« Je me lève et je vois une vidéo de moi nue sur Snapchat »

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  • Cyberharcèlement : « Je me lève et je vois une vidéo de moi nue sur Snapchat »
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2023/01/07/cyberharcelement-je-me-leve-et-je-vois-une-video-de-moi-nue-sur-snapchat_615

    Insultes, menaces, diffusions de photos intimes : les attaques sexistes en ligne explosent. Visant essentiellement les femmes, elles prospèrent d’autant mieux que les sanctions restent rares.

    Par Magali Cartigny

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    Elles s’appellent Marion, Laura, Anne-Cécile, Sara, Sandrine, Alice, Nora, Manon… Elles ont entre 13 et 65 ans, sont de toutes origines et de tous milieux sociaux. Elles sont collégiennes, streameuses, militantes, vidéastes, lycéennes, étudiantes, cheffes d’entreprise, salariées, mères au foyer ou retraitées. Et elles sont des milliers à subir quotidiennement des violences sexistes et sexuelles en ligne, qu’elles soient connectées ou pas, qu’elles « s’exposent » en ligne ou non.

    Leurs visages sont collés sur des corps d’actrices porno, leurs nudes (photos dénudées) ou vidéos intimes sont publiés sur les réseaux, agrémentés de propos dégradants et à caractère sexuel. Elles sont menacées de mort, de viol, insultées. On les incite à se suicider. On les fait chanter, on les attend devant chez elles, sur leur lieu de travail ; elles reçoivent des appels la nuit. Parfois, elles doivent déménager, arrêter de travailler. Certaines tentent de mettre fin à leurs jours. D’autres vivent en sursis, redoutant la prochaine vague.

    Des agressions où la frontière entre monde virtuel et physique s’efface, dans un continuum de violences qui les submerge, parfois les anéantit. Des attaques cyber multiformes, nommées par des termes anglo-saxons (slut-shaming, doxing, revenge porn, sextorsion, flaming, deepfake) révélant des pratiques différentes, qui peuvent se cumuler, et qui ont toutes le même but : faire taire, humilier et détruire la vie de femmes grâce aux outils numériques.
    Prise au piège

    Selon les chiffres de l’association StopFisha, 73 % des femmes ont déjà été victimes de violences sexistes ou sexuelles en ligne, et les femmes sont vingt-sept fois plus susceptibles d’être cyberharcelées que les hommes. Une étude du Centre Hubertine-Auclert datant de 2018 montre qu’une femme sur trois a été menacée par son partenaire ou son ex de voir diffuser des photos ou des vidéos intimes, dont certaines ont été obtenues par la force, la menace ou à leur insu.

    J’oserai ajouter la lecture du livre de Bérengère Stassin.

    #Cyberharcèlement #Sexisme