Groupe scolaire Frida Kahlo, à Bruges – Compagnie architecture

/ecole-frida-kahlo-bruges

    • Ça parle de l’incendie du collège Pailleron en 1973 qui a fait 20 morts (j’avais complètement oublié alors que j’avais des cours de musique là-bas dans les années 90).

      Pailleron, un feu mal éteint
      https://www.liberation.fr/societe/2003/02/06/pailleron-un-feu-mal-eteint_430071

      Dans la nuit, les bulldozers sont entrés en action. Ils appellent leur avocat, lequel appelle le juge. « Dans l’heure, il a fait stopper les travaux. Sans ça, les preuves auraient disparu », se souvient Jean-Max. Il n’est pas le seul à aider. Un commissaire prévient l’association des familles de victimes, créée le lendemain du drame et que préside Jean-Max : « Attention, vous êtes sur écoute. » Une femme transmet les photos qu’elle a prises de chez elle au début de l’incendie ; elles permettront de comprendre comment le feu a circulé entre les faux plafonds pour enflammer le quatrième étage quelques instants après le premier ­ prenant les étages intermédiaires en tenaille. Un député communique le rapport d’enquête sénatoriale dont la version publique a été caviardée ­ « On voyait les blancs : ils n’avaient même pas pris la peine de retaper le texte pour masquer les coupes ! » La presse suit, « y compris la télévision, pourtant très liée au pouvoir », se souvient Jean-Max. En Angleterre, le Sunday Times indique cinq jours après l’incendie que des sinistres comparables ont eu lieu outre-Manche. L’info vaut de l’or : la société qui a bâti Pailleron est une filiale de l’entreprise anglaise Brockhouse. Le lien est établi entre la nature de la construction et l’ampleur du drame. « Et puis l’Education nationale nous a rendu beaucoup de services tellement elle a été odieuse, ironise Jean-Max. Ils sont mal tombés. Beaucoup de collèges de ce genre étaient construits dans des zones défavorisées. Nous, on avait le temps et l’argent pour nous battre. »

      A l’époque, tout est fait pour réduire le drame à la folie de jeunes pyromanes. Haro sur Patrick, qui a mis le feu à une bouteille de White Spirit. L’ancien ministre Christian Fouchet accuse Mai 1968 : « Voilà où mènent l’absence d’élévation morale, l’abdication des adultes, le déferlement de la violence et de la pornographie. » Le ministère, qui nie jusqu’aux évidences, accuse l’association des familles de « manipulations » forcément « politiques ». La preuve : un de ses avocats défend aussi le PCF. L’association porte plainte contre une dizaine de responsables, jusqu’au n° 2 de l’Education nationale, et démonte, pièce après pièce, le cynisme de l’Etat. En ce début des années 70, chaque année, 300 collèges sortent de terre. Il faut accueillir les enfants du baby-boom. Trop cher, trop long, avec les procédures habituelles. L’Education nationale s’affranchit des contraintes : la construction des établissements, peu à peu, sort du droit commun. On lui crée un droit spécifique. Autant que les malfaçons, c’est une logique qui a tué.

      Que reste-t-il de Pailleron ? Dès 1973, les règles de construction scolaire sont revues. En 1979, trois hauts fonctionnaires, le constructeur et l’architecte sont condamnés à des peines de prison avec sursis. Puis amnistiés. Mais c’est déjà une victoire dans la France postpompidolienne.

      On parle aussi des #toilettes : le fait qu’un enfant sur deux se retient et qu’il n’y a pas de normes à ce sujet (nombre, niveau d’hygiène, etc.).

      Et des #souris. J’en ai croisé une cette semaine dans une classe, assez mignonne. Mais quand une petite de 3 ans en a ramassé une morte dans le dortoir en demandant à qui était ce doudou, c’était moins sympa.