• Bruce Schneier : « La #surveillance est devenue le modèle d’affaires d’internet » - Le Temps
    https://www.letemps.ch/economie/cyber/bruce-schneier-surveillance-devenue-modele-daffaires-dinternet

    De plus en plus de gens pensent qu’ils n’ont rien à cacher et que...
    Quel est votre salaire ? Quels sont vos fantasmes sexuels ?

    Euh...
    Vous voyez, on ne parle pas de quelque chose que l’on veut cacher. On parle de dignité personnelle. Vous portez des habits. Qu’avez-vous à cacher ? L’argument que vous avez quelque chose à cacher est idiot. Car il sous-entend que tout ce que vous voulez garder privé est mal, en quelque sorte. Le respect de la vie privée, c’est la dignité humaine. Vous décidez avec qui vous partagez quoi. Vous allez dire des choses à vos amis que vous ne me direz pas. Et c’est OK. Vous n’avez pas quelque chose à cacher. La vie privée, c’est la liberté de décider comment nous nous montrons au monde.

    • Les internautes se protègent-ils de mieux en mieux contre les cyberattaques ?
      Je ne pense pas. Mais ce ne devrait pas être à eux de le faire. Je veux que les fournisseurs d’accès à internet les protègent. Je veux que les éditeurs de sites web les protègent. Ma mère ne devrait jamais devenir une experte en cybersécurité.

      Sans aller jusqu’à viser à l’expertise, la réalité impose quand même que la mamie (et éventuellement, son petit-fils ou sa nièce) se dote d’une culture basique lui permettant au moins d’identifier, d’un point de vue utilisateur, ce qu’est un navigateur, un lien hypertexte, un moteur de recherche, une adresse de site web, un nom de domaine, ne serait-ce que cela.

      L’identification de ces quelques repères élémentaires, permettraient de se protéger déjà en bonne partie des pièges les plus grossiers du phising. L’Éducation nationale et les services publics que proximité devraient avoir comme but d’aider à cet apprentissage de vulgarisation. En 2023, soit près de 30 ans après l’apparition d’internet grand public ce n’est pas toujours pas acquis.

      Demander aux FAI et aux sites web de faire le boulot c’est, de mon point de vue, formuler un vœu pieux qui n’a à peu près aucune chance d’aboutir.

      Concernant le modèle économique basé sur le recueil et l’exploitation des données privées, je ne suis pas spécialiste mais je pense qu’il est probable qu’une partie (notamment les réseaux sociaux et la conso de biens culturels) fassent leur transition vers autre chose, ce qui n’empêche pas que le modèle de surveillance subsiste et même se renforce sur l’infrastructure de contrôle étatique (smart city, vidéosurveillance, etc.) ce qui n’a rien de réjouissant.