état d’urgence, manifestations contre la présidente, blocages... Quelle est la situation dans le pays, qui traverse une crise depuis plus d’un mois ?

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  • Pérou : état d’urgence, manifestations contre la présidente, blocages... Quelle est la situation dans le pays, qui traverse une crise depuis plus d’un mois ?
    https://www.francetvinfo.fr/monde/ameriques/perou-etat-d-urgence-manifestations-contre-la-presidente-blocages-quell

    Le gouvernement péruvien a décrété samedi l’état d’urgence à Lima et plusieurs autres régions. Une décision motivée par les rassemblements contre la cheffe de l’Etat, Dina Boluarte, qui ont fait plus d’une quarantaine de morts depuis la mi-décembre.

    Les bombardements en Ukraine ont plus de succès dans les journaux télévisés.

    Et je suis épaté comme les putschistes sont préservés dans la survenue des évènements actuels. Limite les péruviens sont traités comme les premiers gilets jaunes venus, tout juste bons à être réprimés par la première justice de classe versaillaise venue.

    Parce que oui, le Pérou dispose d’une Cheffe de l’état légitime, quand tu lis en diagonale nos journaux, un petit peu comme en Bolivie il y a quelques mois, où ça s’est mal fini pour elle, les versaillais de là-bas s’étant fait mettre dehors aux élections suivantes.

    J’ai un petit peu l’impression qu’au Pérou, ils vont éviter les élections, arguant de l’état d’urgence pour justifier d’attendre avant de rendre le pouvoir. Ce ne sont pas 40 morts qui vont remettre en cause la stabilité du pouvoir légitime des classes possédantes.

    • les rassemblements contre la cheffe [...] ont fait plus d’une quarantaine de morts depuis la mi-décembre.

      ah ben oui, c’est les rassemblements qui ont fait les morts ; pas la répression :-)

    • https://alencontre.org/ameriques/amelat/perou/perou-une-protestation-fondamentalement-andine-et-paysanne.html

      La prise de contrôle de Lima

      Depuis les Andes, où les mobilisations contre le gouvernement sont quotidiennes, les communautés paysannes et les citadins annoncent « la prise de Lima ». Autrement dit, une marche massive vers la capitale afin d’intensifier et d’élargir la contestation dans le centre politique et économique du pays. Ils ont déjà commencé à se diriger vers Lima depuis différentes régions. Craignant que les manifestations massives à Lima ne constituent le dernier moment d’un gouvernement qui fait étalage de la force répressive mais d’une grande faiblesse populaire et politique, les autorités ont menacé de ne pas les laisser atteindre Lima, où la population de la capitale se mobilise déjà pour exiger la démission de Boluarte. Selon une enquête de l’Instituto de Estudios Peruanos (IEP), la présidente a un taux de rejet de 71% et seulement 19% d’approbation. Le Congrès, qui la soutient et qui fait également l’objet de protestations, a un taux de rejet de 88% et seulement 9% d’approbation.

    • Et un article de swissinfo.ch en langue espagnole daté du 8 décembre 2022 :

      https://www.swissinfo.ch/spa/afp/protestas-en-per%C3%BA-piden-liberar-a-castillo-tras-fallido-autogolpe/48118322

      Des manifestants péruviens réclament la libération de M. Castillo après l’échec de l’auto-coup d’État.

      08 décembre 2022 - 07:55
      (AFP)

      Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes péruviennes jeudi pour réclamer de nouvelles élections et la libération de l’ancien président Pedro Castillo, détenu pour rébellion et conspiration par les procureurs péruviens après l’échec d’un auto-coup d’État.
      Les manifestations semblaient prendre de l’ampleur 24 heures après que le Congrès, dominé par la droite, a évincé le gauchiste Castillo mercredi et que la vice-présidente Dina Boluarte a pris la direction du pays.
      Castillo tente de dissoudre le corps législatif et d’instaurer l’état d’urgence pour gouverner par décret, mais ses ordres sont défiés par le Congrès et les forces armées.
      Les manifestants demandent également la démission du nouveau président - la première femme à diriger le Pérou, un pays à la forte culture machiste - que certains gauchistes qualifient de « traître » pour avoir pris ses fonctions.
      La manifestation a été maîtrisée par les forces de sécurité tard dans la nuit après que les manifestants aient mis le feu à certaines barrières de contrôle de la circulation.
      Cette marche était la plus importante manifestation pro-Castillo à Lima au cours des dernières 24 heures.
      « Je marche pour défendre mon président Pedro Castillo, qui a été injustement démis de ses fonctions. Ils ont fait l’impossible pour écarter Castillo, à partir du moment où il est arrivé, ils ne l’ont pas laissé travailler », a déclaré Mery Colque à l’AFP.
      À Lima, une manifestation d’environ un millier de personnes s’est dirigée vers le parlement, où elle a été dispersée par la police à l’aide de gaz lacrymogènes et au moins trois manifestants ont été arrêtés, a rapporté l’AFP.
      « Pedro Castillo, le Pérou est avec toi ! » et « S’il n’y a pas de libération, il y aura la révolution ! » ont été scandés lors de la marche de dix blocs dans le centre historique de la capitale, qui était gardée par les autorités.
      « Nous vivons un coup d’État décrété par le Congrès putschiste. Il n’est pas possible qu’un petit groupe de 100 personnes puisse destituer un président élu par des millions de personnes », a interrogé Ana Zevallos.
      Des manifestations ont également été signalées dans plusieurs départements et villes de l’intérieur du Pérou, comme Chota (Cajamarca, lieu de naissance de Castillo), Trujillo, Puno, Ayacucho, Huancavelica et Moquegua.
      Les manifestations ont commencé mercredi soir, lorsque des centaines de partisans et d’opposants de M. Castillo se sont rassemblés devant la préfecture de Lima, où il a été placé en détention avant d’être transféré à la base des forces spéciales de la police, située à l’est de Lima.
      « Fermez le Congrès, nid de rats », pouvait-on lire sur une banderole en faveur du président déchu.
      A quelques mètres de là, un autre groupe brûlait des T-shirts à l’effigie de Castillo.

      – Détention pendant sept jours -

      Jeudi, une haute cour péruvienne a ordonné que Castillo soit maintenu en détention pendant sept jours.
      « La Cour suprême d’enquête préparatoire, dirigée par le juge Juan Carlos Checkley, a ordonné sept jours de détention provisoire à l’encontre de l’ancien président Pedro Castillo, enquêté pour le crime de rébellion (alternativement conspiration) », a tweeté le pouvoir judiciaire.
      Dans la journée, l’ancien président, un enseignant rural de 53 ans sans contact avec les élites péruviennes, a reçu la visite de quelques parlementaires du bloc de gauche.
      A l’audience, il avait l’air accablé et son visage était déséquilibré. Il portait la même veste bleue que celle qu’il portait lors de son arrestation.
      Visiblement nerveux, M. Castillo a refusé de faire usage de son droit de défense pour répondre aux accusations, donnant la parole à ses avocats.
      « Il est clair que le crime de rébellion n’a pas été commis ici » car il ne s’est pas matérialisé, ont fait valoir les avocats de Castillo.
      S’il est reconnu coupable, Castillo risque entre 10 et 20 ans de prison.

      – Un président sans gouvernement

      Entre-temps, le premier jour de son entrée en fonction, Dina Boluarte a reçu les dirigeants des bancs de droite du Congrès à la recherche d’un consensus pour former un nouveau gouvernement.
      Le Pérou est sans cabinet depuis deux jours, tous les ministres de Castillo ayant démissionné en cascade pour rejeter ce qu’ils considèrent comme un auto-coup d’État.
      Mme Boluarte, une avocate âgée de 60 ans, a déclaré qu’elle prévoyait de gouverner jusqu’à la fin de son mandat en juillet 2026, bien qu’elle n’ait pas complètement exclu de convoquer des élections générales dans un contexte d’incertitude quant à l’avenir du pays.
      Ses premières décisions seront déterminantes pour savoir si elle atteindra cet objectif ou si elle devra se résigner à se retirer et à convoquer des élections générales anticipées.
      « Certaines voix suggèrent une élection anticipée, je crois que prendre le pouvoir, c’est réorienter ce qui se passe dans le pays. Plus tard, en coordination avec d’autres organisations, nous examinerons les alternatives pour réorienter au mieux le destin du pays », a-t-elle déclaré à la presse jeudi, lorsqu’on lui a demandé si elle envisageait de convoquer des élections à court terme.

      – Préoccupation internationale

      Depuis son entrée en fonction en juillet 2021, M. Castillo est assiégé par le Congrès et le ministère public, qui l’accuse de diriger une prétendue « organisation criminelle » qui distribue des marchés publics en échange d’argent.
      Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé jeudi sa « préoccupation » concernant la situation politique au Pérou et a condamné « toute tentative de subversion de l’ordre démocratique », selon un communiqué.
      Les États-Unis ont fait l’éloge des institutions péruviennes qui assurent la « stabilité démocratique » et se sont engagés à travailler avec la nouvelle présidente.
      Pendant la série d’événements qui ont conduit à l’éviction du gauchiste, les pays de la région et l’Espagne ont appelé au respect de l’État de droit et de la démocratie au Pérou.
      Cependant, les présidents du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, du Venezuela, Nicolás Maduro, et de la Colombie, Gustavo Petro, ont reproché aux élites péruviennes d’avoir, selon ces derniers, « acculé » M. Castillo depuis son arrivée au pouvoir.
      L’Union européenne (UE) a exprimé son soutien à la « solution politique, démocratique et pacifique adoptée par les institutions péruviennes », et a appelé « tous les secteurs à s’engager dans le dialogue pour assurer la stabilité ».

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

      Bon évidemment, tentative de récupération « libertarienne » de la part de cet organe de presse :

      Los manifestantes exigen además la renuncia de la flamante presidenta - la primera mujer en dirigir a Perú, un país de fuerte cultura machista- , a quien algunos izquierdistas tildan de «traidora» por haber asumido el cargo.