Rien d’idéologique à cette réforme. Macron est dans la lignée de tous les saccageurs auxquels il a succédé : Rocard et Mitterrand, puis Balladur en 1993, puis tous les présidents et tous les Premiers ministres ensuite, dont Sarkozy et Hollande... Les gouvernements Macron ont supprimé depuis 2017 des dizaines de milliards de recettes fiscales, à la suite de mesures favorisant les plus hauts patrimoines (impôt sur la fortune) et les entreprises (impôts de production, etc.). Ce n’est rien moins qu’une offensive permanente du capital pour se retribuer via son appareil d’État. Rappel : chaque année, ce sont quelque 160 milliards qui sont distribués aux entreprises sous forme de subventions, d’aides et d’exonérations diverses. Bref, si l’objectif annoncé cette fois, c’est d’économiser 150 milliards d’euros en dix ans, il faut comprendre que la classes capitaliste s’emploie via ses domestiques à faire en sorte que le moins d’argent possible aille aux retraites ouvrières, et que la plus grande part du budget de l’État puisse être réservée aux aides aux grandes entreprises. Et que cela se fasse au prix des conditions de vie de l’ensemble du monde du travail, qui ne cessent partout de se détériorer, c’est la loi du capital qui s’applique. Pas une lubie idéologique de quelques malfaisants. Si, en repoussant à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, et en accélérant le passage à 43 annuités requises pour une pension à taux plein, le gouvernement attaque frontalement la condition ouvrière, il ne fait ce faisant qu’assurer sa mission prédatrice.