• Passe d’armes entre UFC-Que Choisir et le SYNGOF sur les implants Essure
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    Paris, le vendredi 16 décembre 2022 – L’association UFC-Que Choisir accuse les gynécologues français d’avoir tenté de dissimuler les effets secondaires des implants stérilisants Essure, une accusation jugée diffamatoire par le SYNGOF.
    Souvenez-vous.

    En 2015, les signalements d’effets indésirables lors et après la pose de l’implant Essure, un dispositif commercialisé par le laboratoire allemand Bayer permettant une stérilisation définitive des patientes, se multipliaient à travers la planète. Les femmes à qui le dispositif avait été implanté souffraient notamment parfois de douleurs abdominales ou pelviennes et de saignements. Des cas de grossesse non désirée et de migration du dispositif nécessitant son retrait par voie chirurgicale ont également été signalés.

    Les gynécologues dans la main de Bayer ?

    Après deux ans de surveillance et malgré les conclusions d’un comité d’experts de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui estimait que l’implant Essure ne représentait pas de danger particulier, le laboratoire Bayer préférait jeter l’éponge en 2017 et retirait cet implant du marché.

    Cinq ans après les faits, ce « scandale » sanitaire semble être resté en travers de la gorge de l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir. Dans le numéro de décembre de leur magazine, des membres de l’association ont publié un article très à charge sur cette affaire. S’appuyant sur les informations de l’association de journalistes Splann, ils accusent l’ANSM d’avoir « passé sous silence » un rapport de 2017 qui a « confirmé les risques de corrosion dans l’organisme des porteuses de dispositifs de stérilisation définitive Essure » et d’avoir « laissé entendre que l’utilisation de ces dispositifs étaient sûre ». Surtout, l’association accuse les gynécologues français d’avoir « fortement promu ces implants, leurs liens financier avec Bayer étant sans doute pour beaucoup dans leur engouement ».

    Des accusations que le syndicat national des gynécologues et obstétriciens français (SYNGOF) juge « diffamatoires à l’égard des gynécologues ». Dans un communiqué de presse publié ce vendredi en réaction à l’article accusateur d’UFC-Que Choisir, le syndicat rappelle « qu’avant 2015, les gynécologues n’avaient pas eu connaissance des effets secondaires » et que par conséquent, la pose d’un implant avait « un rapport bénéfices-risques nettement plus favorable qu’une coelioscopie qui est la technique la plus utilisée en France pour une stérilisation ».

    Des accusations diffamatoires selon le SYNGOF

    Surtout, les gynécologues estiment que ni eux ni l’ANSM n’ont ignoré les alertes sur le risque de dégradation des implants émis à partir de 2015. Ils ont cependant estimé que « le rapport bénéfice-risques restait favorable » à l’implant et ont « respecté les préconisations ». Les patientes « se portent bien aujourd’hui hormis de rares cas où les gynécologues ont du procéder à leur retrait » affirme le SYNGOF.

    Mais ce sont bien sur les accusations selon lesquels les gynécologues auraient été guidé dans leurs actions par de supposés lien d’intérêts avec Bayer qui révulsent le plus le SYNGOF. « Que Choisir n’a pas de doute sur des liens existants entre le laboratoire Bayer et les gynécologues qui ont posé ces implants mais sur quels éléments de preuve s’appuie le magazine ? » s’interrogent les gynécologues, avant de rappeler que « la pose d’un implant contraceptif est moins bien rémunérée au praticien qu’une intervention chirurgicale par coelioscopie, si les gynécologues ont fait ce choix c’est que cet acte était préférable pour les patientes ».

    « Le SYNGOF demande à Que Choisir de fournir les preuves de ce qu’il avance, accuser sans preuve est diffamatoire » conclut le syndicat.

    L’UFC-Que Choisir a-t-il perdu une bonne occasion de se taire ?

    Grégoire Griffard

    #essure #syngof #bayer