Pour les retraites et les salaires, pour une véritable riposte ouvrière

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  • Et maintenant  ?

    La question qui se pose maintenant est comment la #classe_ouvrière peut faire échouer cette nouvelle attaque. Bien des travailleurs considèrent que la partie est difficile, car Macron a été réélu et dispose, avec le soutien des Républicains, d’une majorité à l’Assemblée. En réalité, tout dépendra du rapport des forces. Plusieurs autres gouvernements ont dû, par le passé, manger leur chapeau après avoir pourtant affirmé, comme le Premier ministre Juppé en 1995, être «  droit dans [ses] bottes  ». Plus récemment, en décembre 2019 et janvier 2020, les grèves à la SNCF et à la RATP et les nombreuses manifestations ont mis en échec une précédente réforme des retraites, à laquelle le gouvernement a renoncé en prenant argument de la pandémie.

    Pour l’emporter, il faut aux travailleurs non seulement de la #détermination, mais aussi une #stratégie, un #plan_de_combat, avec des ripostes qui aillent crescendo. Le mouvement lancé le 19 janvier est encadré par les directions syndicales, y compris celle de la CFDT. Celle-ci a soutenu plus d’une réforme des retraites, et s’est encore récemment opposée frontalement à des grèves, comme celle des raffineurs à l’automne ou celle des contrôleurs des trains en décembre. Mais les #confédérations_syndicales ont été méprisées par Macron et son gouvernement, qui a rejeté toutes leurs demandes, y compris les plus limitées. Les confédérations n’ont appelé à riposter que tardivement, mais elles devaient aussi démontrer qu’une attaque telle que cette contre-réforme des retraites doit obligatoirement être négociée avec elles et que le gouvernement a eu tort de vouloir passer outre. L’ampleur des #manifestations le 19 janvier, à laquelle elles ne s’attendaient peut-être pas, vient les conforter. Leur intérêt est de montrer qu’elles sont des interlocuteurs indispensables, mais aussi qu’elles méritent ce rôle en montrant leur capacité à contrôler les réactions des travailleurs. C’est ce qu’elles ont fait en fixant une date pour une nouvelle #journée_de_grève et de manifestation le 31 janvier, avant sans doute de fixer des dates ultérieures en fonction du calendrier parlementaire. Jusqu’où les confédérations syndicales sont-elles prêtes à mener un mouvement contre le projet gouvernemental ? Il leur faut en tout cas obtenir de celui-ci quelques concessions, quelques inflexions au projet, qui leur permettent de justifier l’abandon des grèves et des manifestations à un certain moment. Ce moment peut évidemment être différent pour les uns et pour les autres, et l’#unité_syndicale réalisée pourrait donc être provisoire. Quoi qu’il en soit, les travailleurs ne peuvent pas leur donner de chèque en blanc et s’en remettre entièrement aux directions syndicales pour diriger une riposte qui les concerne tous. Il faut que, dans les entreprises et les secteurs en lutte, les travailleurs se donnent les moyens de décider de leur mouvement, il faut que se mettent en place des assemblées générales et des comités de grève démocratiquement élus.

    Pour avoir une chance réelle de l’emporter, il faudra non seulement des manifestations massives, comme celles du 19 janvier, mais également des grèves frappant les capitalistes au portefeuille. Il faut que le mouvement s’étende, que la colère s’exprime suffisamment pour inquiéter le gouvernement et le patronat. La grève de quelques milliers de travailleurs des raffineries, en septembre et octobre derniers, avait suscité une haine féroce dans les milliers patronaux, pour lesquels les travailleurs n’ont pas le droit de mener la #lutte_de_classe, seulement de la subir. Eh bien, si des secteurs importants de la classe ouvrière se lancent dans le mouvement, si celui-ci est suffisamment déterminé, c’est la #bourgeoisie elle-même qui ira demander à son valet Macron de retirer sa réforme. Et face à une classe ouvrière renforcée, mobilisée et consciente, il deviendra possible d’imposer d’autres reculs au pouvoir politique et au #patronat.

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/pour-les-retraites-et-les-salaires-pour-une-veritable-ripost

    #lutte_de_classe #réforme_des_retraites

  • En repoussant à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, et en accélérant le passage à 43 annuités requises pour une pension à taux plein, le gouvernement attaque frontalement la condition ouvrière. Cette réforme choque d’autant plus dans le monde du travail que ce sont les catégories les plus exploitées qui sont les plus directement concernées  : les auxiliaires de vie, les aides-soignantes, les ouvriers des usines et des abattoirs, les agents de sécurité, les travailleurs du bâtiment et des travaux publics, les chauffeurs- livreurs, autant de #métiers_pénibles, où on est souvent usé à 50 ans, ou licencié par son entreprise bien avant d’avoir atteint l’âge légal de la retraite.

    Nul ne connaît l’avenir des caisses de retraite, mais l’objectif annoncé, économiser 150 milliards d’euros en dix ans, est clair. Il s’agit, pour la bourgeoisie, que le moins d’argent possible aille aux retraites ouvrières, et que la plus grande part du #budget de l’État puisse être réservée aux aides aux grandes entreprises et aux plus riches. La bourgeoisie rogne déjà sur ce que l’État consacre aux hôpitaux, à la santé, aux transports publics, à l’éducation, aux collectivités locales, etc. Les retraites sont un poste supplémentaire sur lequel elle veut rogner. Dans la continuité des gouvernements Sarkozy et Hollande, les gouvernements Macron ont supprimé depuis 2017 des dizaines de milliards de recettes fiscales, à la suite de mesures favorisant les plus hauts patrimoines (impôt sur la fortune) et les entreprises (impôts de production, etc.). De nouvelles subventions sont également venues les aider. Pendant la crise du Covid, l’État aurait déboursé 200 milliards d’euros. Chaque année, quelque 160 milliards seraient distribués aux entreprises sous forme de subventions, d’aides et d’exonérations diverses. Et puis, pourquoi est-ce aux travailleurs en activité de payer pour les retraités  ? Pourquoi n’est-ce pas à la #bourgeoisie, qui tire ses fortunes du labeur des travailleurs  ? Faire payer 15 milliards supplémentaires annuels par les salariés n’est pas une décision de bon sens («  on vit plus longtemps, on travaille plus longtemps  »), mais un choix de classe. […]

    Pour les retraites et les salaires, pour une véritable riposte ouvrière https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/01/23/pour-les-retraites-et-les-salaires-pour-une-veritable-ripost

    #réforme_des_retraites #lutte_de_classe

  • Pour les retraites et les salaires, pour une véritable riposte ouvrière
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    Les grèves et les manifestations du jeudi 19 janvier ont été un succès. Il y aurait eu 1,12 million de manifestants selon la police (2 millions selon la CGT). Quelque 200 manifestations étaient organisées. À Paris, malgré les difficultés de déplacement causées par la grève des transports, 80 000 (selon la police) à 400 000 personnes (selon la CGT) ont manifesté. C’est surtout dans les villes petites et moyennes que les chiffres sont frappants  : 11 000 à 30 000 manifestants au Havre, 20 000 à Caen, 16 000 à Orléans, 14 000 à Perpignan, 13 000 à Dijon, 10 000 à Lorient et Saint-Étienne, 7 000 à Saint-Brieuc et Valenciennes, 5 000 à Nevers, Beauvais ou Arras, 4 000 à Rochefort, Dieppe, Vesoul, Belfort, ou Chalon-sur Saône, 2 000 à Bar-le-Duc, Vesoul, Vichy, Arles, Douai ou Abbeville, etc. Des manifestations étaient (...)

  • La guerre des chiffres ça saoule. Au doigt mouillé il y avait, à Paris, vraiment beaucoup de monde : une partie du cortège était encore au point de départ quand l’autre arrivait au point d’arrivée, signe qu’il s’agissait d’une manif de grande ampleur. Pour mettre tout le monde d’accord il faut continuer. Grève générale !


    Brassard du jour.