Mohed Altrad s’est sans doute dit qu’il y a avait du pognon à se faire dans le nucléaire, avec le vieillissement des centrales et les nouveaux EPR, dénonce Frédérik Conseil, mais la maintenance nucléaire ne peut pas répondre uniquement à une logique financière de maximisation des profits .
Malheureusement si : la maintenance nucléaire ne peut répondre qu’à une logique financière de maximisation des profits. C’est précisément l’un des rôles de la technologie nucléaire, qui n’est pas tombée du ciel, déconnectée de toute contingence politique. On en a fait du pognon, avec le nucléaire - ce « bijou de famille » d’une forme de capitalisme bien franchouillard, fleuron des 30 glorieuses made in France , dans lequel CGT et EDF, bénissaient d’une même voix, le génie de la science et du progrès. Et, aujourd’hui on continue de vouloir en faire du pognon avec les EPR.
C’est toute la tragédie de l’histoire. Il va falloir se fader la problématique dans toutes ses dimensions :
– sociale : salariés dépendant des restructurations, comme dans n’importe quelle autre industrie ;
– politique intérieure : renforcement des moyens de surveillance, de contrainte et de contrôle de la population ;
– politique extérieure : dépendances néocoloniale ou géostratégiques douteuses pour l’approvisionnement des minerais et développement effréné d’un commerce « international de la nuisance », civil ou militaire, pour rentabiliser les investissements ;
– sanitaire : risques d’irradiation des salariés et de la population ; maintenance hasardeuse des infrastructures défectueuses et problématique non résolue du stockage des déchets ;
– technologique, c’est à dire, au mieux, il faudra demander aux futures générations d’essayer de trouver les moyens permettant d’assurer le démantèlement des infrastructures de traitement et la maintenance des sites de stockage dans les meilleures conditions, tenant compte des risques humains, géologiques, climatiques...