• Chine-États-Unis : préparatifs guerriers

      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/12/chine-etats-unis-preparatifs-guerriers_609617.html

      Entre le samedi 8 avril et le dimanche 10, l’armée chinoise a déployé autour de Taïwan onze bateaux de guerre et plus de 70 avions, simulant l’encerclement de l’île ainsi que son bombardement. La Chine répondait ainsi à la visite en Californie de la présidente de Taïwan, #Tsai_Ing-wen.

      Cette visite, le 5 avril, s’inscrit dans la préparation de l’élection présidentielle taïwanaise de janvier 2024, une campagne que Tsai Ing-wen mène pour le compte de son parti, le DPP. Son escale américaine lui aura permis de se donner une stature internationale. Elle a salué le soutien indéfectible des États-Unis et de Kevin McCarthy, président de la Chambre des représentants américains, qui en a profité pour appeler son pays à continuer à vendre des armes à Taïwan. Les uns comme les autres espèrent ainsi enrayer la perte de vitesse du DPP sur l’île et justifier auprès de la population taïwanaise la nécessité de l’indépendance, alors qu’une partie grandissante semble en douter, si l’on en croit la défaite que le DPP a subie aux élections locales de novembre dernier au profit de son concurrent, le KMT, qui défend une ligne de statu quo, voire de rapprochement avec Pékin.

      Les dirigeants du DPP et les dirigeants américains ont sans doute estimé que la réaction militaire du gouvernement chinois, s’il y en avait une, légitimerait aussi la position du DPP. Cette réaction était en effet prévisible et sans aucun doute prévue. En août 2022, la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, qui occupait alors la même fonction que McCarthy, avait provoqué des manœuvres de plus grande ampleur encore. Alors que le gouvernement de Pékin affirme depuis toujours que Taïwan fait partie de la #Chine et que son indépendance formelle est un motif de guerre, les #États-Unis et le DPP, avec ces contacts d’officiels au plus haut niveau, font monter la pression. Ils savent pertinemment que le #gouvernement_chinois ne peut pas ne pas répondre.

      L’armée chinoise s’est ainsi déployée pendant trois jours, simulant l’encerclement et le #bombardement de l’île, faisant franchir à plusieurs dizaines de ses avions la ligne médiane du détroit de Taïwan, et mettant en œuvre son dernier porte-avions, le Shandong, qui navigue dans la zone à environ 370 km à l’est de l’île. L’#armée_chinoise a également annoncé que les manœuvres autour de Taïwan seraient prolongées par d’autres jusqu’au 20 avril au large du #Fujian, dans le détroit de Taïwan. Les États-Unis, dont une partie de la flotte est en permanence sur zone, le #porte-avions américain Nimitz en particulier se trouvant à proximité, en ont profité pour observer les capacités militaires de la #marine_chinoise et pour montrer à leur tour leur présence et leur puissance. Ils ont ainsi déployé le 9 avril un destroyer en #mer_de_Chine_méridionale, un peu au sud de Taïwan, dans une opération dite de liberté de navigation, consistant à croiser à proximité des îles que les Chinois se sont appropriées. Et mardi 11 avril, ils ont entamé leurs exercices militaires annuels conjoints avec les Philippines en mobilisant au total 18 000 soldats, deux fois plus qu’en 2022.

      Les dirigeants taïwanais et américains préparent les esprits à la guerre. Les dirigeants chinois ne sont pas en reste. #Taïwan et ses 23 millions d’habitants deviennent ainsi l’enjeu d’un affrontement qui les dépasse.

    • Chine-États-Unis : une concurrence féroce mais inégale
      https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2022/01/23/chine-etats-unis-une-concurrence-feroce-mais-inegale_196804.

      (#archiveLO, 9 janvier 2022)

      – Une nouvelle superpuissance  ?
      – Des relations inégalitaires
      – Un nouvel #impérialisme  ?
      – Le «  rêve chinois  » de Xi Jinping
      – Guerre économique  : le raidissement des États-Unis
      – Les provocations occidentales
      – La #guerre, une menace toujours plus proche

    • Océan pacifique : préparatifs guerriers
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/15/ocean-pacifique-preparatifs-guerriers_552402.html
      (#archiveLO, 15 mars 2023)

      Depuis la base navale californienne de San Diego, le président américain Biden, le premier ministre britannique Sunak et son homologue australien Albanese ont lancé le 13 mars la nouvelle phase de leur alliance militaire.

      Les trois pays développeront ensemble et construiront dans leurs arsenaux respectifs un nouveau type de #sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire (SNA). La série est baptisée SNN Aukus, comme l’alliance #Australie- UK- USA. En attendant les premiers lancements, prévus pour 2040, les États-Unis fourniront, sous deux ans, trois voire cinq SNA à la marine australienne. Le #budget officiel de ce programme dépasse les 200 milliards de dollars.

      En plus de la montée en puissance navale, #Aukus marque l’intégration de plus en plus poussée dans la marine américaine des marines britannique et australienne, de leurs arsenaux et de leurs équipages. Le projet comprend aussi des groupes de recherche dans des domaines intéressant l’armement, depuis les missiles hypersoniques jusqu’aux ordinateurs quantiques nécessaires pour la guerre de l’espace. La marine japonaise, déjà en partie équipée par les États Unis et coordonnée avec eux, ne devrait pas tarder à rejoindre cette alliance évidemment dirigée contre la Chine.

      Pour justifier ce programme guerrier les porte-parole officiels et officieux de l’#impérialisme américain montent en épingle la menace chinoise. Cela va du ridicule, comme l’interdiction du réseau social pour ados Tik-Tok, au terrifiant, en affirmant que la flotte chinoise serait désormais la plus puissante au monde.

      La flotte chinoise, si l’on compte tous ses bâtiments jusqu’à la plus modeste vedette des douanes, est certes la plus nombreuse. Mais la #flotte_américaine, sans même intégrer Aukus, l’Otan et les autres alliés, reste de très loin la plus puissante. Les États-Unis détiennent 14 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins à tête nucléaire, alors que la #Chine en a sept. Et, surtout, ils arment 50 SNA soit la moitié de ceux en service actuellement dans le monde, alors que la Chine en a neuf. Enfin, un seul des onze #porte-avions américains, les plus gros, les plus rapides, les plus armés et les seuls dotés de catapultes, est plus écrasant et plus coûteux que les trois porte-avions chinois réunis.

      Aujourd’hui le programme naval Aukus est une garantie de bénéfices considérables pour des marchands de canons américains déjà multimilliardaires et, exceptionnellement, une fleur pour leur confrère britannique #BAE_Systems. Par la constitution d’une force navale intégrée, c’est aussi l’indication des camps d’un futur conflit général qui se dessinent et se préparent techniquement. Loin de défendre la paix, l’impérialisme promet la #guerre.

      #États-Unis #Royaume-Uni

    • Chine-États-Unis : préparatifs guerriers
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/04/12/chine-etats-unis-preparatifs-guerriers_609617.html
      (#archiveLO, 12 avril 2023)

      Entre le samedi 8 avril et le dimanche 10, l’armée chinoise a déployé autour de Taïwan onze bateaux de guerre et plus de 70 avions, simulant l’encerclement de l’île ainsi que son bombardement. La Chine répondait ainsi à la visite en Californie de la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen.

      Cette visite, le 5 avril, s’inscrit dans la préparation de l’élection présidentielle taïwanaise de janvier 2024, une campagne que Tsai Ing-wen mène pour le compte de son parti, le DPP. Son escale américaine lui aura permis de se donner une stature internationale. Elle a salué le soutien indéfectible des États-Unis et de Kevin McCarthy, président de la Chambre des représentants américains, qui en a profité pour appeler son pays à continuer à vendre des armes à Taïwan. Les uns comme les autres espèrent ainsi enrayer la perte de vitesse du DPP sur l’île et justifier auprès de la population taïwanaise la nécessité de l’indépendance, alors qu’une partie grandissante semble en douter, si l’on en croit la défaite que le DPP a subie aux élections locales de novembre dernier au profit de son concurrent, le KMT, qui défend une ligne de statu quo, voire de rapprochement avec Pékin.

      Les dirigeants du DPP et les dirigeants américains ont sans doute estimé que la réaction militaire du gouvernement chinois, s’il y en avait une, légitimerait aussi la position du DPP. Cette réaction était en effet prévisible et sans aucun doute prévue. En août 2022, la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, qui occupait alors la même fonction que McCarthy, avait provoqué des manœuvres de plus grande ampleur encore. Alors que le gouvernement de Pékin affirme depuis toujours que Taïwan fait partie de la Chine et que son indépendance formelle est un motif de guerre, les États-Unis et le DPP, avec ces contacts d’officiels au plus haut niveau, font monter la pression. Ils savent pertinemment que le gouvernement chinois ne peut pas ne pas répondre.

      L’armée chinoise s’est ainsi déployée pendant trois jours, simulant l’encerclement et le bombardement de l’île, faisant franchir à plusieurs dizaines de ses avions la ligne médiane du détroit de Taïwan, et mettant en œuvre son dernier porte-avions, le Shandong, qui navigue dans la zone à environ 370 km à l’est de l’île. L’armée chinoise a également annoncé que les manœuvres autour de Taïwan seraient prolongées par d’autres jusqu’au 20 avril au large du Fujian, dans le détroit de Taïwan. Les États-Unis, dont une partie de la flotte est en permanence sur zone, le porte-avions américain Nimitz en particulier se trouvant à proximité, en ont profité pour observer les capacités militaires de la marine chinoise et pour montrer à leur tour leur présence et leur puissance. Ils ont ainsi déployé le 9 avril un destroyer en mer de Chine méridionale, un peu au sud de Taïwan, dans une opération dite de liberté de navigation, consistant à croiser à proximité des îles que les Chinois se sont appropriées. Et mardi 11 avril, ils ont entamé leurs exercices militaires annuels conjoints avec les Philippines en mobilisant au total 18 000 soldats, deux fois plus qu’en 2022.

      Les dirigeants taïwanais et américains préparent les esprits à la guerre. Les dirigeants chinois ne sont pas en reste. Taïwan et ses 23 millions d’habitants deviennent ainsi l’enjeu d’un affrontement qui les dépasse.

  • Continuer la lutte, nombreux et déterminés ! https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/29/continuer-la-lutte-nombreux-et-determines_580131.html #éditoLO

    En recourant au 49.3 et en étalant sa morgue, Macron a donné un second souffle à la mobilisation. Depuis ce moment, les manifestations spontanées, les rassemblements de soutien aux grévistes des raffineries ou du nettoyage, les distributions de tracts et les débrayages dans les entreprises se multiplient.

    Les journées de jeudi 23 et mardi 28 ont confirmé ce regain de colère. Après plus de deux mois de contestation et dix journées de mobilisation, les cortèges ont partout été massifs et renforcés par la présence de la jeunesse, atteignant parfois un record de participation. Tous ceux qui ont manifesté étaient fiers de répondre comme il le fallait au passage en force de Macron.

    Le retour des black blocs a nourri les chaînes de télévision, avides d’images spectaculaires. Pour ces chaînes, qui appartiennent pour la plupart à la grande bourgeoisie et servent ses intérêts, c’était l’occasion rêvée pour dénigrer la mobilisation, assimiler les manifestants à des casseurs et surtout faire peur. Autrement dit, pour servir la soupe à Macron.

    Mais l’essentiel à retenir, ce ne sont pas les poubelles en feu et les affrontements avec les forces de répression en marge des cortèges syndicaux. Le plus important est que le sentiment d’injustice et de colère grandit dans le monde du travail. C’est que de plus en plus de travailleuses et de travailleurs rejoignent la mobilisation et s’opposent à la politique férocement antiouvrière du gouvernement et du grand patronat.

    La grève des éboueurs en est le symbole. Bas salaires, absence de reconnaissance, mauvaises conditions de travail, faibles possibilités d’évolution… les éboueurs représentent une des catégories les plus exploitées du monde ouvrier. Eh bien, ils nous montrent comment relever la tête !

    Ils nous rappellent la force que représentent les travailleurs qui font tourner la société. Une minorité richissime peut trôner au sommet et acheter à peu près tout ce qu’elle veut grâce à ses milliards, mais s’il n’y a personne pour ramasser ses poubelles, son monde peut vite devenir un enfer.

    La radicalité n’est pas de mettre le feu aux poubelles, c’est de ne pas les ramasser tant que les travailleurs n’ont pas obtenu satisfaction. Pour se faire respecter, à la fois de Macron et du grand patronat, rien n’est plus radical et efficace que de se mettre en grève, d’arrêter la machine à profits des capitalistes et d’occuper les lieux de travail.

    Le pouvoir mise sur la répression, les coups de matraque, les violences policières et les réquisitions de grévistes pour mettre un terme à ce mouvement. Cela lui serait impossible avec une grève se propageant à toutes les entreprises. Aucune compagnie de CRS ne serait en mesure de déloger les millions de grévistes et encore moins de les remplacer à leurs postes de travail.

    C’est la grève qui peut nous donner la force de faire plier Macron. Pour l’instant, il joue les inflexibles. Il a néanmoins dû renoncer aux fastes de Versailles et au dîner royal prévu avec Charles III. Pour le reste, il n’a pas bougé d’un centimètre. Il s’est même moqué des chefs syndicaux en se disant à leur disposition pour discuter de tout, sauf de la retraite à 64 ans !

    Son attitude ne s’explique pas seulement par une mégalomanie aiguë. Macron est dans son rôle. Il gouverne pour la bourgeoisie, c’est-à-dire contre les travailleurs.

    Macron l’a expliqué dans son interview au journal télévisé : « Il n’y a pas 36 solutions pour équilibrer le régime des retraites. » C’est vrai, il y en a deux : faire payer la grande bourgeoisie dont les coffres forts débordent ou prendre sur la retraite des travailleurs.

    Alors, le bras de fer est là, il faut le mener jusqu’au bout. Le combat n’est pas facile car la bourgeoisie, même richissime, est déterminée à ne rien céder. Malgré des profits et des dividendes record, elle est toujours sur le pied de guerre pour aggraver l’exploitation, baisser les salaires et écraser les droits des travailleurs. Car il lui faut conserver son rang, et donc accumuler toujours plus et plus vite que ses concurrents, cela dans une situation économique qui se tend avec la crise, les faillites bancaires et les menaces de guerre.

    Alors, oui, la bourgeoisie et Macron ne veulent pas céder. Eh bien, à nous de faire preuve d’autant de détermination dans le combat !

    Avec cette contestation, une brèche a été ouverte. Profitons-en pour nous regrouper et exprimer nos revendications dans chaque entreprise. Partout, discutons et organisons-nous. Et continuons de nous retrouver le plus nombreux possible dans la rue.

    Ce que le gouvernement fait, les travailleurs en grève peuvent le défaire !

  • La voie de garage du référendum | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/23/la-voie-de-garage-du-referendum_567741.html

    Après avoir essayé de faire croire au monde du travail que son sort se jouait dans les institutions parlementaires, où les cartes maîtresses sont dans la main du gouvernement, les partisans du #référendum voudraient que les travailleurs quittent le terrain des grèves et manifestations, pour s’orienter vers une campagne de signatures. Au moment où nombre de travailleurs se rendent compte du rôle fondamentalement antiouvrier des institutions gouvernementales et parlementaires, c’est contribuer à semer de nouvelles illusions sur elles.

    #lutte_de_classe #diversion #réforme_des_retraites

  • Une crise politique et sociale
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/23/macron-cherche-majorite_567772.html

    Le président, sa Première ministre et leurs soutiens ont beau affirmer que le rejet de la motion de censure vaut approbation de la réforme des retraites et qu’ils peuvent désormais revenir aux affaires courantes, rien n’est moins vrai.

    D’une part, le combat des travailleurs contre cette réforme continue. D’autre part, les deux mois de lutte, de grèves et de manifestations ont mis en lumière la faiblesse de ce gouvernement et de ce président.

    Macron, au-delà des questions financières et des économies sur les salaires et les pensions, veut imposer sa réforme pour faire plier les travailleurs. Y parvenir serait à la fois une démonstration politique portée à son crédit d’homme du capital et un service rendu à la classe dominante, dans la perspective d’autres attaques. Or, non seulement sa politique a mis des millions de travailleurs dans la rue, mais Macron n’a même pas réussi à rallier un nombre suffisant de députés de droite. Ses ministres ont été pris en flagrant délit de mensonges et Borne a dû avoir recours aux procédés les plus politiciens pour parvenir à ses fins, et encore.

    Cette faiblesse politique vient de plus loin que la simple obstination à imposer une réforme impopulaire. Une fraction de plus en plus large de la population constate que les gouvernements travaillent uniquement pour les plus riches, Macron poussant le trait jusqu’à la caricature. De là dérivent des faits comme l’abstention massive aux élections, le mouvement des Gilets jaunes, les records d’impopularité et, en définitive, les tractations au parlement. De là vient aussi le fait que le RN et Marine Le Pen se présentent comme des défenseurs des petites gens et recueillent leurs voix.

    Quoi qu’il en soit, la classe capitaliste a besoin d’un gouvernement qui gouverne et prenne les décisions qui lui sont nécessaires, alors que la situation économique, sociale et même militaire est grosse de tempêtes. Macron a cependant bien du mal à affirmer son autorité. Pour l’asseoir au moins au niveau parlementaire, une solution serait de tenter de constituer une nouvelle majorité, en y intégrant tout ou partie de la droite. Or le récent épisode vient de montrer à quel point les députés LR sont peu fiables. Les députés de droite préfèrent visiblement tenter de garantir leur réélection plutôt que rejoindre un navire en train de couler. Le président peut aussi être tenté de dissoudre l’Assemblée et de provoquer de nouvelles élections. Mais il risque alors de se retrouver sans majorité, voire dans l’obligation de cohabiter avec une autre majorité. On pourrait ainsi voir Macron, élu comme prétendu rempart à Le Pen, devoir s’appuyer sur les députés du RN pour gouverner.

    Lors de son interview télévisée, le 22 mars, en plus de faire étalage de son autosatisfaction et de son mépris habituel, il a laissé entendre qu’il continuera à gouverner en s’appuyant sur les possibilités offertes par la constitution. Le pouvoir laisserait ainsi les députés s’affronter sur des questions accessoires, tandis que l’État gérerait sous l’autorité de l’Élysée les affaires importantes, comme la diplomatie, les subventions aux grandes entreprises, les budgets et interventions militaires, la répression policière et le blocage des salaires, par exemple. Après tout, ôté le verbiage des partis de gouvernement, c’est bien là le fond du fonctionnement réel des institutions, aussi vieux que la république elle-même.

    Cette crise politique, aidée par l’entrée en mouvement de millions de travailleurs, peut contribuer à en convaincre des millions d’autres par le simple fait qu’elle démontre l’illégitimité du pouvoir. Il reste à voir, derrière le théâtre d’ombres politiques, en crise ou pas, l’illégitimité de la classe capitaliste et de son État.

    #réforme_des_retraites #lutte_de_classe #grève #crise_politique #crise_sociale #capitalisme #grande_bourgeoisie #emmanuel_macron

  • La grève, arme des travailleurs | Le Journal Lutte Ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/15/la-greve-arme-des-travailleurs_552399.html

    Si la force du patronat est de posséder les entreprises, la force des travailleurs est de les faire tourner. Eux qui sont l’immense majorité deviennent 10 000 fois plus puissants que l’infime minorité des capitalistes, quand ils se lancent tous ensemble dans le combat et dans la grève.

  • Le mandat d’arrêt de la CPI contre Poutine « est justifié », estime Biden
    https://www.france24.com/fr/europe/20230318-en-direct-le-mandat-d-arr%C3%AAt-de-la-cpi-contre-poutine-est-jus

    Le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre Vladimir Poutine pour crime de guerre est « justifié », a assuré, vendredi, le président américain, Joe Biden. De son côté, la Russie a qualifié ce mandat d’arrêt de « nul et non avenu ».

    États-Unis : Sanctions contre la Procureure de la Cour pénale internationale | Human Rights Watch
    https://www.hrw.org/fr/news/2020/09/03/etats-unis-sanctions-contre-la-procureure-de-la-cour-penale-internationale
    Septembre 2020

    Les mesures de l’administration Trump visent à entraver la justice pour certains des pires crimes internationaux

    CPI : Le nouveau Procureur entre en fonction | Human Rights Watch
    https://www.hrw.org/fr/news/2021/06/16/cpi-le-nouveau-procureur-entre-en-fonction
    Juin 2021

    La Procureure a persévéré dans ses efforts pour ouvrir des enquêtes sur les situations en Afghanistan et en Palestine alors qu’elle faisait l’objet d’une campagne hostile de la part de la précédente administration des États-Unis, comprenant l’adoption de sanctions financières à son encontre et à l’encontre d’un autre responsable de la Cour, dans le but de gêner les investigations par la CPI d’abus présumés commis par des ressortissants américains et israéliens.

    Le procureur de la CPI suspend l’enquête sur les tortures dans les prisons secrètes de la CIA
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/28/le-procureur-de-la-cpi-suspend-l-enquete-sur-les-tortures-dans-les-prisons-s
    Septembre 2021

    Tout en décidant de rouvrir les poursuites contre les talibans et l’organisation Etat islamique en Aghganistan, le magistrat britannique Karim Khan a jugé que « les ressources limitées » de la Cour l’obligeaient à mettre de côté le dossier des crimes de guerre américains.

    #cpi

    Y-a les enquêtes de la CPI qu’on a le droit, et y-a les enquêtes qu’on a pas le droit. Les ch’tit n’enfants ukrainiens méritent leur enquête de la CPI. Les ch’tit n’enfants pas ukrainiens quant à eux doivent faire gaffe à pas avoir les os du poignet trop soudés, sinon, on les mets en CRA ou on les laisse mourir dans la méditerranée.

    https://seenthis.net/messages/874278

    https://seenthis.net/messages/857841

    • Guerre en Ukraine : le mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine est « justifié » selon Joe Biden
      https://www.lemonde.fr/international/live/2023/03/18/guerre-en-ukraine-en-direct-le-mandat-d-arret-contre-vladimir-poutine-est-ju

      Volodymyr Zelensky a jugé « historique » la décision de la Cour pénale internationale d’émettre un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine. Pour Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, qui salue « une décision importante », « il ne peut pas y avoir d’impunité ».

      Ils en rajoutent. J’imagine que comme les précédents précédents, c’était de la faute à Trump, ben ça ne compte pas.

    • Cours pénale internationale : la loi des grandes puissances
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/23/cours-penale-internationale-la-loi-des-grandes-puissances_56

      La Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye, aux Pays-Bas, a émis un mandat d’arrêt contre Poutine pour avoir déporté des enfants ukrainiens en Russie depuis un an.

      Que Poutine soit un dictateur aux mains rouges de sang, à commencer par celui de son peuple, c’est incontestable. Mais ce mandat d’arrêt est d’abord un geste de propagande pour justifier le soutien des États-Unis et de l’Europe à l’État ukrainien.

      L’inculpation de Poutine a été saluée par Biden alors que, pas plus que la Russie, les États-Unis ne reconnaissent l’autorité de cette CPI qui est censée sanctionner, à travers la planète, les auteurs de crimes de guerre et contre l’humanité. Les dirigeants américains n’ont jamais ratifié le traité de 1998 qui a donné naissance à cette institution et ont refusé de lui apporter leur collaboration. Une loi votée en 2002 a même prévu la possibilité d’une intervention militaire pour soustraire un Américain à cette juridiction. Il n’y en a pas eu besoin, car les États-Unis n’ont jamais eu à rendre de comptes. Ainsi, George W. Bush n’a jamais été sanctionné pour avoir décidé l’invasion de l’Irak en 2003, qui a semé dans ce pays la mort, la désolation et le chaos, nourrissant le terrorisme d’al-Qaida et suscitant la création de Daech.

      En mars 2020, la Cour pénale internationale a manifesté la velléité d’ouvrir une enquête sur des crimes de l’armée américaine et de la CIA en Afghanistan. Trump est alors passé à l’attaque : « Nous allons interdire à ses juges et procureurs l’entrée aux États-Unis », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous allons prendre des sanctions contre leurs avoirs dans le système financier américain et nous allons engager des poursuites contre eux dans notre système judiciaire. » Avec l’arrivée de Biden, si le style a changé, les États-Unis continuent de maintenir la CPI à distance. Ils se contentent de la féliciter si elle s’occupe… de la Russie.

      Quant aux dirigeants français, ils ont ratifié le traité de 1998 et reconnaissent la CPI. Mais ils n’ont jamais été mis en accusation pour leur responsabilité dans les guerres en Afrique. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir armé des massacreurs et des génocidaires.

  • Macron’s bypasses parliament to raise retirement age with executive powers - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/world/2023/03/16/france-retirement-age-vote-macron


    Ça a le mérite d’être clair

    Macron has been pushing for changes to the country’s pension system since he was elected in 2017, as a way to shore up the financial position of a graying society and keep France competitive.

    “This reform is necessary,” Borne said in Parliament, adding that a select group of lawmakers had previously reached a consensus on the law, and that “we cannot take the risk of seeing 175 hours of parliamentary debate collapse.”

    Macron, who has largely stayed out of the parliamentary tug of war over his proposals, did not immediately comment on Thursday.

    France has a lower minimum retirement age than many of its European neighbors, where laws similar to the one proposed by Macron have prompted less divisive debates. Germany, for instance, is preparing for an increase in the retirement age from 65 to 67, and lawmakers there have faced little public backlash.

    • 🚨‼️La petite phrase de Macron en conseil des ministres cet après-midi avant d’autoriser l’utilisation du 49.3...

      « Parmi vous tous, je ne suis pas celui qui risque sa place ou son siège. Mais je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques sont trop grands. Et je vous autorise donc à utiliser le #49-3 »

      Il avoue donc que cette "réforme" est bien là pour rassurer les marchés financiers.

    • Il voulait très probablement évoquer la situation financière des caisses de retraite – ce fameux « déficit » utilisé comme prétexte pour attaquer encore une fois, frontalement, la condition ouvrière... Mais bon.

    • Au-dessus du gouvernement, la finance
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/23/au-dessus-du-gouvernement-la-finance_567742.html

      « Je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques sont trop grands. » C’est ainsi que Macron a justifié, le 16 mars, en Conseil des ministres, le recours au 49.3 pour éviter le vote de l’Assemblée sur la réforme des retraites.

      Cet argument vient s’ajouter à ceux que le gouvernement avait invoqués, comme la nécessité de renflouer un système déficitaire à l’horizon 2030, ou bien encore de travailler plus longtemps puisqu’on vit plus longtemps. Mais celui-là est un aveu de la soumission de l’État au monde de la finance.

      Pour sauver les banques en 2008, l’État s’est considérablement endetté, si bien qu’aujourd’hui la dette publique dépasse probablement 3 000 milliards d’euros. Il doit emprunter cette année 270 milliards d’euros aux marchés financiers, à un taux d’intérêt qui dépasse 3 %, « ce qui n’était pas arrivé depuis des années », s’alarmait Macron le 4 janvier. Il voyait là un nouveau signe de « la fin de l’abondance », avec pour conséquence la nécessité d’attaquer les travailleurs de façon bien plus virulente encore que ces dernières années. La nouvelle loi contre les chômeurs et maintenant celle sur les retraites en sont les premières illustrations.

      Parmi ceux qui participent au mouvement actuel, beaucoup perçoivent que, très au-dessus du gouvernement, la cible doit être la finance, autrement dit le capitalisme, qui ne peut survivre que par une dictature économique de plus en plus féroce. Si leur nombre s’accroît après les paroles de Macron, pour une fois il n’aura pas parlé tout à fait pour ne rien dire.

  • Que Macron daigne ou pas prendre rendez-vous avec Berger et Martinez ne changera rien, ni pour les travailleurs, ni sur l’issue de la lutte.

    Macron, les directions syndicales et la classe ouvrière
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/15/macron-les-directions-syndicales-et-la-classe-ouvriere_55239

    Par une lettre datée du 10 mars, Macron a fermé la porte à l’#intersyndicale qui lui avait demandé trois jours plus tôt à « être reçue en urgence ».

    Le président persiste donc à faire passer son attaque sur les retraites, sans chercher le consentement d’une partie des #confédérations_syndicales, comme le font habituellement les gouvernements afin que celles-ci pèsent ensuite de tout leur poids pour faire accepter les reculs aux travailleurs. Il veut montrer au grand patronat qu’il est capable de faire passer ses sales coups, sans faire la moindre concession aux dirigeants syndicaux.

    Que Macron daigne ou pas prendre rendez-vous avec #Berger et #Martinez ne changera rien, ni pour les travailleurs, ni sur l’issue de la lutte. Les confédérations syndicales ont rencontré le gouvernement un grand nombre de fois. Au bout du compte, cela n’a modifié en rien le contenu de ses attaques.

    L’intersyndicale implore aujourd’hui Macron de cesser son obstination car elle craint que cela conduise « à une situation qui pourrait devenir explosive ». Et d’ailleurs, certains responsables parlent de réclamer un référendum sur la question des retraites. Cette proposition serait un piège détournant les travailleurs du seul terrain où ils sont une force, le terrain de la lutte économique et sociale. Dans un référendum, le gouvernement garderait la main sur la formulation de la question et sur les conditions du vote. Les voix des travailleurs seraient mélangées avec celles de ceux qui vivent du travail des autres. Alors, la seule voie pour gagner serait justement que la colère qui s’est emmagasinée depuis des années chez les travailleurs explose à la figure du gouvernement et du #grand_patronat !

    Avec son arrogance et son intransigeance, #Macron a réussi à mobiliser plusieurs millions de travailleurs contre lui. Cela crée un climat qui fait évoluer les consciences et qui renforce les travailleurs dans leur conviction qu’il leur faut se battre pour défendre leurs intérêts, comme on le voit avec la multiplication des grèves sur les salaires.

    Bien plus que d’hypothétiques réunions entre dirigeants syndicaux et Macron, c’est ce réveil de la #combativité et de la conscience des travailleurs qui sera déterminant.

    #prédation #régression_sociale #syndicats #lutte_de_classe #conscience_de_classe #CFDT #CGT

  • Haute mer : un traité entre pirates

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/08/haute-mer-un-traite-entre-pirates_540010.html

    Samedi 4 mars, un #traité de #protection_de_la_haute_mer a été signé sous l’égide de l’#ONU. Après quinze ans de négociations et alors que le #changement_climatique et la #pollution des océans deviennent toujours plus inquiétants, les représentants des grandes puissances comme ceux des #ONG y ont vu un pas en avant décisif pour la #protection_du_climat, de la #biodiversité et de la planète.

    On peut évidemment douter que l’ONU protégera plus la #haute_mer, soit 60 % de la surface de la planète, qu’elle ne protège la paix et les peuples. La pollution de l’océan et son #réchauffement viennent de l’activité humaine terrestre, régie par la course au profit, face à laquelle l’ONU n’a que des phrases, et encore, à proposer.

    Le traité envisage de transformer un tiers des #océans en #Aires_maritimes_protégées (#AMP), ce qui en ferait des sanctuaires de biodiversité d’où toute activité humaine serait proscrite. Or les AMP existent déjà dans des zones sous contrôle étatique et sont au mieux un affichage politique ou touristique, au pire une privatisation de l’océan. Ainsi, la mer d’Iroise, bordant le Finistère, est une zone protégée dans laquelle des algues vertes reviennent chaque année, sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise. La Grande-Bretagne quant à elle a transformé en 2010 l’#archipel_des_Chagos, dans l’océan Indien, en AMP, y interdisant toute activité humaine… sauf celle de la #base_militaire américaine de #Diego_Garcia, avec ses milliers d’hommes, ses navires de guerre, ses bombardiers et jusqu’à sa prison secrète. La France a institué en 2016 une AMP de 2500 km² autour de l’#île_de_Clipperton dans le #Pacifique. Elle est entourée d’une zone de 4,5 millions de km² dédiée à la recherche de nodules polymétalliques, la zone où on peut polluer est donc près de 2 000 fois plus étendue que la zone dite protégée.

    La concurrence entre les grandes puissances et les entreprises privées qu’elles représentent compte bien plus que la protection de la nature. Les fosses océaniques recèlent en effet des espèces vivantes dont la découverte donne lieu à des brevets en #chimie, #biologie et même en cosmétique. Le traité indique simplement que 1 % du profit tiré de l’#exploitation de ces #brevets, qui ne peut être le fait que de grands groupes capitalistes occidentaux, devra revenir aux pays pauvres. Quant aux #métaux_rares qui reposent au fond des mers, on commence déjà à aller les chercher. 14 tonnes de #nodules_polymétalliques ont été extraites en décembre, par plus de 4 000 mètres de fond, dans la zone de Clipperton. L’impact de cette opération sur l’#environnement est inconnu à ce jour, celui d’une éventuelle exploitation industrielle encore plus. Quoi qu’en disent les scientifiques, elle risque pourtant d’être lancée et l’#Autorité_internationale_des_fonds_marins doit en décider avant la fin de l’année. L’ONG américaine très influente #Pew_Charitable_Trusts, en pointe dans la constitution d’AMP, se contente de demander qu’un tiers des fonds soient épargnés. C’est à de telles ONG, étroitement liées au grand patronat et aux États, que seront confiées les AMP si elles voient le jour.

    Tous les pays impérialistes sont aux aguets. Ainsi, le Sénat français, qui visiblement ne s’emploie pas seulement à démolir les retraites, a commandé en 2022 un rapport à ce sujet. Il conclut que l’exploitation des #fonds_marins peut rapporter gros et qu’en conséquence l’État doit prendre les mesures administratives, financières et diplomatiques permettant à la cinquantaine de sociétés françaises intéressées de ramasser le pactole. Le rapport enrobe bien sûr tout cela de considérations écologiques, mais recommande que dorénavant la #Marine_nationale soit plus présente sur les zones concernées et que ses frégates soient équipées de drones sous-marins capables de travailler en grande profondeur.

    En fait de #protection de la nature, les États impérialistes préparent des Aires maritimes protégées de la #concurrence, par la force des armes s’il le faut.

    #impérialisme #réchauffement_climatique

  • 5 mars 1953 : la mort de Staline, pas du stalinisme
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/08/5-mars-1953-la-mort-de-staline-pas-du-stalinisme_540011.html

    Il y a 70 ans mourait Staline. De Hitler à Franco, de Horthy à Salazar, Mussolini et tant d’autres, le 20e siècle abonda en dictateurs écrasant les peuples. Il faut pourtant faire une place à part à #Staline car il dirigea un régime se disant socialiste alors que sa dictature porta, plus qu’aucune autre, des coups terribles au mouvement ouvrier et à son avant-garde révolutionnaire, en #URSS et partout dans le monde.

    Sous Staline, ce fut « minuit dans le siècle » : la trahison des révolutions dans les autres pays, la liquidation du #Parti_bolchevique, la terreur à grande échelle comme moyen de gouverner. Comment cela a-t-il pu arriver quelques années à peine après la #révolution_d’Octobre qui, en instaurant la démocratie des soviets, voulait ouvrir la voie au socialisme mondial ?

    Le « socialisme dans un seul pays » ?

    Si le jeune État soviétique finit par triompher de 4 ans d’une guerre civile effroyable imposée par les Blancs et les armées impérialistes, le pays en sortit exsangue, son économie ravagée et sa population épuisée. Le reflux de la vague révolutionnaire en Europe laissait l’URSS isolée, handicapée par son immense arriération sociale héritée du #tsarisme. Pire : alors que les ouvriers les plus conscients, survivants de la guerre civile, étaient absorbés par les besoins du nouveau pouvoir, la classe ouvrière, déjà très minoritaire avant-guerre, n’était plus en mesure de diriger son État.

    Cela renforça une couche sociale spécialisée dans la gestion de l’État, une bureaucratie que la #classe_ouvrière n’avait plus la force de se soumettre. Lénine avait tenté d’enrayer ce phénomène qui prenait des proportions monstrueuses, mais la mort mit fin à ses efforts. Des dirigeants et militants bolcheviques, qui s’étaient regroupés autour de #Trotsky fin 1923, allaient mener ce combat contre la #dégénérescence de l’État ouvrier et du Parti communiste lui-même.

    Dans la lutte que certains dirigeants avaient engagée pour succéder à #Lénine, la fraction du Parti communiste que Staline représentait au sommet du pouvoir s’appuyait sur les bureaucrates contre les révolutionnaires. Et une foule de cadres petits et grands de l’appareil dirigeant finirent par se reconnaître dans la fraction stalinienne. Prônant le « socialisme dans un seul pays », une aberration pour tout marxiste, Staline levait un drapeau contre Trotsky, resté fidèle à la théorie de la #révolution_permanente, qui avait été au cœur de la politique de Lénine et des #bolcheviks. Il indiquait aussi aux bureaucrates et à la bourgeoisie mondiale qu’avec lui c’en serait fini de la révolution dans tous les pays.

    Sous Staline, les #camps_de_concentration se remplirent de millions de travailleurs forcés : des opposants, réels ou prétendus tels, mais surtout un nombre effroyable d’ouvriers et de kolkhoziens condamnés pour des peccadilles, voire sans raison.

    En même temps, le régime vantait sa Constitution de 1936 comme « la plus démocratique du monde ». Alors que la politique stalinienne avait permis à #Hitler d’accéder au pouvoir en ­Allemagne et qu’ensuite elle avait étranglé la révolution en Espagne, la propagande chantait Staline comme « le défenseur des travailleurs », « l’ami des peuples ». Les Partis de l’Internationale communiste, dont le parti français, applaudissaient aux procès de Moscou, présentant l’URSS comme le paradis des travailleurs.

    Terreur bureaucratique et ordre impérialiste

    La #Deuxième_Guerre_mondiale fut une tragédie pour l’URSS et son peuple. La bureaucratie n’aspirant qu’à profiter en paix de sa position privilégiée, Staline avait cru échapper à la guerre en faisant les yeux doux aux démocraties occidentales, puis à l’Allemagne nazie. Confiant dans son pacte avec Hitler, Staline avait laissé l’#Armée_rouge sans préparation, après avoir décimé ses officiers. L’armée allemande atteignit Moscou et Leningrad en quelques semaines. Finalement, l’URSS put résister à Hitler, et à l’incapacité de la #bureaucratie à assurer sa défense, grâce à l’héroïsme de sa population, au front comme à l’arrière. Elle le paya de 20 millions de morts et d’immenses destructions.

    #Churchill et #Roosevelt ayant associé Staline à leur repartage du monde, celui-ci se chargea de défendre l’ordre mondial, d’empêcher que les peuples se lancent à l’assaut du pouvoir comme en 1917-1923. Il le fit dans l’Europe de l’Est que son armée occupait, et dans les autres pays en mettant les Partis communistes au service de la bourgeoisie, au nom de la « reconstruction nationale ».

    Cela accompli, l’impérialisme n’avait plus autant besoin de Staline. La guerre froide s’engagea, marquée par la constitution de l’#OTAN, une alliance militaire occidentale dirigée contre l’URSS. Face à cette menace, Staline chercha à s’assurer la loyauté des « #pays_de_l’Est » en affermissant son contrôle militaro-­policier, et par une série de procès contre leurs dirigeants.

    En URSS, Staline, qui craignait que la population relève la tête, accentua la #répression. Il fit envoyer en camps un million de soldats, ex-prisonniers en Allemagne, qu’il accusa de s’être laissé capturer. Il fit déporter des peuples entiers, sous l’accusation d’avoir trahi. Puis, il lança une affaire aux relents antisémites, un prétendu « #complot_des_blouses_blanches », prélude à une nouvelle #purge des milieux dirigeants.

    Le #stalinisme après Staline

    Aucun membre du Bureau politique ne pouvait se croire à l’abri. Aussi le 28 février 1953, quand Staline eut une attaque, ses lieutenants le laissèrent agoniser, le temps d’organiser des obsèques grandioses, et surtout sa succession. #Béria, chef de la police politique, donc le plus dangereux des prétendants, fit l’unanimité à ses dépens : il fut arrêté, puis exécuté, avec ses adjoints. #Khrouchtchev, chef du parti, fut le plus habile. Devenu successeur en titre de Staline, il l’accusa en 1956, au 20e congrès du parti, sinon de toutes les tares du régime, en tout cas d’avoir fait exécuter de nombreux « bons staliniens », disait-il en s’adressant aux #bureaucrates.

    Ce que l’on qualifia de « #déstalinisation » n’était guère plus que la promesse faite aux bureaucrates qu’ils pourraient jouir de leurs privilèges sans plus craindre pour leur vie.

    Le régime souleva un peu le couvercle de la #censure, surtout littéraire, un « #dégel » qui permit à l’intelligentsia de voir en Khrouchtchev un libéral. Mais le régime n’avait, sur le fond, rien perdu de son caractère parasitaire, réactionnaire, policier et violemment antiouvrier.

    Il le prouva dès juin 1953, en lançant ses tanks contre les ouvriers de Berlin-Est en grève. Puis il réprima dans la foulée les soulèvements des ouvriers tchèques de ­Plzen, polonais de Poznan et, en octobre-décembre 1956, Khrouchtchev dut s’y reprendre à deux fois pour faire écraser par ses chars la révolution des #conseils_ouvriers de #Hongrie.

    #pacte_germano-soviétique #impérialisme #éphéméride #révolution_russe #marxisme #léninisme #trotskisme #trotskysme #goulag #démocraties_populaires

  • Les prix des produits alimentaires se sont envolés de 15 % sur les 12 derniers mois dans la zone €.

    La #hausse_des_prix de l’énergie ralentit quand on la regarde sur un an dans la #zone_euro mais les prix de l#'alimentation continuent, eux, à accélérer. Tant et si bien que, sur les douze derniers mois, le prix des produits alimentaires a augmenté plus vite que celui de l’énergie pour la première fois depuis l’été 2021. Les prix de l’alimentation, y compris le tabac et l’alcool, ont bondi de 15 % dans la zone euro et le constat est le même dans tous les pays du Vieux Continent. C’est désormais un problème politique dans toute l’#Europe.

    En France, la hausse du prix des #produits_alimentaires a certes atteint 14,5 % sur un an. Mais la situation est pire de l’autre côté du Rhin où les prix alimentaires ont crû de 21,8 % en un an. Au Royaume-Uni, les prix ont grimpé de 16,7 % selon l’institut Kantar, ce qui représente une dépense supplémentaire de près de 800 livres sur une année complète pour le ménage britannique moyen.

    Certains produits sont particulièrement touchés. Le prix du sucre s’est envolé de 54 % en un an dans la zone euro et celui du beurre et du lait, de l’ordre de 27 %, selon les chiffres d’Eurostat. [en Hongrie] Des pénuries ont fait leur apparition et les supermarchés ont été obligés de limiter les achats de lait ou d’huile de leurs clients.

    (Les Échos)

    Les causes de l’#inflation sont expliquées dans ce papier de Lutte de Classe : L’inflation, une forme de la guerre de classe
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2022/02/20/linflation-une-forme-de-la-guerre-de-classe_213408.html

    Fondamentalement, la seule et unique voie pour supprimer l’inflation, c’est-à-dire empêcher qu’un nombre de plus en plus restreint de grandes fortunes accaparent les richesses créées par les travailleurs pendant que l’immense majorité de la population s’appauvrit, c’est d’arracher le pouvoir aux capitalistes et de les exproprier. Les grands groupes utilisent aujourd’hui leurs puissants moyens de recensement, de planification et de production pour faire monter les prix et gonfler leurs profits. Aux mains des travailleurs, ces mêmes moyens pourront être utilisés pour satisfaire tous les besoins humains, en minimisant le temps de travail humain et les coûts énergétiques et environnementaux.

    #lutte_de_classe

  • Ukraine : derrière la Russie, les USA visent la Chine
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/ukraine-derriere-la-russie-les-usa-visent-la-chine_528276.ht

    Depuis le #sommet_de_Munich sur la sécurité, les États-Unis mènent campagne contre la #Chine, qu’ils accusent chaque jour de vouloir armer la Russie dans sa guerre en Ukraine. Venant de Washington l’accusation pourrait faire sourire.

    On ne peut cependant oublier que les États-Unis, qui ont fourni pour 26,4 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine en un an, à quoi s’ajoute tout ce que lui ont livré ses alliés de l’Otan, portent par là même une responsabilité écrasante dans le fait que la guerre dure et que le nombre de ses victimes ne cesse de croître.

    Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a été le premier à prétendre, le 18 février, que la Chine s’apprêtait à fournir des « armes létales » à la Russie. Pékin ayant démenti la chose, la vice-Présidente Kamala Harris a renchéri, affirmant que Washington était « troublé par le fait que Pékin approfondisse ses relations avec Moscou ».

    Le lendemain, l’ambassadrice américaine aux #Nations_unies s’est faite plus précise dans ses menaces : pour elle, aider militairement la Russie, c’est « franchir la ligne rouge ». Le 20, le ministre chinois des Affaires étrangères rétorqua qu’au lieu de « propager de fausses nouvelles », les États-Unis feraient mieux de « prendre de véritables mesures en faveur […] de l’avancement des pourparlers de paix ». Malgré cela, le 26 février, #Jake_Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, fit encore monter la pression en affirmant que Pékin « devra choisir s’il fournit ou pas une aide militaire » à Moscou, et que, « s’il choisit cette voie, cela aura un coût réel pour la Chine ».

    Derrière ce qui reste, pour l’instant, un bras-de-fer diplomatique, il y a toute l’arrogance de la première puissance militaire et économique mondiale, sûre de son bon droit, celui du plus fort qui entend dicter sa loi à la planète. Que l’État impérialiste le plus puissant accuse les pays qui s’opposent à lui, ou pourraient le vouloir, d’être des agresseurs ennemis de la démocratie, c’est une constante de la politique des grands États occidentaux, y compris quand, pour faire respecter leur ordre mondial, ils mettent à feu et à sang d’autres pays et leurs populations. On l’a constaté du #Vietnam à l’#Algérie, de l’#Irak à l’#Afghanistan et en tellement d’autres occasions.

    Dans le cas de la guerre qui oppose en #Ukraine la Russie au bloc de l’#Otan, il s’agit de cela aussi, mais pas seulement. Les États-Unis et leurs alliés veulent empêcher que des pays menacés par leur puissance hégémonique fassent bloc pour y résister.

    Ainsi, en représailles de ce qu’il fournit des drones de combat à la #Russie, l’#Iran vient de voir s’abattre des sanctions américaines sur ses entreprises qui fabriquent et acheminent ces armes : leurs avoirs et biens situés aux États-Unis sont gelés.

    S’agissant de la Chine, qui subit déjà certains embargos sur des productions ou fournitures que l’Occident considère comme stratégiques, les menaces de Washington sont d’un autre niveau. Dans la perspective d’une guerre plus large que celle d’Ukraine, une guerre de « haute intensité » dont les dirigeants politiques et militaires occidentaux parlent ouvertement, c’est la Chine qui devient leur cible principale.

    Pour eux, il s’agit de préparer les peuples à cette nouvelle guerre en leur désignant par avance l’ennemi à combattre. Ainsi, parmi d’autres de son acabit, le #général_Minihan, chef des forces aériennes aux #États-Unis, a déclaré dans une note interne, confirmée ensuite par le Pentagone : « J’espère me tromper. Mais mon instinct me dit que nous combattrons en 2025. » Et cela vise la Chine.

    Si les travailleurs veulent vivre en paix, ils doivent d’abord refuser toute solidarité avec de tels fauteurs de guerre. Mais ils doivent aussi se préparer à transformer cette guerre menée contre les peuples en une guerre sociale, une guerre de classe contre le système capitaliste. Car il faut renverser ce système qui « porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage », comme disait Jaurès à la veille de la Première Guerre mondiale.

    #capitalisme #ONU #impérialisme

  • Afrique : pillée par TotalEnergies
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/afrique-pillee-par-totalenergies_528273.html

    La Tanzanie a donné son accord, mardi 21 février, à la construction de l’oléoduc East African Crude Oil Pipeline (Eacop). Outre les ravages environnementaux à prévoir, cet énorme projet pétrolier est dénoncé depuis des années par les populations locales et les ONG.

    Le projet est en effet synonyme de #confiscation de terres et du délogement de dizaines de milliers de paysans. Mais les profits escomptés par les actionnaires pèsent plus lourd, particulièrement ceux de Total qui détient 62 % des parts.

    L’#Eacop doit relier sur 1 443 kilomètres les champs de pétrole du lac Albert en Ouganda au port de Tanga en #Tanzanie, sur l’océan Indien. Il a la particularité d’être chauffé à 50 degrés sur tout son trajet, du fait de la forte viscosité du pétrole brut ougandais. De plus, d’après un rapport publié en octobre 2022 par les associations Les amis de la Terre et Survie, environ 118 000 personnes parmi les paysans des régions où sera extrait puis acheminé le pétrole, seront chassées de leurs terres. Les multiples témoignages relayés par les médias depuis des années font état d’intimidations et de menaces, émanant des forces de sécurité de TotalEnergies et des forces armées ougandaises et tanzaniennes. Plusieurs leaders de communautés et des membres d’ONG locales ont été arrêtés et doivent aujourd’hui se cacher du fait de leur opposition au projet.

    La #multinationale_pétrolière nie bien entendu tout cela. Elle parle sur son site d’« attention forte au respect des droits des communautés » et explique que toutes les familles ont droit à une compensation financière. Dans les faits, de nombreux paysans chassés il y a plusieurs années disent n’avoir toujours rien perçu. Et même si ce devait être le cas, les sommes resteraient dérisoires face à la perte de leurs terres nourricières et du fait de l’#inflation.

    L’#oléoduc menace aussi le plus grand bassin d’eau douce d’Afrique, le bassin du #lac_Victoria, dont plus de 40 millions de personnes dépendent. Les militants des #ONG locales redoutent les fuites de pétrole, en se basant sur l’exemple catastrophique du #Nigeria.

    Le #pillage impérialiste, qui est au cœur de toute l’histoire de #TotalEnergies et de son ancêtre Elf, se poursuit, avec le soutien indéfectible de l’État français. Macron s’en défend depuis des années, et vient de réaffirmer le 27 février qu’il « n’y a plus de politique africaine de la France ». Dans les faits, il cherche juste à lui donner une forme plus discrète. L’Élysée a ainsi dû reconnaître que le président avait écrit en mai 2021 une lettre au président ougandais #Museveni, dans laquelle il affirme souhaiter une accélération du chantier Eacop. Face à la #loi_du_profit, le sort de la planète et des êtres humains compte pour rien.

    #impérialisme

  • Mars-avril 1963 : les mineurs en grève résistent à la réquisition
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/mars-avril-1963-les-mineurs-en-greve-resistent-la-requisitio #archiveLO

    Pendant plus d’un mois, du 1er mars au 5 avril 1963, les #mineurs en #grève affrontèrent le pouvoir de #De Gaulle, ignorant notamment son ordre de réquisition. Alors que syndicats et partis de gauche le présentaient comme un pouvoir fort face auquel on ne pouvait rien faire, le mouvement des mineurs démontra qu’il ne l’était que tant que personne ne se dressait contre lui.

    Au début de l’année 1963, les #bassins_houillers avaient été touchés par des grèves. Les mineurs réclamaient des augmentations de salaire, mais étaient également inquiets de la politique des Houillères, alors nationalisées. Le #gouvernement_Pompidou commençait à fermer des puits. Mais, pour la #CGT, il n’était pas question d’affronter de front ce gouvernement. Elle préconisait la « grève des bras croisés », consistant à travailler au ralenti.

    Lorsque des négociations salariales s’ouvrirent le 15 février 1963, la CGT revendiquait 11 % d’#augmentation, justifiant ce chiffre par le retard des #salaires dans les #mines sur ceux du secteur privé. Cette manière de poser le problème excluait d’emblée la possibilité que la revendication puisse être reprise par l’ensemble de la classe ouvrière. Les Houillères et le gouvernement ne voulant céder que 5,77 % d’augmentation, la CGT se contenta d’appeler à une journée de grève le 1er mars, suivie de grèves du rendement. C’est alors que le gouvernement annonça qu’il réquisitionnerait les mineurs.

    La grève du 1er mars fut un succès qui dépassa largement les attentes de la CGT. Presque totale dans les puits du Nord, du Pas-de-Calais et de Lorraine, des mineurs de fond aux ingénieurs, elle fut aussi suivie dans les mines de fer, de #potasse, de #bauxite et d’#uranium. De Gaulle signa alors un décret de réquisition qui précisait : « Les agents intéressés devront se mettre sans délai à la disposition des établissements désignés pour assurer le service qui leur sera demandé. » Ce décret, pris en application d’une loi de juillet 1938 concernant « l’organisation générale de la nation en temps de guerre », était une atteinte sans précédent au droit de grève, visant non seulement les mineurs mais l’ensemble de la classe ouvrière. Tout mouvement de protestation pouvait désormais être interdit.

    Face à cette attaque, la CGT se limita à appeler à une #grève_générale de 15 minutes dans tout le pays, qui fut largement suivie. Surtout, les mineurs refusèrent de descendre. La réquisition fut effective le 1er mars pour les cokeries et le 4 mars pour les mineurs du Nord, du Pas-de-Calais et de Lorraine. La CGT appela à faire la « #grève_des_bras_croisés » dans les cokeries. Mais, dès le 2 mars, la grève fut totale dans le #Nord et le #Pas-de-Calais. Elle fut suivie à 95 % en Lorraine. Les mines de l’Hérault, de l’Aveyron, des Cévennes se mirent également en grève. Les mineurs traitaient le décret de De Gaulle comme un vulgaire chiffon de papier.

    Le 4 mars, les #CRS arrivèrent autour des puits de mine. Un correspondant du journal L’Humanité décrit ainsi ce qui se passa à Forbach comme dans tous les bassins houillers : « Des véhicules chargés de CRS stationnent le long de la route nationale et des gendarmes mobiles patrouillent sur le carreau des mines. » Mais cette tentative d’intimidation policière resta sans effet. Dès lors, les mineurs allaient résister pendant cinq semaines à un gouvernement qui, n’ayant pu les forcer à travailler, cherchait en vain à les affamer. Des cortèges de grévistes applaudis par la population n’allaient cesser de parcourir la région, fanfares ouvrières en tête, en scandant : « Pas de sous, pas de charbon ».

    La résistance acharnée des mineurs face au coup de force de De Gaulle posait clairement le problème de l’extension de la grève, d’autant plus que les mineurs jouissaient d’un large soutien dans le pays et que le mouvement était susceptible d’ouvrir une crise politique. Mais la direction de la CGT, alors fermement tenue par le PCF, se garda bien de s’engager dans cette voie. Tout en organisant des actions de solidarité avec les mineurs en grève, elle n’appela à aucun moment le reste de la classe ouvrière à les rejoindre dans un mouvement d’ensemble contre le pouvoir gaulliste et le patronat.

    Il y eut ainsi des appels à des grèves de solidarité chez les électriciens, les gaziers, à la SNCF ou à la Poste. Il s’agissait de débrayages de quelques heures, parfois d’une journée entière, auxquels les travailleurs répondirent présents. La solidarité financière fut aussi organisée, sur le thème : « Les mineurs comptent sur les milliards de la solidarité ». La CGT appela au versement d’une journée de salaire pour les mineurs. Mais rien de tout cela ne pouvait suffire à faire plier le gouvernement.

    Le 27 mars, de Gaulle annonça que le gouvernement proposait 6,5 % d’augmentation au 1er avril, portés à 7,25 % en juillet et 8 % au 1er octobre. Les journées de grève n’étaient pas payées. La CGT signa l’accord et appela à la reprise, mais une vague de colère s’exprima parmi les grévistes. Ceux-ci huèrent le secrétaire de la fédération CGT du sous-sol et refusèrent l’accord.

    Le premier jour, 50 % des mineurs ne reprirent pas le travail. Certains piquets tentèrent spontanément de faire continuer la grève mais, désormais sans direction et sans perspectives, les mineurs reprirent le travail la rage au ventre. Le 5 avril, la grève était terminée.

    Dans le numéro du 8 avril 1963 de leur journal Voix Ouvrière, nos camarades rapportent ainsi comment les mineurs exprimèrent leur colère : « Quelque 3 000 mineurs ont manifesté à Lens au chant de L’Internationale sous les fenêtres du siège de la CGT, afin de protester contre la trahison de leur lutte par les chefs de la classe ouvrière. D’habitude, au cours des manifestations organisées par le #PCF ou la CGT, s’il arrive que quelques manifestants entonnent l’Internationale, ils se font immédiatement traiter de provocateurs par les dirigeants “communistes” qui, eux, ne connaissent qu’un seul chant, La Marseillaise, un seul drapeau, celui de la bourgeoisie. Seulement, quand les travailleurs entrent sérieusement en lutte, ils retrouvent le vieux chant et le drapeau rouge du #prolétariat. Ils trouvent également face à eux les flics et les CRS tricolores, et leurs propres “dirigeants” qui le sont aussi pour saboter leur lutte. »

    Cette grève avait marqué un retour de la classe ouvrière sur la scène. Elle montrait à toute une génération que #de_Gaulle n’était pas le « pouvoir fort » que décrivaient à l’envi les dirigeants syndicaux. Des travailleurs massivement en lutte peuvent mettre un gouvernement bourgeois en échec, cependant pour vaincre, ils ne doivent pas se fier à la direction syndicale, mais se donner les moyens de diriger eux-mêmes leur mouvement. Cette leçon de #1963 est toujours d’actualité.

    #répression #éphéméride

  • 7 mars : amplifier la lutte pour faire reculer Macron et le Medef
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/7-mars-amplifier-la-lutte-pour-faire-reculer-macron-et-le-me

    3 semaines après la dernière manifestation contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, l’#intersyndicale appelle à faire du 7 mars « une journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les lieux d’études, les transports » et « à participer massivement aux manifestations »...

    C’est bien dans la rue, par les manifestations, et plus encore dans les entreprises, par la grève, que les travailleurs peuvent faire ravaler leur projet à Borne et Macron. Malgré un rejet massif parmi toutes les catégories de #travailleurs, rejet qui augmente chaque fois qu’un ministre ouvre la bouche, le #gouvernement_Borne peut trouver une majorité de parlementaires pour faire adopter sa loi. À défaut, il dispose de l’article 49-3. Même les minuscules #concessions sur les longues carrières, imposées par les députés, ont disparu du texte soumis aux sénateurs. Il n’y a rien à attendre du côté du Parlement.

    La force des travailleurs est qu’ils font fonctionner toute l’économie. S’ils se mettent massivement en #grève, ils arrêtent la machine à profits de la #bourgeoisie. Et c’est bien les capitalistes qu’il faut viser pour faire reculer #Macron, simple exécutant de leurs exigences. Roux de Bézieux, président du #Medef, l’a dit sans fard sur CNews : « Les politiques doivent prendre des décisions qui ne sont pas populaires. » Et de préciser : « Cette réforme est douloureuse mais indispensable. » Douloureuse, elle l’est pour les #salariés qui devront s’user deux ans de plus au travail ou finir leur vie active au chômage ou en invalidité ; indispensable, elle l’est pour augmenter la part de richesses qui revient aux capitalistes.

    Cette réforme n’a pas d’autres raisons d’être. Elle est d’autant plus insupportable qu’elle s’ajoute à la flambée de tous les prix. À l’angoisse de ne plus pouvoir payer les factures, se chauffer correctement, se déplacer quand on veut et même d’être obligé de se restreindre sur la nourriture, s’ajoute le cauchemar de se faire exploiter jusqu’à la tombe. Pendant ce temps, les grandes entreprises annoncent les unes après les autres des records historiques pour leurs profits. Les bénéfices en hausse pour les capitalistes, les sacrifices multiples pour les travailleurs sont les deux bouts du même bâton. Eh bien ce bâton, les travailleurs doivent le briser pour défendre leur droit à l’existence !

    Sur Cnews, #Roux_de_Bézieux s’est dit plus préoccupé des grèves pour des augmentations, en cours un peu partout dans le pays à l’occasion des négociations annuelles obligatoires sur les salaires dans les entreprises du privé, que des grèves pour les #retraites. Son inquiétude confirme qu’il faut présenter l’addition au grand patronat : cela inclut les retraites, les salaires, la précarité, l’emploi. Macron et les patrons ne céderont que si la grève part dans quelques secteurs et menace de s’étendre à toutes les entreprises.

    Contrairement à l’intersyndicale interprofessionnelle, plusieurs fédérations syndicales, à la SNCF, dans l’énergie, la chimie, les ports et docks, appellent d’ores et déjà à une grève reconductible à partir du 7 mars. Sans s’arrêter aux petits calculs des divers chefs syndicaux, tous les travailleurs conscients, dans tous les secteurs, doivent s’appuyer sur le succès prévisible de la journée du 7 mars pour convaincre leurs collègues de travail qu’il est nécessaire d’engager le combat. Il devra être placé sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes et devra s’élargir à l’ensemble de leurs revendications, à commencer par les #salaires. Il sera difficile car les capitalistes, qui s’affrontent dans une guerre économique acharnée, ne lâcheront rien facilement. Mais, s’ils la déploient sans réserve, la force collective des travailleurs est immense.

    #capitalisme #lutte_de_classe #mouvement_social #mobilisation_sociale #grève_illimitée #réforme_des_retraites #inflation #dividende #super-profits

  • Google annonce la suppression de 12 000 emplois dans le monde – Libération
    https://www.liberation.fr/economie/economie-numerique/google-annonce-la-suppression-de-12-000-emplois-dans-le-monde-20230120_LK
    https://www.liberation.fr/resizer/HTiOpW0DZ3l7TeByXtSd6PIoZPo=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(1021x1102:1031x1112)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/VLNJLPA2BFAZRCTWOT7U4IXVL4.jpg

    En virant plus de 5 % de ses employés, Microsoft compte « faire plus avec moins ». Meta, maison mère de Facebook, a quant à elle annoncé en novembre retirer 11 000 salariés de sa liste d’amis, soit 13 % de ses emplois. Peu de temps après, Amazon a fait tomber le couperet en révélant 18 000 licenciements. Et que dire de la violente purge menée par Elon Musk chez Twitter ? Interviewé par Libération en novembre 2022, l’analyste Diego Ferri, directeur de la stratégie d’EY Fabernovel, entreprise spécialiste du conseil en transformation stratégique, annonçait : « Nous arrivons à la fin d’un cycle d’innovation ».

    Une innovation qui, chez Google, est depuis quelques mois parfois sacrifiée sur l’autel de la réduction des coûts. En septembre, l’entreprise a révélé qu’elle ne développerait plus d’ordinateurs Pixelbook. En outre, rien que mercredi, elle a fini d’enterrer Stadia, son équivalent Netflix du jeu vidéo.

    • Amazon : 27 000 licenciements en deux mois
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/23/amazon-27-000-licenciements-en-deux-mois_567774.html

      #Amazon, le géant du commerce en ligne dont le PDG est #Jeff_Bezos, a annoncé le #licenciement de 9 000 employés supplémentaires. En janvier, il avait déjà jeté à la rue 18 000 salariés, soit au total 27 000 travailleurs en deux mois.

      En février, Amazon avait pourtant annoncé des ventes en hausse de 9 %, un chiffre d’affaires de 137,4 milliards de dollars et un bénéfice net doublé à 14,3 milliards de dollars. Cette entreprise, qui avait eu un développement exceptionnel durant le ­Covid, a vu entre fin 2019 et fin 2021 son nombre de salariés passer de 800 000 à 1,6 million, en faisant le deuxième employeur du monde. Mais aujourd’hui les perspectives dans le domaine de la high-tech seraient moins bonnes – une « incertitude économique quant à l’avenir proche » d’après Amazon. Et dans le secteur, 503 entreprises ont annoncé le licenciement de 139 000 salariés depuis le début 2023, Amazon bien sûr mais aussi #Google, #Paypal, #Yahoo, #Twitter, etc.

      Alors, pour Bezos, ces #licen­ciements sont un message envoyé aux investisseurs pour indiquer qu’il y a « un pilote dans l’avion » et qu’ils peuvent continuer à investir sans crainte dans son entreprise. Pour Bezos, qu’il y ait 10 000, 20 000 licenciements ou plus peut-être dans les mois qui viennent, ce n’est rien ; mais pour tous ces #travailleurs c’est un drame. D’autant plus que c’est sur leur travail et celui de tous les salariés d’Amazon, dans des conditions dénoncées partout et pour des #salaires de misère, que Jeff Bezos, devenant l’homme le plus riche du monde, a construit sa fortune. Estimée à 100 milliards de dollars, que ne sert-elle pas à maintenir les emplois chez Amazon ?

      #licenciement_de_masse

  • L’État bourgeois, à quoi ça sert ?

    […] En mai 2020, le grand armateur tricolore #CMA_CGM obtenait, après les premiers coups de boutoir du Covid sur l’économie mondiale, un prêt de 1,05 milliard, garanti à 70 % par l’Etat, auprès de son pool bancaire traditionnel. Grâce à ces taux de fret record, le troisième armateur mondial a encaissé des #bénéfices colossaux dès 2021. Au premier semestre 2022, les bénéfices du troisième #armateur mondial ont quelque chose d’irréel : 14,7 milliards de dollars sur la période, soit presque autant que le profit déjà massif (18 milliards de dollars) encaissé durant toute l’année précédente. Autrement dit, une marge d’Ebitda représentant 50 % du chiffre d’affaires. La fortune personnelle de son PDG et propriétaire, #Rodolphe_Saadé, est passée de 6 à 36 milliards d’euros. La famille Saadé qui contrôle 73 % du groupe de #transport aurait encaissé plus de deux milliards de dividendes rien qu’en 2022, alors qu’elle se contentait précédemment, bon an mal an, de 50 millions annuels… Le personnel du groupe n’est d’ailleurs pas oublié : Rodolphe Saadé lui a promis un bonus de dix semaines, supérieur à celui de 2021. […] De ces nouveaux milliards encaissés, Rodolphe Saadé trouve vite l’usage. […] Le spécialiste du #transport_de_conteneurs vole ainsi au secours d’#Air_France-KLM en mai 2022, reprenant 9 % du capital en échange d’une coopération sur le fret aérien. Puis il absorbe #Gefco, le spécialiste du transport de voitures créé par Peugeot, en délicatesse avec son actionnaire public russe RZD, et renfloue #Brittany_Ferries sur le transmanche. Plus loin de ses bases, il mène une incursion dans la #presse, avec le rachat de #La_Provence, sans oublier son voisin sudiste Colis Privé pour la logistique du dernier kilomètre. A l’international également, les initiatives se succèdent : la promesse, hautement symbolique pour la famille, de remise en état du #port_de_Beyrouth, dévasté par l’explosion d’août 2020, les rachats de terminaux portuaires en Inde ou aux Etats-Unis (Los Angeles, New York)… Jusqu’à l’entrée au capital d’Eutelsat (5, puis 10 %), une société dont les satellites peuvent utilement guider les navires, donc rassurer les clients sur les délais d’acheminement de la marchandise. […]

    (Les Échos)

  • Au #Yémen, la fin de la guerre paraît enfin en vue
    https://orientxxi.info/magazine/au-yemen-la-fin-de-la-guerre-parait-enfin-en-vue,5536

    À Shabwa [« où se trouvent les infrastructures d’exportation du gaz, la principale ressource économique du pays. »], l’arrivée de forces soutenues par les EAU a permis de repousser les houthistes et de briser leur encerclement de Marib. Il est probable que ce basculement, ainsi que la perte de milliers de soldats, a persuadé les leaders houthistes qu’il leur serait impossible de prendre Marib. Dès lors, ils ne pouvaient plus compter sur une victoire militaire pour arriver en position de force à des négociations. Pour la première fois, le temps jouait contre eux.

    D’autre part, les attaques de plus en plus fréquentes et efficaces contre les installations pétrolières en Arabie saoudite, et les premières contre les EAU en janvier 2022 ont prouvé l’amélioration des capacités balistiques des houthistes, à travers leurs missiles ou leurs drones armés. Cette situation a probablement persuadé les Émiratis qu’il était urgent de mettre fin au conflit. Il semble que les dirigeants tant saoudiens qu’émiratis ont perdu patience, constatant combien, en sept ans, leurs alliés yéménites n’ont fait que se diviser, tout en leur coûtant des fortunes en soutien financier et militaire. Bien que la corruption soit un phénomène inhérent aux relations clientélistes dans la région, leurs contributions aux factions yéménites, notoirement enrichies grâce à la guerre, n’ont en effet pas été décisives sur le terrain militaire.

    • Iran-Arabie saoudite : affrontement et complicité
      (15 mars 2023)
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/15/iran-arabie-saoudite-affrontement-et-complicite_552403.html

      Les dirigeants de l’Iran et de l’Arabie saoudite, deux puissances régionales du Moyen-Orient qui s’opposent depuis des années dans la guerre du Yémen, viennent de signer, sous le parrainage de la Chine, un accord rétablissant leurs relations diplomatiques.

      Pour les commentateurs occidentaux qui ont semblé surpris, cet accord démontrerait le poids grandissant de la Chine au #Moyen-Orient. Dans cette région du monde, les dirigeants américains maintiennent depuis des décennies un équilibre instable entre plusieurs puissances régionales, veillant à ce qu’aucune ne prenne trop d’importance, quitte à les affaiblir en encourageant des guerres meurtrières.

      Dans ce jeu cynique, les États-Unis dénoncent la république islamique d’Iran comme « l’axe du mal » et font subir à sa population un embargo cruel. Pour contourner ce blocus, les dirigeants iraniens se sont logiquement tournés vers la Chine et la #Russie. Cela ne les a pas empêchés de collaborer avec les #États-Unis pour restaurer un appareil d’État en Irak, où ils participent au maintien de l’ordre. La monarchie saoudienne, cette dictature réactionnaire dont les dirigeants sont aussi brutaux et sanguinaires que ceux d’Iran, elle, est une alliée historique des États-Unis. En même temps, les dirigeants saoudiens veulent marquer leur indépendance vis-à-vis de ceux-ci. Après l’embargo américain décidé contre la Russie en février 2022, ils ont refusé de faire baisser les cours du pétrole en augmentant leur production. Le prince #Mohamed ben Salman a reçu Xi Jinping en grande pompe et vend du pétrole à la Chine.

      Sur la forme, en faisant de #Xi_Jinping le parrain de leur réconciliation, les dirigeants iraniens et saoudiens cherchent à desserrer l’étau américain. Ils permettent aussi à la Chine de montrer qu’elle compte sur la scène internationale. Mais sur le fond, l’accord #Iran -Arabie saoudite ne pose pas de problème aux États-Unis, même s’il inquiète les dirigeants israéliens. Il contribuera, peut-être, à interrompre la guerre qui ravage le Yémen depuis huit ans.

      En effet, depuis mars 2015, l’Arabie saoudite, avec la participation des Émirats arabes unis et le soutien militaire et politique sans faille des puissances occidentales, fait la guerre au Yémen, son petit voisin de 28 millions d’habitants. Elle bombarde et occupe des territoires pour empêcher les Houthistes, une minorité chiite soutenue par l’Iran, de prendre le pouvoir. L’#Arabie_saoudite considère le Yémen, riche en pétrole et verrou de la Mer rouge, comme sa chasse gardée. Elle n’a cessé d’y intervenir pour tenter d’imposer au pouvoir ses hommes liges et contrer ceux qu’elle a présentés, selon les époques, comme les agents de l’Égypte, du Qatar ou de l’Iran. La guerre actuelle aurait fait quelque 400 000 morts, victimes des combats ou de la famine, dont plus de 10 000 enfants. Si elle ne fait pas la Une des médias comme celle en Ukraine, elle fait tout autant le bonheur des marchands d’armes occidentaux, dont les français Dassault et Thales.

      La réconciliation publique des dictateurs iraniens et saoudiens sera peut-être l’occasion d’arrêter cette guerre sans vainqueurs, qui entretient l’instabilité de la région. La population yéménite y gagnera peut-être un répit. Mais il n’y aura pas de répit durable pour les peuples du Moyen-Orient tant que s’exercera la domination impérialiste, relayée par les dictatures régionales, avec ou sans l’arbitrage de la Chine.

      #impérialisme #chine