Média 100% indépendant et engagé

/2023

  • Les nouvelles grenades du maintien de l’ordre - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/02/eclats-et-traumatismes-sonores-les-nouvelles-grenades-du-maintien-de-lordre

    Début novembre, Politis dévoilait en exclusivité le résultat de la dernière commande de grenades de l’État, pour plus de 78 millions d’euros, la plus importante depuis plus de dix ans. En y regardant de plus près, plusieurs de ces grenades de maintien de l’ordre sont encore inconnues.Au milieu de cet achat, on trouve des « grenades à main à effet sonore », le lot n°7. Apparues en 2022, ces armes, classées comme « matériel de guerre », produisent un très fort effet assourdissant. Deux entreprises vont se les partager, et c’est Rivolier qui en remporte la plus grande partie. L’entreprise importe des armes de maintien de l’ordre via sa branche « sécurité-défense ». Mais aucune information n’est disponible sur cette arme.

    • « C’est un modèle de chez Condor », révèle à Politis une source policière. Une information confirmée par des documents techniques que nous avons pu nous procurer auprès de forces de l’ordre. Il s’agit de la #grenade_GL-307. Sous ce nom, on retrouve bien une « grenade à effet sonore ». Sur la fiche technique du fabricant brésilien, le descriptif parle de lui-même. « La grenade à effet sonore GL-307 a été conçue pour produire un effet de souffle bruyant et un aveuglement intense dans les opérations de contrôle des émeutes. » Avec un pictogramme « Ne pas ramasser » inscrit dessus, elle explose au bout de 2,5 secondes.

      Les grenades assourdissantes engendrent « un risque de traumatisme majeur » selon un spécialiste, consulté par Politis. (DR.)

      « À ce niveau, les dommages sur l’audition sont irréversibles »

      Son niveau sonore atteint des records dans l’arsenal français. Avec, jusqu’à 165 décibels à 10 mètres, elle surpasse le modèle actuel qui monte déjà à 160 dB. D’après BruitParif, l’observatoire du bruit en Île-de-France, « le seuil de douleur pour les oreilles est atteint à 120 décibels. À ce niveau, les dommages sur l’audition sont irréversibles. » Selon la documentation de Condor, à une distance de 2 mètres, l’intensité de la grenade de maintien de l’ordre atteint 175 dB.

      À titre de comparaison, même si l’envergure est différente, l’explosion de l’usine chimique d’AZF en septembre 2001 à Toulouse a provoqué un pic sonore inférieur. Estimée à 170 dB, l’explosion a provoqué de graves séquelles auditives pour les victimes (...)

      Avec cet achat de plus de 78 millions d’euros, le gouvernement s’équipe de douze grenades de maintien de l’ordre différentes. Quatre fumigènes, quatre lacrymogènes, trois assourdissantes et une assourdissante et lacrymogène. Plusieurs projettent des fragments pouvant gravement blesser. De quoi faire face à tout type de contestation.

      Maintien de l’ordre : de nouveaux lance-grenades de 40 mm
      https://www.politis.fr/articles/2023/12/maintien-de-lordre-de-nouveaux-lance-grenades-de-40-mm

      Contrairement aux multicoups actuels qui disposent d’un barillet, ce nouveau modèle disposera de deux canons à la place. Depuis plusieurs années, les CRS qui utilisent les lanceurs six coups à barillets se plaignent de dysfonctionnements à répétition tels que l’enrayement régulier de l’arme. Testé depuis plus d’un an, ce nouveau type de lanceurs à double canon était surnommé, à ses débuts, « LGBT » pour « lance-grenades bi-tubes ». D’après l’appel d’offres, il sera accompagné de gilets permettant « d’emporter et d’utiliser rapidement une dotation de 20 grenades complètes ».

      [...]
      Ces dernières années, les commandes de matériel de maintien de l’ordre ont explosé. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, ce sont environ 380 millions d’euros qui ont été dépensés, en comptant les commandes en cours, comme celle du lance-grenades à double canon. Dans ces achats, on retrouve des armes, mais aussi les blindés de la gendarmerie Centaure, des fourgons aménagés pour le maintien de l’ordre et avec d’autres équipements. En mai 2023, une commande pour des boucliers et casques a également été lancée pour 40 millions d’euros.

      #maintien_de_l’ordre #police #armes_de_la_police #grenades_assourdissantes #lance-grenades

  • "Le #populisme sordide de #Macron

    Pour justifier sa loi immigration, le #président de la #République en appelle soudainement aux sondages et aux « Français ». Piétinant des valeurs fondamentales, il surfe sur un invariant humain : la #peur de l’autre qui, dans sa version ultime, s’appelle le #racisme. (...)"



    #politique #France #confusion #déliquescence #démagogie #spéculation #langue_de_bois #double_langage #société #seenthis #vangauguin

    https://www.politis.fr/articles/2023/12/le-populisme-sordide-de-macron

  • « Affaire du 8 décembre » : l’inquiétante condamnation de militants comme terroristes - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/12/affaire-du-8-decembre-linquietante-condamnation-de-militants-comme-terrorist

    Pour Me Raphaël Kempf, la décision dans son ensemble est dangereuse. « Ce jugement signe l’extension à la sphère politique et militante de la notion de terrorisme. Les juges disent que le fait d’exprimer un ressentiment à l’égard de l’institution policière pourrait constituer un acte de terrorisme. Le fait de vouloir s’en prendre à des véhicules de police au cours d’une manifestation peut désormais constituer une intention terroriste. C’est-à-dire que l’intention de commettre des dégradations matérielles au cours d’une manifestation constituera un acte de terrorisme. C’est extrêmement dangereux et contraire au droit. »

  • Le dossier médical d’un syndicaliste fouillé par son employeur pour tenter de le licencier
    https://www.politis.fr/articles/2023/12/le-dossier-medical-dun-syndicaliste-sud-aerien-fouille-par-son-employeur-pou

    Tout juste nommé responsable de la section syndicale SUD Aérien dans son entreprise, Europe Handling, Alain Khan a fait l’objet d’une procédure de licenciement pour une suspicion de fraude à la mutuelle. Il dénonce une « procédure abjecte » et le non-respect du secret médical. Enquête.

    • On peut pas dire que les syndicats se soient beaucoup bougé le cul sur les libertés électroniques, pour la plupart, c’était un progrès technologique. Aujourd’hui tes données médicales sont stockées aux USA et on te colle sur Doctolib sans te demander ton avis.

    • Cela pose aussi le problème de la dépendance dans le sens d’une « relation toxique » entre les entreprises et les organismes d’assurances maladie que sont les mutuelles.
      Avant, c’était plus simple puisque la sécu était administrée paritairement entre patrons et salariés. Maintenant, le « régime général » d’assurance maladie est sous perfusion de « l’état de droite ».
      D’autre part, vu que la sécu rembourse de moins en moins, tu n’as plus d’autre choix que d’adhérer à la mutuelle de ton entreprise qui aura désormais toute latitude pour te pourrir la vie par ce chantage à la santé.

  • Abbey Road France, 2023

     :-D :-D :-D

    https://www.politis.fr/articles/2023/12/europeennes-nupes-a-gauche-les-derniers-espoirs-dune-liste-unitaire

    « La France insoumise espère que le combat commun mené contre la loi immigration puisse inspirer les gauches à fusionner pour le scrutin de juin 2024. Mais socialistes, #écologistes et communistes estiment que l’#alliance doit se mettre en ordre de marche pour 2027. (...) »

    #comique #LFI #politique #NUPES #hobbits #rigolade #Mélenchon #come_together #armée_mexicaine #ver_dans_le_fruit

  • Non, Emmanuel Macron, la culture du viol n’est pas une « transgression »

    Dans son interview accordée à l’émission C à vous, le président de la République a défendu Gérard Depardieu et affirmé que la Légion d’honneur, dont il bénéficie, n’était pas là « pour faire la morale » auprès de « gens transgressifs ». Plus qu’une faute morale : un désastre politique.

    https://www.politis.fr/articles/2023/12/non-emmanuel-macron-la-culture-du-viol-nest-pas-une-transgression
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/21/je-suis-juste-un-homme/#comment-59790

    #masculinisme #violence

  • Avec mon’tit tas de merdes, j’avais l’air d’une conne mon père, avec mon ’tit tas de merdes, j’avais l’air...

     :-D :-D :-D

    "Loi immigration : le gouvernement « court derrière le RN » sur les allocations

    Obsédée par sa survie politique, Élisabeth Borne se dit prête à toucher au principe d’universalité des allocations familiales, provoquant le malaise dans sa majorité et à gauche. Le RN est à la fête. (...)"

    https://www.politis.fr/articles/2023/12/loi-immigration-le-gouvernement-borne-court-derriere-le-rn-le-pen-sur-les-al

  • Poitiers : le préfet désavoué sur la « désobéissance civile » d’Alternatiba - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/12/poitiers-le-prefet-desavoue-sur-la-desobeissance-civile-dalternatiba

    Attaqués par le préfet Jean-Marie Girier, les 15 000 euros de subventions attribués à Alternatiba par la mairie et la communauté de communes de Poitiers ont été validés par le tribunal administratif. Pour ce dernier, l’association a bien respecté le contrat d’engagement républicain.
    Nadia Sweeny • 1 décembre 2023

    Camouflet pour Jean-Marie Girier, préfet de la Vienne et ancien directeur de campagne d’Emmanuel Macron en 2017. Le tribunal administratif vient de retoquer ses demandes insistantes pour faire sauter deux subventions données en juin 2022 par la ville de Poitiers, dirigée par l’écologiste Léonore Moncond’huy et la communauté de communes, à Alternatiba Poitiers. Le préfet visait les 15 000 euros votés en juin 2022 pour aider à l’organisation du Village des Alternatives, un événement festif autour des enjeux du changement climatique, les 17 et 18 septembre 2022 à Poitiers.

    Le préfet, réputé en mission commando pour contrer les élus EELV locaux, fustigeait notamment une « formation à la désobéissance civile » animée par des membres des associations Extinction Rébellion Poitiers et Greenpeace Poitiers et un atelier « On passe à l’action ». Dans ces écrits, le préfet indiquait que cela était incompatible avec le contrat d’engagement républicain qui engage les associations. (...)

    #CER

  • SNU : vague de départs au cabinet de la ministre Prisca Thévenot
    https://www.politis.fr/articles/2023/11/snu-vague-de-departs-au-cabinet-de-la-ministre-prisca-thevenot

    Un cabinet qui se vide de moitié. Pas moins de trois personnes de l’équipe de Prisca Thévenot, la secrétaire d’État chargée de la jeunesse et du service national universel, sont sur le départ. Et pas des moindres – d’après les informations de Politis, confirmées par une source proche du ministère –, puisqu’il s’agit de la directrice de cabinet, son adjoint, et la conseillère communication et presse de celle qui pilote depuis le mois de juillet le dispositif tant décrié.

    […]

    Autre exemple de cette généralisation à tout va : un projet de décret pourrait permettre aux élèves de seconde de ne pas réaliser leur stage obligatoire s’ils veulent s’inscrire pour le SNU. Le texte était soumis au vote au Conseil supérieur de l’éducation, jeudi 16 novembre. Selon les informations de Politis, sur les 34 organisations représentatives, seules six ont voté pour et trois se sont abstenues. « Mais ce vote n’est que consultatif », souffle une représentante qui s’est opposée au texte. « Le gouvernement fait ce qu’il veut avec cette mesure. » Pour elle, le décret pourrait être validé dans les prochaines semaines.

    • Même s’ils n’arrivent pas à rendre le SNU totalement obligatoire, il a déjà un gros avantage : on ne discute même plus de ce nouveau stage à la con dans l’entreprise des amis de papa-maman. Tu es contre ? Mais c’est pas obligatoire : à la place tu peux faire le SNU qui n’est pas obligatoire non plus.

      Tu vois, on te laisse le choix entre deux trucs pas obligatoires. C’est ce qu’on appelle la liberté, et tu devrais t’en réjouir, il y a des gens qui sont morts pour défendre ça.

    • Je n’arrête pas de refuser des stagiaires de terminale pro, qui doivent faire deux mois de stage en entreprise. On a aussi les stagiaires de troisième, stage d’une semaine. Et les stagiaires de seconde, deux semaines en juin, en même temps que les stagiaires de master. Le code du travail indique que pour une entreprise de moins de 20 salariés, c’est 3 stagiaires/alternants/apprentis maximum, sans compter le fait qu’un tuteur ne peut pas encadrer plus que X jeunes (me souviens plus, désolé) et que les salariés sont rarement volontaires pour faire tuteur...

      Comment sommes-nous collectivement supposés gérer ces stages à foison ?
      Comment les cursus gèrent-ils les gamins qui ne trouvent pas de stage ?

  • "On est tous Charlie"... On nous l’a déjà faite...

    "Marche contre l’antisémitisme : qui a vraiment lu la tribune de Larcher et Braun-Pivet ?

    Il faut avoir lu la tribune, l’avoir lue vraiment, en entier, pour comprendre le malaise que suscite l’appel de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet à manifester « pour la République et contre l’antisémitisme » dimanche. Et comprendre pourquoi ce qui devait être un événement rassembleur, historique même, ne peut l’être. (...)"

    https://www.politis.fr/articles/2023/11/marche-contre-lantisemitisme-qui-a-vraiment-lu-la-tribune-de-larcher-et-brau

  • Maintien de l’ordre : la France s’offre plus de 78 millions d’euros de grenades - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/11/maintien-de-lordre-la-france-soffre-plus-de-78-millions-deuros-de-grenades

    e ministère de l’Intérieur vient de passer sa plus grande commande de grenades de maintien de l’ordre en plus de dix ans. Elle comprend des grenades lacrymogènes, mais aussi des explosives et assourdissantes, dont certaines jamais encore employées. [...]

    Parmi les lauréats, on retrouve aussi Alsetex, qui est, avec Nobel, l’un des deux principaux fournisseurs du gouvernement.

    Alsetex est en Sarthe !
    #violences_policières OUPS #maintien_de_l'ordre

    • Utiliser l’antisémitisme contre l’opposition et pour légitimer le massacre à Gaza : nous ne marcherons pas !
      https://tendanceclaire.org/breve.php?id=4


      https://www.revolutionpermanente.fr/Utiliser-l-antisemitisme-contre-l-opposition-et-pour-legitimer-

      La marche « contre l’antisémitisme » appelée dimanche par LR-Renaissance est une tentative grossière d’instrumentaliser ce combat. L’objectif est clair : légitimer le massacre en cours à Gaza et criminaliser ceux qui refuseraient l’« union nationale » avec des partis qui votent actuellement une loi immigration d’une brutalité historique.

    • Marche contre l’antisémitisme : qui a vraiment lu la tribune de Larcher et Braun-Pivet ?
      https://www.politis.fr/articles/2023/11/marche-contre-lantisemitisme-qui-a-vraiment-lu-la-tribune-de-larcher-et-brau

      Il faut avoir lu la tribune, l’avoir lue vraiment, en entier, pour comprendre le malaise que suscite l’appel de Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet à manifester « pour la République et contre l’antisémitisme » dimanche. Et comprendre pourquoi ce qui devait être un événement rassembleur, historique même, ne peut l’être.

      Pour qui n’avait pas lu la tribune, de plateaux en studios jusque dans les colonnes de nos journaux, l’appel semblait pourtant clair et limpide. Voire rassembleur. Tous unis contre l’antisémitisme. Ce seul mot d’ordre se suffisait (presque) à lui-même pour rassembler le plus grand nombre. Parce que c’est l’enjeu. Dans la période que nous traversons, notre solidarité en faveur des Français de confession juive doit s’exprimer de manière massive. Sauf que personne n’a lu la tribune du président Larcher (Sénat) et de la présidente Braun-Pivet (Assemblée nationale). La tribune réservée au Figaro, et qui n’est accessible qu’aux abonnés, raconte une histoire un peu plus complexe, et déséquilibrée. Quelques passages : « Les actes antisémites se multiplient (…). Notre laïcité doit être protégée, elle est un rempart contre l’islamisme (…). Nous, appelons dimanche à une marche pour la République et contre l’antisémitisme (…) ». Et d’ajouter : « Une marche pour la libération des otages. » On ne peut qu’être d’accord. D’accord s’il y avait une suite. Mais de suite il n’y aura pas.

      Pour les auteurs, l’antisémitisme ne serait donc que le fait des islamistes. Ils épargnent l’extrême droite dont il n’est jamais fait mention. Pourquoi ? Pour permettre au Rassemblement national de ne pas se sentir exclu de l’initiative ? C’est une hypothèse. Pourtant, derrière la nouvelle bataille du RN contre l’antisémitisme se cache une réalité qu’il aurait été déterminant de rappeler dans la tribune : la haine des musulmans, le racisme anti-Arabes. Pourquoi ce mot n’est-il jamais utilisé dans la tribune ? Parce que ça aurait fâché le RN et qu’il n’aurait finalement pas pu se joindre à l’appel de dimanche ? La tribune fait le choix de (seulement) « dénoncer les porteurs de haine », sans jamais utiliser ce mot : racisme. Ce racisme qui se banalise et s’exprime de manière décomplexée . Quand on invoque la République, on marche sur ses deux jambes. Les Français de confession juive ont peur. Associés à la politique raciste de Netanyahou ou par pur antisémitisme, les menaces et agressions progressent. Les Français de confession musulmane ont peur. Associés au Hamas, les raccourcis fleurissent et les amalgames engendrent la haine. Ils doivent recevoir notre plein et entier soutien.

      Dans cette tribune, il est demandé la libération des otages israéliens et français. Oui ! Toute manifestation doit être l’occasion de dire notre soutien en faveur de cette exigence. Et alors que les experts de plateaux, studios et journaux nous assurent qu’il ne s’agit que d’une initiative contre l’antisémitisme, et qu’en réalité il est fait mention du conflit au Proche-Orient, pourquoi la tribune ne s’émeut-elle à aucun moment du sort fait aux Gazaouis et aux Palestiniens de Cisjordanie ? En réalité, tout porte à croire que Braun-Pivet, en difficulté après l’affichage de son soutien « inconditionnel » à Israël, s’est laissée aller à l’improvisation. Elle crée d’ailleurs le malaise jusque dans ses propres rangs. Les députés Renaissance ont découvert l’initiative de leur collègue dans la presse. Macron lui-même semble être habité par ce malaise et hésiterait à rejoindre le cortège parisien tant il ne voudrait pas « apparaître pro israélien ou anti-arabe », souffle-t-on dans son entourage. Pourtant, ça n’est pas le sujet. Le sujet devait être celui de la lutte contre l’antisémitisme. Mais c’est Larcher et Braun-Pivet qui ont fait du sujet de la défense de l’État d’Israël l’un des sujets de la mobilisation, dimanche. En offrant, par la même occasion, une opération de blanchiment du passé antisémite du RN.

      La gauche a été accusée de manifester aux côtés des islamistes le 18 novembre 2019 pour lutter contre l’islamophobie et le racisme anti-arabe. L’appel n’était pourtant lancé que par des organisations républicaines et aucune organisation terroriste ou islamiste n’avait appelé officiellement à s’y joindre. Et alors que le RN appelle officiellement à descendre dans la rue, ce dimanche, il suffirait cette fois de simplement se boucher le nez ? La gauche a défilé samedi dernier dans les rues de Paris pour la paix, en soutien aux Palestiniens. Il a été reproché à cette même gauche de ne pas avoir appelé à libérer les otages français et israéliens retenus par le Hamas, ce qui était un mensonge. À quelques marginales exceptions, la gauche y a largement brandi l’appel en faveur de la libération des otages. La gauche a tenu bon, sur ses deux jambes.

      Pourquoi Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher essayent-ils d’emporter les Français sur la seule exigence de la libération des otages et la lutte contre l’antisémitisme, sans avoir parlé des Palestiniens et du racisme ? Pourquoi ce qu’on reproche (injustement) à la gauche n’est-il pas reproché à la droite, ici à la manœuvre ? Parce que l’on préférera retenir que l’arc républicain était présent ce dimanche, avec ses premiers dignes représentants de l’État. Et que l’on se réjouira même que l’extrême droite ait soi-disant changé et définitivement tourné la page d’un antisémitisme qu’elle ne semble toujours pas prête à reconnaître quand il s’agit des siens. Et parce que l’on préférera retenir que seule la France insoumise ne s’est pas jointe à la mobilisation. Une mobilisation qu’on qualifiera « d’historique ». En espérant que ça soit pour les bonnes raisons.

    • 2 #dessins_de_presse pour illustrer la tribune de Larcher et Braun-Pivet que je n’ai pas lu, à quoi bon !
      l’œil de Soph’ dans l’huma de ce week-end et Cambon pour #Urtikan.net
      https://www.urtikan.net/dessin-du-jour/paradoxe-disruptif

      Marche contre l’antisémitisme : un soutien inconditionnel ?

      et l’épisode n°3 #FafLeaks de StreetPress
      https://www.streetpress.com/sujet/1699454359-marc-cacqueray-valmenier-noble-nazi-gud-extreme-droite-divis

      Marc de Cacqueray est l’héritier d’une famille noble ancrée à l’extrême droite. Le militant ultra-violent est aujourd’hui à la tête du Gud. Portrait du leader de la mouvance néonazie parisienne. Ce représentant d’une aristocratie fasciste française se pose en successeur de la mouvance nationaliste-révolutionnaire et s’inscrit dans les pas des Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, anciens gudards désormais notables liés au RN et à Marine Le Pen.

  • Ariane Lavrilleux : « C’est notre droit à tous d’être informés qui est en jeu »

    La journaliste d’investigation, placée en garde à vue suite à une enquête sur l’Égypte, évoque ses inquiétudes sur les menaces qui pèsent sur liberté de la presse en France.
    https://www.politis.fr/articles/2023/10/ariane-lavrilleux-cest-notre-droit-a-tous-detre-informes-qui-est-en-jeu
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/09/24/en-soutien-a-ariane-lavrilleux-pour-une-protection-sans-faille-du-secret-des-sources/#comment-58960

    #presse

  • Six policiers violents en roue libre au tribunal - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/05/pantin-six-policiers-btc-quatre-chemins-violents-en-roue-libre-juges-a-bobig

    Que dire de ceux qui témoignent avoir été emmenés au poste et tabassés dans les geôles, des membres cassés, des hématomes, des dents perdues, des humiliations, des dizaines de jours d’ITT accumulés. Dans le commissariat de Pantin, « les salles de fouilles sont remplies de sang jusqu’au plafond, témoigne un gardien de la paix devant l’IGPN. Les violences s’effectuent sur le banc des vérifications mais aussi en salle de fouille. C’est tout le temps la BTC Quatre-Chemins qui frappe les interpellés. Ils les traînent jusqu’en salle de fouille et après, on les entend hurler. »

    Seine-Saint-Denis : cinq policiers condamnés jusqu’à [tadadam] un an ferme pour violences, faux PV…
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/seine-saint-denis-jusqua-un-an-ferme-pour-cinq-policiers-pour-violences-f

    #police #torture #justice

    • Et #impunité :
      (Politis)

      Les policiers risquent jusqu’à dix ans de prison.

      (Libé)

      Le gardien de la paix Raphaël I., qui a depuis quitté la police pour se reconvertir dans l’informatique, a écopé de la peine la plus lourde. Trois ans de prison dont deux avec sursis pour de multiples violences au cours d’interpellations.
      À l’encontre du chef de la brigade Christian M., le tribunal a prononcé une peine de 18 mois de prison dont dix assortis d’un sursis simple pour avoir fracassé à la matraque la main d’un jeune dealer dans une pièce du commissariat.
      Quant au gardien de la paix Yazid B., qui avait décrit à la barre leur unité comme « des jeunes flicards qui en voulaient », il a été condamné à 12 mois de prison dont six avec sursis pour des coups non-justifiés portés à des interpellés en plusieurs occasions.
      Julien S., surnommé L’Electricien pour sa propension à utiliser le pistolet à impulsion électrique, a écopé de huit mois avec sursis pour des coups et jets de gaz lacrymogène.
      Le dernier, Damien P., dont le parquet avait demandé la relaxe faute de preuves suffisantes selon lui, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour des violences.

      « Si les peines peuvent paraître importantes, le tribunal a eu à juger des personnes qui détiennent une parcelle de l’autorité publique, qui sont garantes de la liberté et la sécurité des citoyens et un pilier de la démocratie et de la République », a justifié la présidente du tribunal Dominique Pittilloni en conclusion de son délibéré.

      Donc, en détenant une parcelle d’autorité, tu as toutes les chances d’être partiellement puni.

  • Interdiction des abayas à l’école : faisons front face aux attaques islamophobes !
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/interdiction-des-abayas-a-lecole-faisons-front-face-aux-attaques-islamophobe

    TRIBUNE. Quelque 350 organisations, personnalités – parmi lesquelles Étienne Balibar, Annie Ernaux, Frédéric Lordon, Médine, Adèle Haenel… –, figures politiques et militantes antiracistes, féministes ainsi que de nombreux enseignants, signent un texte en exclusivité pour Politis, dénonçant cette nouvelle offensive raciste, islamophobe, sexiste et patriarcale du gouvernement, sous couvert de laïcité.

    Avec l’interdiction du port de l’abaya à l’école annoncée par Gabriel Attal le 27 août dernier, le gouvernement a décidé de lancer une nouvelle attaque islamophobe contre les jeunes femmes musulmanes ou assimilées comme telles dans les écoles. Concrètement, le gouvernement exige des personnels de l’éducation, des conseillers principaux d’éducation, des assistants d’éducation et des enseignants, de déterminer, selon le faciès, le patronyme, et l’appartenance réelle ou supposée à l’islam des élèves si leurs tenues sont des abayas ou non et si elles doivent donc être interdites d’entrer dans leur établissement.

    Depuis le début de la rentrée scolaire, la mise en application de l’interdiction ne fait que confirmer ce profilage raciste et sexiste des élèves comme l’illustrent les nombreux témoignages d’élèves ayant été interdites d’entrer dans leur établissement car portant une simple robe longue, un kimono, ou encore un vêtement trop noir.

    Cette interdiction s’inscrit dans la continuité des offensives racistes et islamophobes mises en place, sous-couvert de laïcité, depuis la loi de 2004 interdisant le port du voile à l’école. Attaques contre les mères accompagnatrices de sorties scolaires portant le foulard, signalements du taux d’absentéisme le jour de la fête de l’Aïd, circulaires appelant les personnels à « détecter et signaler » les « signes de radicalisation »… depuis plusieurs années, le gouvernement, de concert avec la droite et l’extrême droite, n’a cessé de faire de l’école le terrain privilégié de ses offensives islamophobes et de renforcer le contrôle des jeunes élèves musulman-es ou assimilé-es comme tel-les. Cette nouvelle interdiction du port de l’abaya aura donc pour conséquence d’accentuer la stigmatisation, le harcèlement et les humiliations subies par ces élèves de la part de l’institution scolaire.

    Ce harcèlement quotidien subi par ces jeunes filles musulmanes ou perçues comme telles aura pour conséquence directe de dégrader leur scolarité, de les exclure de l’école et de les priver de leur droit à une éducation publique du fait de leur foi réelle ou supposée. En réalité, derrière le faux argument de la laïcité, il s’agit donc d’une mesure raciste et discriminante puisque ce sont bien aux jeunes filles racisées que l’on interdit de venir à l’école habillées comme elles le souhaitent du fait de leur foi supposée. En plus d’être une mesure raciste, cette interdiction des robes longues à l’école, en visant principalement les jeunes femmes musulmanes ou supposées comme telles, est également une mesure sexiste et patriarcale qui vise à contrôler toujours plus le corps des filles à l’école.

    Plus largement, cette interdiction du port de l’abaya s’inscrit dans la continuité de la répression brutale des révoltes de cette jeunesse qui a exprimé sa colère en réaction au meurtre policier du jeune Nahel le 27 juin 2023. Une répression qui s’est matérialisée par des peines de prison extrêmement lourdes contre ces jeunes et qui se poursuit aujourd’hui avec des expulsions de jeunes ayant participé aux révoltes de leurs logements sociaux. Répression policière et judiciaire, expulsions de logements sociaux et maintenant nouvelle offensive islamophobe avec l’interdiction du port de l’abaya, c’est une offensive générale contre la jeunesse des quartiers populaires qu’a lancée le gouvernement.

    En plus d’être le terrain privilégié de la politique raciste du gouvernement, le service public de l’éducation fait face à un manque de moyens chronique organisé par les gouvernements successifs, au manque criant d’enseignants et de personnels de l’éducation qui dégrade toujours plus les conditions de travail et d’apprentissage pour les personnels et les élèves. Tout en rejetant les mesures qui stigmatisent et discriminent toujours plus les élèves musulman-es et assimilé-es comme tel-les, l’urgence doit être d’exiger la mise en place de moyens massifs pour assurer le droit à l’éducation de toutes et tous.

    C’est pourquoi face à cette énième mesure islamophobe, nous, intellectuel-les, militant-es, syndicalistes, avocat-es, parents et personnels de l’éducation, affirmons notre opposition à cette interdiction des abayas et refusons que l’école continue d’être le relais de politiques racistes, sexistes et patriarcales. Nous apportons toute notre solidarité et notre soutien aux élèves et jeunes filles visées par cette interdiction et nous réaffirmons que trop couvertes ou pas assez, c’est aux femmes et aux élèves de décider !

  • La famille d’un patron fait interdire un spectacle sur la mémoire ouvrière
    https://www.politis.fr/articles/2023/09/la-famille-dun-patron-fait-interdire-un-spectacle-sur-la-memoire-ouvriere

    À #Bretoncelles, petite commune de l’Orne, la programmation d’un spectacle sur les 50 ans d’une grève historique a provoqué l’ire des descendants du patron de l’époque. Après des menaces de mort, le maire l’a finalement interdit, avec l’approbation du préfet.

    C’est un spectacle qui aurait dû rester dans l’anonymat du Perche, ce territoire niché à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale. Une œuvre vivante, amateur, pour faire sortir de l’oubli la grève de l’usine Piron, équipementier automobile, en 1974, dans la commune de Bretoncelles. Un mouvement social très important avait en effet secoué cette entreprise où les ouvriers, dans la poursuite de la lutte historique de LIP, avaient fini par licencier leurs patrons. « Cet événement a eu un retentissement national à une époque où on rêvait d’autogestion ouvrière. Piron a été un petit exemple de ce rêve-là », raconte à Politis Jean-Baptiste Evette, écrivain et un des trois réalisateurs du spectacle. En 1974, Le Monde était même venu couvrir cette lutte.

    Un spectacle en trois temps

    Mais voilà, cinquante ans plus tard, beaucoup ont oublié cette grande grève. Trois amis, à l’initiative de Patrick Schweizer, ancien ouvrier et syndicaliste, décident de faire revivre sa mémoire. Pendant plusieurs mois, ils se plongent dans les archives, et réalisent des entretiens avec des acteurs de l’époque, ouvriers, membres du comité de soutien, etc. De ce travail de recherche naît un spectacle, Bretoncelles, si un jour ça se passait ainsi, décomposé en trois temps.

    « Il commence par une reconstitution du piquet de grève dans l’usine pour raconter les discussions qu’avaient entre eux les ouvriers », explique Jean-Baptiste Evette. Ensuite, un défilé « carnavalesque » est prévu dans la ville avec une fanfare. Enfin, tout ce beau monde termine sa route dans la salle des fêtes de Bretoncelles, occupée à l’époque par les ouvriers de l’usine Piron, pour une rencontre-débat. Le tout devait se dérouler pour les journées européennes du patrimoine, le 17 septembre.

    Jusqu’ici tout allait bien. Le patron actuel avait donné son accord pour que la première partie se déroule dans l’usine. Le maire, Daniel Chevée, le sien pour prêter la salle des fêtes et autoriser le défilé. Jusqu’à cet article paru en avril dans l’hebdomadaire local Le Perche titré « À Bretoncelles, un spectacle pour faire revivre la grève des ouvriers Piron en 1974 ». Dedans, les auteurs communiquent pour la première fois sur leur spectacle.

    La marionnette de la discorde

    Dans cette commune de moins de 1 500 âmes, cet article déclenche les hostilités. La famille Piron, encore présente sur place, apprend la réalisation de cette création artistique et n’en supporte pas l’idée. « Nous défendons la mémoire de notre père Michel et celle de notre grand-père Ferdinand qui est mort de chagrin suite à cette grève. Voilà notre seule motivation. Qui accepterait de voir une marionnette à l’effigie de son père et de son grand-père, tous deux décédés, déambuler dans les rues de son village ? », souligne Corinne Piron, fille de Michel Piron, qui assure que la famille « n’a jamais été sollicitée ni informée pour la réalisation de ce spectacle ».

    On raconte l’histoire de la grève du point de vue des ouvriers, donc forcément on parle des conditions de travail horribles, c’est normal, c’est l’histoire !

    Le conflit avec les réalisateurs devient ouvert. « À ce moment, on a organisé une réunion de conciliation à la mairie pour essayer de trouver un accord entre les deux parties. Mais ça n’a pas abouti, chacun est resté campé sur ses positions », raconte Daniel Chevée.

    La pression monte. La famille Piron fait des pieds et des mains pour que le spectacle n’ait pas lieu. Et cela fonctionne. Le patron actuel de l’usine, qui la vend fin septembre, retire son autorisation de jouer dans ses locaux. « Il m’a dit qu’il fallait négocier avec la famille Piron, et que tant qu’on n’aurait pas d’accord avec la famille, il ne voulait pas d’histoire », glisse Denis Robert[1], le troisième auteur de la création.

    Le maire fait de même. Il annule la partie dans la salle des fêtes – alors qu’un contrat était signé – et explique qu’il n’autorisera pas le défilé dans la ville. « Je pensais que leur spectacle parlait de l’histoire de l’usine. Là, c’est simplement une manifestation à charge sur comment licencier un patron qu’ils veulent faire », justifie-t-il.

    Un mauvais souvenir patronal

    Un argumentaire qui fait rire jaune Denis Robert : « C’est aberrant d’entendre ça. Je l’ai rencontré en septembre, c’était très clair qu’on parlait de la grève. Il patauge dans ses arguments. » Au téléphone, le maire reconnaît à demi-mots qu’il savait quand même que ce spectacle allait parler de la grève de 1974. « Mais pas que ! », se rattrape-t-il vite.

    « Les organisateurs n’ont très clairement pas compris que la grève dont ils se réjouissent est un mauvais souvenir non seulement pour notre famille, mais également pour Bretoncelles », argue de son côté la famille dans une ébauche de droit de réponse que nous avons pu consulter. « Madame Piron dit qu’on salit la mémoire de leur famille. Ce n’est pas vrai », rétorque Denis Robert. « On raconte l’histoire de la grève du point de vue des ouvriers, donc forcément on parle des conditions de travail horribles, des accidents du travail récurrents, mais c’est normal, c’est l’histoire ! On n’invente rien. »

    Coupure de presse de 1974 sur la grève à l’usine Piron.
    « Les Piron, père et fils, ne sont sans doute pas méchants, mais ils ont des idées qui datent de cinquante ans, lit-on sur cette coupure de presse de 1974. Les ouvriers en ont ras-le-bol. »
    Aujourd’hui, le maire de Bretoncelles justifie surtout sa décision par la crainte de voir ce spectacle créer des troubles à l’ordre public. Car, vite, cette histoire bascule dans les menaces et l’intimidation. Lorsque les auteurs comprennent que tout est en train de capoter, ils cherchent à joindre la famille Piron. C’est Denis Robert qui s’en charge. On est le 20 juillet au matin. Il propose, par message vocal, un rendez-vous à Corinne Piron, petite-fille et fille des patrons, père et fils, de l’époque.

    Menaces de mort

    Le même jour, un peu plus tard dans la journée, un homme se faisant appeler « Mickey Manouche » se rend devant le domicile de Denis Robert, qui n’est pas présent. « Il a commencé à mettre la terreur chez mes voisins, en disant qu’il allait me torturer, me casser la gueule, incendier mon domicile. Les gens étaient terrifiés. » Dans la foulée, il dépose plainte.

    Interdire des spectacles qui célèbrent la mémoire ouvrière, c’est une attitude d’extrême-droite.

    Dans celle-ci, que Politis a pu consulter, il accuse la famille Piron d’être à l’origine de ces menaces. « Je pense que cette personne a été envoyée par eux. Depuis la parution de l’article, on me fait part de rumeurs que des gens voudraient me casser la gueule. » Aujourd’hui, Denis Robert affirme que l’individu a été retrouvé par les forces de l’ordre et qu’il serait bien lié aux Piron. Dans une lettre ouverte au maire et au préfet, les auteurs accusent explicitement la famille Piron.

    « Face aux accusations diffusées, des plaintes pour diffamation ont été déposées. Notre famille n’est coupable ni de menaces, ni de pression, ni de censure. Nous condamnons d’ailleurs fermement toutes formes de violences », rétorquent les Piron.

    Confronté à cette situation, le maire préfère donc annuler toute représentation sur le domaine public. « J’ai peur que ça dérape, c’est tout. Il y a quand même quelqu’un qui s’est déplacé pour effectuer des menaces de mort. S’il se passe quelque chose de grave, ça me retombera dessus. Donc sur le domaine privé, ils font ce qu’ils veulent, mais sur le domaine public c’est non. Le préfet et le sous-préfet ont approuvé ma décision », assure-t-il ajoutant : « ce n’est pas un spectacle, c’est une manifestation ! ». Reprenant ainsi les éléments de langage de la famille qui parle « d’un spectacle à charge » qui « instrumentalise un drame familial et local à des fins idéologiques et politiques discutables ».

    Entraves à la liberté d’expression

    Le 17 septembre, date prévue pour le spectacle, la salle des fêtes sera même fermée à double tour, par crainte d’une intrusion « sauvage » des participants du spectacle. « J’ai peur que la manifestation ait lieu sans demande. Je n’ai pas envie que Bretoncelles devienne une zone de non-droit », poursuit le maire. Contactée, la préfecture de l’Orne n’a pas donné suite à nos sollicitations.

    Ces arguments indignent les auteurs de la pièce. « Ce n’est pas comme ça qu’on doit réagir en tant qu’élu, juge Jean-Baptise Evette. Nous ne sommes pas des perturbateurs. Notre spectacle est une célébration de la mémoire ouvrière. Nous sommes très choqués que des menaces puissent venir l’empêcher. C’est inadmissible ! »

    Son collègue, Denis Robert, va même plus loin : « Interdire des spectacles qui célèbrent la mémoire ouvrière, c’est une attitude d’extrême-droite. Malheureusement, ça résonne beaucoup avec ce qu’il se passe aujourd’hui. Lutter contre cela, c’est aussi notre combat. » Il assure ainsi que leur spectacle aura quand même lieu, sans plus de précision sur les lieux où il se déroulera.

    « Ces artistes, qui osent nous comparer à des terroristes, menacent dans la presse d’occuper le territoire public de force. À ce propos, vouloir imposer son idéologie, user de la propagande, n’est-ce pas là le début du terrorisme ? », leur répond la famille, dans une énième passe d’armes. Sans faire broncher les réalisateurs : « On ne reculera pas face aux intimidations ! »

    [1] Denis Robert est un homonyme du journaliste du même nom. Ils n’ont aucun lien de parenté.

    #Liberté d’expression #Luttes_sociales #lutte_de_classe