le texte sera voté dans son ensemble le 10 janvier prochain.