Patrick Drahi sous la menace d’un redressement fiscal de 7,5 milliards d’euros [en Suisse] | Mediapart | 29.12.22
▻https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/291222/patrick-drahi-sous-la-menace-d-un-redressement-fiscal-de-75-milliards-d-eu
L’information a été révélée par le site helvète heidi.news, qui s’est procuré un document issu d’une fuite informatique du groupe Altice, propriété de Patrick Drahi.
Ce document fait référence à un appel téléphonique de l’administration fiscale genevoise aux avocats fiscalistes du milliardaire, leur indiquant qu’il avait omis de payer à la collectivité 3,7 milliards de francs suisses entre 2009 et 2016. Et qu’une amende du même montant lui serait infligée concomitamment, soit en tout de 7,4 milliards de francs suisses. C’est le double du montant de la fortune de Patrick Drahi – propriétaire notamment de SFR et BFMTV – qui est estimée ici en temps réel par le magazine Forbes.
[...]
Du reste, il y a peu de chance que Patrick Drahi s’acquitte d’autant de milliards de francs suisses à la collectivité genevoise. D’abord parce que ses avocats semblent avoir déposé un recours contre cette décision devant le tribunal administratif de première instance (TAPI), précise heidi.news. Ce qui empêche d’astreindre officiellement Patrick Drahi à payer cette somme au fisc, et remet de facto en cause la décision.
Par ailleurs, il faut dire que le chiffre de 7,5 milliards d’euros est une fourchette haute évaluée par l’administration fiscale. Il représente le montant que devrait théoriquement payer Patrick Drahi, sans prise en compte de la fluctuation de la valeur de son patrimoine à travers les ans et autres montages fiscaux complexes. En affichant volontairement un tel montant, le canton de Genève veut certainement suspendre une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Patrick Drahi afin de l’inciter à collaborer avec l’administration fiscale locale, et ainsi trouver un accord à l’amiable.
Contredisant les documents que s’est procurés heidi.news, l’entourage de Patrick Drahi a toutefois nié en bloc les révélations du site d’information suisse, expliquant que « M. Drahi n’a reçu strictement aucun bordereau de l’administration fiscale genevoise et n’a jamais reçu la moindre amende fiscale en Suisse, fédérale ou cantonale. »