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/2023

  • La lutte contre Macron se poursuit : des grèves éclatent dans plusieurs secteurs en France - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/fr/articles/2023/06/03/curg-j03.html
    https://www.wsws.org/asset/781cd4ea-091f-4346-83df-cec08130c1bd?rendition=1600x900

    Les luttes actuelles des travailleurs français contre l’augmentation du coût de la vie sont inextricablement liées à la lutte contre l’attaque des retraites et contre la guerre que mène Macron. L’ensemble de la société française est en train d’être transformée en « économie de guerre » alors que l’impérialisme français et européen se prépare à une escalade de la guerre OTAN-Russie en Ukraine. Pour la classe dirigeante, cela nécessite des attaques brutales contre les salaires et les droits sociaux, comme le sabrage des retraites.

    Pour s’y opposer, les travailleurs de tous les secteurs doivent former des comités de la base, indépendants des bureaucraties syndicales, pour diriger leurs propres luttes et préparer une grève générale pour faire tomber Macron. Pour cela, les travailleurs français ont l’exemple de leurs frères et sœurs d’outre-Manche, qui ont formé leurs propres comités de base chez les chauffeurs de bus et les postiers, afin de s’opposer aux attaques lancées contre leurs salaires et leur niveau de vie.

  • Le pouvoir de l’ignorance | Klein / Franc tireur | 03.06.23

    https://www.franc-tireur.fr/le-pouvoir-de-lignorance

    À propos de la fusion nucléaire, une ancienne ministre a par exemple déclaré : « On a réussi à provoquer une réaction de fusion sur une ou deux molécules [sic] en ne consommant pas plus d’énergie qu’on en a consommé, sauf que ça c’est pour une molécule dans un micro-machin… » Avant de conclure : « À l’échelle industrielle, il faudrait consommer presque toutes les ressources naturelles en un métal rare qui s’appelle le nobrium. » Le « nobrium », inconnu au bataillon des éléments chimiques, est en fait un anxiolytique. Est-il permis d’espérer qu’à certains postes la militance ne soit plus décorrélée de la compétence ?

    via @dowser101

  • RSA : « Vivre avec 600 euros n’étant pas une contrainte suffisante, il faudra désormais être stagiaire d’Etat pour les percevoir »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/03/rsa-vivre-avec-600-euros-n-etant-pas-une-contrainte-suffisante-il-faudra-des

    Raphaël Amselem, chargé d’études pour GenerationLibre, spécialiste des finances publiques, et Lucien Guyon, journaliste chez « Blast », dénoncent, dans une tribune au « Monde », la notion de devoir que le gouvernement veut associer au RSA, qui constitue un droit à la dignité humaine et ne saurait par conséquent souffrir de contrepartie.

    Le revenu de solidarité active (RSA) porte un nom bien administratif pour désigner une aide essentielle, allouée aux personnes sans moyens, afin qu’elles puissent se vêtir, un peu, se nourrir, comme elles peuvent, et se loger, difficilement. Autrement dit, il reconnaît par une maigre compensation financière que le corps social doit s’assurer de la dignité de chacun de ses membres.

    Le gouvernement discute actuellement d’un projet de loi qui devrait conditionner le versement du RSA à un « accompagnement intensif » de quinze à vingt heures par semaine composé, pour le dire simplement, de réunions et d’observations en entreprise. Partant du principe que la dignité se mesure au mérite, le gouvernement choisit, dans le cas d’une telle loi, d’ indexer le droit de survivre à une activité factice, non rémunérée et déléguant toujours davantage le destin des pauvres aux mécanismes iniques de l’administration.

    Vivre avec 600 euros n’étant pas une contrainte suffisante, il faudra désormais être stagiaire d’Etat pour les percevoir. Le droit à la dignité consacre, sans dérogations, que l’être humain, au moment où il est, ne peut être privé de subsistance. L’acquisition du savoir, la vie intime, l’éducation, le travail, la famille, la santé, autrement dit tout rapport au monde, se constituent à travers la reconnaissance de l’Autre. L’homme est social d’emblée. La dignité, conçue dans ce cadre, institue un réseau de respect dont il convient de garantir les conditions d’existence.

    Chaque membre du corps social doit voir sa subsistance garantie

    Paul Ricœur (1913-2005) a écrit dans l’introduction aux Fondements philosophiques des droits de l’homme (1988) : « A toute époque et dans toute culture, une plainte, un cri, un proverbe, une chanson, un conte, un traité de sagesse ont dit le message : si le concept de droits de l’homme n’est pas universel, il n’y en a pas moins, chez tous les hommes, dans toutes les cultures, le besoin, l’attente, le sens de ces droits. L’exigence a toujours été que “quelque chose est dû à l’être humain du seul fait qu’il est humain”. »

    Le droit à la dignité prend ainsi sa source dans l’impératif du soin de l’altérité. L’individualité, en ce sens, n’est rendue possible que par l’obligation de reconnaître à l’autre ce que lui-même me reconnaît. Cette correspondance, au fondement de toute civilité, passe par l’observation et la pratique d’un principe simple : chaque membre du corps social doit voir sa subsistance garantie.

    Le RSA coûte 15 milliards d’euros, 6 % du budget de la Sécurité sociale. Ce poste de dépenses, c’est 600 euros par personne. Et si tant est que l’argument financier soit central dans ce débat, l’économiste Marc de Basquiat notait qu’une telle réforme pourrait induire la création de 50 000 postes, soit un coût supplémentaire de 1 milliard d’euros. La jargonnante prosodie qui accompagne ce projet, traversée par les « dispositifs personnalisés », les « parcours de réinsertion », la « socialisation par le travail », noie sa violence dans un langage technique informe.

    Un régime individuel réglementé à outrance

    Le ministre du travail, Olivier Dussopt, disait, le 23 mai 2023, sur Franceinfo, que les allocataires déclinant les offres d’accompagnement seraient « suspendus ». Ce qui signifie, pour le dire sans politesse lexicale, que des humains se verront retirer leur unique ressource à la discrétion d’une instance administrative. Le reste de ce programme punitif prend les allures d’un régime individuel – encore un – réglementé à outrance.

    Miracle d’inventivité, le gouvernement a inventé le service national universel (SNU) du pauvre ! Qui touchera le RSA sera désormais administré comme un irresponsable a priori, incapable de s’émanciper d’une situation de dénuement sans l’aide éclairée d’un corps technocratique soi-disant à sa mesure, à sa portée, et capable de qualifier le bon, le juste et le souhaitable pour lui.

    Puis, nous la connaissons déjà bien, l’administration française ! Il faut imaginer l’ordinaire allocataire du RSA – 600 euros, pour le redire – à qui on demande de se déplacer à 10 kilomètres de chez lui, pour s’immerger dans une « journée entreprise » censée modifier le cours de son existence ! Il y verra ce qu’est le vrai monde, où des gens missionnent d’autres gens, où des personnes écrivent des notes, où des comptables comptent, où des patrons patronnent, où des livreurs livrent : une révolution !

    La violence sociale va de pair avec la violence administrative

    Des perspectives à venir pour celui qui pensait qu’être comptable, ça n’était pas compter, qu’être patron, ça n’était pas diriger, et qu’être livreur, ça n’était pas livrer. Ce déboussolement organisé aura sans doute une influence vivifiante dans son « parcours de réinsertion », de sorte qu’il se lèvera, le lendemain, en se disant : « C’est donc ça, une épiphanie ! »

    C’est ce manque éclatant de confiance dans la part de la société civile la plus démunie, au point d’en faire l’objet d’un contrôle bureaucratique, qui scandalise, alors que les plus pauvres sont souvent les « premiers de cordée » devant les retors de l’administration, ses impondérables lourdeurs, ses voies labyrinthiques (parfois impénétrables) et son formalisme excessif. Un tiers des bénéficiaires potentiels du RSA renoncent ainsi à le réclamer.

    La violence sociale va de pair avec la violence administrative. L’assurance du droit à la dignité est consubstantielle à la philosophie libérale. De John Locke (1632-1704) à Raymond Aron (1905-1983), de Cesare Beccaria (1738-1794) à John Rawls (1921-2002), les principes du libéralisme politique ont été exposés en ces termes : l’Etat n’a pas un droit sur les individus équivalent aux droits qu’il assure.

    Ce mythe qui prétend que tout droit serait la conversion d’un devoir amène de graves fautes politiques. La garantie des droits fondamentaux doit être gratuite, spontanée, pour elle-même, par elle-même, et au fondement de l’action publique. Nul ne saurait être redevable en dignité. Une mesure qui conditionne la survie est une mesure qui oublie que des gens survivent.

    Rafaël Amselem (chargé d’études au sein du club de réflexions libéral GenerationLibre) et Lucien Guyon(journaliste pour le site de presse en ligne et la Web-TV « Blast »)

    #guerre_aux_pauvres #droits_fondamentaux #RSA #travail #accompagnement_intensif #mérite #contrepartie #contrainte #sanction #droit_au_revenu #revenu_minimum #contrôle #violence_sociale #violence_administrative

    • RSA : « Et si le gouvernement prenait vraiment les choses au sérieux ? », Jean-Claude Barbier
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/01/rsa-et-si-le-gouvernement-prenait-vraiment-les-choses-au-serieux_6175733_323
      La querelle sur l’activité obligatoire des allocataires des minima sociaux date d’avant le RMI de 1988, ancêtre du RSA, rappelle dans une tribune au « Monde » le sociologue Jean-Claude Barbier.

      Quelles sont les différentes options qui pourraient tracer les pistes d’une possible réforme du revenu de solidarité active (RSA), voulue par le gouvernement ? Elles sont au nombre de quatre et sont bien antérieures à la réforme envisagée aujourd’hui. Il y a d’abord ce que l’on peut qualifier de « méthode Raymond Barre ». Elle remonte à l’époque où l’ancien premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing et candidat à l’élection présidentielle de 1988 demandait l’assistance « absolue » uniquement pour les vieillards et les personnes handicapées ne pouvant pas du tout travailler.

      Puis il y a la « méthode Nixon », étendue par Clinton en 1996 : obliger pour une allocation de misère – pas même un emploi – à travailler dans les parcs publics. Elle a été surnommée « workfare ». Ensuite, l’insertion, originalité française, la « méthode Jean-Michel Belorgey » (du nom du député socialiste auteur et pilote de la loi revenu minimum d’insertion (RMI) promulguée le 1er décembre 1988), qui combine allocation et accompagnement effectif des personnes par les travailleurs sociaux.

      Laissons de côté l’actuelle tentation démagogique qui agite aujourd’hui les députés Renaissance et LR comme elle agita Clinton, et intéressons-nous à la quatrième solution, celle de la « dignité humaine » (Menschenwürde), principe constitutionnel allemand. La Cour de Karlsruhe a en effet exigé en 2019 du gouvernement fédéral qu’il respecte le minimum d’existence (digne) fixé par la Constitution en euros, applicable même après d’éventuelles diminutions pour sanctions.

      Rompre avec « l’esprit de radinerie »

      Si un gouvernement français prenait vraiment les choses au sérieux, il devrait d’abord rompre avec « l’esprit de radinerie » qui marque l’assistance aux pauvres depuis son invention en Angleterre élisabéthaine au XVIe siècle. Jamais depuis cette époque les gouvernements n’ont accordé un financement suffisant pour aider les personnes pauvres à sortir de la misère.

      Si en effet les sommes dépensées paraissent énormes, elles ne représentent, y compris l’indemnisation du chômage, que 8 % des dépenses de protection sociale, contre 80 % pour la santé et les retraites. Près des deux tiers de ceux et celles qui perçoivent les minima sociaux sont en dessous du seuil de pauvreté en France (y compris les enfants).
      Une réponse sérieuse devrait donc être celle d’un financement décent mais conséquent, et d’une action d’accompagnement elle aussi conséquente, comme elle existe par exemple au Danemark (à l’exception des immigrants désormais discriminés dans ce pays). Le RMI n’a jamais bien fonctionné en termes de suivi efficace pour le retour ou l’accès à un emploi.

      Renforcer les sanctions reste une mesure marginale

      En 2022, la Cour des comptes a noté que les dépenses des départements ne sont compensées en longue durée qu’à près de 60 %, ce qui veut dire qu’ils n’ont tout simplement pas les moyens de financer l’insertion. Au Danemark, les collectivités territoriales lèvent leurs propres impôts, et sont au contraire suffisamment dotées.
      Mieux, elles sont engagées à gérer efficacement leurs dépenses par des contrats avec l’Etat central qui les incitent à bien le faire. Il est tout à fait possible de dépenser à la fois à bon escient et avec rigueur. Et cela serait une belle réforme à entreprendre pour le ministre français des finances…

      Car renforcer les sanctions reste une mesure marginale ou inopérante. Les économistes savent que les sanctions sont d’une efficacité toute relative : elles motivent à la recherche d’emploi quand approche la fin du droit à l’indemnisation, mais elles incitent à prendre des emplois médiocres.

      Trouver des emplois de qualité et non des ombres d’emploi

      En outre, elles peuvent aussi inciter au non-recours (« Droits et devoirs du RSA : l’impact des contrôles sur la participation des bénéficiaires », Sylvain Chareyron, Rémi Le Gall, Yannick L’Horty, Revue économique n °5/73, 2022). Or, le non-recours au RSA est évalué à un tiers des personnes éligibles. Le problème à résoudre est par conséquent de placer en emploi ou en formation pendant plusieurs mois des centaines de milliers de personnes en difficulté.

      Il s’agit de trouver des emplois de qualité et non des ombres d’emploi, comme le redoute l’ancien commissaire au RSA Martin Hirsch. Les personnes pauvres craignent en effet des emplois de seconde zone, selon l’avis du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale https://www.cnle.gouv.fr/l-avis-accompagnement-vers-l-1672.html (CNLE) sur l’accompagnement et l’insertion.

      Dans le rapport qui envisage la réforme du RSA, l’administration annonce l’objectif d’un conseiller Pôle emploi et d’un travailleur social pour 50 personnes, afin d’obtenir un « accompagnement global » adéquat pour des candidats très éloignés de l’emploi. Or, le régime normal, dit « de suivi », à Pôle emploi est de un pour 363, le régime « guidé » de un pour 211) et régime « renforcé » de un pour 97, selon les chiffres de la Cour des comptes. Un pas immense reste à franchir.

      Le service de l’emploi et de l’insertion est en outre confronté à trois populations hétérogènes : les jeunes ayant de grosses difficultés (à qui Le RSA est refusé, jusqu’à l’âge arbitraire de 25 ans), les chômeurs et les titulaires des minima sociaux, et parmi eux ceux qui ont des problèmes de santé (et ils sont nombreux). Chacun de ces groupes a besoin de services adaptés, qui ne peuvent être automatisés.

      L’essence de l’esprit de solidarité

      Par exemple, il faut des allocations aux jeunes sans emploi ni formation : ils sont plus d’un million, mais moins de 300 000 ont droit au soutien d’un contrat engagement jeune. L’idée d’un accompagnement renforcé accordé à un million de titulaires du RSA (avec un conseiller pour 50 allocataires) coûterait annuellement de 1,4 milliard d’euros, affirme l’IFRAP, un groupe de réflexion ultra-libéral.

      Or, la qualité de l’accompagnement conditionne la réussite : c’est précisément son absence qui explique les mauvais résultats de l’insertion, comme l’affirme la Cour des comptes à juste titre. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Danemark dépense trois fois plus proportionnellement que la France pour les « mesures actives » de l’emploi (c’est-à-dire les mesures de formation, d’accompagnement, d’insertion…. hors allocations), ce qui explique leur succès relatif dans notre pays.

      Or le Danemark est, comme la France, critiqué comme champion européen des dépenses sociales. Mais il n’y a rien sans rien ! Et de toute façon, l’insertion sociale et professionnelle est sans cesse à remettre sur l’ouvrage, avec des taux d’accès à l’emploi souvent décevants. Il ne faut pourtant pas renoncer, car il s’agit ici de l’essence de l’esprit de solidarité.

      Jean-Claude Barbier(sociologue CNRS au Centre d’économie de la Sorbonne /Paris 1 Panthéon Sorbonne)*

    • La réforme du RSA suscite inquiétudes et scepticisme
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/04/la-reforme-du-rsa-suscite-inquietudes-et-scepticisme_6172003_823448.html

      Le gouvernement s’inspire notamment du contrat d’engagement jeune (#CEJ), mis en place en mars 2022. Un dispositif réservé aux 16-25 ans et aux moins de 30 ans en situation de handicap qui ne sont ni en études, ni en activité, ni en formation, et qui peinent à accéder à un emploi durable. Ces derniers s’inscrivent dans un parcours d’accompagnement de quinze à vingt heures hebdomadaires en échange d’une #allocation de 530 euros.

      Voilà le tarif : 530e par mois
      Toujours aussi drôle de voir les articles de gauche, et les critiques libérales (comme ci-dessus) qui disent 600 euros pour le RSA individuel alors que dans les faits c’est 534,82 (dans plus de 90% des cas, et ce depuis 1988, un « forfait logement » de 12% est retranché du montant maximum théorique).

      edit trouvé le reste dont

      (...)Des mesures coercitives qui suscitent, là encore, le scepticisme. « Les sanctions annoncées posent une vraie question opérationnelle, considère Antoine Foucher, du cabinet Quintet. Comment va-t-on, même partiellement, même provisoirement, diminuer le RSA des allocataires récalcitrants ? » Ces derniers « sont déjà très contrôlés, avec pas mal de sanctions », ajoute Michaël Zemmour, qui cite notamment « la mise sous surveillance » de leurs comptes en banque.

      Discours « démagogiques »
      Si les collectivités locales expriment ces craintes c’est aussi parce qu’elles pensent qu’une sorte de double discours existe au sein du gouvernement. « Nous sommes rassurés sur les conditions de l’expérimentation, mais inquiets concernant le contenu de la loi », lance Bruno Bernard. Le président écologiste de la métropole de Lyon dénonce les discours « démagogiques » du président de la République et du ministre des comptes publics, Gabriel Attal. Lors d’un déplacement dans l’Hérault, le 25 avril, ce dernier a opposé « les classes moyennes », « ceux qui comptent pour l’essentiel sur leur travail pour vivre, pas sur les aides sociales ni sur un gros patrimoine », aux opposants à la réforme des retraites qui accueillent les déplacements de ministres avec des casseroles.

      Cette opposition entre les actifs et ceux qui bénéficient des minima sociaux avait déjà utilisée par Emmanuel Macron, lors de son entretien télévisé, le 22 mars. « Beaucoup de travailleurs disent “vous nous demandez des efforts mais il y a des gens qui ne travaillent jamais” », avait déclaré le locataire de l’Elysée pour justifier le conditionnement du RSA. (...)

      Une rhétorique qui trouve un écho dans la population et qui peut en partie expliquer la difficulté que peuvent avoir les opposants à mobiliser largement. « L’idée s’est imposée dans l’opinion publique [que nous fabriquons] qu’il y a trop de gens qui vivent de la solidarité nationale, analyse le directeur général délégué d’Ipsos, Brice Teinturier. Une forme de consensus sur le sujet s’est installé, donc une telle réforme du RSA ne sera pas vraiment contestée par les Français. » Un climat politique issu de vingt ans de discours sur le supposé « assistanat » auquel vient s’ajouter un contexte économique favorable.
      Compte tenu des difficultés de recrutements rencontrées par les employeurs dans de très nombreux secteurs, ceux qui ne travaillent pas sont considérés comme profitant du système. Plusieurs études montrent qu’il y a surtout beaucoup de personnes qui peuvent prétendre au RSA et qui n’en bénéficient pas. « En 2018, un tiers (34 %) des foyers éligibles au RSA serait non recourant chaque trimestre, et un sur cinq (20 %) le serait de façon pérenne trois trimestres consécutifs », rappelle la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.
      Dans son entretien avec les lecteurs du Parisien, le 23 avril, Emmanuel Macron s’appuie pourtant sur ceux qui « abusent » du RSA pour défendre la réforme. Un sentiment renforcé par la sensation qu’ont les actifs, et surtout les travailleurs dit de première et deuxième lignes, que leur travail est dévalorisé et ne paie pas assez. « La précarisation du monde du travail renforce le ressentiment de ceux qui ont l’impression de se lever tôt pour un travail difficile et mal payé envers ceux qui bénéficient des minima sociaux sans travailler », signale Brice Teinturier.

      https://justpaste.it/5oq7c

    • Cela me fait penser à ce passage du Capital de Marx, chapitre 27 – L’expropriation de la population campagnarde – évoquant « la loi sur les pauvres » au XVIe siècle.

      Le protestantisme est essentiellement une religion bourgeoise. Pour en faite ressortir « l’esprit » un seul exemple suffira. C’était encore au temps d’Élisabeth : quelques propriétaires fonciers et quelques riches fermiers de l’Angleterre méridionale se réunirent en conciliabule pour approfondir la loi sur les pauvres récemment promulguée. Puis ils résumèrent le résultat de leurs études communes dans un écrit,contenant dix questions raisonnées, qu’ils soumirent ensuite à l’avis d’un célèbre jurisconsulte d’alors, le sergent Snigge, élevé au rang de juge sous le règne de Jacques-Ier. En voici un extrait :

      « Neuvième question : Quelques-uns des riches fermiers de la paroisse ont projeté un plan fort sage au moyen duquel on peut éviter toute espèce de trouble dans l’exécution de la loi. Ils proposent de faire bâtir dans la paroisse une prison. Tout pauvre qui ne voudra pas s’y laisser enfermer se verra refuser l’assistance. On fera ensuite savoir dans les environs que, si quelque individu désire louer les pauvres de cette paroisse, il aura à remettre, à un terme fixé d’avance, des propositions cachetées indiquant le plus bas prix auquel il voudra nous en débarrasser. Les auteurs de ce plan supposent qu’il y a dans les comtés voisins des gens qui n’ont aucune envie de travailler, et qui sont sans fortune ou sans crédit pour se procurer soit ferme, soit vaisseau, afin de pouvoir vivre sans travail. Ces gens-là seraient tout disposés à faire à la paroisse des propositions très-avantageuses. Si çà et là des pauvres venaient à mourir sous la garde du contractant, la faute en retomberait sur lui, la paroisse ayant rempli à l’égard de ces pauvres tous ses devoirs. Nous craignons pourtant que la loi dont il s’agit ne permette pas des mesures de prudence de ce genre. Mais il vous faut savoir que le reste des freeholders (francs tenanciers) de ce comté et des comtés voisins se joindra à nous pour engager leurs représentants à la chambre des communes à proposer une loi qui permette d’emprisonner les pauvres et de les contraindre au travail, afin que tout individu qui se refuse à l’emprisonnement perde son droit à l’assistance. Ceci, nous l’espérons, va empêcher les misérables d ’avoir besoin d’être assistés . (a) »

      (a) R. Blakey : The History of political, literature from the earliest times. Lond., 1855, vol. II, p. 83, 84

    • oui, si ce n’est qu’on est passé des #workhouse à la « société de travail » (comme Jospin l’a excellemment formulé en 1998) sur un soubassement matériel et social tout autre que les dimensions communautaires détruites par la dynamique du capital : le salaire et le salaire social (j’entends par là autre chose que Friot ; toutes les formes de salaire socialisé, hors emploi, dont le RSA). là l’enjeu du contrôle, c’est de déterminer par la loi, la jurisprudence, les pratiques de guichet, les gesticulations agressives, etc., l’étiage de la disponibilité à l’emploi (la conditionnalité de fait), quitte à multiplier les simulacres (plutôt que les murs) où s’épuise le temps des prolos (la disponibilité à l’emploi avec ses jeux imposés, du théâtre)

      des éléments sur ce théâtre, d’il y a 12 ans (...)
      https://seenthis.net/messages/46203

  • Fusion carte Vitale-carte d’identité : l’Assurance maladie émet de « très fortes réserves »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/01/fusion-carte-vitale-carte-d-identite-l-assurance-maladie-emet-de-tres-fortes

    Le gouvernement doit lancer d’ici à début juillet une mission de préfiguration, afin de « travailler à la mise en œuvre juridique et technique » de cette association, dans le cadre d’un plan de lutte contre la fraude sociale, annoncé par le ministre délégué aux comptes publics, Gabriel Attal.

    Le ministre délégué aux comptes publics, Gabriel Attal a dévoilé lundi un vaste plan de lutte contre la fraude sociale, comportant notamment un projet de fusion de la carte nationale d’identité avec la carte Vitale. Le gouvernement doit lancer d’ici à début juillet une mission de préfiguration, afin de « travailler à la mise en œuvre juridique et technique » de cette fusion.
    Mais un courrier de l’Assurance maladie datant du 3 avril, figurant dans un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’inspection générale des finances (IGF) publié jeudi, montre que celle-ci n’est pas favorable au projet, estimant qu’il ne paraît répondre « à aucun besoin ».
    La « plus-value en matière de lutte contre la fraude reste entièrement à démontrer », puisque « les montants de fraude susceptibles d’être liés à une utilisation frauduleuse de la carte Vitale sont minimes », écrit dans ce courrier le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme.

    [...]

    En effet, les trois quarts des fraudes aux prestations de la Caisse d’assurance maladie sont des fraudes commises par des professionnels. Le quart restant est bien imputable aux usagers, mais les deux postes les plus importants – la fraude aux indemnités journalières (arrêts maladie) et la fraude à la complémentaire santé solidaire – ne mettent pas en jeu la carte Vitale.

    Dans le brouillard de la société de contrôle, la #lutte_contre_la_fraude, c’est un mixte de gesticulations et de coups de bâton (les annonces sur le RSA étaient du même tonneau). On tétanise au moins autant qu’on punit, mais on aura pointé du doigt des coupables (sans embêter qui palpe pour de bon).

    • Je ne pense pas du tout que ça se limite à ça. Ces gesticulations ciblées sur les pauvres et les étrangers, les solidaires (qui n’a pas prêté sa carte vitale ?) sont faites pour faire peur, dissuader des comportements, des existences par la crainte de se voir privé de moyens (santé, RSA, ...) et (toujours plus) illégitime. Cette peur potentialise les dispositions de contrôle et de contraintes, les rend plus opérantes. Car ces gesticulations sont accompagnées d’actes.
      Quand la carte vitale sera couplée avec la CNI, ce sera un bond en avant de la surveillance (La CNIL a pas plus de portée que l’Académie française). Et elle devra l’être avec les cartes de séjour. Combien de gens tombent dans un trou sans droit au séjour entre deux cartes ? On n’arrive pas à les expulser (sauf à la marge). On arrivera à les priver au moins un temps d’accès à la plupart des soins (ça tombe bien on est pas sûr de réduire drastiquement le panier de soin de l’AME, ça compensera, et le droit d’être soigné sera de plus en plus lié au devoir d’être français). Ce sera moins pire que les refus de soins subis par les titulaires de la CSS. De la dépossession, on se console comme on peut, et si on est un bon français, le RN c’est top, c’est pas juste un souci « matérialiste » façon droit acquisitif, c’est un accès pas cher au symbolique, identité qu’ils disent, même en cachette dans l’isoloir, être partie prenante d’une communauté plutôt que seul, écrasé.

      C’est exactement ce que la gauche et les syndicats ne perçoivent pas sur le droit au chômage et le RSA, toujours vus depuis l’emploi dont on est « privé » (comme dit encore la CGT chômeurs, alors qu’ils savent bien que la majorité des chômeurs passent par des tafs et qu’ils avaient inventés « chômeurs rebelles » en lieu et place du « privés d’emploi » qu’ils persistent àutiliser), les effets sur le salaire de l’emploi, et pas (plus) sur ce qui serait constitutif d’un droit au chômage.
      Ce qui vient de se passer de ce côté avec les annonces RSA où ça s’est focalisé sur le travail forcé, sans voir tout le travail déjà effectué, dans la production, l’emploi, et d’une, et pour le contrôle, de deux, tout ce théâtre, toute cette pugnacité qu’il faut, et le temps bouffé pourri gâché. Parce qu’il ne doit pas être libre.
      Là aussi il faut parler de charge mentale, non seulement pour suivre ses « prestations », faire avec ses mini moyens, faire ce qu’il faut pour être dans les clous (mais lesquels ? quoi encore ?) mais aussi pour encaisser le poids de l’opprobre. C’est sous cette charge aussi que les chômeurs meurent.

      Ces annonces de lutte contre la fraude, contre le pauvre et la pauvresse qui exagèrent, elles ont une charge anxiogène et dépressogène terrible qui redouble les méfaits objectifs des contrôles labyrinthiques.

      (sur le RSA, je parie qu’ils comptent sur les déclarations pré remplies qu’ils mettent en place pour émonder la hausse du non recours que va inéluctablement créer leur récent barouf, juste parce que là il y a un indicateur susceptible d’être vu cité et commenté)

      edit : et bien sûr cela masque/dédouane la fraude réellement coûteuse (professionnels de santé), tout comme crier haro sur les RSAstes permet de ne pas parler des innombrables budgets dévolus par la loi et légalement aux structures d’insertion, sous traitants divers, entre bullshit occupationnel et contrôle par des « accompagnateurs », qui, comme Aurore avec les sans abri actuellement virés de Paris, ou le groupe SOS, prospèrent grâce à ces marchés publics. Force doit rester à la loi... de la concurrence !

      en 2004, on avait dépensé une blinde pour ajouter des photos sur les cartes vitales pour « éviter la fraude » https://seenthis.net/messages/1004789#message1004940
      la logique comptable sait faire fi de nombreuses économies comptables. l’économie est un rapport de pouvoir.

      #carte_Vitale #CNI #données_de_santé #suspicion #Lutte_contre_la_fraude

  • Le RN, « héritier de Pétain » : Macron recadre Borne en Conseil des ministres
    https://www.leparisien.fr/politique/le-rn-heritier-de-petain-macron-recadre-borne-en-conseil-des-ministres-30

    « Il lui a mis un scud », lance un membre du gouvernement, en sortant ce mardi midi du Conseil des ministres. Deux jours après les propos d’Élisabeth Borne sur Radio J, quand elle a parlé du Rassemblement national comme d’une « idéologie dangereuse », allant jusqu’à qualifier le parti de Marine Le Pen d’un « héritier de Pétain », Emmanuel Macron a indirectement fait la leçon à sa Première ministre devant les siens. Une mise au point pour rappeler ce que doit être, selon lui, la bonne stratégie pour cogner contre sa principale rivale à la dernière présidentielle, à savoir l’attaquer « par le concret », le « réel », et non pas en utilisant des « mots des années 90 qui ne fonctionnent plus ». Selon un participant, la Première ministre n’a pas réagi.

    […]

    Ce recadrage en plein Conseil des ministres est plus globalement intervenu au moment de commenter les résultats des dernières législatives en Espagne, où l’extrême droite est devenue la troisième force politique du pays. Et Macron de poursuivre son allusion aux propos de Borne, sans jamais en faire distinctement référence, pour reprocher les « postures morales » qui ne prennent plus dans l’opinion : « Le combat contre l’extrême droite ne passe plus par des arguments moraux. On n’arrivera pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour elle que ce sont des fascistes. »

    • En terme de changement des mentalités, il est plutôt factuellement vrai qu’on arrivera jamais à faire changer l’avis de millions gens en disant « t’es un fasciste bouuuh spas bien, vazy change ». Le principe du « faire honte » ça marchait peut-être quand ils étaient vraiment minoritaires (et encore, est-ce que ça a vraiment marché ? les postures morales de SOS racisme etc des années 80 ça n’a jamais servi non plus) mais maintenant que c’est un si gros paquet, ça peut juste rien faire… surtout quand dans le même temps 90% des autres politiques proposent et font la même chose…

      Comment tu changes un pays où t’as un tiers ou plus des gens qui sont fascistes ?

      Évidemment comme souvent Macron dit un mot vrai pour en vomir du faux, puisque son concret c’est de faire littéralement des actions autoritaires (violence, surveillance, anti démocratisme, etc), alors qu’avec le même constat on pourrait dire qu’il faut faire des actions plus démocratiques, plus d’égalité, plus de solidarité, etc, une vie meilleure, aboutissant à moins de fachos mais ça ça prend des années à changer et voir le résultat…

    • @Nolwenn_Guellec
      https://twitter.com/Nolwenn_Guellec/status/1663551488277483520

      Macron ne peut pas ignorer l’histoire familiale d’Élisabeth Borne.
      « Recadrer » la fille d’un survivant d’Auschwitz sur la façon dont il convient de parler des complices de ceux qui voulaient l’exterminer.
      Ce type est vraiment immonde.
      Et en plus il me fait éprouver une immense sympathie pour Élisabeth Borne ça je peux pas le pardonner.
      Enfin après je comprends pas qu’elle lui ai pas immédiatement envoyé une lettre de démission dans la gueule (peut être c’est pour ça que je serai jamais ministre aussi)

      edit l’histoire est un mot des années 90

    • @rastapopoulos Je ne suis pas tout à fait d’accord. Certes ce que tu décris, c’est ce qu’ont fait les gouvernements jusqu’à présent : d’un côté jouer le jugement moral contre l’extrême-droite, et de l’autre, de manière généralement extrêmement violente et anti-démocratique, imposer la destruction des solidarités, protections sociales, services publics, etc., ce qui évidemment fait monter l’extrême-droite. Évidemment que ça ne peut pas fonctionner.

      En revanche, ça ne veut pas dire que la carte morale est une mauvaise chose en soi. Borne a bien le droit de rappeler que l’extrême-droite actuelle s’inscrit dans la lignée politique de l’extrême-droite d’antan, je ne vois pas ce que ça a de faux, ni de particulièrement contre-productif. Que ce ne soit pas « efficace » en soi, certainement, mais d’où ça lui vaut un « skud » du président ?

      Sauf à faire le calcul qu’il va sauver son quinquennat grâce à l’union avec l’extrême-droite qui va de Ciotti à Le Pen, et donc faudrait voir à pas trop insulter ses alliés de fait ? Perso c’est ça que je lis ici : pas que Borne a raison ou tord (si ces gens avaient la moindre dignité, ils ne seraient pas dans ce gouvernement, n’y seraient pas entrés, et à tout le moins auraient balancé leur démission depuis belle lurette), mais qu’elle se fait « recadrer » pour avoir dit une banalité sur le Front national. Et que cette simple banalité, qui plus est énoncée sur la première radio juive du pays, c’est encore too much…

    • Sinon, croire qu’il n’y a pas non plus un glissement moral, et que c’est juste l’économie-stupid (« le réel »), c’est un demi-mensonge.

      Certains publics ne votaient pas facho : les catholiques ne votaient pas facho, les classes aisées ne votaient pas facho, les gays ne votaient pas facho, les juifs ne votaient pas facho. Maintenant si. Donc il y a bien un glissement moral qui s’opère, « une digue qui lâche », c’est visible dans ces cas-là, parce que la seule économie n’explique pas le basculement. Et je pense que c’est le cas ailleurs. On peut regretter le cantonnement à la moraline, mais d’un autre côté on a des phénomènes de glissement moral à l’œuvre qu’on ne peut pas occulter.

      Par ailleurs, on sait que l’extrême-droite mène des culture-wars en permanence, et on passe notre temps à constater qu’elle arrive à imposer ses thèmes et à envahir l’espace médiatique et pseudo-intellectuel. Alors nier l’importance du discours et prétendre que c’est juste un problème de « réel », ça n’est pas cohérent.

    • Bah c’est très conjoncturel, suivant l’ordre dominant (ou qui s’approche de dominer) à chaque époque. Lors de la montée des fascismes, aussi bien en Italie qu’en Allemagne qu’ensuite en France, les cathos (riches) ou le « bloc bourgeois » ont massivement pris fait et cause pour les fachos, tout de même. Donc « ça dépend ». Et du coup la morale va (un peu souvent) de pair avec se retrouver dans le camp qui domine ou qui en est pas trop loin, et donc au final un choix pas si « intellectuel » que ça, mais bien du matériel derrière. :)

    • Au RN « certains y voient une forme d’aboutissement de la stratégie de dédiabolisation. »
      https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-elisabeth-borne/propos-d-elisabeth-borne-sur-le-rn-le-recadrage-d-emmanuel-macron-divis

      Guillaume Kasbarian [ :] "Les gens aujourd’hui attendent non pas des rappels historiques, mais appellent un combat d’idées, un combat idéologique et un combat sur les propositions concrètes, affirme le député Renaissance. Et concrètement, ils attendent qu’on leur dise en quoi les propositions du RN ne sont pas bonnes et en quoi les nôtres sont meilleures."

      "Je suis ravi de voir qu’Emmanuel Macron a enfin compris qu’il fallait parler des vraies idées", se félicite le député RN de l’Eure Kévin Mauvieux."Que tout le monde se mette au travail pour les Français et qu’on mette fin aux task forces anti-RN qui, au lieu de travailler pour les Français, travaillent pour la politique", poursuit-il.

      edit la proposition de renforcer le contrôle des dépenses de santé et des allocs parmi les étrangers et la décision d’embaucher pour ce faire 1000 agents de contrôle permet à ceux qui ne sont rien de l’oublier un peu en constatant que cette fois (encore) les moins que rien vont trinquer. (pour ce qui est de la gauche, comme pour AdamaTraoré, les Ruffins auront foot)

      #français_d'abord #racisme

    • Sous pression de LR, Macron achève sa clarification par la droite
      https://www.mediapart.fr/journal/politique/300523/sous-pression-de-lr-macron-acheve-sa-clarification-par-la-droite

      Déterminé à faire passer sa loi sur l’immigration, Gérald Darmanin veut durcir son texte pour convaincre la droite d’opposition. Entre son ministre de l’intérieur et sa première ministre, réticente à cette idée, le président de la République doit désormais faire un choix qui dira beaucoup de la suite du quinquennat.

      pour devenir « majoritaires », espérer survivre aux 4 ans qui leur reste, sur le papier, ils n’ont de choix que sur les méthodes à employer. le « scud » contre Borne qui allie la falsification historique à l’atteinte existentielle (elle est la fille d’un juif résistant survivant des camps nazis) montre que rien ne sera trop trash à leurs yeux.

      edit on se zemmourise d’autant plus opportunément que la candidature d’icelui a montré qu’il était enfin possible pour des bourgeois de voter fasciste (cf. les scores Paris VIIe, VIIIe, XVIe), ce que ni le FN ni le RN ne leur avait permis

      #droitisation

    • Sinon encore, l’idée selon laquelle on aurait eu constamment un discours moralisateur anti-Le Pen, et que ça aurait échoué, ça revient à oublier que tous les partis politiques de gouvernement se sont alignés sur les saloperies du FN (tout en proclamant l’étanchéité d’avec ses idées). À gauche on a une belle ligne droite de Chevènement à Valls, à droite du Bruit et l’odeur, Marie-France Garaud, Pasqua-Pandraud à Darmanin en passant par la racaille sarkozyste, les bonnes questions mais les mauvaises réponses, le printemps républicain, Charlie, Fourest, Finkie, Houellebecq… Alors les gentils jeunes des années 80 qui emmerdaient le Front national, c’est assez injuste de leur imputer le fait que leurs discours anti-FN c’est pas un échec mais ça n’a pas marché, alors que l’ensemble des partis de gouvernement sont allés à la soupe raciste et qu’on mangeait de la merde anxiogène tous les midi à 13 heures et tous les soirs à 20 heures.

    • Tu mélanges plusieurs époques il me semble, car à ce moment là des années 80, Touche pas à mon pote, SOS Racisme e tutti, c’était massivement une réponse organisée/impulsée par la gauche politicienne, par l’équipe Jack Lang, etc, à la suite (contre) la marche pour l’égalité et contre le racisme qui l’était par les dominés (83). C’est multi-documenté à la fois côté militants (plusieurs référence sur seenthis), et par les historiens, universitaires (un chapitre entier sur ça dans François Cusset, La décennie, Le grand cauchemar des années 80, je suis en plein dedans).

      Tout ce que tu décris c’est la suite, la montée en parallèle du FN et des autres politiques qui les suivent à chaque fois, dans les années 90 puis 2000. Mais la « création » de la posture seulement morale (péjorativement) et « apolitique », c’est bien les années 80. Et ça n’a strictement en rien endigué la montée des fachos. Notamment, en bonne partie, sans même encore copier le FN, mais parce que ce même gouvernement qui a poussé cette moraline est celui a détruit les rêves d’égalité et de vie meilleure pile au même moment (ceci expliquant cela), et donc une immense partie des prolos voulaient plus entendre parler de la gauche, et que tout ce qu’elle disait et dirait ensuite c’était un mirage. Forcément ça augmente grandement la probabilité de montée du FN dans les catégories pauvres et classes moyennes dans les années qui suivent. Avant Chirac, avant Pasqua, avant Sarko, etc.

    • Touche-pas-mon-pote, c’est juin 1985. Pasqua-Pandraud c’est mars 1986, Malik Oussekine c’est décembre 1986, la grotte d’Ouvéa c’est 1988, le Bruit et l’odeur 1991. On n’a pas attendu les années 90 et la montée du FN pour jouer la carte du gros racistes couillu et fier de l’être. Encore une fois, je suis assez d’accord sur le fait que se contenter d’un discours moraliste tout en faisant une politique de destruction des solidarités, c’est un élément important.

      Mais dans le même temps, on ne peut pas prétendre qu’il y aurait réellement eu une période avec un discours moraliste anti-faf omniprésent (et que donc « ça ne marche pas ») : le discours dominant dans les médias et en politique, en dehors d’une très courte période (je sais pas : 84-86 ? quand la gôche c’est Michel Berger, France Gall et Balavoine…), c’est largement la reprise des thèmes de l’extrême-droite, d’abord par la droite traditionnelle, et assez rapidement par la gauche de gouvernement. De ce que je m’en souviens, c’est en continu et sans interruption depuis 1986.

    • création des CRA, 1983 ; instauration du RMI avec une durée de séjour légal antérieur de 2 ans comme condition d’accès (le PS avait prévu 3 ans), 1988.
      la raréfaction des cartes de séjour de 10 ans qui avait été longue à être attribué l’argement, je ne me souviens plus quand ça a commencé mais c’est les années 80 (va te faire renouveler du 1 an, et tombe dans un trou si pas les bonnes conditions), ce qui était une remise en cause des droit et de la légitimité à être là, et à circuler, des étrangers tout à fait perceptible.

      par ailleurs SOS race fournissant la (fausse) démonstration que l’organisation autonome des premiers concernés ne paye pas, le réflexe de s’en remettre à des chefs (Tontoooon ! le RN) des grands personnages, des orgas qui vont gérer a été martelée en même temps que la centralité de l’entreprise dans la vie sociale (merci PS). une fois bien déboussolé, on s’accroche aux bouées que l’on trouve. et si le RN était un parti de contremaîtres et de petits coms, il a pu surfer sur la désindustrialisation (sans salaire) pour gagner des voix parmi ceux à qui on a assuré que c’est plus bas (coloré et étranger) qu’eux que les coups les plus violents étaient justifiés.

      la gauche chauvine (OCI, d’où venait une bonne part de la couche dirigeante sociliste ; PCF : après le « produisons français » des ’70, bulldozer de Vitry, « chasse aux dealers » et à leurs familles dans les municipalités) n’est pas pour rien dans le succès d’une gauche morale qui avait d’ailleurs dénoncé dès 1983 les grévistes arabes de l’automobile comme sabotant la production nationale.

      outre l’aspect pulsionnel (...) la droitisation/fascisation de masse, ou la tolérance pour ses thèmes, rappelle ces cochons qui deviennent cannibales une fois enfermés sans espace de vie.

    • "Sébastien Chenu (RN) n’est pas un bon mais un très bon vice-président de l’Assemblée.", Yaël Braun-Pivet

      Marine Le Pen est « trop molle », Gérald Darmanin

      MLP a été « plus républicaine » que d’autres, Olivier Dussopt

      Devant les députés LRM, Macron invoque Maurras pour parler du régalien

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/02/12/devant-les-deputes-lrm-macron-invoque-maurras-pour-parler-du-regalien_602929

      En septembre 2019, Emmanuel Macron réclamait aux députés de sa majorité de « regarder en face » le sujet de l’#immigration. Mardi 11 février, il leur a demandé d’ajouter à leur panier les sujets de l’#insécurité et du « séparatisme ». Des questions que l’Elysée estime prioritaires afin que le chef de l’Etat ne se retrouve pas submergé par le Rassemblement national (#RN) en 2022. Pour convaincre ses troupes de l’urgence, le président de la République a usé d’une rhétorique pour le moins surprenante de la part du héraut revendiqué du progressisme.

      « Le problème qu’on a politiquement, c’est qu’on a pu donner le sentiment à nos concitoyens qu’il y avait un pays légal et un pays réel, et que, nous, on savait s’occuper du pays légal – moi le premier –, et que le pays réel ne bougeait pas. Sur le sujet de la sécurité, en [sic] premier chef, il faut faire bouger le pays réel, a estimé Emmanuel Macron devant les députés de sa majorité, réunis à l’Elysée. L’insécurité, c’est le sentiment d’insécurité. Il faut y aller, s’investir sur le terrain, faire bouger les choses, faire aboutir ce Livre blanc [sur lequel travaille le ministère de l’intérieur]. Après, sur certains points, il faut faire bouger le droit. Sur le sujet immigration, sécurité du quotidien, lutte contre les séparatismes, je souhaite qu’on puisse [les] réinvestir, avec des initiatives parlementaires et avec une stratégie d’ensemble. »

      « Plan de reconquête républicaine »

      Charles Maurras, penseur nationaliste et dirigeant de l’Action française, avait théorisé durant la première moitié du XXe siècle cette distinction entre « pays légal » et « pays réel ». Une manière d’opposer des élites nécessairement déconnectées à un peuple en prise avec le « réel ». Aujourd’hui encore, cette notion de « pays réel » est régulièrement convoquée à l’extrême droite. En reprenant à son compte ce vocable, Emmanuel Macron entend montrer qu’il serait à l’écoute des catégories populaires – en partie séduites par le RN –, contrairement à l’image qui lui est accolée depuis le début du quinquennat. En septembre 2019, M. Macron avait utilisé le même argument pour justifier sa volonté de se saisir du sujet migratoire. « Les bourgeois n’ont pas de problème avec ce phénomène parce qu’ils ne les croisent pas. Les classes populaires vivent avec ça », avait-il justifié devant les parlementaires de la majorité.

      « Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent », E.M. , Juin 2017

    • Malaise au sommet de l’Etat face à l’héritage historique du Rassemblement national

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/01/malaise-au-sommet-de-l-etat-face-a-l-heritage-historique-du-rassemblement-na

      [...]

      Lors d’un « colloque » commémorant les 50 ans du parti de la préférence nationale, en octobre 2022, le RN avait distribué un fascicule rappelant que « des profils très différents [avaient] pris part » au mouvement. On y lisait le nom de résistants aux rôles mineurs dans l’histoire de l’ex-FN. Le favori des cadres du RN demeure Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance à la suite de Jean Moulin, et présenté comme un membre fondateur. Dans les faits, rappelle Nicolas Lebourg, historien spécialiste de l’extrême droite, « Georges Bidault ne va même pas jusqu’au bout du processus de création du parti. C’est un ancien résistant, qui est là car partisan de l’Algérie française, mais il ne reste pas. C’est celui qui est passé dix minutes chez vous et que vous présentez plus tard comme votre meilleur ami. »

      A l’inverse, les historiens spécialistes du FN sont unanimes quant au rôle décisif joué par d’anciens collaborationnistes dans la création du parti, ainsi que sur la filiation idéologique avec le régime de Vichy. Selon Laurent Joly, historien spécialiste de la période vichyste et de l’extrême droite, Elisabeth Borne a raison au plan historique, puisque « Marine Le Pen est l’héritière d’un mouvement politique fondé par un ancien pétainiste militant » – étudiant, Jean-Marie Le Pen distribuait le premier journal pétainiste de l’après-guerre, puis dirigeait la campagne néopétainiste de Jacques Isorni, avocat de l’ancien chef du régime de Vichy, élu à Paris.

      En 1972, l’ancien milicien François Brigneau est pressenti pour prendre la présidence du tout nouveau Front national. La déclaration d’intention du parti, qu’il rédige, « contient quatre points, rappelle M. Lebourg : travail, école, famille et nation. L’inspiration est claire. » Pierre Bousquet, qui en a déposé les statuts, avait intégré la Waffen-SS en 1943, au sein de la division Charlemagne. Quant à Pierre Gérard, qui fut durant la guerre directeur de l’aryanisation économique au Commissariat général aux questions juives, il fut secrétaire général du FN et maître d’œuvre de son programme économique libéral en 1984. « Toutes ces figures sont mortes », évacue l’un des conseillers du chef de l’Etat.
      Mortes, mais jamais reniées. « Nous n’avons pas à rougir de notre histoire », répétait encore Marine Le Pen en octobre 2022, à l’occasion des 50 ans de son parti. A l’époque, dit-elle, le FN est « le point de ralliement de tous ceux qui ont la France au cœur ». Poursuivant par là la constante exprimée par son père : peu importe le comportement durant la guerre, pourvu qu’il ait répondu à une forme de nationalisme. « Depuis l’affaire Dreyfus, deux lignes coexistent dans le nationalisme français : une ligne populiste dont Marine Le Pen est l’héritière et une ligne doctrinaire reprise par Eric Zemmour, rappelle Laurent Joly. D’un côté, les Déroulède et La Rocque ; de l’autre, les Drumont, Maurras, Bruno Mégret ou Marion Maréchal. »
      L’idéologie du « marinisme » s’éloigne de l’héritage pétainiste et creuse le sillon populiste en évacuant les scories antisémites et négationnistes. Sans jamais, pour autant, rompre le fil reliant son parti à certains fidèles ayant pu tenir des propos révisionnistes ou s’amuser de références au IIIe Reich. Sans jamais non plus rompre avec le récit tenu sous de Gaulle et Mitterrand d’une irresponsabilité de la France dans les crimes commis sous l’Occupation – « Je considère que la France était à Londres en 1940 aux côtés du général de Gaulle », a encore répété Jordan Bardella sur RTL.
      Marine Le Pen refuse encore d’imiter Jacques Chirac et ses successeurs en reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans la rafle du Vél’ d’Hiv. En 2017, lorsqu’elle avait rappelé qu’à son sens, « la France n’était pas responsable du Vél’ d’Hiv », Emmanuel Macron avait sauté sur l’occasion à quelques jours du scrutin présidentiel : « D’aucuns avaient oublié que Marine Le Pen est la fille de Jean-Marie Le Pen. »

      Désormais, le chef de l’Etat se veut « en surplomb, président de tous les Français, qui pense pouvoir réintégrer Pétain dans la mémoire nationale », analysent d’anciens proches passés par l’Elysée. L’épisode en évoque un autre : en novembre 2018, le chef de l’Etat avait accepté de rendre hommage aux huit maréchaux de la guerre de 1914-18, dont Philippe Pétain, avant de se rétracter. « Le maréchal Pétain a été (…) un grand soldat », avait-il déclaré, à Charleville-Mézières (Ardennes), provoquant un vif émoi. Une manière, selon son entourage, de garder le contact avec une partie du pays tentée par le vote Le Pen.
      L’historien Laurent Joly souligne un « décalage avec la réalité : l’idée selon laquelle il faut lutter contre le FN non pas sur la morale mais seulement sur la crédibilité, programme contre programme, est un argument vieux de quarante ans. Cette méthode a-t-elle fonctionné sous Macron ? Jamais l’extrême droite n’a été aussi haute qu’à la présidentielle de 2022. »

      « Cette manière de recadrer Elisabeth Borne, volontaire ou non, n’a que des inconvénients, y compris pour Emmanuel Macron »
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/01/cette-maniere-de-recadrer-elisabeth-borne-volontaire-ou-non-n-a-que-des-inco

      [...] A un visiteur, qui lui demandait un jour s’il redoutait de voir arriver Marine Le Pen au pouvoir, le président avait répondu ceci : « Moi, je l’ai battue deux fois. Aux autres de la battre aussi. » Ce visiteur était reparti le cœur troublé, avec le sentiment diffus que M. Macron – qui a mis en scène depuis six ans son affrontement avec le RN, meilleur moyen de conserver le pouvoir – s’en lavait désormais les mains.

      La lutte contre le RN ne peut pas être banalisée
      ÉDITORIAL
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/01/la-lutte-contre-le-rn-ne-peut-pas-etre-banalisee_6175689_3232.html

      Si Emmanuel Macron a quelque légitimité à dire qu’il faut combattre le Rassemblement national par « le fond » et « le concret », Elisabeth Borne est tout aussi fondée à rappeler que le parti d’extrême droite est porteur d’une « idéologie dangereuse ». Adepte du « en même temps », le chef de l’Etat aurait été bien inspiré, sur ce sujet, d’y rester fidèle.

  • RSA : le gouvernement intègre les heures d’activités obligatoires au contrat entre bénéficiaire et conseiller, le système de sanctions réformé
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/24/rsa-le-gouvernement-integre-les-heures-d-activites-obligatoires-au-contrat-e

    Le ministre du travail ne souhaite pas faire figurer dans la loi le conditionnement de l’attribution de la prestation à des activités menées par les bénéficiaires.

    La principale mesure portant sur le conditionnement du revenu de solidarité active (#RSA) en échange « de quinze à vingt heures d’activité obligatoires d’insertion par semaine » ne sera pas inscrite comme prévu dans le projet de loi France Travail, a assuré Olivier Dussopt, ministre du travail, mardi 23 mai. Ce temps d’activité figurera dans le contrat d’engagement signé entre les bénéficiaires et leur conseiller, ce qui permettra, selon le ministère, d’adapter le volume horaire de manière individualisée.

    « Ce n’est pas du tout une remise en cause du principe. Ça ne relève juste pas du niveau législatif », a assuré Matignon au Monde, avant de poursuivre que « le projet de loi prévoit en revanche que le contrat d’engagement, entre le bénéficiaire du RSA et l’organisme qui l’accompagne, précise l’intensité de l’#accompagnement. »
    En clair, le bénéficiaire et son conseiller signent un « contrat d’engagement ». C’est dans ce contrat − « qui existe depuis la création du RMI en 1988 », a précisé M. Dussopt − que la nature des activités (immersion et formation en entreprise, démarche sociale accompagnée, ateliers collectifs, etc.) et le nombre d’heures − entre quinze et vingt − sont fixés.

    Ben ouais, la gauche comme les syndicats se sont s’est plantés en réagissant aux annonces (because illégalité du travail forcé, et impossibilité de foutre « en activité » tant de monde). On s’emploie à rendre la bêtise plus stupide encore. Ainsi, Dussopt attribue à une loi de gauche le « contrat d’engagement » qui aurait été créé selon lui avec le RMI en 1988, ce qui est faux. En effet le RMI comprenait la possibilité dun « contrat d’insertion » (et ça chialait car quels 45% des allocaires en avant un), un cadre qui gardait dans les faits un caractère contractuel (le mythe capitaliste de l’égalité des parties comme garantissant la liberté). J’ai vu à l’époque des contrat stipulant « s’occupe d’un journal de chômeurs et précaires », donc indiquant quelque chose de réel et découlant de la volonté de l’allocataire, des formes d’insertion auto-administrée et pas simplement des contraintes imposées sous couvert d’insertion. C’est avec la création du RSA (activité !) en 2008 sous N.S. que l’aspect franchement asymétrique du « contrat » a été renforcé.

    La gauche et les syndicats, fidèles à un imaginaire suranné indissociable de ce qui leur reste de théorie (l’armée industrielle de réserve qui pèse sur les salaires), sont les idiots utiles de la contrainte réelle qui s’exerce sur les demandeurs de salaire. On a crié au loup, pas de bol, c’était le plus froid de tous les monstres.
    On va dissuader cette demande, y mettre obstacle, couper les vivre, c’est ça l’effet principal de ce tintouin. Et faute d’un espace politique où la factualité en la matière prévale, les allocataires effectifs ou potentiels participeront eux-aussi, en s’abstenant de demander leur droit (ne pas signer pour ne pas abdiquer, ne pas être soumis au contrôle), en sortant au plus vite, en signant n’importe quoi, en n’utilisant pas les voie de recours, en ne se battant pas sur une question qui les dénonce comme assistés, parasites, coûts indus. L’idéologie du travail s’incarne, et pas seulement dans les dispositions légales et les pratiques de guichet.

    #droits_sociaux #revenu #sanctions #idéologie_du_travail

  • Ayé, la mort de trois flics à Roubaix permet enfin au président de mettre un pied dans la rue sans qu’aucune voix ne s’élève. Heureusement, car il faut aller au charbon, c’est à dire lancer la campagne électorale des législatives (cf. les 2 milliards de réduction d’impôts promis, ou les dires de qui tient l’encensoir https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/23/emmanuel-macron-se-comporte-comme-s-il-etait-de-nouveau-en-campagne-electora). C’est l’occasion d’un nouveau clin d’oeil à l’extrême droite avec la reprise de la notion de "décivilisation", emprunté à R. Camus.

    « Il faut être intraitable sur le fond. Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes. Il faut travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/25/insecurite-macron-veut-se-montrer-intraitable-sur-le-fond-contre-une-decivil

    #décivilisation #extrême_droite

    • Au passage, on ne perd pas les éléments de langage du moment, qui permettent de lancer des poursuites à tout bout de champ contre ceux qui « insultent » le Présipotent ou les flics :

      Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale

    • CR d’audience, pointé par Me Eolas sur Twitter avec ce commentaire :

      A tous ceux qui veulent assimiler les homicides involontaires routiers à des homicides volontaires : voilà. Un dossier d’homicide routier, c’est ça.
      (Le comportement des parties est plus rare, mais pas exceptionnel).

      Tribunal de Meaux : À 19 ans, elle tue son amie d’enfance dans un accident - Actu-Juridique
      https://www.actu-juridique.fr/penal/tribunal-de-meaux-a-19-ans-elle-tue-son-amie-denfance-dans-un-acciden

      Les audiences ouvrent parfois des parenthèses d’une extrême intensité émotionnelle. Ce fut le cas jeudi 25 mai lorsque, au tribunal de Meaux (Seine-et-Marne), le père d’une jeune fille morte sur la route en 2022 s’est levé pour enlacer et consoler Nadia*, conductrice responsable du drame. La victime et la prévenue s’aimaient depuis leur entrée en maternelle.

    • Emmanuel Macron, les sociologues et les classes moyennes… Récit d’un déjeuner confidentiel à l’Elysée
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/26/emmanuel-macron-les-sociologues-et-les-classes-moyennes-recit-d-un-dejeuner-

      Le chef de l’Etat a reçu quatre chercheurs, mardi, qui l’ont prié de projeter le pays vers une « civilisation écologique ». Il a retenu de cet échange la formule controversée de « décivilisation » pour critiquer les violences dans la société.

      Emmanuel Macron lors d’une cérémonie d’hommage aux trois policiers tués par un chauffard, à l’école nationale de police de Roubaix (Nord), jeudi 25 mai 2023. YOAN VALAT / AP
      Emmanuel Macron se cherche des capteurs. Deux semaines après avoir renoué avec des économistes qui l’avaient soutenu dans sa conquête du pouvoir, le chef de l’Etat a accueilli mardi 23 mai, selon les informations du Monde, un « déjeuner des sociologues », à l’Elysée. Ce jour-là, quatre chercheurs prennent place dans le salon des ambassadeurs, où se tient d’ordinaire le conseil des ministres : Jean Viard, directeur de recherches CNRS au Cevipof, sociologue proche d’Emmanuel Macron ; Philippe Moati, professeur d’économie et cofondateur de l’Observatoire Société & Consommation [uen société d’études et de conseil en stratégie], qui a travaillé sur les « gilets jaunes » ; Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, et le journaliste Jean-Laurent Cassely, coauteurs de La France sous nos yeux. Economie, paysages, nouveaux modes de vie (Seuil, 2021).

      ... « Parlez-moi des transformations de la société » ...
      « Le problème, c’est que vous n’avez pas de récit face à la transition climatique. Vous nous racontez le piston [dans les hautes sphères ?], le moteur, le turbo… Mais l’enjeu, c’est le but, pas le capot de la voiture ! » .... « Il faut un récit qui embarque, sans accuser les Français de rester dans des transats, poursuit-il. Ce n’est pas une crise, c’est une rupture de civilisation. On entre dans la civilisation écologique. » ... [des dépenses et des mesures création d’impôts sont évoquées] le chef de l’Etat [...] préfère parler d’« écologie de progrès » pour insister sur les gains de croissance à venir... lorsque la conversation a glissé vers les #faits_divers sanglants... « Un processus de décivilisation s’enclenche », s’alarme le sondeur, à l’inverse du processus de civilisation des mœurs décrit par le sociologue allemand Norbert Elias. Emmanuel Macron acquiesce.
      https://justpaste.it/cvyfu

      faire diversion face à l’ampleur de la crise écologique, sociale, politique et en même temps grignoter LR et RN

      #décivilisation

  • Le gouvernement veut inciter des sans-abri à quitter Paris avant la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/24/le-gouvernement-veut-inciter-des-sans-abri-a-quitter-paris-avant-la-coupe-du

    Le gouvernement veut inciter des sans-abri à quitter Paris avant la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques
    Les migrants, très nombreux en Ile-de-France à vivre dans la rue ou en hébergement d’urgence, sont surtout concernés, même s’ils ne sont pas spécifiquement visés, selon le ministère du logement.
    Le dispositif suscite inquiétudes et interrogations. A l’approche de la Coupe du monde de rugby, cet automne, et des Jeux olympiques, en 2024, le gouvernement veut inciter des milliers de sans-abri, principalement des migrants, à quitter la région parisienne pour la province, arguant de la baisse du nombre d’hôtels prêts à les héberger. De nombreux hôteliers ne souhaitent, en effet, plus accueillir ces publics précaires, car ils attendent un afflux de clientèle lors de ces deux événements sportifs, observait au début de mai à l’Assemblée nationale le ministre du logement, Olivier Klein. Près de 5 000 chambres ont ainsi été perdues pour l’hébergement d’urgence, précisait de son côté la députée (Modem) Maud Gatel.Depuis la mi-mars, l’exécutif a donc demandé aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, afin de « désengorger les centres d’hébergement » d’Ile-de-France. Les personnes invitées à partir sont censées être prises en charge pendant trois semaines dans ces « sas » avant d’être « orientées », dans leur nouvelle région, « vers le type d’hébergement correspondant à leur situation ».
    Le dispositif concerne surtout des migrants, très nombreux en Ile-de-France à vivre dans la rue ou en hébergement d’urgence. Toutefois il ne les vise pas spécifiquement, en vertu du « principe de l’accueil inconditionnel », a précisé à l’Agence France-Presse le cabinet du ministre du logement.
    Désignée par le gouvernement pour accueillir un tel centre d’accueil, la ville de Bruz, (18 000 habitants, près de Rennes), a fait part mardi de son mécontentement. « Nous ne sommes pas favorables à l’installation d’un tel sas sur notre commune, dans ces conditions que nous jugeons indignes », a fait savoir le maire, Philippe Salmon (DVG). La mairie bretonne critique le choix du terrain, jouxtant une voie ferrée et « pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds », et affirme que les futurs occupants du centre d’accueil ne viendraient pas « par choix ».Depuis 2021, le gouvernement a déjà mis en place un dispositif similaire, mais centré uniquement sur les demandeurs d’asile. Selon un rapport parlementaire rendu public mardi, ce système « a fait preuve de son utilité et de son efficacité », mais un quart des personnes concernées ont refusé de quitter l’Ile-de-France. Le rapport appelle aussi l’Etat à mieux coordonner les transferts avec les municipalités, et à mieux protéger les élus locaux.Car ces transferts, rappellent les auteurs, font « l’objet d’une instrumentalisation politique ayant conduit à des menaces et des violences » envers les élus, qui ont culminé avec la récente démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique).
    Pour le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Pascal Brice, « accueillir des gens dans de bonnes conditions un peu partout en France plutôt qu’à la rue en Ile-de-France, sur le principe, c’est positif, mais est-ce qu’on s’en donne les moyens ? ». Le problème, relève ce responsable associatif, est qu’« il manque des places d’hébergement d’urgence » dans les régions d’accueil, ainsi qu’une « impulsion politique du ministère de l’intérieur pour un vrai travail d’accompagnement ». Car « s’il s’agit de mettre des gens dans les bus » et de ne plus s’en occuper ensuite, « c’est de la dispersion, pas de l’accueil », selon lui. Eric Constantin, responsable de la Fondation Abbé Pierre en Ile-de-France, dit douter, de son côté, qu’on puisse « trouver des solutions dignes et décentes en trois semaines » pour sortir durablement de la précarité les personnes réorientées vers les régions. On peut, par ailleurs, « s’étonner de la concordance de l’arrivée des Jeux olympiques et d’un programme qui vise à envoyer les migrants en province », ajoute M. Constantin, qui se demande si le gouvernement a voulu faire en sorte « qu’il n’y ait plus de campement avant que des millions de personnes arrivent en France ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#accueil#asile#politiquemigratoire#hebergement#urgence#jeuxolympiques#decentralisation

  • Loi de programmation militaire : un débat sous vigilance à l’Assemblée nationale
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/22/loi-de-programmation-militaire-un-debat-sous-vigilance-a-l-assemblee-nationa

    Ce texte crucial, qui planifie 413 milliards d’euros de dépenses militaires jusqu’en 2030, est examiné par les députés à partir du lundi 22 mai. Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, a donné des gages aux différents groupes politiques de l’Hémicycle, dans l’espoir de faire voter le projet malgré l’absence de majorité absolue pour l’exécutif.

    Après des mois d’allers-retours et au moins autant de retards, la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 arrive enfin à l’Assemblée nationale, ce lundi 22 mai, où elle sera débattue durant une quinzaine de jours. C’est un texte d’une importance majeure pour les armées, puisqu’il planifie quelque 413 milliards d’euros de dépenses militaires jusqu’en 2030, dans un contexte international très dégradé à cause de la guerre en Ukraine et à un moment de grande fragilité politique pour l’exécutif, deux mois seulement après le débat sur la réforme des retraites.
    [...]
    Les chefs de groupe ont aussi été soignés. Olivier Marleix, d’abord, le président du groupe LR, dont les 62 députés sont essentiels à l’adoption du texte, peut se targuer d’avoir été entendu sur la sanctuarisation des ressources dites « extrabudgétaires ». C’est-à-dire cette enveloppe de 13 milliards d’euros (sur 413 milliards) qui ne pouvait être garantie jusque-là, car elle correspondait à l’anticipation de futures cessions immobilières ou d’éventuels gestes de solidarité interministérielle. Le texte prévoit désormais un abondement automatique des futures lois de finances. Une sérieuse épée de Damoclès en moins, au passage, pour le ministère des armées.
    [...]
    La principale difficulté de l’exécutif est en effet de réussir à faire voter un texte qui se résume à un immense paradoxe : une hausse historique du budget des armées (+ 40 % par rapport à la précédente LPM, 2019-2025), mais des acquisitions en baisse ou décalées dans le temps sur presque toutes les grandes lignes capacitaires traditionnelles (blindés, frégates, aviation, etc.). Et ce en raison de l’explosion du coût de l’énergie et des matériaux – ce qui représente 30 milliards d’euros sur les 413 milliards prévus.

    Certains députés LR ont d’ores et déjà brandi la menace de l’abstention. LFI, de son côté, a prévu de présenter, lundi, deux heures avant le début des discussions, son « contre-projet » de LPM. « Le travail en commission a surtout permis d’améliorer leur projet [celui de la majorité], il faut maintenant un affrontement d’idées », estime Bastien Lachaud, député (LFI) de Seine-Saint-Denis. Un contre-projet qui reprend la proposition de « conscription obligatoire » de Jean-Luc Mélenchon et veut créer le débat sur « la dissuasion post-nucléaire » alors que le renouvellement des différentes composantes de la dissuasion actuelle représente entre 50 milliards et 60 milliards d’euros, soit une hausse de 60 % par rapport à la précédente LPM.[...]

    https://jpst.it/3d-d1

  • Retraites : la majorité demande que le texte d’abrogation ne soit pas examiné à l’Assemblée, une tentative « d’empêcher le débat » selon l’opposition
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/16/reforme-des-retraites-le-camp-presidentiel-demande-que-le-texte-de-liot-ne-s

    Les trois groupes constituant la majorité à l’Assemblée nationale (Renaissance, MoDem, Horizons) ont demandé mardi que la proposition de loi d’abrogation du recul de l’âge légal de départ à la retraite soit déclarée irrecevable.

    (...)

    Les trois groupes du camp présidentiel à l’Assemblée nationale (Renaissance, MoDem, Horizons) l’espèrent, et ont demandé, mardi 16 mai, que le texte soit déclaré irrecevable au titre de l’article 40 de la Constitution.

    La démocratie, c’est aussi savoir éviter de voter quand ce n’est pas le moment après tout. Heureusement qu’on dispose d’outils de ce genre, sinon, on pourrait faire voter n’importe quoi, et ça serait l’anarchie et la chienlit, voire pire, le stalinisme mélenchonien.

    • Quand j’étais jeune, au siècle dernier, on jouait aux jeux de rôles. Et on avait un membre du groupe qui faisait le nécessaire pour toujours avoir un double des règles du jeu avec lui, pour pouvoir les potasser. Et régulièrement, il nous sortait un point de règle bien tarabiscoté, qui faisait trépigner le maître de jeu parce qu’évidemment, ça cassait toujours son plan de route au plus mauvais moment.

      Bref, je crois que ce copain est au gouvernement.

  • La part des seniors ni en emploi ni à la retraite s’est accrue
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/12/la-part-des-seniors-ni-en-emploi-ni-a-la-retraite-s-est-accrue_6173114_82344

    Parmi les personnes de 55 ans à 61 ans qui se retrouvent dans une telle situation, 19 % sont chômeuses (c’est-à-dire « en recherche active » d’un emploi) et 45 % sont inactives, « pour raisons de santé ou de handicap » : en d’autres termes, il s’agit, le plus souvent, d’un sort qui est subi, comme le relève l’Insee. Les « sans salaire ni pension » (ayant entre 55 ans et 61 ans) sont, à 59 %, des femmes. Le phénomène est très marqué chez ceux qui sont « peu ou pas diplômés », ajoute Eliette Castelain.

  • Pap Ndiaye, un ministre isolé dans la bataille pour la mixité sociale et scolaire
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/11/pap-ndiaye-un-ministre-isole-dans-la-bataille-pour-la-mixite-sociale-et-scol

    Ceux qui côtoient le couple Macron évoquent l’attachement à la liberté de l’enseignement d’un président ayant vécu ses jeunes années à La Providence, lycée catholique privé de tradition jésuite à Amiens, où enseignait alors Brigitte Macron, avant qu’elle n’exerce au lycée jésuite parisien Saint-Louis-de-Gonzague.

    évidemment...

    • Sylvain Ernault (Membre du comité éditorial du média d’enquête en Bretagne Splann) :
      https://twitter.com/SylvainErnault/status/1656401970603671552

      ❝Le maire de Saint-Brévin démissionne et annonce quitter la ville après l’attentat qui a failli le tuer. Il n’a bénéficié d’aucune protection particulière et des groupuscules néo-nazis ont même pu parader dans la cité le 29 avril, avec des policiers comme agents de la circulation.

      « Une décision difficile prise en famille, entièrement liée à l’attaque que nous avons subie, explique Yannick Morez. Ni ma femme, ni mes trois enfants ne souhaitent que je continue après ce qu’il s’est passé. Lors de l’incendie, on a manqué de mourir. »

      Les mots ont un sens et croyez-bien que je les pèse avec gravité. Le maire divers droite de Saint-Brévin parlait lui-même d’« abandon » sur Envoyée spécial, début avril. Décrivant les mêmes méthodes d’intimidation que celles employées à Callac.

      Cette photo date bien du 29 avril, à Saint-Brévin. Publiée sur une boucle Telegram néo-nazie sur laquelle était célébrée 9 jours plus tôt l’anniversaire de naissance d’Hitler (pour ne citer qu’un exemple).

    • Sur la photo, plusieurs ports de la main : le signe nazi, les trois doigts, le cercle et le poing, pour lequel on a l’impression qu’il a parfois été ajouté numériquement un index... Autant de codes pour ces esprits pavloviens, ça va commencer à devenir compliqué, sauf s’ils ont tous la même signification : taper sans réfléchir.

    • Facile : Marlène va annoncer la création d’un « fond Marion ».

      Officiellement pour lutter contre les néo-nazis qui menacent les élus, mais au final ce sera utilisé pour financer trois ou quatre vidéos qui dénoncent les casserolades contre la réforme des retraites et qui expliquent que la Nupes et les nazis c’est pareil.

    • Il y a eu une condamnation des « extrêmes » par E. Bor(g)ne ce matin sur France Info radio.
      Puis cet abject Davis Délos -"Votre instant politique" sur france.tv/franceinfo, qui laisse la parole (mais n’en pense pas moins) à Nadjat Vaud-Belkacem (actuellement présidente de France Terre d’Asile), Marc Ferracci (député Renaissance), Stanislas Rigault (président de Génération Z) et Christophe_Cécil Garnier, journaliste spécialiste de l’extrême droite à Street Press.

      La « politique » pour David Délos, c’est juste pour « un instant ». C’est tellement indigent et servile que Christphe-Cécil Garnier a vraiment l’air d’un oiseau tombé du nid. Ou alors il bout intérieurement mais il arrive à bien le dissimuler.
      Le lien ne vous permettra de visionner la chose que si vous avez un compte chez france.tv/ C’est gratuit mais vous en aurez pour votre argent : c’est indigeste.
      https://www.france.tv/franceinfo/votre-instant-politique/4921147-emission-du-jeudi-11-mai-2023.html

      Tout ça pour dire qu’on est dans une béchamel verdâtre.

  • Repéré par Sébastien Fontenelle, ce (subtile) changement de titre sur l’article du Monde du jour :

    C’est même pire : la toute première version de la page, qui apparaît dans l’URL, était plus explicite encore : « Face à la contestation, l’escalade sécuritaire d’Emmanuel Macon »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/02/face-a-la-contestation-sociale-l-escalade-securitaire-d-emmanuel-macron_6171

    Avec un outil d’archivage, on peut retrouver le premier titre et son chapeau :
    https://archive.fo/muCqb

    Face à la contestation sociale, l’escalade sécuritaire d’Emmanuel Macron

    Usage de drones dans les manifestations, arrêtés anticasseroles ou antisifflets… Le pouvoir exécutif place la police et les préfets au cœur de sa stratégie et multiplie les décisions à la frontière de la légalité, quand elles ne sont pas illégales.

    C’est trop mignon quand le Journal est effrayé par sa propre audace.

  • Vous avez vu la série de photos de Jean-Claude Coutausse, avec des gens qui gueulent littéralement sur un Macron dépité :
    https://www.instagram.com/p/CrQpK7iIPHo

    Cette fois encore, c’est tellement « parlant » (au sens où l’image correspond exactement à ce qu’on a envie de voir du sujet) que ma première impression en les voyant, c’est que c’était généré par une IA… Comme quoi la réalité est toujours plus étrange que l’IA.

    (Désolé je laisse un lien Instagram, mais reproduire ces photos ici c’est risquer d’avoir une agence de copyright trolls à la porte dès lundi.)

  • France Travail : les contours du futur service public de l’emploi se précisent
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/04/19/france-travail-les-contours-du-futur-service-public-de-l-emploi-se-precisent

    Promesse de campagne du candidat Macron en 2022, la création de France Travail est un outil primordial pour l’exécutif dans sa quête du plein-emploi – un taux de chômage à 5 %, contre un peu plus de 7 % aujourd’hui – à horizon 2027. Si la nouvelle structure va remplacer Pôle emploi, l’opérateur public actuel, l’ambition va bien au-delà et réforme tout le service public de l’emploi. « Compte tenu de la dispersion des acteurs et des responsabilités, aucun acteur, pas même l’Etat, n’est aujourd’hui en mesure d’identifier l’ensemble des personnes dépourvues d’emploi sur son territoire », déplore le rapport.

    Meilleure coordination

    C’est pour répondre à ce manque de coordination et sortir d’un fonctionnement en silo que doit être bâti le réseau France Travail. Ce dernier doit permettre à tous les acteurs de l’emploi et de l’inclusion de travailler ensemble. Les missions locales deviendront ainsi France Travail jeunes, et les Cap emploi France Travail handicap. Pour simplifier les échanges entre tous ces acteurs, l’opérateur France Travail doit devenir la porte d’entrée unique pour l’ensemble des demandeurs d’emploi avec un partage large des données.

    [...]
    L’objectif du futur service public de l’emploi est d’identifier rapidement les demandeurs d’emploi, avec pour objectif de les orienter vers la structure adéquate, en réduisant considérablement les délais à l’œuvre actuellement. Après cette première étape, France Travail doit « garantir des parcours de retour à l’emploi (…) adaptés au niveau d’autonomie et aux besoins de chacun », indique le rapport. Un contrat d’engagements réciproques sera alors signé entre le demandeur d’emploi et un référent individuel.

    [#RSA avec travail contraint] Une mesure d’#accompagnement_intensif potentiellement explosive politiquement. Pour démontrer son efficacité, Thibaut Guilluy compte s’appuyer sur les expérimentations menées depuis début avril (...)
    https://justpaste.it/ceb6p

    #France_travail : à quoi va ressembler le nouveau service de l’aide à l’#emploi
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/exclusif-france-travail-a-quoi-va-ressembler-le-nouveau-service-de-laide-a-

    Le ministre du #Travail, Olivier Dussopt, présente ce mercredi le rapport de la mission de préconfiguration du futur service national de l’emploi, promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Objectif : plusieurs centaines de milliers d’emplois supplémentaires pour atteindre le #plein-emploi.

    #paywall

    • Avec France Travail, l’exécutif veut remettre les précaires au boulot, bâton à la main

      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/190423/avec-france-travail-l-executif-veut-remettre-les-precaires-au-boulot-baton

      L’exécutif a dévoilé les grandes lignes d’une vaste réforme du service public de l’emploi, prévue dès 2024. Pour atteindre le « plein-emploi », il prône une collaboration plus efficace de toutes les institutions existantes, une obligation d’inscription des bénéficiaires du RSA et une refonte du système de sanctions.

      Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi, a remis le rapport sur lequel il planche depuis huit mois : 274 pages et 99 propositions pour atteindre « le plein-emploi » – soit un taux de chômage à 5 %, contre 7 % actuellement.

      https://justpaste.it/28wl3

      La mission France Travail recommande par ailleurs un système de sanctions « plus progressif », misant « sur une approche globale de la situation du bénéficiaire et un regard pluridisciplinaire, plutôt qu’une approche mécaniste ». En d’autres termes, prendre en compte la situation des personnes avant de les priver de ressources. « Ainsi, conclut le rapport, l’écosystème des obligations/sanctions pourrait sortir de la logique “une faute, une sanction” […] qui consomme beaucoup de temps et laisse peu de place aux échanges en lien avec le retour à l’emploi. » Ce dernier point pourrait séduire le médiateur national de Pôle emploi qui prône, de longue date, une « gradation » des sanctions.

      Si le but de France Travail est la simplicité, sa mise en œuvre paraît à première vue fort complexe. Elle suppose que tous les acteurs cités arrivent à travailler ensemble, et à bâtir des procédures et référentiels communs, ce qui n’est pour l’heure pas garanti, y compris sur le versant technique.

      Les diverses institutions qui devront coordonner leurs actions ne partagent bien souvent pas même un simple logiciel de suivi, et on se souvient du crash du RSI, la sécurité sociale des indépendants, pour ces raisons en 2008.

      La mise en commun devrait donc se faire progressivement pour l’horizon 2027. « Nombre de propositions auront [...] vocation à être expérimentées dès 2023 avec quelques régions volontaires avant de les étendre à tout le territoire national nourries par les apprentissages du terrain », précise tout de même le rapport.

  • A la soirée de « Valeurs actuelles », Manuel Valls s’inquiète du « risque civilisationnel » devant le gratin de l’extrême droite
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/04/14/a-la-soiree-de-valeurs-actuelles-manuel-valls-s-inquiete-du-risque-civilisat

    Dans les couloirs, on ne croise pas uniquement Jean-Eudes Gannat, ce militant angevin dont le collectif fut dissous pour violences, et dont Valeurs actuelles s’est attaché les services charcutiers. Il y a aussi des grappes de députés du Rassemblement national (RN), venus faire la claque pour le président Bardella ; nombre d’artisans de la campagne présidentielle d’Eric Zemmour ; les vedettes de CNews ; la pasionaria identitaire et masculiniste Thaïs d’Escufon ; le dessinateur réactionnaire Marsault ; et Manuel Valls.

  • Intimidations, violences, criminalisation - La BRAV-M à l’assaut des manifestations, Rapport de l’Observatoire parisien des libertés publiques, avril 2023
    https://site.ldh-france.org/paris/files/2023/04/Rapport-BRAV-M-complet-12.04.2023.pdf
    « Impacter les manifestants » Didier Lallement, L’Ordre nécessaire, 2022

    [...]
    Dissimulation des visages
    Un sens de la mise en scène
    Mise en scène sur les réseaux sociaux
    Mise en scène en intervention
    Le choix de l’acronyme « BRAV » et la communication préfectorale
    Partie III : Interventions de la BRAV-M
    Imprévisibilité et arbitraire
    Imprévisibilité liée à la rapidité et à l’autonomie
    Imprévisibilité liée à une doctrine de maintien de l’ordre commandée par la communication du nombre d’interpellé·es.
    Des individus violents aux commandes : l’étonnante sélection des gradés
    Violences et escalade des tensions dans les manifestations
    Situations
    Période 2019-2022
    Depuis 2023
    Le mode opératoire de la BRAV-M
    Escalade des tensions
    Partie IV. Politiques de la BRAV-M Une unité de contre-manifestation
    Criminalisation des manifestant·es
    La dissuasion par la peur
    Les inversions des rapports de force
    Une création répondant d’une nouvelle logique managériale
    Police et New Public Management
    Gestion des coûts
    Politique du chiffre ?
    Délégation de responsabilité et « chèque en gris »
    Vers une généralisation de la BRAV-M ?
    Polyvalence de l’unité
    Contre-modèle démocratique, mais nouvelle incarnation du modèle policier ?
    CONCLUSION La BRAV-M : coup de force et provocation

    #police #BRAV-M #manifestation #terroriser

    • Visite du ministre Gérald Darmanin à Mayotte : « On est toujours dans l’attente d’opérationnel » (01/01/2023)
      https://www.ouest-france.fr/mayotte/visite-du-ministre-gerald-darmanin-a-mayotte-on-est-toujours-dans-l-att

      C’est en présence des forces du Raid et du GIGN sur l’île de Mayotte que le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmain a débuté l’année, ce dimanche 1er janvier. Une démonstration de force des équipes armées et en uniforme, au lendemain de l’annonce d’une pérennisation du détachement de l’unité d’élite de la police pour les mois à venir . « La peur a changé de camp avec cette arrivée en nombre de policiers et de gendarmes d’élite […], je pense que la présence du Raid et du GIGN est là pour montrer à la population mahoraise qu’on ne les abandonne pas et qu’on a su rétablir l’ordre de la République », annonce-t-il alors.

    • La CRS 8 engagée dans l’opération « Wuambushu » - Mayotte la 1ère
      https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/la-crs-8-engagee-dans-l-operation-wuambushu-1382046.html
      https://la1ere.francetvinfo.fr/image/-w4isKxm3KtKL7wc-erE__NFqT4/930x620/outremer/2023/04/04/642c053982358_64148ef2c6c1e-maxnewsworldfive802099-crs8.jpg
      La CRS 8 à Rennes en mars 2023
      ©FRANCK DUBRAY / MAXPPP

      L’information nous a été confirmée par plusieurs syndicats de police. La CRS 8, compagnie spécialisée dans les violences urbaines, sera présente à Mayotte lors de l’opération « Wuambushu ».

      C’est une opération qui n’est toujours pas officialisée par le gouvernement et notamment par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. 

      Selon un document envoyé à tous les policiers français, "#Wuambushu" doit se dérouler du 22 avril au 17 juin et parmi les forces de l’ordre mobilisées, on devrait retrouver la CRS 8, actuellement mobilisée à Marseille, après les fusillades du week-end dernier qui ont secoué la cité phocéenne. 

      La venue des CRS à Mayotte serait une première, d’abord pour notre département, mais surtout pour les Outre-mer après plus de 20 ans d’absence. Leur venue nous a été confirmée par plusieurs syndicats de police. 

      La CRS 8, c’est quoi ? 
      C’est une compagnie spéciale baptisée force d’action rapide et capable d’être mobilisée dans l’urgence pour intervenir partout en France, comme c’est le cas actuellement à Marseille. Elle est composée de 200 fonctionnaires de police, qui se relaient chaque semaine par effectif de 100. « Pour Mayotte, c’est une demi CRS 8 qui est attendue » selon une source policière. Avant de partir à Marseille, leur venue à Mayotte était toujours d’actualité «  les billets d’avion sont réservés et les vaccins effectués ».

    • « Rafles Macron », « déportation », « massacre » : des groupes radicaux comoriens en colère contre l’opération Wuanbushu – Clicanoo (site réunionnais)
      https://www.clicanoo.re/article/societe/2023/04/06/des-comoriens-en-colere-contre-loperation-wuanbushu

      Des Comoriens manifestent leur mécontentement contre #Wuambushu, quitte à déformer gravement la réalité de cette opération.

      La tenue de Wuambushu, opération qui vise notamment à détruire une partie des bidonvilles de l’île a été dévoilée par le journal satirique le Canard Enchaîné

      Depuis les révélations par voie de presse de ces informations classées en conseil de défense, des responsables politiques comoriens font savoir leur colère. Le président du comité du Maore Youssouf Attick Ismael appelle le gouvernement Assoumani à une réaction diplomatique.

      Sollicité par nos confrères de Mayotte la Première, Attick Ismael indique ainsi que “ce moment peut être le moyen de ressaisir les instances internationales”. Sur la chaîne de service public, le patron du comité maoré parle d’un " massacre" (sic) que la France voudrait perpétrer sur l’île de Mayotte. Ce terme de “massacre” est à l’évidence inadapté et mensonger pour qualifier l’opération du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Wuambushu vise à détruire les habitats insalubres utilisés par les passeurs et marchands de sommeil impliqués dans l’immigration clandestine et à expulser des étrangers en situation irrégulière. Depuis les révélations du palmipède, les médias comoriens ne sont pas non plus avares de formules maximalistes. Le premier site d’information de l’archipel titre “La Rafle Macron” et évoque “l_a plus grande rafle organisée par l’Etat Français depuis 1942_”. Comores Info déplore, par ailleurs, le silence de son gouvernement.

    • A Mayotte, des militants radicaux appellent le gouvernement à ne pas faiblir face à l’immigration
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/14/mayotte-des-militants-radicaux-appellent-le-gouvernement-a-ne-pas-faiblir-fa

      Une vingtaine de personnes ont manifesté mardi pour apporter leur soutien au projet du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui vise à détruire des bidonvilles et à expulser leurs habitants en situation irrégulière.

      Une vingtaine de personnes ont manifesté mardi 14 mars tôt dans la matinée place de la République, à Mamoudzou, pour apporter leur soutien à l’opération « Wuambushu » du ministère de l’intérieur. Celui-ci prévoit à Mayotte, entre avril et juin, des destructions massives de bidonvilles et des expulsions d’étrangers en situation irrégulière plus nombreuses qu’à l’accoutumée. Annoncée depuis janvier, l’opération mobilisera des renforts inédits de forces de l’ordre, mais des obstacles matériels et juridiques risquent d’en limiter la portée.

      Au grand dam d’élus et de militants radicaux, qui attribuent l’insécurité croissante du département à l’immigration clandestine. « Wuambushu, chez nous, ça veut dire provoquer, défier, peut-être que ce n’est pas tout à fait ce que voulait dire le gouvernement mais nous, on le prend bien comme ça », lance Fatihou Ibrahime, dans un sourire. A genoux sur une banderole, bombe de peinture à la main, le quadragénaire, membre éminent du Collectif des citoyens de Mayotte et intervenant de la chaîne locale Kwezi TV, met en forme le message du jour : « Wuambushu, indispensable et voulue pour et par Mayotte ». Objectif : appeler le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à ne pas mollir quant à son ambition de raser plus d’un millier de cases en tôle et de quadrupler le nombre quotidien des reconduites à la frontière, lequel atteint en moyenne soixante-dix personnes.

    • À Mayotte, la France essaye de reprendre pied ! - Boulevard Voltaire
      https://www.bvoltaire.fr/a-mayotte-la-france-essaye-de-reprendre-pied

      Si on en croit les commentaires des internautes locaux, l’opération Wuambushu était attendue et répondait à un besoin précis. « Vivement le temps de l’action pour que nous retrouvions un peu de sérénité à Mayotte » a notamment réagi Mansour Kamardine [député LR, 2ème circonscription de Mayotte] sur son compte Twitter. Autre signe de l’aspect crucial de cette opération pour la survie de Mayotte, la dénonciation par l’autre député de l’île, Estelle Youssoupha (Liot), des chantages dont elle a été victime autour de la motion de censure déposée par son groupe pour contrer la réforme des retraites. « On me fait comprendre que si je soutiens la Motion De Censure Transpartisane, cela empêcherait la destruction de bidonvilles à Mayotte. Vous imaginez la gravité du chantage ! » déclarait l’élue mahoraise dans la matinale de Radio Courtoisie le 24 mars dernier. Outre le cynique moyen de pression, si les propos du député sont véridiques, on note l’importance d’une telle opération pour les Mahorais qui y voient une condition à leur survie

      Mais toutes les voix ne sont pas unanimes. L’antenne locale du syndicat de la magistrature a dénoncé « l’instrumentalisation dont fait actuellement l’objet l’institution judiciaire à Mayotte, mise au service d’une politique pénale décidée par le ministère de l’Intérieur et alimentée par un amalgame entre immigration et délinquance » dans un communiqué. Les artistes non plus ne sont pas en reste. Ainsi, le Comorien Sœuf Elbadawi a-t-il violemment attaqué la politique française à Mayotte. Une diatribe qui lui a valu une réponse de la conseillère départementale de Mamoudzou Hélène Pollozec, qui lui a rétorqué : « Vous avez choisi l’indépendance, nous avons choisi la France ». Et de dénoncer «  L’ "art" au service de la propagande comorienne contre Mayotte ».

      En bref, derrière une opération que certains dénoncent déjà comme un coup de communication servant de marchepied au Ministre de l’Intérieur, se cache un enjeu bien plus réaliste que politique : un département français délaissé et ployant sous le poids de l’immigration incontrôlée. « L’opération « Wuambushu » est une expérimentation qui montrera que la lutte contre l’immigration clandestine est avant tout une question de moyen » analyse Djamaldine Djabiri, représentant du syndicat SGP-Police sur place. En bref, un test grandeur nature des défis posés par les flux intarissables d’immigrants clandestins qui perturbent l’équilibre de la justice sociale. « Les femmes mahoraises partent accoucher à la Réunion car les maternités de Mayotte sont prises d’assaut par des Comoriennes venues accoucher sur le territoire français » précise une source sur place. Aujourd’hui Mayotte, demain la France donc...

      (pas d’autre source :-(

    • https://threadreaderapp.com/thread/1643668996200308755.html

      Darmanin a réquisitionné tous les hôtels, il est entrain de déployer 500 gendarmes en plus des 1350 déjà présents pour mener une opération de « nettoyage » visant à détruire une partie des bidonvilles, laisser les habitants sans toit et expulser à la chaîne de façon massive.
      Sur place beaucoup de gens sont inquiets et redoutent des émeutes voire un embrasement généralisé. Cette action n’est qu’à des fins de communication & test, même des haut-fonctionnaires vont jusqu’à reconnaître son inutilité pour améliorer la situation.

    • s’il foire son coup avec les expulsions, la SAINTE JUSTICE peut le rattraper (ou pas, ou trop tard) cf ici :
      https://www.mediapart.fr/journal/france/070423/expulsion-illegale-la-france-contrainte-de-faire-revenir-une-ivoirienne-de

      Expulsion illégale : la France contrainte de faire revenir une Ivoirienne de 22 ans

      Migrations — Enquête

      D’après nos informations, la préfecture de Dordogne a expulsé une jeune femme vers Abidjan, le 30 mars dernier, alors même que la justice n’avait pas tranché le recours contre la mesure d’éloignement qui la visait. Interrogée par Mediapart, la préfecture reconnaît « une erreur » et affirme qu’elle est en train d’organiser un retour en France.

      ceci-dit, une fois que l’expulsion dans les grandes largeurs serai faite, les recours en justice coûteront trop cher en énergie aux gens floués, donc, stratégie du choc et du fait [illégal] accompli parfaitement réussie, probablement.

    • Wuambushu : 170 soignants signent une tribune décrivant leurs « plus vives inquiétudes »
      https://lejournaldemayotte.yt/2023/04/06/wuambushu-170-soignants-signent-une-tribune-decrivant-leurs-plus-

      Toujours au stade officieux, l’opération Wuambushu, qui aurait été validée en conseil de Défense par le président de la République, commence à interpeller de plus en plus de monde. Les soignants eux, s’alarment des conséquences pour ce qu’il convient de considérer comme le cœur de cible, l’immigration illégale.

      Plus exactement, ils listent les effets néfastes potentiels de l’opération : Situations à risque infectieux épidémique dans les zones d’hébergement d’urgence « en raison de la promiscuité ou de la rupture d’approvisionnement en eau potable », Limitation de l’accès aux soins soit à cause de la destruction de l’habitat des occupants, soit à cause des contrôles d’identité exacerbés, ruptures de prise en charge de pathologies chroniques, retards de diagnostic, conséquences de la déprogrammation de la réserve sanitaire, surcharge des infrastructures sanitaires suite à l’opération, etc.

      #colonilialisme

    • AFP 10.04.23 à 19h37

      https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/100423/la-presidence-des-comores-demande-paris-de-renoncer-une-prochaine-operatio

      Le gouvernement comorien a demandé lundi à la France de renoncer à une prochaine opération d’expulsions, de destruction de logements illégaux et d’arrestations prévue en principe à Mayotte, département français de l’Océan indien confronté à une délinquance galopante, sur fond de crise migratoire.

      L’opération, baptisée « Wuambushu » (« reprise », en mahorais) et conçue par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, a été validée en février par le président français Emmanuel Macron, selon une source proche du dossier.

      Elle devrait commencer le 20 avril, date de la fin du ramadan. Les migrants habitants les bidonvilles visés sont tous ou presque originaire des Comores.

      « Le gouvernement comorien a appris avec étonnement la nouvelle du maintien du projet gouvernement français (...) visant à procéder, dans l’île comorienne de Mayotte, à la destruction de bidonvilles, suivies de l’expulsion de tous leurs occupants sans-papiers, vers l’île d’Anjouan », indique un communiqué de la présidence comorienne publié lundi.

      Les autorités comoriennes demandent aux autorités françaises « d’y renoncer ».

      Malgré les nombreux appels de la société civile et des partis politiques comoriens, le président Azali Assoumani ne s’était pour l’instant pas exprimé sur la question.

      Le 5 avril, des organisations de la société civile comorienne ont tenu une conférence de presse pour prévenir d’un « massacre à venir ».

      « Nous comptons saisir les organisations internationales pour les informer du massacre que la France veut perpétrer sur l’île comorienne de Mayotte » avait réagi, Youssouf Attick Ismael, le président du Comité Maore (Maore veut dire Mayotte en langue nationale).

      D’intenses tractations diplomatiques ont eu lieu ces dernières semaines entre les Moroni et les autorités françaises à ce sujet.

      A Mayotte, des voix se sont élevées pour exprimer les craintes suscitées par une telle opération. Les personnels de santé de l’île ont ainsi rappelé, dans un communiqué, « les conséquences dramatiques » des précédentes interventions de grande ampleur en matière de lutte contre l’immigration.

      Le président de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme, Jean-Marie Burguburu, a écrit à M. Darmanin pour l’exhorter à « renoncer » à ce projet, considérant le risque d’« aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé (...) et l’atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d’expulsions massives ».

    • j’ai vu passer hier le 22 avril au lieu du 20 pour l’opération nettoyage Darmanesque des townships mahorais ; ils font diversion sur les dates où c’est juste paske ça colle pas avec l’agenda touristique de Manu - qui devrait être le 20 dans le 34 ?