Ce qui rend ce mémo si révélateur est triple.
Premièrement, bien qu’elle soit exprimée dans un langage technique abscons, elle partage une perspective avec les critiques de gauche les plus radicales du capitalisme. Yellen va jusqu’à proclamer à 90 % : « L’histoire de toute société ayant existé jusqu’à présent est l’histoire des luttes de classes. »
Deuxièmement, Yellen n’appelle pas, bien sûr, à une révolution prolétarienne. Au contraire, comme l’a souligné Noam Chomsky, « la rhétorique marxiste vulgaire n’est pas inhabituelle dans les documents internes du gouvernement », mais « avec des valeurs inversées ». Dans le cas de Mme Yellen, elle défend, comme elle l’écrit, l’"impact positif d’une plus grande insécurité de l’emploi". Une augmentation de l’insécurité des travailleurs au milieu des années 1990 signifiait que tout le monde avait trop peur pour demander des augmentations, ce qui signifiait que les entreprises n’auraient pas besoin d’augmenter les prix, ce qui signifiait que même avec la baisse du chômage à l’époque, la Fed n’avait pas besoin d’augmenter les taux d’intérêt pour ralentir l’économie et mettre les gens au chômage.
Troisièmement, Yellen n’est pas un monstre. En effet, du point de vue des Américains ordinaires, elle est aussi bonne que possible au sommet du pouvoir. Le problème, pour ceux d’entre nous qui sont ici sur le terrain, est sa vision globale du monde. Elle pourrait souhaiter personnellement que les choses soient plus agréables, mais elle est certaine que la science de l’économie impose des limites incroyablement strictes au possible, et que tout ce que nous pouvons faire est d’essayer d’apporter de petites améliorations dans le cadre de ces limites.
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